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EMMA L. ARCHER

EMMA L. ARCHER
Il y a près d'une décennie, nous avons décidé d'aller vivre dans le pays de nos vacances. Soleil toute l'année, plages de sable fin, palmiers, thé à la menthe... la réalité s'est avérée beaucoup plus drôle qu'idyllique ! Dans ce pays où tout est possible mais où rien n'est certain, il ne se passe pas une journée sans une anecdote amusante (voire hilarante), insolite (ou même franchement bizarre), parfois choquante (si ce n'est indécente). Société, bestiaire, nature, gastronomie, magie... il y en aura pour tous les goûts.
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EMMA L. ARCHER
Avis aux lecteurs qui, par hasard, passeraient dans le secteur :
Certains d'entre vous ont déjà lu, annoté ou commenté ce projet (qui est loin d'être terminé) et je ne vous remercierai jamais assez. Grâce à vous, cette histoire a beaucoup évolué... j'ose espérer qu'elle s'est améliorée ! Pour les autres, soyez bienvenus parmi mes "Éléments" !
Je viens de terminer la réécriture de la première partie. Je la reprends pour la corriger puis je passerai à la suite... Comme d'habitude, sentez-vous libres d'annoter et/ou commenter.
***
Dans l’obscurité de tes entrailles, je rôde. Diminué, affamé, je me terre au fond de cette fosse de gaz et d’acides, ma soif de vengeance attisée par les réminiscences d’un lointain passé. [...] Tu as choisi ta précieuse Humanité pour l’empêcher. Dotés de mes propres armes, certains de tes enfants naquirent dans le seul but de m'anéantir. [...] Tes protecteurs, je les traquerai un à un et corromprai les plus puissants. Leurs pouvoirs m’appartiendront. Toute forme de vie sera éradiquée. Alors, je jouirai de ton agonie, Gaïa. Ton dernier souffle brisera mes chaînes.
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EMMA L. ARCHER
Il la contemplait, allongée à ses côtés, sur leur lit de sable. Il l’avait désirée, convoitée… et elle était sienne pour quelques instants encore...
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Défi
EMMA L. ARCHER

Seule... Loin de me faire peur, ce mot me galvanise.
Ça commence quand j’entends :
« Chérie ! J’emmène les enfants à la pêche pour quelques jours ! »
Douce musique à mes oreilles. Le mari, les enfants et même le chien ! Je n’osais plus y croire.
La porte se ferme, la voiture démarre, j’agite mon mouchoir blanc… et je pousse un cri libérateur :
" Enfin seule ! "
Aussitôt, je balance ma casquette de mère. Elle est suivie de peu par mes casquettes d’épouse, de prof à domicile, de cuisinière et de femme de ménage. Je redeviens moi, juste moi.
Et maintenant, je vais...
...faire du sport sur la plage, finir le dernier Chattam, rattraper mon retard de Vikings et Game of Thrones, boire un petit verre au soleil, aller au hammam, écrire quelques chapitres de mon roman, manger light (ou ne pas manger du tout), me coucher tôt, me lever tard…
Loin de redouter la solitude, je la recherche. Elle est la source d’épanouissement et d’introspection qui me permet, au quotidien, davantage de sérénité, de patience et de tolérance.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas ?
" Quoi ? Vous rentrez demain ? Mais non ! Profitez-en encore un peu. Vous me manquez aussi, mais ne vous privez pas pour moi surtout. Prenez votre temps, hein ! "
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Réponse au DÉFI-DISCUSSION N°1 : QUE SERAIT LE MONDE SI...
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"Que diriez-vous à votre mental ?"
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EMMA L. ARCHER


-Si le ciel était d'une autre couleur, tu voudrais que ce soit laquelle ?
Couleur zèbre.
-Plutôt tout droit ou sur les côtés ?
Je n’ai jamais joué au bowling…
-Philosophiquement parlant, quel est ton rapport avec la bolognaise ?
Tout dépend si l’on considère la bolognaise comme un ensemble d’ingrédients formant une unité ou comme un tout faisant partie d’un ensemble.
-Arrives-tu à retenir ta respiration plus de 40 secondes (ou comment tuer des gens indirectement) ?
