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Œuvres

Défi
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 Le souffle du vent brisa la branche d'un grand chêne. La nuit venait de tomber, l'ambiance froide d'un soir d'hiver pénétra les vêtements sales d'Igor et de sa fille Ana. Toute la journée ils avaient marché et enfin ils aperçevaient à quelques lieux de l'endroit où ils se trouvaient, une lueur dans l'obscurité grandissante.
Le père et sa fille s'approchèrent de ce qui s'apparentait à une petite maison en bois loin de tout et surtout de chaleur humaine. Un panneau seul et mal éclairé titubait au gré du vent. Ils s'approchèrent et virent une inscription semblant indiquer une ancienne auberge.
Igor regarda autour de lui dans le vide de la pénombre et le vent inquiétant semblant menacer d'un danger proche. Les rides qui n'avaient épargnées le paysan se pliaient sous son angoisse grandissante.
Après vérification de l'entrée et des premières pièces vides, il décida qu'il vallait mieux y passer la nuit, sans espoirs de trouver mieux dans une forêt qui s'enfonçait de plus en plus loin.
Il dépoussiera quelques endroits pour pouvoir y placer les restes d'un vieux matelas afin de permettre à sa fille de se reposer. Il n'aurait jamais pensé se retrouver aujourd'hui dans un endroit aussi lugubre et isolé mais il devait dorénavant s'assurer d'un minimum de confort.
 Les premières heures se passèrent normalement bien que l'ambiance pesante d'une auberge aussi sombre, où le bruit du craquement des planches faisait sursauter Igor, empêchait toute tranquilité.
Alors qu'il trouva enfin un peu de sommeil, il se réveilla d'un coup après qu'un craquement qui ne ressemblait pas aux précèdents se fit entendre.
Le silence retomba mais les yeux exorbités d'Igor dont le souffle était coupé depuis plusieurs secondes ne se fermèrent plus. D'un coup, une ombre passa furtivement devant l'une des fenêtres déjà brisée par le temps. Les bruits de branchages brisés redoublèrent d'intensités. Le visage pâle et suant d'Igor était tétanisé. Sous sa poitrine son coeur s'affolait des bruits qui dansaient autour de ses oreilles sans qu'aucune vision des alentours ne soit possible. Puis plus rien. Plus de bruits, plus de branches brisées, même plus de vent.
 Igor décida après avoir repris ses esprits de monter à l'étage pour voir ce qui s'y trouvaient. Arrivé en haut d'un escalier grinçant sous le poids de ses bottes, il découvrit un couloir vide le long duquel se succédaient des portes abandonnées. Il décida après une grande respiration d'ouvrir la première porte.
Elle grinça comme il s'y attendait et il pénétra dans une petite pièce qui sentait le renfermé. A l'intérieur, se trouvaient une chaise et un large mirroir tout deux baignants dans la poussière depuis longtemps. Il s'approcha lentement de la chaise qui faisait face au mirroir puis se tourna vers celui-ci, figé. Figé comme une âme abandonnée, les yeux grands ouverts, piégé devant un horrible spectacle.
Devant lui ne se trouvait pas son reflet mais sa fille qui se tenait debout dans le reflet du mirroir portant dans ses mains un gâteau. Cette effroyable vision avait paralysé Igor qui voyait là le gâteau qu'il avait lui même réalisé quelques années auparavant pour le dernier anniversaire de sa femme avant qu'elle ne disparaisse. Dans la détresse psychologique dans laquelle il se trouvait en cet instant présent et ne réfléchissant plus à ses gestes, il prit d'un coup la vieille chaise et la balança de toute ses forces sur le mirroir qui se brisa dans un fracas assourdissant.
Choqué et tremblant il se diriga la peur au ventre au rez-de-chaussé pour retrouver sa fille et oublier ce cauchemar dans lequel il était plongé. Arrivé en bas, il ne vit pas sa fille. A la place, une foule de silhouettes noires qui semblaient danser dans le silence en regardant Igor droit dans les yeux. Leur rythme s'intensifiait au même rythme que les bâtements de coeur de l'homme déboussolé. En un éclair, Igor sorti en courant et haletant à quelques mètres de la vieille auberge plongée à nouveau dans le noir. En courant, il trébucha et tomba sur un sol glacial et humide, puis un vide total. Le noir et le silence absolu.
Une sensation de légerté puis de chaleur lui effleura le nez. Il ouvrit péniblement les yeux et aperçu les branchages colorés d'une lumière rougeâtre des grands chênes autour de lui. Il senti la douceur du matin et l'air frais carresser son corps encore endoloris. Plus loin il aperçu Ana, assise sur un tronc d'arbre qui jouait paisiblement.
Encore sous l'adrénaline provoquée par les évènements de la nuit, il décida de rappeler sa fille et de se remettre en route. Il est en effet compliqué pour un homme recherché pour le meurtre de sa femme de trouver la tranquilité.
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Défi
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 Je fus réveillé par les bruits de pas, de trot d’une cavalerie, de roulement de canons et de caissons et d’agitation qui montaient en dehors de la cellule de pierre dans laquelle je me trouvais depuis de longs mois. Quelque chose se préparait mais au fond de moi, je savais que ce jour allait arriver, j’y étais préparé. En effet, aujourd’hui était le dernier jour de mon existence. Pourtant, je me réveillais dans une banalité effarante moi-même ayant du mal à réaliser.
