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Description :
Fabien est prisonnier d'un lieu où cohabitent médecins et scientifiques. Il ne se rappelle plus qui il est est ni ce qu'il fait dans cet étrange endroit. Après des privations et de la torture, les savants décident de le tester sur une nouvelle phase et de réveiller ses souvenirs. En quoi consistera cette étape et quel l'objectif final de cette expérience ?

Faux roman d'initiation dans le fantastique, des faux-semblants et des chausses-trappes parsèment le récit, le "passé" et le présent s'imbriquent pour former un puzzle mystérieux. Laissez vous portez et ne perdez pas le fil car le labyrinthe est rempli de pièges...
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Ils sont dix et sont prêts à se lancer dans ce nouveau jeu télévisuel.
Cinq filles, cinq garçons conformément à l'annonce.
Ils apprécient les canulars et aiment les émotions fortes sans réel danger.
Ils seront servis, peut-être un peu trop d'ailleurs. Comme dans toute émission de ce genre, ce sera au public de juger et de désigner le vainqueur.
Bienvenue dans les dixièmes Vladgame !
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pièce de théâtre contemporaine, comédie grinçante
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Fabien a passé avec succès l'épreuve des souvenirs. Désormais, il devra apprendre à gérer son équipe composé entre autres de Léa et de Dimitri.
Dans l'ombre les savants continuent de tirer les ficelles et organisent une compétition pouvant s'avérer mortelle. L'équipe du docteur Amigo y affrontera des adversaires aux facultés redoutables.
Pendant ce temps, les scientifiques travaillent d'arrache pied sur le mystérieux projet Leukos qui pourrait changer la donne.
Quel clan s'en sortira vainqueur ? En quoi consiste Leukos ? Quelles en seront les conséquences ?
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Recueils de journaux intimes de personnages plus ou moins sympathiques qui vont s'entrecroiser.
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Quelques haïkus sur le thème du polar
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Pour fêter sa pendaison de crémaillère, Dimitri convie son ancienne bande de potes autour d’un barbecue estival.
Il s’agit d’un retour aux sources pour le quadragénaire qui, après avoir connu le tourbillon de la capitale pour le travail, a tout plaqué pour reconstruire dans ses racines en achetant l’ancienne demeure familiale.
Malgré les aléas de l’existence, tous ses amis ont répondu présent pour évoquer leurs souvenirs d’adolescence et ceux de l’âge adulte.
Des sentiments vont renaître, de la joie à la mélancolie, telles cinquante teintes de pastel.
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Assis sur un banc, il regarde l’horizon et laisse son esprit vagabonder.
Une jeune femme souhaite l'accoster. Elle sort de sa poche un rouge à lèvres carmin et dessine les contours de sa bouche avant de se pincer les deux extrémités. Ensuite, elle arrange ses cheveux et ramène ses mèches brunes sur le côté. Puis elle le rejoint, mais il ne la voit pas. Elle lui parle, mais il ne l’entend pas. Elle lui caresse les cheveux, il ne la remarque pas. Son regard ne fixe rien en particulier. Ce qui est bien déroutant !
Mélancolie ou zénitude, je ne saurais vous le dire. Je ne le connais que trop peu.
Il porte un sempiternel jean noir – il en a une dizaine en stock –, un polo et des chaussures de la même couleur ; il pourrait travailler dans une pompe funèbre avec cette tenue ! Son teint blafard collerait également avec ce métier, ainsi que ses cernes.
Je l’observe de loin. Je n’ai pas envie de le voir, de lui parler. Pas dans cet état en tout cas. Je n’aime pas le voir ainsi et pourtant à chaque fois que je le croise… Il me parait de moins en moins sociable.
Je règle mes écouteurs, la musique devient subitement trop forte : téléchargée sur un site de mauvaise qualité ! Le volume sonore devient plus acceptable pour mon ouïe. Je profite du morceau musical et je m’évade également. Trois minutes et trente secondes à ne plus penser à lui, à moi, à nous. A ressentir la tristesse, la colère de la chanteuse plutôt que la nôtre. Cette mélodie c’est mon exutoire, peut-être le nôtre en fait : nous ne parlons pas de goûts musicaux entre nous.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous nous sommes éloignés l’un de l’autre par la force des choses. Tout simplement. Pas de rancœur, juste de l’indifférence. Notre façon de nous protéger, nous ne sommes pas si différents en fin de compte.
