
Caramele
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Défi
J’errais dans ce quartier, au bout de ma souffrance.
Un ciel de plomb bruineux m’enveloppait de sombre.
Il n’était nul besoin de scruter la pénombre
Pour espérer trouver quelconque assistance.
Qui m’apporterait l’aide que je cherchais tant ?
Qui saurait m’accorder ne serait-ce qu’un regard,
Qui m’aiderait à comprendre ce cafard
Et ces noires idées, sources de mon tourment.
Je suis entrée alors dans ce centre social.
Un léger fond sonore offrait un chant choral.
Tout était clair et doux, chaleureux, accueillant.
Si ma mélancolie cherchait l’altérité.
C’est là qu’elle se trouvait, incontestablement :
Donner sans rien vouloir, en solidarité.
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Défi
Il nous faut nous pencher sur la question suprême : Quel est le sens profond qui guide l’existence Est-ce un chemin tracé où aucune influence N’en saurait modifier la trajectoire même. On pourrait c’est certain avec désinvolture S’en remettre au Destin et à ses voluptés. Danser avec les loups, ne rien anticiper Se caparaçonner comme dans une armure. Mais il faudrait alors ne vivre que pour soi-même, Oublier toute forme de réelle empathie. Occulter alentour la présence d’autrui Se refermer dans une solitude extrême. Moi je préfère danser, me mêler à la foule, Tourbillonner au son de folles mazurkas, Ouvrir tant que se peut le havre de mes bras Donner tout cet amour et ce qui en découle
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Défi
Crois-tu pouvoir encore choisir tes privilèges ? Beaucoup d’autres ont tenté de contourner les lois. Je peux si tu le veux t’en faire florilège Et tu verras que rien n’est si simple que ça ! Le principe est patent. Tu dois suivre la foule. Ne pas t’en dissocier par solidarité. Te fondre dans l’oubli, ne pas casser le moule Qui régit depuis tant de temps l’humanité. Si tu as des envies, enfouis-les tout au fond. Précieusement cachées au creux de tes angoisses Ne les montre jamais quelle que soit la saison. Ce sera ton trésor comme un feu sous la glace.
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Défi
Quelle que fut l’ambiance, Damien restait un incorrigible optimiste. Il avait vu au cinéma « le fabuleux destin d’Amelie Poulain » et avait in petto décidé que ce serait sa voie. Il naviguerait entre deux lignes directrices parallèles : Aller de l’avant. Ne regarder ni à droite ni à gauche. Ç’aurait pu être considéré comme une sorte d’autisme tant rien ne semblait pouvoir faire tanguer ses espoirs. Il serait agent immobilier. Il s’interrogea un moment sur la nécessité ou non de changer son nom. Monichon lui paraissait manquer d’élégance. Après réflexion, il décida de s’en accommoder. Rien ne lui serait interdit. Et effectivement année après année, sans tambour ni trompette, il fit son petit bonhomme de chemin, engrangeant dans son escarcelle, le fruit de dispositions empathiques et commerciales particulièrement développées. Son projet était de raccrocher à 50 ans et de jouir ensuite de vacances définitives et apaisées où il n’y aurait plus de stress, d’imprévus, de courbettes, de ratés, de rencontres inutiles et d’insomnies chroniques. Il terminerait sur cette dernière vente. Tout était au carré. Il avait fini par mettre d’accord la propriétaire de cette fermette délabrée de la cam
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Défi
Tu as tout oublié des folles aventures Qui sont venues jadis émailler ta jeunesse. Ton monde d’aujourd’hui, revu en miniature, S’est rétréci encore, au seuil de ta vieillesse. C’est drôle, il n’y a guère, ta mémoire etait telle Que nous t’avions nommée Madame Wikipedia. Tu n’étais pas encore fanée sous tes dentelles Tes couleurs n’avaient pas encore viré sépia. La perte de repère est venue crescendo. S’en est suivi bientôt ce sombre isolement Qui ronge tes pensées, en assourdit l’écho. Éthérée, tu deviens la belle au bois dormant. Alors, faisons un jeu. Plonge dans tes souvenirs. Évade toi encore dans ces folies anciennes. Reviens un peu vers nous. Redonne nous tes rires. Et ta vie d’autrefois, autant qu’il t’en souvienne.
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Défi
. Mathilde, dépêche toi. Le petit déjeuner est prêt ! . Mmmmmmm… . Oui je sais. Tu n’es pas réveillée. Je te rappelle que le lycée, c’est 8h30. . Mmmmmmm…. . Maaaaaaathilde !!! . Mmmmmmm ….. . Ah, quand même. Pourrais tu éviter de trimbaler cette tête de poulpe totalement abrutie chaque matin ? . Mmmmmmm … . Peux tu aussi me changer vite fait ce cross tops indécent contre un corsage un peu plus idoine à un cours d’économie ? . Mmmmmmmm … . Quoi ? Y’a plus de céréales ? Le paquet est vide ? C’est donc que tu l’as remis tel que dans le placard hier matin. . Mmmmmmmm… . Comment ça, je pourrais t’encourager ? Je ne fais que ça, à longueur d’année parce que c’est bien connu, la vie est difficile, surtout pour des ados de 16 ans, scotchés sur leur téléphone et incapables de se motiver pour quoi que ce soit d’autre. Tu sais quoi ? J’en ai ras-le-bol…. . Mmmmmmmm… . Et arrête de larver. A partir de dorénavant, tu vas te secouer parce qu’en ce qui me concerne, je considère que tu es assez grande pour te prendre en charge. Si tu clashes ton bac, tu sauras que c’est uniquement ta faute… et ne t’avises pas de venir pleurer. . Mmmmmmmmmmmmmm…..
