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Ewøks

38 rue Sapkowksi, Scribopolis.
Ewøks
Karfeld est un royaume enclavé et isolé, entouré de montagnes infranchissables. Le pouvoir y est divisé entre l’État qui gère les ressources et la justice, et l’Église en charge de l’éducation, des sciences et de la magie.C'est dans ce royaume qu'Anna, une montagnarde issue d'un village isolé, découvre sa nature insoupçonnée et dangereuse. Accompagnée de l’Étranger, elle va parcourir ces terres afin de comprendre qui elle est, dans un contexte où l’Église tente de prendre le pouvoir absolu. Au long de son périple, Anna s'apercevra que le monde est plus sombre et complexe qu’elle ne le pensait.
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Défi
Ewøks

— J'étais là, Gandalf. J'étais là, il y a trois mille ans quand les hommes défaillirent...
Le vieil elfe se rapprocha du magicien, l'air grave, l'oeil sombre.
— J'étais là quand Isildur ôta l'anneau unique des mains du seigneur sombre du Mordor lui-même. Arrachant la lame brisée d'Anduril aux scories et pierres immondes de ces terres désolées, il la brandit une dernière fois, tranchant les phalanges de Sauron. L'anneau chut dans le sable que la pauvre main de l'homme récupéra. Il brillait encore, Gandalf. Il brillait du noir parlé et je pouvais discerner chaque syllabe. Un Anneau pour les gouverner tous, un Anneau pour les trouver, un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier.
Elrond parcourait les allées de Fondcombe, les mains jointes sous son épaisse robe décorée de mille détails brodés. Il ramassa au sol une feuille rougie par l'automne galopant, avant de la libérer au vent. Portée par un zéphyr aussi doux que puissant, la feuille vint se poser sur la Bruinen qui eut à cœur de ne pas l'engloutir dans ses flots tumultueux.
La voix lasse, le patriarche des premiers nés reprit :
— Je le guidai au sommet de la montagne du destin. Là seul où le terrible bijou pouvait être détruit. Mais le cœur des hommes est aisément corruptible, Mithrandir. Là-haut, à la fin de tout, Isildur avait la possibilité de mettre fin à l'existence du seigneur noir, mais il échoua. Dans ses yeux brûlaient déjà les flammes du mal et de la convoitise. "Il est à moi. Je l'ai trouvé" me dit-il. Puis il fit demi-tour et me laissa là, seul dans la fournaise ardente.
Elrond soupira, cherchant du regard un Gandalf toujours muet.
— Et là, il tomba, pouffa le seigneur de ces lieux. J'te jure Gandalf. Il s'est ramassé comme une merde, empêtré les pieds dans la caillasse du Mordor. Putain faut l'faire ! Le mec te trucide un Maia d'un revers d'une épée brisée, et il se casse la gueule, l'anneau en main. Tu parles d'une toute-puissance le bazar ! Nan mais attends ! Attends ! C'est pas le mieux ! Parce que non seulement il trébuche, mais en plus ça le fait tomber direct dans la lave. Tout le paquetage d'un coup. Ce con et l'anneau unique. Paf, direct au cœur du volcan. Oh le bordel !
Le fou-rire secouait le corps de l'elfe, tant et si bien qu'il eu du mal à se reprendre :
— Oh le bordel ! répéta-t-il. Ensuite ya tout qui s'est mis à trembler, j'ai dû me barrer de là fissa, sinon ça chauffait pour mon cul. Enfin bref. Du coup, ça fait trois mille ans qu'on se la coule pépère. Tu viens, Gandalf ? Je crois que ya des frites à la cantine ce midi !
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Ewøks
En l’an 480 après l’Errance, eut lieux la guerre de Pangée. Les pauvres et les laissés pour compte prirent les armes contre l’Ordre Pangérial afin de s’abroger le droit sur certaines richesses. En résulta un gouvernement séparatiste, lequel s’établit sur la planète de Nerthus, six ans plus tard.
Comme à chaque guerre, des héros émergèrent. Notre histoire n’est pas à propos de l’un d’eux.
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Ewøks