Je n’ai pas envie de lui parler, ni d’essayer de le rassurer. D’ailleurs, je ne pense plus en être capable.
La femme est partie. Elle en a eu marre qu’il ne lui montre aucune attention. Elle aurait pu venir vers moi, j’ai aussi besoin de tendresse… Mais je ne vais pas être jaloux, surtout que je ne suis pas prêt également.
Je vais repartir comme je suis venu, le laisser avec ses souvenirs et repartir avec les miens.
Le temps atténuera notre mélancolie. Un jour, nous oublierons, nous pardonnerons à la destinée.
En attendant, je remets ma chanson préférée qui correspond à notre état actuel : en mode zombi.
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« Maxime. Maxime. Réveille-toi ! »
Des sons éloignés, une cacophonie ambiante, un rire sarcastique, un visage hideux, outrageusement maquillé, de grandes dents, une perruque rouge qui tombe sur ses yeux d’un bleu perçant, une large bouche, de grandes dents, un crâne rasé lorsque le vent emporte le postiche, de grandes dents…
Je me réveille en sursaut, trempé de sueur. Les vêtements collent à ma peau, mes dents s’entrechoquent, tous mes membres tremblent et mes pensées restent bloquées sur ces images. Ils m’appellent, désirent que je traverse… Je dois me reprendre !
Je suis chez moi. Mon grand frère se moquerait encore de moi, s’il savait que je faisais encore des cauchemars après avoir vu ces films. Il n’arrête pas de me dire qu’à douze ans on est un grand garçon et que le croque-mitaine n’existe pas.
Il peut toujours ironiser, il ne l’a pas vu emporter ma… Non, je ne dois plus y penser, cela ne se peut pas. Lorsque j’ai peur, je trouve toujours des formules alambiquées — la preuve —. C’est un mécanisme de mon cerveau, un tic si vous voulez. Je fais des phrases compliquées pour me vider la tête. Je sais que c’est ridicule, mais cela m’apaise. Je ne peux l’expliquer, surtout que d’ordinaire, je préfère jouer avec mes potes que lire des bouquins compliqués.
J’allume, il est trois heures du matin. Le soleil n’est pas prêt de se lever et pourtant je n’ai plus sommeil. Je n’ai pas envie de le retrouver. Je sais qu’il m’attend, impatiemment, comme la plupart des nuits. Parfois, il me laisse me reposer, mais c’est de plus en plus rare.
Ce sourire, sa perruque flamboyante, son nez conique… Je dois chasser ces images, me concentrer sur d’autres : un rayon de soleil, une partie de foot, des balades en forêt, mon premier poisson attrapé.
Ce n’est pas la meilleure idée que j’ai eue, chaque fois je termine sur un souvenir qui me rappelle… Je n’en peux plus, mes larmes vont encore couler, je les sens approcher et prends mon oreiller afin qu’elles glissent dessus. Tout à l’heure, rageusement, je les écraserais avec ma tête. Ce geste vous semblera inutile, mais tant pis. Il me fait du bien.
Je recommence : je parle à des gens qui n’existent pas. Sandrine, ma sœur, est gentille avec moi. Elle fait semblant de comprendre, elle me dit que c’est normal de parler à des amis invisibles, que tous les enfants le font. Elle veut bien faire, mais je sais qu’elle ne croit pas ce qu’elle dit. Je l’ai souvent entendu parler à ses copines, lorsqu’elle se trouve dans sa chambre. Elle ne peut pas deviner ma présence, mais je suis là, je l’entends parfaitement, j’ai l’ouïe fine. Ses paroles sont aussi blessantes que les moqueries de mon frère. Elle non plus ne peut pas comprendre.
A sa décharge, c’est l’aînée, elle n’a jamais demandé à devenir parents de substitution. Mais comme elle avait vingt ans, les services sociaux ont décrété qu’elle pouvait s’occuper de nous deux. Après tout, elle travaillait et gagnait suffisamment pour nous élever. D’autant plus qu’elle pouvait se servir de l’héritage, elle.
