L'Homme est venu au monde sans icônes. Sans dieu, reines ou savants. Sans chanteurs ni conteurs. Mais, en ce milieu de 21ème siècle, les choses sont différentes. Il y a des riches et des dominants. Il y a la corruption et il y a la déchéance humaine débridée. Pour la jeune Chance, élevée aux portes d'un monde magique de richesse et de célébrité, chaque journée est une quête de fortune et de gloire.
Pour l'éclatante Joie, le long murmure d'une vie paisible et sans incidents est passé entre ses amis et ses patients. L'une rêve de flashes et de champagne quand l'autre rêve de voyage et de bière bon marché. Les deux jeunes femmes auront pour point commun d'assister au renversement de leur société et à l'éclatement de leur vision du monde. La chute des rois et des puissants marque la fin de l'âge connecté, la fin de la gloire et de la fortune. Une humanité spéciale et grandiose, autre fois adulée, s'effondre dans le grondement de la foule des gens ordinaires.
Deux destinées voient leur regard, autrefois tourné vers des icônes grandioses, se poser pour la première fois sur leur avenir dans un monde de simples humains.

Dans mon coeur, il y a une boîte. Une boîte grise et noire. Une boîte immense où l'univers entier se perd à l'aube des jours de sang.
Dans mon coeur, il y a une boîte. Une boîte rose et rouge. Une boîte minuscule où une pensée infinie est écrasée par des bords trop étroits.
La boîte monochrome existe, tout le temps et à jamais. Elle ne se cache pas. Elle se montre, existence et totalité. Elle est là au matin, des jours pluvieux, des jours brillants, des jours plats et des jours tourmente.
La petite boîte apparaît et disparaît. Elle se perd dans l'immensité de la grande. Elle se défait à l'idée d'un monde lointain. Elle se construit dans l'éclat d'un sourire, dans les touchés cotonneux, dans les cris et les rires.
Ma grande boîte, est immense, et belle. Je l'aime, car j'y mets beaucoup de choses. Une pensée simple et son océan de possibilité. Un rire et des larmes. Un cri et du chant jusqu'à la fin. Je ne la perdrais jamais, elle me complète. Je suis cette boîte et tout comme elle, je suis magnifique.
La petite boîte n'est pas toujours là. Elle est vive et brûlante. Elle secoue et pique à l'orée d'un grand désastre. Ce qu'elle contient est toujours singulier et capital. Un grand sentiment pour une toute petite boîte. Je chéris cette boîte, elle est à moi autant que je suis à elle.
Ma grande boîte, ma vie, ma destinée. Mon histoire et mon futur. Une grande boîte à moi seul, perdue pour l'humanité et trouvé dans les futurs des partages.
La petite boîte, mon amour, ma peine. Ton sourire et mes mots. Une boîte, à toi seule mon amour, cachée de la seule qui la mérite, perdue pour l'infini.

Je me souviens avoir écrit cette petite scénette pris dans l'inspiration frénétique ayant suivi la lecture des bandes dessinées "De Cap et de Crocs" de Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou. Je mis penche quelques années plus tard avec le sourire étonné du lecteur posant les yeux sur les lignes tremblantes d'un "soi" passé. La prose évolue d'étriquée à simpliste, mais l'écriture était divertissante. Espérons que la lecture le soit tout autant.