La Leçon dans la Pierre (Conclusion du Chapitre) ​Mon époux est revenu. Non pas triomphant avec la couronne de lauriers, mais fatigué, portant dans ses yeux le sable et la déception. ​Il a retrouvé un domaine florissant, des coffres pleins et des murailles intactes. Il m'a souri, m'a appelée sa « fidèle châtelaine », et a repris les rênes. Mais la vérité, c'est qu'il ne les a jamais vraiment retrouvées. ​Mon fils, l'héritier, vient me consulter avant de signer les chartes. Il croit demander conseil à sa mère ; en réalité, il demande la bénédiction de la femme qui a sauvé Bergstram de la ruine. ​Mon héritage, ce n'est pas la lignée, ni les hectares de terre. C'est le poids de ces décisions solitaires que je porte encore. C'est ce poids qui est mon plus grand réconfort. ​L'armure est lourde à porter, mais maintenant que je l'ai retirée, je réalise que c'est elle qui me définit. ​Mon fils régnera sur un domaine stable, mais il ne connaîtra jamais cette peur glaciale de tout perdre. Et c'est cela, la seule véritable victoire d'Éliane de Bergstram : avoir transformé un fardeau en un récit dont on ne peut plus se passer.