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Endors-toi sous ces arbres et leur ombre profonde La forêt millénaire bruisse sous la ramure Dans l’odeur entêtante des fougères blondes Et du torrent joyeux l’insondable murmure. Les chênes centenaires couvrent de leurs branchages Des sentes inattendues aux contours mystérieux Où le ciel disparaît jusqu’au moindre nuage Créant des cathédrales aux cintres prodigieux. La lecture est tout autre dans les lieux de garrigues Où la mer et l’azur fêtent leurs épousailles Sous un soleil de plomb et des contrées prodigues En senteurs épicées montant de la rocaille. Rendors-toi sous les arbres. Ta sieste est incomplète. Tu sauras après coup ton choix subliminal Et comprendras ta vraie aspiration secrète : Exubérance extrême ou silence abyssal.
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J’ai lu ce matin dans le journal, une information étonnante. Un surdoué, habitué du concours Lépine, lassé du potin nocturne invraisemblable dans ses combles et du grignotage de ses réserves de fruits, s’est penché ethnologiquement sur les us et coutumes des ratidés. Ses observations lui confirmèrent que ces espèces ont fréquemment des penchants au suicide. Au creux du laboratoire d’où étaient déjà sorties moultes inventions aussi insolites qu’éclectiques, il passa de longues nuits à peaufiner son idée. Il suffisait d’inoculer un gène dépressif dans les grains d’avoine dont les souris raffolent, et elles tomberaient rapidement dans une mélancolie lamartinienne se laissant mourir de tristesse. Il n’y a pas de fumée sans feu. Les souris ainsi modifiées ont développé une sorte d’antidote et renonçant définitivement à la noirceur du monde se sont muées en des aliens ébouriffés et si attachantes que leur élevage devint une mode triomphante qui se répandit comme une traînée de cocaine. L’inventeur s’était planté fors l’honneur.
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Sur ces photos fanées, j’ai traqué tes racines, J’ai voulu retrouver un passé disparu Me souvenir de tes embrassades câlines Et du film évanoui de cet amour perdu. Tu régnais en maîtresse dans ta vaste demeure Menant au diapason toute ta ribambelle Creant un vrai cliché de ce qu’est le bonheur. Notre enfance te doit d’avoir été si belle. Tu es partie un jour, nous laissant orphelins. Depuis, les jours qui passent sont un peu moins joyeux. La famille a perdu de ce ciel si serein Que tu savais toujours emmailloter de bleu. Nous savons tous bien sûr au tournant de nos âges Qu’il ne peut y avoir l’impossible retour Maman, maman chérie qu’il est loin ton visage ! Ton image nous guide maintenant et toujours.
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Cela n’a aucun sens. Je n’en démordrai pas. Sans doute à l’origine, une passion torride, Vertige de l’amour et d’un désir d’enfant. Le temps qui passe et griffe et vous rend plus lucide Modifiant chaque page d’un présumé roman. Pourtant la volonté de vivre ces chimères Depuis l’aube des temps accompagne le monde. Quelle est donc cette attente aux accents légendaires Qui nous déçoit souvent et demeure inféconde. La vérité est que c’est trop d’espérance Et que nul ne sait quand viendra le dénouement. Après trop de bonheur ? Après trop de souffrance ? L’unique choix est de laisser faire le temps. Cela n’a aucun sens. Je n’en démordrai pas.
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La guinguette envoyait ses flux d’accordéon. Le temps était idoine pour un bal populaire. M’apprendrais-tu à danser le rigodon Et remonter le temps dans un salto arrière. Le lac paressait sous la lune diaphane. Son étendue moirée frémissait doucement. Allongée sur le sable comme une courtisane J’attendais de la nuit un émerveillement. Un laps infime après, peut-être une seconde, L’enseigne lumineuse dans un clignotement, Prevint tout un chacun de disloquer la ronde Et de se retrouver devant le monument. L’horaire prévoyait qu’à la pile du pont Nous serions rassemblés au devant de la stèle, Là où tombèrent un jour devant le peloton, Les cent civils choisis pour assouvir les haines.
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Comme l’étreinte folle de danse langoureuse, Comme la volupté de croquer l’existence Comme un refus total de quelconque influence Qui tenterait d’induire des idées pernicieuses, Je choisis l’harmonie. Parce qu’il faut proscrire toute désinvolture Qui se déliterait dans un trop triste ennui, Parce qu’il nous faut vivre intensément la vie Dans le cocon aimant que donne la nature, Je choisis l’harmonie. L’autre est l’absolu. En gage d’empathie, Prendre la main tendue, ou proposer la tienne, Donner ou recevoir sans que rien ne retienne, Adopter tout de go, élire ses amis. Je choisis l’harmonie. L’utopie est immense ; elle est un but ultime. Faudra-t-il supporter tous ces débordements Avant que de comprendre que dans le firmament La ronde des étoiles dans un corso sublime A choisi l’harmonie.
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