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Doms

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La ville s'étend là sous mes pieds, je n’en reviens pas d’être içi. New-York est tranquille et les rues bordant Central Park sont toutes aussi calmes, seuls quelques écureuils courent en s’enfuyant devant mes pas qui résonnent sur le bitume du trottoir mouillé par la légère bruine du matin.
J'avance d’un pas rapide, la tête rentrée dans les épaules, le col de mon manteau relevé pour donner le moins de prise possible au vent.
L’immeuble du Consulat général de France, aux fenêtres aveugles semble bien austère coincé comme il l’est entre deux bâtiments bien plus hauts que lui. A cet heure matinale, peu de circulation sur la 5ème avenue et personne sur les trottoirs.
Aussi, je fut surpris quand, une voiture de police sortie de la 75ème rues toutes sirènes hurlantes dans un crissement de pneus digne d’un polar des années 60. La voiture me dépasse et s'arrête à une vingtaine de mètres de moi.
À peine immobilisées, les policiers sortent du véhicule et me mirent en joue, m'intimant de me coucher sur le sol.
D’un coup, tout se figea, cela mit fin à la simulation et me déconnecta du multiverse.
Dans mon appartement, une chaleur moite de fin de soirée régnait. Que s'était-il passé?
Nauséeux, je me lève péniblement de mon fauteuil de réalité virtuelle. A tatons dans le noir, je me dirige vers le tableaux de contrôle qui gère mon appartement. Arrivé devant, je m'aperçois que tout est éteint, rien, pas un voyant ou écrans de contrôle n’est en route. Mais bizarrement, le disjoncteur est encore sur marche. Une coupure électrique, cela fait bien cinquantes ans que ce n’est plus arrivé, depuis que l’on a découvert comment utilisé la fusion nucléaire, le marché de l’énergie était devenu abordable même au plus démunis.
Ayant gardé la bonne habitude de m’habiller, alors que beaucoup de personnes négligeaient de le faire depuis que le travail virtuel s’était généralisé, je sortais de chez moi et je pus constater que je n'étais pas le seul dans cette situation.
Dans la rue, une foule bigarrée commençait à grossir, errant ne sachant plus que faire, coupé du monde. Je vis que ce n’était malheureusement pas que mon immeuble qui se retrouvait sans énergie, mais toute la ville, peut-être même tout le pays. Que se passait-il?
Après plusieurs jours, la chute fut dure, car sans énergie, les robots de maintenance tombèrent très vite en panne, car dans la société actuelle plus personne n’était capable de les entretenir ou de faire les réparations qui devaient être effectuées. “ les inconvénients du travail virtuel.” pensé-je
Dans les quartiers, très vite des bandes ont vu le jour et alors que je suis à la recherche de nourriture, une de ces bandes me fait face, couteaux à la mains en s'approchant de moi.
D’un coup! sans avertissement, cela recommence. Tout se fige, sauf moi, je suis le seul capable de me déplacer dans ce paysage apocalyptique. Contournant la bande, je pars dans les rues de la ville où rien ne bouge, voitures, piétons, pas même les oiseaux arrêtés en plein vol.
Je vais devenir fou, je ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi moi ?
suis-je en train de rêver, ou pris d’une crise de folie. N’ayant aucun repère à quoi me raccrocher, je sens mon esprit vaciller sous le choc émotionnel qu’engendre la situation, puis je me sent tomber dans un grand néant.
Me réveillant, vaseux avec un mal de tête pas possible, j'émerge de ce rêve bizarre.
Deux fois ! on l’on s’en prend à moi dans un rêve qui redémarre dans un autre endroit, s’en est une de trop me dis-je. Au même moment, ma montre et mon matelas connecté m'envoient une notification, me disant que j’ai passé une excellente nuit.
Qui sont les C..s qui ont pondu cette appli dis-je à haute voix, je voudrais bien les voir dans cette situation.
L’A.I de l’appartement me signifie que quelqu’un est à la porte d'entrée: bizarre, je n’ai aucun souvenir d’avoir ce genre de service là où je vis ! l’esprit encore englué dans les souvenirs du rêve, je me lève, sans faire vraiment attention que, meubles et décors de l’appartement ne sont pas ceux de mon appartement. j’ouvre la porte et d’un coup, mon rythme cardiaque s'emballe et la peur, tel un fer rouge, me transperce la poitrine. Là devant moi, entre les chambranles de la porte, il n’y a rien, le néant, le vide absolu, sauf un son lancinant à la limite de l’audible, dont je n’arrive pas à situer la source.