Le regard du vieil homme transperça celui du jeune garçon.
Aux confins du désert, là où la mort brille davantage que la vie, où la végétation éparse résiste tant bien que mal aux assauts du soleil, on aurait espéré trouver une oasis, un bosquet ou un troupeau à chasser.
Au lieu de ça, ils trouvèrent un vieil homme, assis sur un rocher, jouant d’un instrument à cordes inconnu au public inexistant qui l’applaudissait en silence.
Le chef de caravane avait bien entendu ordonné l’arrêt du convoi et entre tous, ce fut le chariot du jeune garçon qui fit halte devant la silhouette aux cheveux blancs.
L’homme se redressa non sans mal et sourit :
— Bonjour mon garçon ! Voilà une situation inespérée pour un vieillard comme moi. Y aurait-il, par une quelconque chance, une place pour moi sur l’un de vos chariots ? Vois-tu, je suis fourbu, éreinté et, pour tout dire, assoiffé aussi. Ce maudit reg est plus long que la barbe de Mythrécen.
Les lèvres craquelées de l’enfant restèrent scellées. Ces yeux.
Ces yeux l’hypnotisaient encore davantage que la monotone valse des cactus à travers son hublot de bois. Ces yeux bleu pâle, rayés de reliefs bruns au fond desquels crépitaient milles feu follet semblaient lui parler plus directement que la bouche de leur hôte.
— Mon garçon ?
La voix légèrement tremblante de l’ermite rappela sa conscience à l’ordre. Il cligna une, deux, trois fois des yeux afin de reprendre contenance puis sa voix cristalline vint contraster celle du vieil homme :
— D’où venez-vous ?
Les visages des curieux se penchaient par les meurtrières de leurs wagons, détaillant la scène de cent paires d’yeux inquisiteurs ; tandis que, arrivant du chariot de tête en soulevant un mince filet de poussière ocre, le chef de caravane se dirigeait vers l’incongru duo.
— Pas d’ici, c’est certain ! s’exclama le voyageur solitaire tout en passant une main dans son épaisse tignasse d’albâtre. Ha, j’aurais à cœur de te raconter mon histoire, mon garçon, mais je le ferais plus sereinement après une tasse d’eau et à l’ombre d’une roulotte. Haha, mais ce n’est pas à une jeune personne comme toi que je devrais demander ceci, n’est-ce pas ? Voyons ce qu’en pense le maître à bord.
Finalement arriva le caravanier. Un grand gaillard aux cheveux aussi noirs que sa barbe. D’une voix franche et avenante, il s’adressa à l’inconnu pérégrin :
— Bah mon vieux. En voilà un endroit pour s’égarer. Où est-ce que vous allez comme ça ?
— Peu m’importe la destination, vraiment. Je suis un vagabond, voyageur solitaire en manque de compagnie. Ironique pour quelqu’un perdu dans le désert, me direz-vous. Je sollicite votre hospitalité, où que ce voyage m’emmène.
Le vieillard sourit de plus belle, avant de se fendre d’un rire discret.
— Voyez-vous, à mon âge, on fait davantage attention au voyage qu’à la destination. J’ai déjà vécu tant de choses que je préfère les radoter que connaître d’autres aventures. C’est bien là l’ingratitude des années : on a tant à raconter, et si peu veulent écouter.
— Moi je veux vous écouter.
Le jeune garçon, lui, ne souriait pas. Son visage fermé trahissait un sérieux évident que Judicæ elle-même ne pourrait contester. Les yeux noirs du caravanier accompagnèrent ceux azurés du pérégrin vers la menue silhouette.
— Si vous voulez, vous pouvez venir me raconter vos histoires. Papa et maman le faisaient souvent avant de partir. Et ils me disaient que je savais bien écouter.
Les silences du désert reprirent leurs droits sur la scène.
Tout d’abord, le silence étrange du vent qui ne soulève aucun voile, mais fait rouler les virevoltants sur la poussière. C’est un silence désagréable puisqu’il bourdonne discrètement au fond de vos oreilles.
Heureusement, il est rapidement supplanté par le silence étouffé de la chaleur. Celui qui pénètre la terre, les pierres et les planches des roulottes. Il est bien plus agréable car il caresse vos joues d’une manière quasi maternelle.
Enfin vient le silence de celui qui écoute. Le meilleur de tous les silences.
Les deux hommes contemplèrent l’enfant et, chacun leur tour, lui sourirent.
— Et pourquoi pas ? déclara le caravanier. Si cela vous convient, mon vieux.
— Tout à fait. Tout à fait.
Le vagabond fit claquer sa langue contre son palais.
— Mais sans vouloir vous commander, puis-je caresser l’espoir d’avaler quelques gorgées d’eau, avant ?
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Ewøks
/!\ /!\ /!\ Nouvelle assez explicite et ambiance très glauque. On parle de viol d'enfant, de morts théâtrales et quelques trucs dégueus.
Ça reste assez subtile et ce n'est pas trash à proprement parler, mais pas fait pour tout le monde non plus. Je vous laisse seuls juges de cette lecture.

