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Desideria

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Œuvres

Desideria
Treize printemps après la chute.


À toi, qui vît en ce bas monde, toi, enfant à qui ces mots sont adressés sans même que je connaisse ton nom. Je t'offre ces dernieres paroles, ces dernières lignes, cette dernière confession. Je porte le nom de Lorelei, j'ai dix-neuf ans, voici ma seule présentation. Je ne te partagerai pas mes traits physiques, car je veux qu'à cette lecture tu ne lises que les dires d'un être égal à toi, d'une âme au désir profond d'exprimers son vécu et sa vision de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui sera.
Me voilà ici à écrire sur un reste de papier usé, enfermée et confinée dans une pièce
sombre, les forces armées de l'ennemi forcent nos portes avec la puissance de feu de leurs pistolaser. Ils viennent tous nous chercher, nous n'avons aucune issue, mais j'ai encore le temps, ils sont encore loin.
Toi, moi et tant d'autres vivont aujourd'hui dans une ère bien sombre, où l'individualisme, l'égoïsme, la peur, le mal et les libertés arrachées gouvernent. L'air est souillé comme les cœurs, la beauté n'est plus et notre survie à tous ne dépend que de la violence dont nous sommes capable d'exprimer. Mais laisse moi te parler d'un monde qui nous est caché par
ceux qui règnent désormais, ceux contre qui je me bats .Ce monde,il nous a précédé, et j'ai le cran de te le confier car la mort me guette.
Il y a treize printemps de ça, tu vas sans doute deviner ce qu'il s'est produit, notre monde est tombé. À l'époque, notre société prospérait bien que les conflits civils et politiques demeuraient, que notre système était défaillant et fragile, que les esprits de tous se reposaient sur les sécurités illusoirement attribuées et que la nature combattait pour sa place bien que nous lui faisions violence. Mais au demeuront, la plus grande illusion de la dernière décennie était sans hésitation celle de l'harmonie, de la tranquilité et de la sécurité. Je me souviens de ce monde, je n'étais encore qu'une petite fille mais je me remémore des endroits paisibles et calmes dans lesquels nous pouvions nous joindre au sentiment désormais oublié de plénitude. Malgré mon jeune âge, je croyais en l'homme et je rêvais avec fantaisie de ce qui ne pouvait exister et de ce qui était possible. Mais le temps m'a
rattrapé et les catastrophes se sont déchainées, au fil de ma désillusion.
Les forêts brûlaient, les océans montaient, les sols et les cultures étouffaient, les
civilisations migraient et avec elles, apportaient les guerres civiles toutes plus sanglantes les unes que les autres. Les espèces animales ont chuté, les systèmes économiques qui etaient à la tête de notre monde, de par leur hétérogénéité envers notre époque, ont sombré.
Chaque jour vers l'enfer nous avons descendu d'un pas. Nous tous, humains d'autrefois, avions cru connaître les pires conséquences de notre cynisme et de notre ignorance, mais le point de non-retour était inévitable, si nous n'y étions pas déjà plongé. Le réchauffement climatique que nous avons tous renié devînt critique quand le permafrost, cette couche de glace se trouvant en Sibérie vînt à fondre et libérer alors des quantités faramineuses de carbone et de méthane, accélérant alors le processus de dérégelement climatique, nous
amenant alors à ce point de non-retour. C'était le coup de grâce. J'étais fille unique, et mes parents devinrent victimes des conflits civils qui ne faisaient que s'accroîtrent, c'est par une balle dans chaque tête que leurs vies cessèrent. Certains ont cru en une punition divine,
d'autres en la plus grande catastrophe naturelle jamais connu. Mais la vérité est que ce n'était que la conséquence de l'absurdité que définit l'humain.
Mais celui-ci ne peut perdurer dans un système sans qu'il soit soumis à des directives appelées normes. Ainsi, des cendres du communément appelé capitalisme n'est pas née une
économie verte comme l'ont beaucoup espéré, mais un ordre mondial fondé sur la sécurité et une directive de fer. Contre l'anarchie qui naissait est apparue cette infamie qui dépassase toutes nations et toutes républiques. Cet empire prôna l'avancée de la technologie de guerre
plutôt que le sauvetage de notre planète. Les vices de chacun se sont élevés, au profit de leur règne. Les armées se sont nourris du mal et la haine des jeunes et n'ont fait que proliférer pour assurer ainsi la souveraineté de cet empire. Nous avons tous fini par être divisé, dominé par une autorité malsaine dans un monde désormais funeste.
Ainsi, mon âme a sombré dans les couloirs du désarroi au fil de la poursuite incessante de notre monde vers un dessein morbide. Mais je ne pouvais pas me permettre d'abandonner pour autant. Ayant tout perdu dès ma tendre enfance, je suis rentrée dans l'organisation qui
s'est battue contre cet ordre et à mon tour, et après avoir terminé mon éducation, je me suis battu incessemment contre le système, j'ai perdu des frères et des sœurs, j'ai remporté des batailles, mais j'en ai aussi perdu, au détriment de ma volonté.

Je ne peux plus supporter la vue de ce monde actuel, de cette dystopie tortueuse. Ce monde morose, partenaire de malheur et de désespoir, n'est plus possible et se doit désormais d'être renversé et changé de fonds en combles. Je comprends maintenant que mon existence n'a jamais été guidé par la vengeance d'un
monde déchu, mais par le rêve enfoui d'un monde meilleur. Je me suis battu avec haine et rancoeur, j'ai sans doute agis en faveur de la violence mais m'approchant de la mort je veux que tout cela se termine par un acte de bienveillance, de foi et d'utopisme, en mémoire de que j'ai pu être. Les sourires, le ciel bleu, la nature, l'océan, les arbres et les fleurs me manquent. J'ai prié chaque nuit pour que dans mes rêves je puisse rejoindre cet ancien monde, où les individus projetaient leurs voix de toutes leurs forces dans l'espoir de
renverser ce qui ne pouvait plus demeurer, où l'espoir dans l'esprit de beaucoup persistait, où chacun d'entre nous avions encore la possibilité d'un avenir proche et prospère et où la lumière du jour, si pure et douce, se posait encore sur nos visages fragiles. Mais cet âge n'est plus, et il ne reviendra jamais.
Un grand poète disait que la lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d’espérance, tandis que le désespoir est muet. Et dans toute cette obscurité qui m'est fatalité, y voici ma dernière once d'espérance.
La jeunesse a été perverti, mais elle est renouveau, synonyme de progrès et d'idées, j'ai passé ma jeunesse à combattre les défauts de ce monde. Il est temps que les jeunes d'aujourd'hui se lèvent à leur tour, que par leur lumières et leurs rêves, il découvrent le courage de suivre la route d'un avenir paisible. J'ai foi en eux, j'ai foi en vous, vous êtes,
cette fois-ci, réellement notre dernière chance.
Ils arrivent, je n'ai plus beaucoup de temps. J'entends la violence et la haine s'approcher, cette fois-ci et je le sais je n'y survivrai pas, c'est la fin. Mais laisse moi te demander une dernière requête, un dernier souhait. Toi, individu du monde en devenir, jeune enfant, je t'en prie, je t'en supplie. Fais tout ce qui est en ton pouvoir désormais pour qu'à la différence de moi et de tant d'autres, les générations futures n'aient pas à connaître ce mal au monde.
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