L’amour aurait pu l’emporter, mais les blessures sont trop grandes. Notre vie est suspendue depuis. On continue d’aller à l’école et elle de travailler. Tout le monde participe aux tâches ménagères : nettoyer, cuisiner, laver la vaisselle, mettre la table…
J’aime cuisiner : des odeurs de gâteaux chatouillent mes narines, des rires retentissent dans ma mémoire. Et le visage de ma mère… Le temps se fige lorsque je prépare certains plats.
Mon esprit est joueur : il revient toujours sur cette tarte aux cerises. Je déteste ces fruits. Rouges. De nouveau, la transpiration, le froid, les tremblements continus. Reparti pour un tour, je déphase de nouveau. Ces sons —vous savez comme ces anciennes visionneuses qui pouvaient se détraquer en faisant défiler les diapos sans interruption — c’est ce que j’ai dans ma tête. Ce bruit infernal qui vous hurle dans les tympans, jusqu’à ce que la pâte se colore d’un rouge bruni et qu’un doigt sorte du centre ! C’est alors que le carillon retentit. Enfin, il arrive. Le carillon. Celui que ni ma sœur, ni mon frère n’ont entendu. Ce satané son, qui aurait dû être mélodieux.
Ce ne sont pas les animaux sauvages, ni les trapézistes, encore moins Monsieur Loyal, et même pas ce clown, dont l'acolyte faisait tomber la perruque rouge flamboyante. Pas son maquillage, ni sa bouche, encore moins ses fausses dents. Non rien de tout cela.
Juste ce manège, où mon oncle m’avait emmené. Il faisait nuit, il m’avait promis une barbe à papa. Il connaissait mes goûts et se doutait que je ne résisterais pas à l’appel de la gourmandise. Comme il l’avait prévu, je l’ai suivi. Et puis, c’était mon oncle, pas un inconnu ! Il m’a traîné jusque là-bas et j’aurais dû me douter de quelque chose. Pourquoi m’emmener dans un endroit aussi désert. Seul un manège abandonné nous attendait, avec ce petit carillon que le vent faisait tinter. Je l’ai suivi, il m’a assis sur la banquette, a rabattu la glissière de sécurité. Je ne comprenais pas ce qu’il lui arrivait. Il était tard, maman allait s’inquiéter, mais pourtant il prenait son temps. Il me murmurait des mots que je ne comprenais pas.
Comme à chaque fois, je perds quelques secondes, ou minutes, et je me retrouve en sous-vêtements… De nouveau, le cauchemar recommence, il me dit que tout va bien, que je vais avoir dix ans et que bientôt, je serais un grand garçon. Et tout en me parlant, il me…
C’est alors que le visage du clown explose. Mécanisme de défense.
Il m’a fait promettre de ne rien dévoiler. Que personne ne croira cette histoire sordide, qu’il est un homme respectable, qu’il a une horde d’avocats prêts à le défendre si j’osais quoi que ce soit et surtout que maman…
J’aurais dû savoir qu’il ne bluffait pas. Il avait tué son propre frère alors sa belle sœur…
Seul, avec mon frère et ma sœur, certes, mais désespérément seul.
En ouvrant un autre cabinet d’avocats à l’autre bout du pays, il me laisse désormais tranquille. De toute façon, je ne l’intéresse plus : je suis trop vieux pour lui, il me l’a dit.
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Je m’appelle Olly et je suis gentil.
J’aime la nuit, car on m’y scande « Olly, Olly, Olly ».
Contrairement à ma sœur, Candy, je n’ai pas besoin d’un miroir pour me faire prier. J’accours aussitôt. Mais bon, vous savez sans doute ce que c’est, la coquetterie féminine : du rouge à lèvres, du mascara, un peu de fard à paupières… Elle sort tout l’attirail pour se faire belle !
J’avoue, je n’aime pas me regarder dans la glace : je ne me trouve pas spécialement beau ! Cependant, j’ai quand même plus de style que mon frérot. Avec ses godillots, trop larges pour lui, son visage enfariné — d’accord, c’est du maquillage, mais quand même ! —, et ses vestes bigarrées : il ressemble à un vrai Arlequin. D’ailleurs, quand je le vois sortir comme ça, j’attrape un fou rire. On peut dire qu’il a un look surprenant.