Avec un chien qui pète comme le mien, y’a plutôt intérêt !
-Crois-tu que l'espérance de vie diminue à chaque faute volontaire dans un message ?
L’espérance de vue, oui (ça pique parfois les yeux quand même) !
-Tu as déjà goûté les sandwichs cornichon/Nutella ?
J’ai un peu honte de le dire… j’aime pas le Nutella !
-Aimes-tu Luis Mariano ?
À peine plus que le Nutella.
-Es-tu capable de boire un gâteau à la paille ?
Quitte à galérer, autant manger un verre de rouge au couteau et à la fourchette.
-As-tu une justification plausible pour l'invention des pots de confiture ?
Ils sont réutilisables à l’infini.
-Que t'évoque les arrosoirs ?
Une histoire sage (pour une fois) :
Un jardinier possédait deux arrosoirs, l'un conservait toute son eau de la source au potager, l'autre perdait presque la moitié de sa cargaison en chemin. Les voisins l'observaient en riant.
Ceci dura plusieurs mois. Alors, un voisin lui proposa de remplacer son arrosoir abimé.
— Pourquoi donc ? répondit le jardinier.
— Tu perds la moitié de ton arrosoir sur les bords du chemin, tu réalises des trajets inutiles et fatigants. Emprunte donc l’un de mes arrosoirs !"
— Je n'ai nullement envie de changer mon arrosoir percé. Depuis des mois il coule sur les bords du chemin où des jolies fleurs ont poussé.
-Trouves-tu que Dumbledore est doté d'une sensualité, d'un charme, d'un sex-appeal hors du commun ?
Tout pareil que Gigi Fro !!! (z’avez qu’à aller lire ses réponses)
-Comment fait-on pour casser 3 pattes à un canard ?
Au choix : une de devant et deux de derrière, ou l’inverse !
-Pourquoi est-ce que Mc Gyver fait quelque chose de dangereux quand il remplace un fusible grillé par un papier d'Hollywood chewing-gum ?
Parce que j’ai essayé de faire pareil et j’ai mis le feu à la baraque.
-As-tu déjà songé à aller élever des chèvres dans le Larzac ?
C’est toujours mieux que de prendre du Prozac.
-Combien as-tu de nez ?
Un seul. Mais j’en voudrais bien un de rechange parce que celui-ci manque de cellules olfactives.
-De bouche ?
Une seule qui, elle, fonctionne à merveille !
-De cheveux ?
Un seul… sur la langue…
-Quelle est, en inch, la circonférence du joint de culasse de ta voiture préférée ?
C’est quoi un joint de culasse ?
-Que penses-tu de l'article 327 du code pénal suédois ?
Artikel 327 i strafflagen.
-Penses-tu que le monde serait meilleur si nous vivions sous des tipis ?
Sans aucun doute… retour aux instincts primaires. J’ai déjà des indiens sous le scalp tous les dimanches matins !
-Préfères-tu manger 3g de chocolat ou faire 3m de ski ?
Ni l’un ni l’autre… régime et flemme !
-3*(12+25)^2 = ?
Dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés… mes connaissances en math s’arrêtent là… j’ai eu 4/20 au bac !
-Quel effet cela te fait-il de savoir que la mousse de bière décroît exponentiellement avec le temps ?
Elle décroît surtout dans mon gosier.
-Es-tu stressé par ton anathème ?
Anaquoi ?!
-Aimes-tu faire de la planche à voile en doudoune ?
Avec un bikini dessous.
-Que penses-tu de la répercussion de la fonte de la banquise sur la sexualité des caribous ?
J’demande à mon mari René et je reviens te répondre.
-Que penserais-tu d'une adaptation du petit chaperon rouge qui va rendre visite aux 40 voleurs endormis pour 100 ans dans leur maison en pain d'épice pour avoir mangé des pommes empoisonnées avec, dans les rôles principaux, les personnages du seigneur des anneaux ?
C’est une annonce pour un casting de film chelou ?
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Défi
EMMA L. ARCHER


Voile : morceau d’étoffe destiné à cacher / pièce de tissu constituant une coiffure féminine, utilisée dans un but esthétique et religieux / vêtement qui couvre la tête.