Aujourd’hui, comme les derniers jours, les dernières semaines, les derniers mois, une nouvelle journée commençait pour la vie mais annonçait, cette fois-ci, la fin de la mienne. N’y pensant pas trop, je me fis réveiller tôt par le jeune Cléry, fidèle jusqu’au dernier jour. Après m’avoir coiffé comme cela était prévu, je parti prier en compagnie d’un abbé, Edgeworth de Firmont, de la sixième à la septième heure du jour.
Dans un silence de plomb, je me recueillis auprès de mon père. Cette ultime confession prenait un grand sens. Comment porter le poids de mes ancêtres ? Pourquoi avoir à le faire ? Ces pensées néfastes ne m’apportaient rien de plus qu’une déprimante fin ce que je voulais à tout prix éviter.
Mes pensées furent soudainement balayées par l’arrivée de Cléry qui me raccompagna dans ma cellule. L’ambiance était froide. Il m’aida à me vêtir. Je mis une chemise ainsi que mon gilet blanc cassé porté la veille puis une culotte grise, simple, neutre, c’est tout ce que je souhaitais pour partir en paix. Ou du moins je fis la demande à mes gardiens de me couper les cheveux voulant au moins partir en martyr ce qui ne me fut pas accordé. Déçu, je n’avais cependant pas la tête aux contradictions. Si je devais finir ma vie ainsi, alors cela se ferait dans le calme, comme je l’ai toujours fait. Ma décision était prise et rien ne me ferait reculer. Après tout, on ne meurt qu’une fois...
Un peu avant la huitième heure du jour, des membres aux statures glaciales de la garde nationale de Paris arrivèrent. Ils se mirent en rang avant de m’accompagner jusqu’à un carrosse. C’était le carrosse du maire de la ville de Paris, qui devait m’accompagner dans ma dernière demeure.
C’est un étrange sentiment que d’être traité de manière si protocolaire alors qu’ils allaient dans quelques heures me prendre la vie. Moi j’étais décontracté, je n’avais plus rien à perdre. La vie qui m’entourait semblait petit à petit perdre son sens comme si le temps ralentissait de plus en plus, me laissant apprécier durant un instant me semblant infini, les petits détails de la vie environnante. Ainsi, je vis passer un oiseau, je ne saurais dire lequel mais si petit et pourtant si expressif qu’il m’avait semblé communiquer avec lui l’espace d’un instant.
Le cortège parti pendant deux heures à travers les routes pavées de la capitale. Capitale de mes ancêtres, ville de mon enfance, mon tout premier amour. Un léger pincement au cœur m’atteignit involontairement. Comment en étions-nous arrivés là ? En quoi tous les événements d’un passé dont les plus anciennes reliques datent d’au moins un millénaire, devaient-ils forcément être de mon fait.
D’un seul coup, une bouffée d’air et de vie me pénétrèrent alors que je descendais du carrosse et l’agitation d’un monde que je ne parvenais plus à comprendre me fit perdre mes repères. Mais à quoi bon lutter ? Il fallait que je monte, voilà les paroles que je me répétais. Marches après marches, sur un bois encore humide de cette froide matinée de janvier, je parvins au sommet, le dernier sommet de ma vie. Alors qu’un homme austère me déshabilla, et me poussa sur une planche en bois dure qui me coupa le souffle, je pus apercevoir la foule massée de part et d’autre de cette grande place qui fit autrefois notre fierté.
J’entendais mon souffle épais dégageant un nuage de brume accompagné de voix s’élevant toujours plus fort. Je parvins à exprimer rapidement quelques mots car je ne voulais pas partir sans rien dire, pas moi qui fut au sommet de cette pyramide aujourd’hui déchue, qui avait toujours coopéré au maximum de mes capacités, qui avait tant voulu le bien commun par des conciliations aux limites du possible. Une rage intense me parcourus le corps, si intense que je ne sentis même pas la lame qui me transperça d’un coup au niveau du bas de la tête et de la mâchoire.
Le froid m’envahit, ma vision fut éblouie et les bribes de pensées que j’avais quelques secondes auparavant, s’évaporèrent. D’un seul coup, un grand calme. J’étais bien, reposé, j’étais endormi.
Moi, Louis Capet, comme l’on m’appelait dorénavant, m’étaignait en ce jour du 21 janvier 1793.
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Défi
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Encore une journée passée si loin de toi,
Un coeur triste et perdu vagabondant sans foi,
Symphonie de remords orchestrant mes pensées,
Qu'une note d'espoir continue d'alimenter.

Les souvenirs joyeux se heurtent désormais,
À ta froideur soudaine, mais pas inexpliquée,
Je n'ai jamais réussi à te l'exprimer,
Un amour dont ton coeur se permet de douter.

S'il te plaît ma chérie ne m'abandonne pas,
Certes, feu et glace ne se mélangent pas,
Mais un monde vivant qui en est séparé,
Ne peut pas y survivre et tendre à exister.

Mon coeur, si cela est encore bien possible,
Si la lumière éclaire ce ciel assombri,
Si de tes fils d'espoir, il en reste un rigide,
Retrouves-moi et ouvres-moi ces bras pétris.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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