
Atome
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Poète, ce n’est pas un métier. Voici la maxime qui m’a bercée. Faire rêver les âmes c’est ma destiné. Âmes vagabondes, fécondes, rondes ou bien carrés.
Je souhaite faire vivre cette idée sans aucun autre mot. Je ne me nourrirai pas d’un petit traité de poésie aussi grand soit-il. Les lettres ne valent plus rien, pas parce qu’elles ne veulent rien dire mais car plus personne ne les consomme : l’offre et la demande. Des logiciels en produisent par dizaines de milliers, chaque jour. Des contenus aléatoires aux contenants vides.
Certains graphes assemblés sonnent comme des écrits de qualités, des mélodies aux sonorités attractives avec un sens relatif, celui de ta perception. Les mots n’ont de valeur que ce qu’ils représentent pour toi, ce qu’ils viennent remuer dans ton existence. Les mots n’ont plus de sens car nos vies n’en n’ont plus. Nous ne la, ou les, comprenons plus. Ce qui jadis constituait la seule passerelle vers un monde constitué d'imaginaires et de fantasmes se retrouve noyé dans le flot de la distraction. Tout est fait pour nous éloigner de ce qui est essentiel, la parcelle d’humanité qui nous relie. La division a toujours été, au travers des âges, le motif de guerres et de perversions. Des litres de sang ont été versés avec elle comme seul prétexte.
Aujourd’hui, bien plus de fluides sont répandus chaque jour sous la forme de liquide lacrymal dans une lutte intestine entre nous et nous-même. Cette perfidie est le fruit qui cache l’arbre, elle nous empêche de voir au-delà. Nous sommes aveuglés par le bleu de nos écrans, cette couleur captivante et les images qui se diffusent sont un poison pour nos âmes. Le bleu, couleur du ciel des jours d’été que plus personne ne sait contempler. Tête courbée vers le sol, ne percevant pas nos propres pieds, nous déambulons dans la cité. Des hommes hermaphrodites qui ne peuvent engendrer aucune fécondité.
Je souhaite faire vivre cette idée sans aucun autre mot. Je ne me nourrirai pas d’un petit traité de poésie aussi grand soit-il. Les lettres ne valent plus rien, pas parce qu’elles ne veulent rien dire mais car plus personne ne les consomme : l’offre et la demande. Des logiciels en produisent par dizaines de milliers, chaque jour. Des contenus aléatoires aux contenants vides.
Certains graphes assemblés sonnent comme des écrits de qualités, des mélodies aux sonorités attractives avec un sens relatif, celui de ta perception. Les mots n’ont de valeur que ce qu’ils représentent pour toi, ce qu’ils viennent remuer dans ton existence. Les mots n’ont plus de sens car nos vies n’en n’ont plus. Nous ne la, ou les, comprenons plus. Ce qui jadis constituait la seule passerelle vers un monde constitué d'imaginaires et de fantasmes se retrouve noyé dans le flot de la distraction. Tout est fait pour nous éloigner de ce qui est essentiel, la parcelle d’humanité qui nous relie. La division a toujours été, au travers des âges, le motif de guerres et de perversions. Des litres de sang ont été versés avec elle comme seul prétexte.
Aujourd’hui, bien plus de fluides sont répandus chaque jour sous la forme de liquide lacrymal dans une lutte intestine entre nous et nous-même. Cette perfidie est le fruit qui cache l’arbre, elle nous empêche de voir au-delà. Nous sommes aveuglés par le bleu de nos écrans, cette couleur captivante et les images qui se diffusent sont un poison pour nos âmes. Le bleu, couleur du ciel des jours d’été que plus personne ne sait contempler. Tête courbée vers le sol, ne percevant pas nos propres pieds, nous déambulons dans la cité. Des hommes hermaphrodites qui ne peuvent engendrer aucune fécondité.
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Défi
— Et quand personne ne te réveille le matin, et quand personne ne t'attend la nuit, et quand tu peux faire ce que tu veux. Comment appelles-tu cela, liberté ou solitude ?
— Je dirai que ça dépend de ce que tu fais durant ce laps de temps, vieille branche.
— Bah, je bois de la bière.
— Ah ! Et tu te réveilles vers quelle heure ?
— Entre 14 et 15 heures en général, j’écris la nuit.
— Dans ce cas-là, ni liberté ni solitude, j'appelle ça une vie brisée. Le manque l’a vidée comme une bouteille de vodka sur ton tapis moisi. T’es un putain d'altruiste pour libérer l’autre de la solitude de vivre avec toi.
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Défi
Je ne suis jamais en retard, alors pourquoi aujourd’hui ? Est-ce parce que c'est le 14 février, que j’ai honte de faire la déclaration qui me brûle de l'intérieur ? Celle qui me fait pleurer devant le miroir depuis plusieurs mois. Je garde ce véritable coup de foudre avec moi, le bout de mes doigts s'électrisent régulièrement depuis que je la connais. Passé le temps des premières fois, le feu de la passion a laissé la place à des sentiments plus raisonnés. Il faut que je sois mesuré, elle m’y invite souvent. J’admets que je tiens trop à elle pour la noyer dans l’océan de mes émotions. Elle seule peut me comprendre.