Foulard : écharpe ou carré de soie ou de coton que l’on porte autour du cou ou noué autour de la tête.
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— Ciel ! Une femme voilée ! Mais que cache-t-elle ? Un refus de s’intégrer, de communiquer, une haine de l’infidèle, des idées radicales… ?
Je vis au Maroc et fréquente, au quotidien, des femmes portant le voile ou le foulard. Je leur demande souvent quelle en est la raison (sans omettre de préciser, en passant, qu’elles sont tellement belles sans !). Voici quelques exemples de réponses. Écoutons-les avant de les juger.
Maryam
J’ai commencé à porter le foulard un an après mon mariage. J’ai même demandé son accord à mon mari. Je suis musulmane, croyante et pratiquante. Me couvrir la tête est aussi logique pour moi que porter un crucifix en pendentif pour mon amie catholique. En plus, c’est joli. Ça fait très années soixante. Je peux l’arborer de différentes façons selon ma tenue du jour. Le gros avantage, c’est que ça protège su soleil en été et ça tient chaud en hiver !
Mouna
Je porte le foulard depuis mon adolescence. J’ai été élevée dans le respect de la religion et de la tradition. Finalement, aujourd’hui, c’est tout autant religieux que traditionnel. On s’habille comme ça chez nous ! Et puis ça permet de freiner un peu tous ces frustrés qui vous sifflent et vous accostent sans vergogne. Cela dit, certains sont irréductibles et aborderaient même une chèvre en djellaba !
Farida
Pour moi, ça a été une obligation lorsque je me suis mariée. Mon conjoint et ma famille m’ont clairement laissé entendre que je n’avais pas le choix. Je devais le porter pour afficher ma soumission à mon époux. Je l’ai vécu comme un enfermement. M’enfermer, moi ?! Hors de question ! Alors, un jour, j’ai brûlé tous mes foulards et, depuis, je suis enfin moi. Je me suis battue pour faire accepter ce choix. On m’a menacée de mort. Mais j’ai tenu bon. Aujourd’hui je suis la femme que j’ai toujours voulu être, heureuse au quotidien… fidèle, croyante et pratiquante.
Fairouz
Pourquoi je porte un foulard ? Tu veux aussi savoir si je préfère les tangas aux boxers ?

Ces femmes sont mère au foyer, professeur, médecin, comptable, chef d’entreprise, agent de police, commerçante, esthéticienne, artiste. Elles s’occupent de leurs enfants, aident les démunis, sortent entre copines, font du sport, lisent des magazines féminins, des romans, regardent The Voice ou un bon film. Elles veulent se sentir bien dans leur peau, se sentir belles, être appréciées pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles montrent.
Ces femmes m’ont accueillie, moi, la gawria, (l’Européenne, l’infidèle). Elles m’ont appris leurs recettes (cuisine et beauté… ce n’est pas incompatible), leur langue, leur religion. Elles m’ont confié leurs enfants, raconté leurs secrets et leurs désirs. Elles ont ri à mes histoires de beuveries et de cochons qu’on tuait, chaque année dans la ferme de mes grands-parents. Elles m’ont conseillée quand je galérais dans les méandres de l’administration pour obtenir mon titre de séjour.
Vous vous demandez encore ce que cachent ces voiles et foulards ?
Ils cachent la féminité, la tolérance, le respect, la soif d’amour, de connaissance et de reconnaissance. Comme toute femme en ce monde !
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Ah ! J’oubliais :
— Et toi, Mamie, pourquoi portes-tu le foulard depuis tant d’années ?
— Bah, pour aller à l’épicerie !
Eh oui, nos grands-mères portaient un foulard pour sortir... et ça ne faisait peur à personne !
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EMMA L. ARCHER


Azimutée
Bulle
Cabane
Doutes
Enfants
Fidèle
Générosité
Hamac
Idéaliste
Jouer
Kouglof
Laponie
Manuscrit
Nuage
Ours
Plume
Quadra
Randonnée
Savourer
Thé
U.F.O
Voyage
Week-end
XD
Yourte
Ze sais plus quoi écrire !
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EMMA L. ARCHER


Elles entrèrent une à une dans la grande salle de l’Ordre des Muses. Le marbre et les colonnes ouvragées s’illuminaient sous les premiers rayons du soleil. Une belle journée de printemps s’annonçait.