Annotations et commentaires plus que bienvenues !
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Ewøks
Petite nouvelle sur le thème "le fantastique et la mer"
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Ewøks




Dans un souci de compréhension, le texte relaté ci-après sera traduit en langage commun depuis la langue Tän-agyd.
Merci de votre compréhension
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Ewøks
Nouvelle expérimentale issue d'un rêve et d'une musique.

On y parle de mystère, d'arrogance et de divinité. Saurez-vous déceler la vérité ?
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Défi
Ewøks
Réponse au défi : https://www.scribay.com/defis/defi/2055011950/interview-avec-votre-personnage

Pour une fois, le sérieux est resté au placard.
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Ewøks
Ce texte est une réponse au concours proposé par la communauté de Scribopolis dont les consignes étaient :

Chaque texte ne comportera pas plus de 2000 mots, afin d’être lu en Table Ronde. Également ils devront être soumis à plusieurs contraintes :

- Premièrement, être inspiré à minima du titre du tableau.

- Deuxièmement, comporter au moins une gradation harmonique (ex : Les enfants s’enchantent, les jeunes chahutent, les adultes chantent, les vieux chuchotent.)
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Ewøks

Stones we carry
Clothes we lived in
All the tales we will tell our children
Oh, we're taking the high road...


* BLAM *

La main du jeune homme qui écrase le réveil fait taire l’horrible objet. Pourtant cette musique, il la connaît, il l’aime, même. Comme le refrain de sa journée qui commence toujours par cet exact couplet.
Alors il se lève, puisqu’il sait ce qu’il doit faire, dans quel ordre et comment. Il répète sa partition à la perfection. Aucune fausse note. Aucune interprétation. Aucune variation.
Il prend son café que lui sert sa machine. Il fait quelques exercices, puis file sous la douche. Il sait exactement combien de temps il a pour laisser l’eau chauffer, se savonner, se rincer, se sécher. Et il sait qu’à ce moment précis, quand tout sera fait et bien fait, son café sera à la bonne température.
Bingo.
Un œil sur son smartphone, l’autre encore hagard, il descend sa boisson sur un tempo Lento.
Sans hésitation aucune, il termine sa toilette, enfile ses vêtements et sort de son appartement.
Tient, il fait beau, aujourd’hui. Comme hier. Et avant-hier…
Quelques mètres seulement le séparent du grand rond-point. S’il a un nom, le jeune homme l’ignore. Mais ce rond-point l’a toujours intrigué, d’aussi loin qu’il se rappelle.
En son centre, une porte close ne donnant sur rien trône au sommet d’une petite butte d’herbe fraîchement tondue. Autour, ronronne une symphonie de milles et une voitures, motos, camions, cyclistes et, plus loin sur le trottoir, les piétons.
C’est une jolie porte. En bois, en toute vraisemblance. Une porte comme on peut en croiser dans un manoir, ou une maison un peu cossue. Pas vraiment exceptionnelle ni remarquable, mais pas de celles qui ornent les buildings de cette ville sans fin.
C’est une jolie porte. Peinte en noire.
D’ailleurs ce n’est pas le rond-point qui a toujours intrigué le jeune homme, mais bien cette porte. Close, donc.
Comme chaque matin, la foule sans visage le croise et le dépasse tandis que toute son attention est braquée sur l’objet de ses interrogations.
Il bouscule une personne, laquelle renverse son café, s’excuse, toussote et repart.
Il apprécie marcher dans ce centre-ville. De toute façon, il ne travaille pas bien loin.
Encore quelques centaines de mètres, et il pénètre dans l’une de ces immenses tours sans couleurs qui chatouillent les nuages.
Lorsqu’il y en a, des nuages.
Parfaitement à l’heure, son index presse le bouton de l’étage où il se rend quotidiennement.
Il n’a pas peur, ni n’éprouve d’excitation particulière, car la suite, il l’a connaît.
Il salue brièvement quoique poliment ses collègues et s’installe à son bureau, au fond de l’open-space, celui qui est près de la fenêtre. Celui qui donne sur le rond-point.
Il y effectue son travail habituel, martelant son clavier de ses doigts comme autant de croches sur un tambourin sans âme. Il pianote et pianote encore jusqu’à ce que…

