Cela faisait des mois que j'assistais aux tribulations de cette petite pimbêche.
Des années que je ruminais ma haine depuis que ce vieux débris de Roi Triton m'avait chassée du palais pour sorcellerie ! Je ne voulais plus qu'une chose : lui faire payer cette humiliation ! Il perdrait tout : couronne, sujets, et par dessus tout, sa famille !
J'avais étudié le sujet dans les moindres détails en envoyant mes murènes Flotsam et Jetsam, espionner le Roi afin de déterminer son point faible : ses filles.
Une à une j'observais les six soeurs, et je finis par jeter mon dévolu sur la dernière, Ariel, la plus rebelle, la plus désobéissante, la plus indépendante !
Elle allait causer la perte de son père !
Mais n'allons pas trop vite... Attendons que l'occasion se présente.
Je disposais d'une bulle magique qui retranscrivait ce que mes espions voyaient.
Aujourd'hui, Mademoiselle avait oublié de participer au récital donné en l'honneur de son père (bien entendu elle avait le rôle principal!)... Tout cela pour visiter à nouveau une de ces vieilles épaves pourries !
Je jubilais ! Elle avait tout gâché ! Elle dépassait de loin toutes mes espérances.
La rancœur m'envahit toutefois lorsque je pensais au bonheur de ces misérables sujets alors que moi je moisissais dans cette espèce de squelette oú j'avais aménagé ma tanière.
Tout ça à cause de lui !!!!
J'ordonnais à Flotsam et Jetsam d'accroître la surveillance de cette princesse. Elle allait enclencher les rouages de ma vengeance. Je le sentais !

Toute ressemblance avec un rêve déjà fait est toute à fait fortuite.

C'est le code que j'avais inventé pour pouvoir parler de toi sans que les oreilles indiscrètes ne te reconnaissent.
Timide fille complexée, amoureuse du beau garçon populaire que les affres de l'adolescence ne semblaient pas toucher.
Je ne vivais que pour te regarder, que pour imaginer l'impossible concrétisation de l'amour que je te portais.
Mon journal intime était noirci de ces espoirs et désespoirs que je nourrissais pour toi.
Ignorant tu as été de l'état dans lequel tu me mettais.
Admiration, fascination, attraction,
les papillons dans le ventre quand tu me regardais,
les explosions dans mon cœur quand tu daignais me parler.
Tu étais mon Idole, mon dieu, ma star inaccessible,
... Et nos chemins se sont séparés simplement avant le lycée...
Je ne regrette rien de cet amour à sens unique,
Amour secret, beauté de l'inachevé.
Presque vingt ans ont passé, de la cage dorée du couple dans lequel je me suis enfermée,
je me remémore ces moments oú l'amour était encore pour moi un frisson de liberté.