Par contre, je préfère le sien à celui de mon cousin. Il se balade avec le même pull rayé rouge depuis plus de vingt ans ! Il me fait presque honte celui-là. Rouge avec des rayures noires : bonjour le mauvais goût. Je sais bien qu’il en faut pour tout le monde, mais il pourrait faire des efforts. On ne peut pas le manquer, vu l’odeur dégagée par ses vêtements… De plus, il prend un malin plaisir à faire crisser ses ongles et comme c’est un être qui aime la saleté, il ne les coupe quasiment jamais : on croirait un phénomène de cirque dans les années folles !
Le pire, c’est qu’il a tenté un défi avec un de ses frères. La tenue vestimentaire de ce dernier laisse également à désirer : une veste fripée toute élimée et un jean qui a dû être bleu au départ, mais qui a fini par déteindre. De plus, de nombreux trous perforent ses habits : les deux font la paire ! Le plus ridicule c’est son visage ; il aime tellement son sport qu’il le porte la majeure partie du temps sur sa face. C’est complètement ridicule. Il aurait mieux fait de mettre un palet dans sa poche, c’eut été plus pratique pour discuter !
A propos de pratique bizarre, je dois vous parler de mon oncle. Ce n’est pas tant son hobby, mais la manière dont il le pratique qui est étrange. C’est un passionné de pêche — jusqu’ici, rien de bien folichon ! — cependant, il est tellement féru qu’il porte en permanence son ciré, que ce soit par temps de pluie, mais également en pleine canicule ; à la maison — pour se détendre, qu’il ose dire ! —, en soirée mondaine, au supermarché… Bref il le traîne partout. En prime, il est tellement mordu, qu’il a placé un instrument de son activité à la place de sa main : vous savez comme le pirate ennemi du gamin qui ne veut pas grandir ! Du coup, il ne supporte pas les horloges, cela lui rappelle de mauvais souvenirs. On aurait dû l’empêcher de regarder ce film en boucle !
Remarquez son frère, ce n’est pas mieux : lui, il adore la forêt. En fait, non, ce qu’il préfère dans les bois, c’est la douce mélodie des troncs qui se fracassent ! Et pour ceci il fait le fier avec son engin. Des fois pour m’amuser, il le fait tourner autour de sa tête, heureusement qu’il s’y connait, car il pourrait se blesser avec la lame !
J’aime ma mère, c’est la plus douce de la famille. Elle est d’une beauté à faire pâlir les anges. Grande, élancée, svelte. Ses cheveux noirs de jais lui descendent jusqu’aux épaules. Elle adore danser, spécialement le tango argentin avec mon père. Ils forment un duo torride tous les deux et quand ils commencent, rien ne les stoppe. Au cours de danse et dans les soirées mondaines, les autres s'arrêtent dès leur entrée, comme hypnotisés. Je suis très fier de mes parents. Je les aime !
Je m’appelle Olly. Je suis le plus gentil de la famille !
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Première rentrée à l'université. J'ai les mains moites, la sueur perle sur mon front. Je sors un mouchoir pour m'éponger et le jette dans une poubelle. Je prends une grande inspiration et me lance : j'ouvre la porte et me faufile à l'intérieur.
Dans le hall, une virtuose joue du violon, un grand blond la dévore des yeux. Je me laisse bercer par la mélodie. Distraitement je regarde ma montre... Et là, le choc. Si cela continue, je vais être en retard pour mon premier jour !
Avec regret, je quitte la musicienne et me dirige vers l'accueil. Une grande secrétaire sectaire me renseigne. Subrepticement, je regarde son badge, la Thénardier se nomme Lutécia. Elle m'a tout de même donné mon sésame !
Je croise d'autres étudiants qui courent dans tous les sens et n'ai pas le courage de les déranger. Je suis le plan de Lutécia et enfin arrive dans l'amphi.
Ce dernier est déjà rempli, il ne reste de la place que dans le fond, ça ne va pas être super pratique. Tant pis.
Je m'assieds à côté d'un type sympathique, habilement il me désigne un petit panier dans lequel dort un chat casqué d'un scaphandre. Il s'appelle Peter.
A ma gauche, je reconnais Ackles, une femme dynamique avec de longs cheveux roux, qui était en terminale avec moi. Elle va encore me chambrer, car je ne suis pas à la page concernant les accents sur les majuscules.