Devisant à voix basse, les jeunes femmes prirent place dans des fauteuils richement tapissés.
— Pourquoi nous a-t-il convoquées à ton avis ? Demanda l’une.
— Je n’en ai pas la moindre idée mais il avait l’air fort contrarié, répondit une autre.
— Quelqu’un se serait-il plaint de nos services ? S’enquit une troisième.
— Thalia est encore en retard ! Il va être furieux et nous allons, une fois de plus, subir ses foudres à cause d’elle.
Soudain, tel le tonnerre de Zeus, un vacarme effrayant et glaçant interrompit les conversations. Prises de panique, les muses se dispersaient aux quatre coins de la salle quand un rire cristallin retentit.
Une jolie jeune femme aux longs cheveux cuivrés surgit de l’arrière d’une colonne, la mine réjouie. Sa toge, vert émeraude, rehaussait la blancheur laiteuse de sa peau et se mariait parfaitement à ses yeux espiègles. Thalia, muse de la comédie, avait encore fait des siennes, pour le seul plaisir de terroriser ses sœurs. Trois d’entre elles la rejoignirent, hilares. Les cinq autres se regroupèrent en leur jetant des regards hostiles.
Enfin, le Maître de l’Ordre des Muses apparut. Rires et murmures se turent instantanément. Thalia redressa sa couronne de lierre.
Apollon était la perfection physique incarnée. Un éphèbe blond aux yeux aigue-marine, le muscle saillant, la posture altière. Son charme était incontestable. On disait qu’aucune femme, nymphe ou même déesse ne lui avait jamais résisté.
Les muses n’échappaient pas à la règle. Amusée et étrangement immunisée, Thalia observait les réactions de ses sœurs. Certaines, rougissantes, ne pouvaient masquer leur hâte de partager un jour la couche du patron, même s’il n’y avait aucune promotion à en tirer. Celles qui avaient déjà eu ce privilège affichaient ostensiblement leur fierté d’être venues enrichir une liste longue comme un châtiment éternel. La jeune muse ne saisissait pas quel magnétisme pouvait agir sur ses semblables. Apollon avait pourtant essayé de la séduire un nombre incalculable de fois. Ces échecs à répétition l’intriguaient, le faisant revenir régulièrement et inlassablement à la charge.
Pour l’heure, il n’était pas au mieux de sa forme. Il entra en trainant des pieds et s’affala sur son trône en soufflant bruyamment. Il s’adressa à ses muses d’une voix nasillarde, aux antipodes de son physique.
— Il va falloir se reprendre ! Zeus vous a engendrées pour glorifier, à travers les arts, la victoire des dieux sur les Titans. Apparemment, vous ne glorifiez pas suffisamment. Il est très contrarié.
— Que déplore-t-il exactement ? S’enquit Clio, muse de l’histoire.
— Tout ! Le manque d’imagination, de créativité. Le dieu de la foudre souhaite davantage de célébrations, de poésie, d’avancées scientifiques.
Thalia se racla la gorge. Elle prit la parole sans attendre que le bellâtre l’y autorise.
— Avec tout le respect que je te dois, Apollon, c’est quand même à toi que Zeus a confié la tâche de nous attribuer nos missions. Peut-être serait-il judicieux de changer ton mode de sélection, considérer tes choix sous un autre angle.
Le jeune dieu, n’apprécia visiblement pas la critique. Il s’agita sur son trône.
— J’aurais dû me douter que tu aurais quelque chose à redire, Thalie.
— Thalia, si tu veux bien.
Il ne releva pas.
— Je te prie de t’exprimer sans insolence. Je suis tout de même le dieu des arts, de la lumière, de…
— Techniquement, tu es notre demi-frère et notre cousin. Nous sommes en famille. Laissons là les bonnes manières. Notre père nous a engendrées pour t’aider dans ta tâche, pas pour te vénérer. Et encore moins pour porter la responsabilité de tes erreurs.
Apollon se leva brusquement, pointa un doigt sur elle en un geste théâtral et parfaitement sur joué.
— Il suffit à présent ! Ton effronterie pourrait te valoir un châtiment.