Lay beside me
Wake the morning
Ever after day reborn
And oh, We're taking the high road…

Midi.
Ses collègues lui font signe de venir manger un bout ensemble, mais Henry (puisque c’est ainsi que ses collègues l’ont appelé) décline. Il préfère la brasserie, là-bas. Celle qui n’est pas bien loin.
Pas bien loin, non, puisqu’en un rien de temps il s’y retrouve attablé.
Posé contre le carreau, il se laisse enivrer par le ballet à sens unique des autos.
Avec cette porte close en toile de fond.

Upset the sun
I'm ready to run
I'm walking a tight rope
I'll give you the fall
Spring singing a song
We're taking the high road…

Sa musique favorite passe sur les en
ceintes du restaurant alors qu’il paie puis s’en va.
Il est grand temps de reprendre le travail.
Son après-midi se déroule bien, merci. Le morceau de journée se termine en un fondu au noir des plus communs : il rentre chez lui, contemple la porte, prend l’ascenseur, dîne, se relaxe, se couche.
Rideaux.


***


Stones we carry
Clothes we lived in
All the tales we will tell our children
Oh, we're taking the high road...


* BLAM *

La main du jeune homme qui écrase le réveil fait taire l’horrible objet. Pourtant cette musique, il la connaît, il l’aime, même. Comme le refrain de sa journée qui commence toujours par cet exact couplet.
Alors il se lève. Il répète sa partition sans fausse note.
Il prend son café, fait quelques exercices, puis file sous la douche. Quand tout sera fait et bien fait, son café sera à la bonne température.
Bingo.
Un œil sur son smartphone, l’autre encore hagard, il descend sa boisson sur un tempo Andante.
Sans hésitation aucune, il termine sa toilette, enfile ses vêtements et sort de son appartement.
Tient, il fait beau, aujourd’hui. Comme hier. Et avant-hier…
Quelques mètres seulement le séparent du grand rond-point.
En son centre, une porte close ne donnant sur rien trône au sommet d’une petite butte d’herbe fraîchement tondue. Autour, ronronne une symphonie de milles et une voitures, motos…
Comme chaque matin, la foule sans visage le croise et le dépasse tandis que toute son attention est braquée sur la porte.
Il bouscule une personne, laquelle renverse son café, s’excuse, toussote et repart.
Il ne travaille pas bien loin.
Encore quelques centaines de mètres, et il pénètre sans l’une de ces immenses tours sans couleurs qui chatouillent les nuages.
Parfaitement à l’heure, son index presse le bouton de l’étage où il se rend quotidiennement.
Il salue ses collègues et s’installe à son bureau, au fond de l’open-space, celui qui est près de la fenêtre.
Il y effectue son travail habituel, martelant son clavier de ses doigts comme autant de triolets sur un tambourin sans âme. Jusqu’à ce que…

Lay beside me
Wake the morning
Ever after day reborn
And oh, We're taking the high road…

Midi.
Ses collègues lui font signe de venir manger, mais Henry décline. Il préfère la brasserie, là-bas. Seul.
Attablé, il se laisse enivrer par le ballet à sens unique des autos.
Avec cette porte close en toile de fond.

