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Harry Potter
et le Sceau Sacré des Anciens
TOME 8
Chapitre 1: De Retour à Godric's Hollow
Les premières lueurs de l’aube
filtraient à travers les feuilles de
l'ancien saule pleureur,
dessinant des ombres
frémissantes sur la pierre polie
de la tombe des Potter. Le vent
portait avec lui le souffle d'un
changement imminent, le genre
de changement que l'on peut
sentir jusque dans ses os, aussi
clairement que l'approche d'un
orage.
Harry Potter, dont les cheveux
noirs étaient désormais
parsemés de fils d'argent plus
nombreux qu'il n'aimait
l'admettre, se tenait devant les
tombes de ses parents, le regard
perdu dans le vide et la cicatrice
sur son front aussi pâle que le
souvenir lointain de son enfance tumultueuse. A côté de lui, Ginny tenait la main de leur
plus jeune fils, Albus Severus, dont les yeux émeraude fixaient la gravure des noms avec
une intensité héritée de son père.
"Il y a quelque chose que tu voulais dire?" demanda Ginny, sa voix douce coupant à
travers le silence matinal comme un charme.
Harry hocha la tête, retrouvant ses sens. "Je voulais juste... leur dire que ça va," dit-il
finalement. "Que nous, que nous allons tous bien."
Albus serra la main de sa mère un peu plus fort. "Ils le savent, papa," dit-il. "Ils nous
regardent."
Harry esquissa un sourire, la fierté et la tristesse dansant ensemble dans son cœur. "Oui,
je suppose qu'ils le font. »
Harry se pencha vers Albus, dont les yeux étaient grands ouverts et pleins de l'innocence
qui précède l'âge adulte. "Tu veux essayer quelque chose de spécial pour tes grands-
parents ?" demanda-t-il, sa voix douce mais ferme, comme pour confier une mission
importante.Page sur 2 6
Albus hocha la tête, visiblement excité à l'idée de participer. "Maman m'a montré
comment faire pousser des fleurs avec un sortilège," dit-il avec la confiance hésitante
d'un enfant qui veut faire plaisir.
"Parfait," dit Harry avec encouragement. "Vas-y."
Albus prit sa baguette, la main tremblante légèrement, et se concentra intensément sur la
terre sombre devant la pierre tombale. "Herbifors!" s'écria-t-il, mais au lieu des fleurs
délicates qu'il avait envisagées, une série de petites branches feuillues jaillit, grimpant
autour de la pierre comme pour la réconforter.
Ginny s'avança, un sourire
bienveillant aux lèvres. "C'est un
très bon début, Albus. On va le
faire ensemble maintenant.
Concentre-toi sur la beauté que
tu veux apporter."
Elle posa sa main sur l'épaule de
son fils, leur baguettes pointées
vers le sol. "Herbifors
conjunctis!" dirent-ils en chœur,
et cette fois, la magie prit vie de
manière spectaculaire. Des roses
aux couleurs éclatantes et des
lys chatoyants surgirent,
enveloppant la pierre tombale
dans une explosion de vie et de
couleur. Ils se tenaient tous les
trois, main dans la main,
regardant les fleurs magiques
s'épanouir dans une splendeur
silencieuse.
Harry mit ses bras autour de Ginny et Albus, les attirant tous deux dans une étreinte. "Ils
auraient été très fiers," dit-il, les yeux brillants. Leurs trois silhouettes se détachaient
contre le ciel qui s'assombrissait, un symbole vivant de l'amour qui transcende le temps,
un moment de communion pure devant le souvenir de ceux qui les avaient précédés.
Au moment où ils se retournaient pour partir, une sensation étrange parcourut l'échine de
Harry. Ce n'était pas de la douleur – il connaissait trop bien cette sensation – mais un
avertissement, un murmure magique qui n'appartenait ni au monde des vivants ni à celui
des morts. Il s'arrêta net, son regard balayant les ombres du cimetière.
Ginny le remarqua. "Harry, qu'est-ce qu'il y a?"
"Je ne suis pas sûr," dit Harry, sa main allant inconsciemment à sa baguette. "Il y a
quelque chose..."Page sur 3 6
Sa voix fut soudainement couverte par un craquement sonore, le bruit distinctif d'un
déplacement par transplanage. Dans un reflexe affiné par des années de vigilance, Harry
se tourna, baguette à la main, prêt à faire face à n'importe quelle menace.
Mais ce n'était pas une menace qui les attendait. Un homme se tenait là, un homme que
Harry n'avait jamais pensé revoir, un homme que tout le monde croyait mort depuis des
années.
"Sirius ?" murmura-t-il, les yeux écarquillés d’incrédulité.
Le silence s'étira un instant, aussi épais que le brouillard matinal. Les yeux de Sirius
Black, autrefois un regard espiègle habillé de malice, étaient maintenant empreints d'une
gravité que les années perdues avaient incrustée au plus profond de lui. Pourtant,
lorsqu'il vit Harry, un sourire qui rappelait les jours insouciants de sa jeunesse illumina
son visage.