Thalia baissa les yeux. Non par soumission, mais pour masquer un sourire naissant. Elle prenait un malin plaisir à agacer Apollon, s’amusait à le voir rougir violemment. Invariablement, son œil droit se mettait à tressauter, sa bouche s’ouvrait et se fermait sur ses protestations muettes. La jeune muse trouvait que, dans ces moments-là, il ressemblait à une carpe hypertrophiée. Bien entendu, aucune sanction ne tombait jamais.
Sa curiosité attisée, Uranie, muse de l’astronomie, ignora la colère du dieu et demanda :
— Qu’entends-tu par « considérer ses choix sous un autre angle » ?
Thalia jeta un coup d’œil à Apollon, dans le but de s’assurer qu’il n’était pas sur le point d’exploser.
— Pour prodiguer l’inspiration, encore faut-il être nous-même inspirées… et motivées. Tu dois nous motiver, Ô Apollon, dieu du Soleil.
L’insolente muse avait appuyé plus que nécessaire sur les derniers mots. Le cou de taureau prenait une teinte cramoisie. Elle reprit pourtant.
— Il est de notoriété publique qu’un employé motivé se montrera plus efficace qu’un employé négligé.
— Nombre d’entre vous peuvent témoigner que je ne néglige personne. N’est négligée que celle qui le veut bien.
Apollon se rengorgea. Il était très fier de sa sortie et la ponctua d’un regard appuyé sur la poitrine de Thalia. La muse était interloquée. La beauté du dieu n’avait d’égal que sa stupidité.
— La motivation d’un employé vient de la tâche qui lui est confiée.
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer.
— Avec les clients que tu nous attribues, il ne faut pas s’étonner que certaines d’entre nous aient une badine coincée dans le fondement !
Des murmures offusqués parcoururent les muses. De sa voix de palmipède, Apollon gronda :
— Thalie ! Tu dépasses les limites de la bienséance.
Nullement impressionnée, elle poursuivit.
— Tu nous envoie stimuler l’inspiration d’individus sans saveur, vieillissants et soporifiques. Des êtres solitaires dénués d’humour, qui vivent dans une époque qui n’est pas la leur. Certes, leur esprit est riche de savoirs, mais leur ouverture sur le monde est bien étroite. À quoi sert d’inspirer une élite poussiéreuse qui prend déjà le chemin du royaume d’oncle Hadès. Je suggère que tu changes de stratégie si tu veux contenter notre père. Les jeunes apprentis de ces vieux croulants se trouvent parfois être tout aussi érudits. Ils ont pour eux la vigueur et la vivacité intellectuelle dont notre ère a grand besoin.
Thalia acheva sa tirade par un battement de cils à l’adresse d’Apollon, tuant toute protestation dans l’œuf. Le dieu sembla se perdre dans un dédale de réflexions. Mutique, il congédia les muses d’un geste. La rouquine ne bougea pas d’un pied. Quand ses huit sœurs furent sorties, Apollon se leva de son trône afin de rejoindre l’impertinente. Il la toisa, lui tourna autour, puis revint se placer face à elle, aussi près que possible. Il se mit à jouer avec une mèche cuivrée. Il sentait l’ail et l’aubergine. Si tôt le matin, c’était proprement écœurant. Maîtrisant un haut-le-cœur, Thalia remit une distance supportable entre eux. Apollon s’adossa contre une colonne, l’air désinvolte.
— En admettant que ton raisonnement soit valable, as-tu des suggestions, des noms à me donner ?
— Je t’ai déjà donné la méthode, je ne vais quand même pas faire tout le travail à ta place.
Nouveau battement de cils.
— Sauf si…
L’éphèbe se redressa, avide.
— Si quoi ? Que désires-tu en échange de quelques noms, en échange de la satisfaction de Zeus ?
Il revint la frôler.
— Je peux tout te donner.
Par Dionysos ! Il avait aussi consommé du fromage de brebis et du retsina au petit déjeuner. Thalia le repoussa vivement.
— Je capitule, je vais te donner des noms. Concernant la nature de ma prime, nous verrons cela par la suite.
Apollon afficha une mine ravie.