C’est définitif, je ne suis pas en avance. Sur le parvis de sa porte, je sens l'effluve des bouquets de Lys que je lui ai fait livrer, ce sont ses fleurs préférées. Une énergie nouvelle m'irrigue, elle m’a donné la force de bâtir un temple pour elle. J'ai choisis blanches pour marquer la pureté de mes intentions. Elle est sensible aux symboles et a tellement d’autres choses en elle qui me fascinent. Elle ne me sourit pas d’un air compatissant comme c’est souvent le cas. Elle a une bienveillance profonde qui, au-delà de faire naître un profond désir, est le signal de son intérêt pour moi. Elle est sincère.
Je sonne, la porte s’ouvre.
Les fleurs subliment tout, surtout la ville. Je peine à reconnaître l’appartement parisien tant il a changé de face nappé de ces centaines de pétales. La fenêtre est ouverte, l’odeur est assourdissante. Je n’imaginais pas un résultat si disproportionné. Mais toutes les femmes aiment les fleurs, non ?
Elle se dresse, radieuse devant mon regard ébahi. Elle est fantastique. J’avale le surplus de salive qui gorge ma bouche, prends une respiration appuyée pour expier mes doutes.
— J’ai visiblement un admirateur secret, me murmure-t-elle, faisant mine de ne pas comprendre qu'il s'agit de moi.
Je vois clair dans son jeu, elle veut faire durer le plaisir. Être courtisée, se sentir belle et désirable par un ardent chevalier. Pourtant, je déborde, les mots s'envolent.
— Pas si secret, c’est moi, avoue-je d'un soupir libérateur. Je voulais que tu saches combien le temps passer sans toi est douloureux. Chaque minute est un poignard qui ne connaît que la direction de ma poitrine. Tu as fait jaillir de moi un brasier qui souffre de ne pas te connaître parfaitement. Tes petites joies quotidiennes, tes grands plaisirs inavouables. Ce que tu aimes, ce que nous pourrions aimer. Je te veux entière, pleine de promesses qu’on pourrait se faire. Je suis fin près à n’être qu’un, avec ce don offert par la Providence ; toi. L'écho de l’histoire que nous partageons résonne comme des tambours dans mon cœur. Ils manquent à chaque coup de le déloger quand tu n’es pas près de moi. Mon corps transpire l’idée de te découvrir en profondeur. Te faire jouir d’être adulée comme Cléopâtre.
Perturbée, elle perd l’équilibre une seconde mais se ressaisit en remplaçant ses lunettes de travers, comme une étudiante timide.
— Monsieur, je suis confuse et stupéfaite de l'ambiguïté perçue durant nos entretiens.
— Mes sentiments sont très clairs. Je n’ai plus besoin de traitement. Tu m’as sauvé.
— Ah, je vois, dit-elle le teint blêmit par une crainte oppressante venu du fond de son ventre. Depuis quand ? Allons nous asseoir calmement pour échanger autour de ce qui pourrait-être l’acmée de votre pathologie.
— Je ne veux plus m'asseoir. Ça fait trop longtemps que j’attends ce moment. Je ne suis pas malade mais dévoré par l’amour de toi.
— Monsieur, ce n’est pas ça l’amour. Là, il s'agit d'une idée que vous avez. L’idée que vous avez de moi, en l'occurrence. Mais ce n’est en aucun cas ce que je suis, ni ce que je veux, bafouille-t-elle. Vous êtes dans un état psychotique inquiétant.
— Cesse ces billevesées. Tu ne peux pas ne pas m’avoir, Je suis là maintenant, tout à toi. Je sais ce que tu veux pour y avoir pensé pendant des nuits ! Dis-je en avançant d’un pas convaincu qu'elle ne peux pas ignorer la cause de mes insomnies.
Entourée par des lys morts, la scène semble prendre une tournure que je n’avais pas envisagée. Quand bien même ce serait une idée, elle est trop belle. Je ne peux pas ne pas l’avoir, je ne peux pas ne pas la voir !
— Je vous propose de convenir d'un autre rendez-vous, dans d’autres circonstances.
Chez moi, chez elle, au restaurant ou dans un parc ? Que me propose-elle exactement ?
— Je vais vous donner un cachet pour vous soulager en attendant et surtout reprenez votre traitement, c’est important.
— C’est ça, tu veux m'emprisonner avec une camisole chimique ! Tu penses que je suis fou ? dis-je blessé dans un élan de colère.
N’a-t-elle pas saisi l’essence divine du cadeau que je lui fais ? C’est ma vie que je lui offre comme arche d’alliance. Si elle refuse ce présent, c’est la vie qu’elle refuse. Celui qui refuse la vie est déjà mort.
— Que faites-vous ? Lâchez-moi, vous me faites mal. Je ne veux pas vous embrasser, dit-elle en me giflant violement.
Stupéfait, je m’arrête net.
— C’est à ça que tu veux jouer salope ?
À partir de ce moment, Monsieur le Commissaire, tout devient confus. Les idées tâchent ma conscience comme des stigmates de sang sur les pétales d’un lys blanc.
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Défi
Avez-vous vu la surprise
Ondoyer la Tamise ?
Avez vous vous la peur
Se cacher derrière sa sœur ?
Avez vous vu le dégoût
Se parer de mille atouts ?
Avez vous vu la tristesse
Vous enivrer d'allégresse ?
Avez vous vu la colère
Paisible comme une mère ?
Avez vous vu le bonheur
Poindre sans aucune sueur ?
Mais moi, m'avez-vous bien vu, moi,
Dans tous ces états n’avoir aucun émoi ?
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