Upset the sun
I'm ready to run
I'm walking a tight rope
I'll give you the fall
Spring singing a song
We're taking the high road…

Sa musique favorite passe sur les enceintes du restaurant alors qu’il paie puis s’en va.
Le morceau de journée se termine en un fondu au noir des plus communs : il rentre chez lui après le travail, contemple la porte, prends l’ascenseur, dîne, se relaxe, se couche.
Rideaux.


***


Stones we carry
Clothes we lived in
All the tales we will tell our children
Oh, we're taking the high road...


* BLAM *

La main du jeune homme écrase le réveil. Pourtant cette musique, il l’aime. Comme le refrain de sa journée qui commence toujours par cet exact couplet.
Alors il se lève. Il répète sa partition sans fausse note.
Il prend son café, fait quelques exercices, puis file sous la douche.
Un œil sur son smartphone, l’autre encore hagard, il descend sa boisson sur un tempo Moderanto.
Il termine sa toilette, enfile ses vêtements et sort de son appartement.
Quelques mètres seulement le séparent du grand rond-point.
En son centre, une porte close ne donnant sur rien trône au sommet d’une petite butte d’herbe.
Comme chaque matin, la foule sans visage le croise et le dépasse tandis que toute son attention est braquée sur la porte.
Il bouscule une personne, laquelle renverse son café, s’excuse, toussote et repart.
Mais lorsqu’une voiture passe tout près, il jure entendre la mélodie de sa musique préférée…

High road…

Incrédule, il note la coïncidence et se remet en route ; de toute façon, il ne travaille pas bien loin.
Il pénètre sans l’une de ces immenses tours, son index presse le bouton de l’étage où il travaille.
Il effectue son travail habituel, martelant son clavier de ses doigts comme autant de doubles-croches sur un tambourin sans âme. Jusqu’à ce que…

Lay beside me
Wake the morning
Ever after day reborn
And oh, We're taking the high road…

Midi.
Henry se rend à sa brasserie favorite.
Attablé, il se laisse enivrer par le ballet des autos.
Avec cette porte close en toile de fond.

… We're taking the high road
Oh, we're taking the high road
Finally awake and we're taking the high road...

Sa musique favorite passe sur les enceintes du restaurant alors qu’il paie puis s’en va.
Après le travail, le morceau de journée se termine en un fondu au noir des plus communs.
Rideaux.


***


Stones we carry
Clothes we lived in
All the tales we will tell our children
Oh, we're taking the high road...


* BLAM *

La main du jeune homme le réveil. Pourtant cette musique. Comme le refrain de sa journée qui commence par cet exact couplet.
Qu’est-ce que ?
Alors il se lève. Il répète sans fausse note.
Il prend son café, fait quelques, puis file sous la douche.
Sur son smartphone, l’autre encore hagard, il descend sa boisson sur un tempo Presto.
Il termine sa toilette, enfile ses vêtements et sort.
Quelques mètres seulement.
Ya un truc qui cloche ?
En son centre, une porte close.
Une voiture passe tout près, il jure entendre la mélodie de sa musique…

High road…

La musique vient-elle de la voiture ?
Et ces voix étranges, lointaines… elles aussi ? Pour Henry, le tumulte vient de la porte close.
Close ? Il n’est pas si sûr qu’elle le soit.
Car, il le jure, là, en dessous du battant, filtre un rai de lumière bleuté.
Henry secoue la tête. C’est impossible.
La voiture s’éloigne, la musique s’estompe. De toute façon, il ne travaille pas loin.
Il pénètre sans l’une de ces immenses tours, son index presse le bouton de l’étage où il travaille.
La suite il l’a connaît.
Henry effectue son travail habituel, martelant son clavier de ses doigts comme autant de syncopes sur une batterie. Jusqu’à ce que…
… oh et puis non. Aujourd’hui il ne déjeunera pas dans sa brasserie favorite. Il irait voir plus loin dans la rue. Ce n’est quand même pas le seul restaurant du coin ?
Alors il sort, passe devant la brasserie.