— Merci, douce Thalia. Grâce à toi, Zeus aura ce qu’il désire et me récompensera confortablement. Quant à toi…
Il lui souleva le menton.
— … tu auras la meilleure des gratifications.
Thalia sentit le fou-rire la gagner alors qu’il lui adressait une œillade et un sourire de conquérant lubrique. Elle se maîtrisa.
— La bibliothèque de l’Ordre des Muses accueille nombre de nouveaux inscrits depuis quelques temps. Parmi eux, certains semblent prometteurs. Si tu veux bien me suivre, les dossiers sont dans l’office.
Apollon se frotta les mains. À peine eu-t-elle ouvert la porte du petit bureau, qu’il la poussa à l’intérieur, enfouissant déjà ses doigts voraces dans les plis de sa toge.
Elle se réfugia précipitamment derrière le plateau de marbre qui servait de table de travail, non sans une moue mutine à l’adresse du dieu.
Thalia s’empara de quelques rouleaux de parchemin qu’elle tendit à Apollon.
— Tu trouveras toutes les informations dans ces documents. Il y a Hérodote, apprenti historien de son état, le jeune Pythagore, astronome prometteur. Tu pourras également lire le dossier d’Homère, un poète qui, selon moi, aura un succès retentissant. Je te propose aussi un tragédien, Sophocle, ainsi qu’un poète comique absolument brillant, Aristophane.
La chaleur lui monta aux joues. Thalia espéra que cela ne se remarquerait pas. Depuis plusieurs semaines, elle rêvait de devenir la muse d’Aristophane. Le jeune homme incarnait sa vision de la perfection. Son esprit vif se nourrissait du quotidien de ses semblables, y trouvant, en chaque situation, un aspect extravagant, coquin, divertissant. Il était, de plus, fort bien fait de sa personne. Contemplant avec gourmandise le parchemin qui lui était consacré, Thalia se dit qu’elle lui offrirait un avenir éclatant.
Apollon parcourut les dossiers avec empressement.
— Bien, je te fais confiance.
La muse se retint de pousser un cri de victoire. Elle venait d’obtenir un laisser-passer pour la mission de ses rêves.
— Passons maintenant à ta récompense.
Apollon bondit vers elle. Sans lui laisser le temps de réagir, il la renversa sur la table de marbre, soulevant déjà le tissu léger de sa robe. Il s’échauffait, se précipitait. Quelques ondulations et gémissements savamment orchestrés, saupoudrés d’une pincée d’imagination enflammée eurent précocement raison du dieu de la moussaka, le laissant haletant et avachi. Etre muse avait des avantages incontestables.
Enfin, il se redressa et entreprit de rajuster sa tenue, sans un regard pour Thalia. Se dirigeant vers la porte, il se retourna. Ses sourcils s’agitèrent :
— T’ai-je rendue heureuse ?
À son tour, la jeune femme fit tressauter ses sourcils, dans une imitation parfaite d’Apollon. Lascive, elle répondit :
— Tu ne sauras jamais à quel point, Ô dieu du Soleil.
Comblé, il lança :
— Je te nomme responsable de la sélection des missions. Tu l’as bien mérité, petite muse.
Sur ce, il sortit. Un rire, trop longtemps contenu, secoua Thalia. Apollon irait se vanter de son idée de génie auprès de Zeus. Il ferait savoir, à qui voudrait l’entendre, que Thalia avait succombé à ses charmes. Grand bien lui fasse ! Pour sa part, elle allait s’empresser de jeter sa toge et remplir son ordre de mission. Elle serait la muse d’Aristophane !
********************
Quelques temps plus tard, Thalia donna naissance aux tapageurs Corybantes, dont les danses rythmées par des percussions tonitruantes prodiguaient courage aux guerriers et célébraient leurs victoires. Zeus n’en avait jamais espéré autant.
Personne n’osait contredire Apollon lorsqu’il affirmait qu’ils étaient ses fils. Pourtant, tous savaient. Même le roi des dieux, à qui on ne pouvait rien cacher, le laissa baigner dans ses illusions.
Reconnaissant, Zeus nomma Thalia, muse de la comédie, sa fille, Maître de l’Ordre des Muses.
Et le monde s’illumina.