Un peu plus loin j'aperçois une demoiselle qui a dans ses mains une sorte de Pokémon, je trouve que c'est assez incongru, avant de me rendre compte que c'est pour sa présentation : elle se dirige vers l'estrade, se place à côté du professeur et introduit les sujets de sa future thèse sur les anges déchus.
Sur ma gauche, j'observe deux amis probablement, ils s'échangent des cours de magie, l'un d'eux parle d'un mythe : un homme-oiseau. L'autre l'écoute avec attention, ses yeux brillent d'excitation.
Une fille devant se retourne, elle souhaite prendre part à la discussion. Tout en les écoutant, elle dessine un croquis. Je ne peux vous révéler le sujet, je risquerais de vous choquer. Son voisin de droite, jette un regard et lui glisse une idée dans l'oreille. Elle reprend son crayon, incorpore des jeux d'ombres qui menacent ? les personnages et un rajoute un autre. Sachez que c'est assez explicite en tout cas et que l'esquisse met en scène les quatre étudiants. J'ai chaud !
Un gros chat roux, surgi de nulle part, se promène dans les allées. Personne ne semble s'en soucier, quand je remarque qu'un étudiant le suit du regard. C'est furtif, mais il n'a pas échappé à mon regard, je suis très observateur.
Le félin se dirige vers un groupe de six scouts ! J'écarquille les yeux, les ferme avant de les rouvrir : je ne rêve pas, ils sont venus en habits traditionnels, avec leurs foulards et tout !
Décidément, l'année risque d'être haute en couleurs !
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Il était une fois dans la ville de Foix, un curé qui propageait sa foi. Il aimait ses ouailles, mais ce qu’il préférait c’était les entendre dans le confessionnal. Il y retrouvait des habitués et quelquefois des nouveaux venaient dans son antre pour s’y faire pardonner. Il m’a donné son autorisation pour écrire quelques-unes de ses absolutions et m’en vais donc vous les faire partager !
La première anecdote concerne la jeune Suzanne, fille d’Hector et de Béatrice, une belle jeune femme de vingt-cinq printemps, sociable, intelligente, toujours prête à rendre service. Le représentant de Dieu ne voyait pas trop ce qu’elle désirait livrer, vu sa réputation.
Suzanne avoua qu’elle vivait dans le péché avec son ami Benoit, qu’elle n’avait pas pris le temps de se marier, car son compagnon ne voulait pas en entendre parler avant d’avoir un bébé. Par faiblesse, autant que par amour, elle accepta de reporter leur union, jusqu’à l’arrivée de leur premier enfant. Désormais, ils étaient les parents d’une petite Iris et Benoit avait accepté de passer à l’église.
L’ecclésiastique lui donna trois Je vous salue Marie pour repentance.
La seconde histoire concerne le timide Matthieu. Tout comme Suzanne, ce n’est pas la première personne que l’on imagine pour cette action. C’était un jeune homme de seize ans, lycéen sans histoire — ce n’était pas la terreur du quartier ! — qui aimait les livres et les travaux manuels : il aidait souvent son père menuisier.
Bref, tout ceci pour attiser votre curiosité, malheureusement pour vous la confidence est toute bête : le gentil Matthieu désirait juste alléger sa conscience en confiant qu’une fois, lors d’une soirée légèrement arrosée, il n’avait bu que quelques bières — je vous avais dit qu’il n’y avait rien de croustillant concernant cet adolescent !— il avait fumé un « cigare qui fait rire ». Je vous assure : ce sont ses propres mots !
Pour son péché, il a dû réciter un Notre Père.
La troisième confession est tout de même plus intéressante, enfin si l’on peut dire.
Elle concerne la vieille Violette, qui depuis toujours en faisait baver à ses enfants : jamais un mot gentil, toujours des reproches. Parfois, lorsqu’elle était un peu avinée, elle ne rechignait pas à donner des torgnoles à ses gamins, pour mieux les éduquer qu’elle disait.
Bref, un jour, elle vint voir notre curé et lui demanda l’absolution. Elle lui raconta son passé d’alcoolique, qu’elle battait parfois ses enfants et tout le tralala.
Notre représentant religieux l’écouta, mais aurait préféré préparer son sermon, car il l’avait déjà entendue des dizaines de fois, et réciter dix fois de suite des Pater ne servait pas à grand-chose.