Hearts are wayward
Sun is swollen
Rest tomorrow
The way's unfolding
Oh, we're taking the high road...

Et il continue. Ses pas l’amènent une, deux rues plus loin.
Les immeubles se suivent et se ressemblent. Pas de restaurant.
De toute façon il n’a pas faim.
Pour une raison qu’il ignore, Henry se sent agacé.
Il stop à un arrêt, prend le bus. Il ne sait pas où il mène ce bus, mais ça ne compte pas vraiment.
Le bus ne s’arrête pas. Il tourne à gauche, à droite. Les feux sont verts, il accélère.
Il accélère encore et les anonymes assis ça et là ne prêtent aucune attention ni à Henry, ni au vide absolu qui se dresse devant eux.
À l’instar de dizaines autres véhicules, le bus s’apprête à se jeter dans le gouffre noir de la fin du monde.
Henry panique.
Il hurle, se précipite vers une porte. Celle-ci s’ouvre. Il saute.
Il fait quelques roulés-boulés et se relève juste à temps.
Le vide infini s’étend à ses pieds.
Pas le cosmos, l’univers ou un ciel d’encre d’une nuit d’automne. Un noir profond dénué de tout. Un vide de sens, de matière. Un vide.
Et ce vide ronge le tout. C’est lent presque imperceptible. Mais sitôt qu’Henry le voit, le néant se vexe. Il accélère.
Henry se met à courir, à fuir. Ce gouffre, il n’en veut pas. Il n’a rien de paisible, rien du repos éternel. Rien de rédempteur, de salvateur.
Dans sa course, il croise des voitures, des cyclistes, des piétons, et personne ne semble avoir conscience ni de ce qui arrive ni de ce qu’ils sont.
Il court, il court, son cœur bat la mesure à un rythme effréné. Il passe devant la brasserie.

Finally awake and we're taking the high road…

Il court, il court, ses pas pincent le pavé jusqu’au rond-point.

Upset the sun
I'm ready to run
I'm walking a tight rope
I'll give you the fall
Spring singing a song
We're taking the high road
Oh, we're taking the high road...

Cette fois plus de doute. La porte n’est pas close, et derrière elle, s’élève la chanson. Sa chanson.
Henry s’arrête. Il se retourne.
Le néant galope toujours. Il vient de partout. D’ici quelques secondes, le monde entier sera englouti dans l’obscure. Henry est cerné. Il n’a pas le choix.
Sa main se pose sur la clenche ronde et froide.

Finally awake and we're taking the high road
As long as it takes us we're taking the high road...

Il ne sait pas pourquoi il hésite. Il a toujours voulu savoir ce qu’il y avait derrière cette porte. Mais maintenant qu’il y est…

Where ever you are
Well you know I will follow
Rivers to Oceans
Today and Tomorrow...

La brasserie chute dans l’oubli, son open-space aussi.
Allez Henry… il ne faut plus hésiter maintenant !

Where ever you are
Well you know I will follow
Rivers to Oceans
Today and Tomorrow

Il ouvre la porte et une lumière bleutée aveuglante l’accueille. Sans un regard en arrière, il entre.
Ou il sort, il ne sait pas vraiment.

Taking the high Road
Taking the high Road...

Docteur !

Une grande lumière blanche m'aveugle. Je ne sais pas où je suis.
Je ne suis pas même certain de qui je suis.
Tout ce que je perçois, c'est cette musique...
Cette musique, je la connais ? Je l'aime, même !
...Taking the high road.


Lien vers la musique -> https://www.youtube.com/watch?v=3YrWIuXg0nI
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