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EMMA L. ARCHER
Elle ne parle pas... et pourtant !
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EMMA L. ARCHER


1-Le trait principal de mon caractère ?
Je suis très (mais alors très très) tolérante.
2-La qualité que je préfère chez un homme ?
Qu’il ait ce qu’il faut où il faut, y compris un cerveau ! Accessoirement, qu’il ne laisse pas traîner ses chaussettes et que son portefeuille soit bien garni.
3-La qualité que je préfère chez une femme ?
Allier féminité et simplicité. Par simplicité, je ne veux pas dire qu’elle soit un peu bécasse, hein ! On est bien d’accord ?
4-Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?
Leur patience. Je disparais souvent sans crier gare. Ceux qui sont encore là à mon retour sont de vrais amis.
5-Mon principal défaut ?
Moi ? Des défauts ? Aucun !!! Blague à part, mon plus gros défaut est de ne pas tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Du coup, soit je dis une connerie plus grosse que moi (genre dire à un Gabonais : « Bonne année et fais gaffe à ne pas basculer du côté obscur de la force »… véridique !) soit je la tourne dans la bouche de quelqu’un d’autre.
6-Mon occupation préférée ?
Écrire devant l’entrée de ma grotte sur la côte atlantique (celui qui la trouve, je lui offre l’apéro ;-)
7-Mon rêve de bonheur ?
Le bonheur de mes enfants.
8-Quel serait mon plus grand malheur ?
Déjà eu ma dose !
9-Ce que je voudrais être ?
Épouse d’un mec riche, comme ça je pourrais passer mes journées à écrire.
10-Le pays où je désirerais vivre ?
Celui où je vis n’est pas mal (c’est comme partout, il y a du bon et du mauvais) mais la Laponie du nord me tenterait bien (oui je sais, la Laponie est déjà très au nord, mais moins il y a de monde, mieux je me porte).
11-La couleur que je préfère ?
Gris (anthracite, ardoise, perle, souris, argent, acier, plomb, acier, étain).
12-La fleur que j'aime ?
La jonquille sauvage qui pousse dans la campagne de mon enfance.
13-L'oiseau que je préfère ?
Le pigeon… c’est trop badass un pigeon !!
14-Mes auteurs favoris en prose ?
Tous les auteurs qui me permettent de m’évader, de m’amuser, de prendre du plaisir. En gros, tous ceux qui ne m’endorment pas avec des descriptions longues comme un voyage sur l’A7 en période estivale.
15-Mes poètes préférés ?
Pouet pouet… je ne suis pas très friande de poésie !
16-Mes héros favoris dans la fiction ?
Sylar. J’adore les psychopathes ténébreux.
17-Mes héroïnes favorites dans la fiction ?
Jamais essayé. Nan, moi je suis soft… un petit pétard et ça repart… ou pas !
18-Mes compositeurs préférés ?
Ennio Morricone et Mark Knopfler.
19-Mes peintres favoris ?
Dali sans aucune hésitation.
20-Mes héros dans la vie réelle ?
Mes fistons. Je les surkiffe.
21-Mes héroïnes dans la vie réelle ?
Voir la 17.
22-Mes noms favoris ?
Nom... d'un chien, d'une pipe en bois, de Zeus, d'un p'tit bonhomme.
23-Ce que je déteste par-dessus tout ?
Les gens qui critiquent avant de balayer devant leur porte.
24-Personnages historiques que je méprise le plus ?
En parler serait leur faire trop d’honneur.
25-Le fait militaire que j'estime le plus ?
Je n’aime pas la guerre, je fuis les conflits quels qu’ils soient. Ce sera donc un « sans opinion » haut et fort.
26-La réforme que j'estime le plus ?
La réforme géométrique.
27-Le don de la nature que je voudrais avoir ?
L’ubiquité.
28-Comment j'aimerais mourir ?
J’veux pas mourir !!! Bon s’il faut choisir, je dirais très vieille et pendant ma sieste. Ou alors très jeune en faisant l’amour… ah non, pour ça c’est foutu !
29-Etat d'esprit actuel ?
Juste envie de profiter de la vie.
30-Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?
Je suis très tolérante j’ai dit !
31-Ma devise ?
Le dirham.
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