C’est alors qu’elle dévoila un élément utile, elle était sur le point d’y passer et elle voulait obtenir le pardon de Dieu, mais aussi et surtout celui de ses enfants, qui dès que possible s’étaient sauvés de la maison familiale.
Malheureusement pour elle, le curé n’avait aucune idée — et si vous me permettez le jeu de mot, il n’en avait cure— de l’endroit où avaient déménagé ses enfants. C’est bien dommage, car si l’on exceptait les nombreux bleus au corps, ceux-ci étaient assez mignons en habits d’enfant de cœur.
Je vois tout de suite les personnes mal placées imaginer des choses. Je coupe court aux rumeurs et aux fantasmes : monsieur le curé ne mangeait pas de ce pain-là ! Je peux vous l’assurer. Les gosses de la Violette, ils étaient justes photogéniques. C’est tout. Ils avaient dans le regard un peu de mélancolie, malgré leur jeune âge.
Le prêtre, après lui avoir répondu qu’il ne connaissait pas l’adresse de ses marmots, lui dit que Dieu lui pardonnerait, car elle avait avoué ses fautes, et qu’Il était Amour Infini.
Je sais, vous trouvez ça un peu facile et bien sachez que je suis d’accord avec vous. Commettez les pires atrocités, Dieu vous accueillera chaleureusement dans son royaume !
Excusez-moi, je m’égare, ce n’est pas le but de ces mémoires.
Encore une pour la route. Cette fois, il s’agit de la quadragénaire Mélissa — qui ne vient pas des îles, malgré son prénom, par contre pour le reste... je vous laisse juger !—.
Donc Mélissa s’en vint se confier. Elle avait mené une vie sulfureuse, mais elle souhaitait se ranger. Cette fois-ci, elle avait trouvé l’amour, le vrai — ce n’était que la dixième fois qu'il venait à sa porte — celui qui la rendrait heureuse et épanouie.
Du coup, elle était prête pour le grand pardon. Elle jura de ne consacrer qu’à cet homme qui la considèrerait comme la prunelle de ses yeux, sa rose — remarquez ça faisait longtemps que sa fleur avait connu le sucre !— et qu’elle prévoyait de se faire passer la bague au doigt. Sous le coup de la surprise, notre curé ne put s’empêcher de tousser : au moins avait-elle eu la décence de ne pas entrer dans l’église auparavant !
Puis, notre représentant se reprit, il ne devait pas penser des choses pareilles ! De plus, si ça se trouve, elle attendait le bon avant de s’unir en lieu saint !
Pour expier toutes ses relations précédentes, il lui proposa deux « Je vous salue Marie », ce qui marqua l’étonnement de la Mélissa qui avait songé à sentence plus grande, notre curé lui répondit qu’elle n’avait techniquement pas fauté, vu qu’elle n’avait jamais été mariée !
Je sais ce que vous vous dites, ces confessions n’attisent pas votre appétit de sensationnel. Je vous le concède, mais l’ai-je promis ? Il ne me semble pas, tant pis pour vous !
Je vais quand même vous en raconter une qui concerne le boucher du village. Celui-là, c’était un drôle de lascar, toujours un mot grivois à l’adresse de sa clientèle !
Un jour, il se rendit au confessionnal pour avouer que quelque chose le chiffonnait. Il aimait son métier, mais il avait l’impression que son stock de foie augmentait considérablement depuis quelque temps alors qu’il n'en avait pas commandé plus qu'avant. Il avait rapproché cet événement avec un autre : sa clientèle était de moins en moins nombreuse. Il aurait pu le comprendre s’il ne s'était agi que de personnes âgées, toutefois ce n’était pas le cas, la baisse concernant toutes les tranches d’âge !
L’ecclésiastique ne comprit pas où l’homme de bouche voulait en venir. Ce dernier lui dit juste qu’il préférait se livrer au curé plutôt qu’au policier !
Notre bon abbé le laissa repartir sans rien lui donner.
Le soir, en repensant à cette rencontre, l’homme d’église se marra bien. Si seulement le boucher savait d’où provenait ces foies, il ne les servirait plus à ses clients !
Car dans la ville de Foix, le curé propageait les foies !
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