Tétanisé, je me retrouve dans l’incapacité de bouger, d’aligner des pensées cohérentes, je sombre dans une noirceur indescriptible, ou seul une toute petite et minuscule étincelle de lumière luit au loin, très très loin hors du temps et de l’espace tel qu’on le conçoit. Bonjour Marcus, alors on a le réveil difficile !
Ouvrant péniblement les yeux, je me rendis compte que j’étais allongé sur une table dans ce qui ressemblait plus à une salle d’opération, qu'à mon appartement. ou suis-je, demandai-je péniblement. Mais Marcus, tu es au labo ! Tu ne te souviens pas ? Non. Dans quel labo et qui êtes vous ? Marcus, tu ne me reconnais pas, Je suis Saena la laborantine que tu es venu voir pour participer à une expérience de réalité alternative. Vous voulez dire virtuelle. Non, non. J’ai bien dit alternative, Comment celà ! Nous avons découvert grâce à la réalité virtuelle que plusieurs univers s'imbriquent les uns dans les autres. Mais nous n’avons jamais pu y pénétrer, nous avons toujours été rejetés. Pour moi en tout cas, cela me semblait bien réel. Tu vas nous expliquer toute ton expérience, car malheureusement, il manque des pans entiers dans ton enregistrement cérébral. Il faut bien avouer que nous avons cru te perdre définitivement à un moment donné.
Perplexe, je regarde la jeune femme, son visage, sa silhouette, tout en elle ne me disait rien. Pourtant elle est jolie sans être d’une grande beauté, elle fait partie de ce genre de femme dont on ne peut que remarqué la présence et je n’en ai aucun souvenir. Tout au fond de moi, une voix me dit, tu es encore dans un de ses univers virtuels, des doutes m'assaillent, suis-je dans la réalité vraie, mais qu’est ce que la réalité pensai-je ou encore dans un de ces mondes alternatifs comme elle me l’a annoncé quelques instants plus tôt.
Voulant me relever, je ressens une résistance à mes mouvements. je suis attaché, pourquoi m’écriai-je rempli de colère Ce n’est rien, calme toi, on va te libérer. Ce n’est que le casque qui te retient!
Là, je compris instantanément que je me trouvais encore dans une de ces réalités alternatives.
Car dans ma réalité, cela faisait longtemps que l’on avait abandonné les casques et autres lunettes de réalité virtuelle, tant les sciences cognitives, cérébrales, et informatique avaient évolué que cela faisait des décennies que nous utilisions des résilles cérébrales bien plus confortables.
Toujours conscient, une partie de mon cerveau me disait que quelque chose n’allait pas. Est-ce que je suis victime d’un bio-hacker ? Non, cela n’a pas de sens, en plus ces réalités virtuelles, sont bien trop évoluées, beaucoup trop de détails que même les grandes entreprises pionnières des Métavers, n’arrivaient pas encore à obtenir.
Tout aussi rapidement que je me suis retrouvé dans ce laboratoire, je re-plongeais dans un néant, ou la seule conscience qui y régnait était mon esprit, du moins ce qui en restait. Comme à chaque fois, une étincelle de lumière apparut, grandissante à chaque instant alors que je ne ressentais aucun mouvement.
D’un coup, j’entends les bruits familiers de la ville, le bruit de roulement des voitures sur le périphérique, les bruits de vie de l’immeuble. Je n’ose ouvrir les yeux, j’ai peur d’être encore parti dans une de ces réalités alternatives.
Après avoir pris une profonde inspiration, j’ouvre enfin les yeux. Là, tout de suite, j'ai reconnu mon appartement, j’étais de retour chez-moi. Me levant, j’enlevai la résille de mon crâne et filai droit sur le frigo. Je pris une bouteille d’eau et en avalai la moitié d’un trait, je crevais littéralement de soif !
En regardant le miroir qui trônait à côté de la porte d'entrée, je regardais l’heure et la date. Trois jours, cela faisait trois jours que j’étais connecté au Metavers. Ce n’est pas normal, j’aurai dû être déconnecté au bout de cinq heures, temps réglementaire pour une déconnection automatique. Qu’est-ce qui avait foiré : Un bug, un hacker ?
Savourant le moment, je pensais à la jeune femme du labo, comment m’a-t-elle dit qu’elle s’appelait. Je cherche dans le tréfond de ma mémoire et cela ne me revient pas. Tournant la tête vers ma salle de bain, sur le miroir connecté, s’affichait un nom en grande lettre “SAENA”.
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