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Annaphore

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œuvres
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défis réussis
64
"J'aime" reçus

Œuvres

Annaphore
« La fugue (de fuga, fuite) est une forme de composition musicale dont le thème, ou sujet, passant successivement dans toutes les voix, et dans diverses tonalités, semble sans cesse fuir. »
Marcel Dupré

Caleb est fou amoureux d'Ella. Pourtant, un jour, lorsque l'amour fait trop mal, cette dernière disparaît. Caleb se lance alors à sa recherche, prêt à remuer ciel et terre pour la retrouver. Entre quête et reconquête, le jeune architecte s'embarque dans une aventure sans queue ni tête dans les eaux troubles de l'incertitude. Son seul objectif : retrouver Ella.
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Défi
Annaphore


Il est tombé, le dernier arbre. Avec lui est tombé le dernier singe. Il regarde les bulldozers partir, roulant sur les cadavres de ses enfants. Il hurle mais personne n’est là pour l’entendre, ni les hommes, ni les arbres, ni les siens. Alors, prudent, il s’avance, parmi les corps de chair, de sang et de sève. Il prend la main de son fils, il la serre, peut-être que s’il la serre assez fort, elle se remettra à bouger. Mais elle ne bouge pas, elle reste inerte et froide. Il ne veut pas la lâcher. Il se blottit contre lui. Il caresse son visage qu’il reconnait à peine, déformé par la mort et les machines. Il le regarde, il le pleure et la nuit tombe.
Dans l’obscurité, des miroirs dorés commencent à perler, des amandes affamées. Lui, il n’a nulle part où se réfugier. Car il est tombé, le dernier arbre et le singe est tombé avec lui. Il n’a nulle part où aller, et il n’a envie d’aller nulle part. Il tient la main de son fils, sa main toujours froide et inerte sous les étoiles. Une silhouette élancée s’avance sous la lune. Il ferme les yeux et serre sa main encore plus fort. Son combat est terminé, il a hâte de rejoindre ses enfants, dans les arbres et loin des hommes. Lorsque les crocs déchirent ses chairs, il sourit, son cauchemar est fini.
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Défi
Annaphore


Roman attrapa Ingrid à la gorge et la plaqua violement contre le mur. La trachée broyée par les doigts puissant du jeune homme, elle peinait à respirer. Elle agrippa les bras de Roman et enfonça ses ongles profondément dans la chair de son attaquant. Il lâcha prise, surpris par la douleur des griffes transperçant ses tissus. Il se ressaisit aussitôt avant de s’emparer de nouveau du cou contusionné de Ingrid. Il la poussa aussi sec sur la cloison glaciale. Le bruit abrupt de son squelette se fracassant contre le béton domina le parking et ricocha entre les voitures.
Les avant-bras sanglants de Roman le brulaient alors que la femme continuait de balafrer ses chairs à vif. Désespérée, l’étranglée projeta son pied en direction de l’entre-jambe de l’étrangleur. La basket blanche écrasa ce point faible et Roman s’écroula au sol. Ingrid reprit son souffle tandis que le jeune homme se roulait par terre, envahi de douleur.
Ingrid courut jusqu’à sa voiture. Elle sortit du coffre une clé en croix et se dirigea rageusement vers Roman. Elle écrasa l’outil flambant neuf sur sa colonne vertébrale voutée et offerte. Roman entendit le craquement de ses os volant en éclat, fêlés comme la coquille d’une noix. Ingrid continua d'asséner les coups, la rage prenait le dessus et guidait ses bras fragiles. Roman roula péniblement sur le côté pour éviter la prochaine frappe. Son corps lui fit pourtant regretter ce mouvement tactique qui le déchira de part en part. Ingrid ne vit qu'une opportunité de plus et abattit la lourde croix métallique sur l'abdomen de Roman. Ce coup habilement porté lui coupa le souffle. Il se tint le ventre, cherchant désespérément une bouffée d'air à inhaler. Ingrid cessa de frapper l'homme à terre et le regarda suffoquer. Elle laissa échapper son arme qui rencontra lourdement l'asphalte. Prudemment, elle s'approcha du corps gesticulant, disloqué par le métal glacial. Roman leva les yeux vers elle, suppliant et apeuré. Elle s'accroupit près de lui, observant de plus près les rictus déformer son visage. Il cracha au sien un fluide visqueux qui la déstabilisa et la fit tomber en arrière. Il rampa rapidement avant qu'elle ne puisse se relever et fit peser son poids sur elle. Lorsqu'elle tenta de le repousser, il attrapa ses poignets et les colla contre le sol, au-dessus de sa tête. Ingrid se débattait, le visage encore souillé des glaires ensanglantés de Roman. Balançant ses jambes dans tous les sens, elle espérait faire basculer son adversaire. Mais l'homme était trop lourd pour elle et la lutte semblait perdue. Roman serrait si fort les poignets d’Ingrid qu'il était sur le point de les briser. La sueur qui perlait sur le front du jeune homme gouttait sur les lèvres tremblantes de son adversaire quelques millimètre plus bas. Profitant de cette proximité, Ingrid donna un coup de tête qui fractura le nez de Roman. Elle libéra ses mains et appuya de toutes ses forces sur le nez d'ores et déjà meurtri de Roman, aggravant la cassure. Sa voix rauque tonna dans le sous-terrain, camouflant l’immonde plainte du cartilage torturé.
Il se releva d’un bond, oubliant la souffrance qui, quelques secondes auparavant, dictait sa posture. Ingrid se redressa à son tour mais à peine sur pied, Roman la chargea, tête baissée. Le corps de la jeune femme s’éclata contre le mur, poupée désarticulée par le choc. Etourdie par la collusion, elle ne sentit que vaguement son épaule sortir de son axe. Il exploita sa défaillance et lui décocha un coup de poing au foie. Ingrid s’effondra alors, impuissante, au pied du mur. Le facies mutilé qu’elle lui avait infligé la fixait, livide et sanguinolent.
Les yeux mi-clos et la respiration encore haletante, Ingrid contempla la fuite de Roman. Boiteux, il slalomait maladroitement entre les véhicules endormis. Il était le premier à lui échapper, et quand elle entendit les sirènes se rapprocher, elle comprit qu’il serait aussi le dernier.

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Claire Zur , ne m'en veut pas, j'ai un petit peu triché pour ce défi ! Je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans le gore mais ai essayé de me preter au jeu tout en restant dans mon style. N'hésite pas à me sermonner dans les commentaires !
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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Pour le plaisir, le mien, et pourquoi pas le vôtre.
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