"Harry..." sa voix était rauque, comme s'il apprenait de nouveau à parler après des
années de silence.
Harry, ébranlé jusqu'au tréfonds de son être, avança d'un pas incertain. "Mais
comment...?" Il ne termina pas sa phrase, la présence de Sirius, vivante et indéniable,
rendait toute question inutile.
Dans un moment de pur étonnement, les questions se pressaient dans l'esprit de Harry,
toutes gravitant autour d'une impossibilité manifeste : Sirius, debout devant lui, aussi réel
que la dernière fois qu'ils s'étaient vus dans le reflet du miroir à deux sens.
"Comment est-ce... Sirius, le voile..." balbutia Harry, les mots se noyant dans un mélange
d'incrédulité et d'espoir renouvelé.
Sirius lui offrit un sourire qui portait les nuances de mystère et de compréhension. "Harry,
tu sais aussi bien que moi que la magie a ses caprices et ses secrets. Le voile que j'ai
traversé, c'était une porte, mais pas une fin. Je ne pourrais jamais expliquer pleinement
ce qui s'est passé, c'est comme essayer de raconter un rêve au réveil, les détails
s'effilochent. Mais j'étais quelque part... un lieu hors du temps, je suppose. Et j'ai reçu
une chance de revenir, un cadeau de la magie elle-même, ou peut-être une dette payée
pour les choix que j'ai faits."
Harry hochait la tête, absorbant chaque mot, chaque pause de Sirius, comme si elles
étaient des pièces d'un puzzle qu'il s'efforçait de résoudre depuis des années. "Et le sort
de Bellatrix ?"
Un frisson passa sur le visage de Sirius, une ombre fugitive d'une mémoire désagréable.
"Son sort ne m'a jamais touché, Harry. C'était le passage à travers le voile qui m'a pris,
pas la morsure du sortilège. J'étais... entre les mondes, peut-être. C'est une deuxième
chance, mais pas une permanente. Je suis là pour un temps. Pour voir tout ce qui m'était
cher, une fois de plus."
Ginny, son sourire toujours bienveillant, encouragea doucement Harry d'un regard, lui
rappelant le moment présent et la magie de l'occasion. Harry, inspirant profondément
pour stabiliser le tourbillon de ses pensées, se tourna vers Albus.Page sur 4 6
"Albus, tu te souviens de tout ce que je t'ai raconté sur ton parrain ?" Harry demanda
doucement, guidant son fils vers l'homme qui semblait être un visiteur de son propre
passé. "Eh bien, c'est lui. C'est Sirius."
Albus Severus, les yeux grands ouverts par la surprise et l'émerveillement, observait
Sirius avec une intensité qui évoquait son grand-père. "Vous êtes vraiment Sirius Black ?
Celui qui a échappé à Azkaban et qui... qui est passé à travers le voile ?"
"Le seul et l'unique," dit Sirius avec un clin d'œil complice. "Et je t'ai entendu, tu sais. Pas
mal d'exploits pour un jeune homme."
Dans cette petite bulle de temps suspendu, Harry se tenait avec son fils et son parrain,
un pont entre les générations, et la magie pulsait autour d'eux, tangible, remplie de
souvenirs et d'espoirs, de liens qui défiaient le temps et l'espace, entretenant le feu de
l'histoire vivante de leur monde.
Le chemin du cimetière à la maison des Potter fut parcouru dans un mélange
d'émerveillement et d'incertitudes, chaque pas les rapprochant de la réalité familière de
leur foyer. Ginny avait préparé leur maison pour la fête annuelle de la Grande Victoire sur
les forces du mal, les senteurs de mets copieux s'échappaient de la cuisine, et les
guirlandes magiques flottaient dans l'air, illuminant chaque recoin.
Les ombres du crépuscule
dansaient doucement sur les
murs anciens de la maison des
Potter, où la lumière des bougies
enchantées jetait une lueur
dorée sur les visages des
invités. Le parfum du gâteau au
citron de Ginny se mêlait aux
effluves d’un bois de cèdre que
Harry avait ravivé avec un
sortilège de conservation. La
maison, autrefois le théâtre
d'une tragédie, avait été
restaurée en un sanctuaire de
chaleur et de rires, décorée de
photos animées des proches et
des amis, des instants capturés
flottant dans les cadres
enchantés.
"Je ne saurais exprimer... c'est comme si le temps avait reculé," dit Sirius, ses yeux
balayant la pièce de droite à gauche qui, bien que modernisée, avait gardé l'âme de la
famille Potter. "James et Lily auraient adoré voir ça."
Harry mit une main chaleureuse sur l'épaule de Sirius, son sourire reflétant une
mélancolie mêlée d'espoir. "On voulait juste donner un nouveau souffle à l'endroit, tu
sais. Que ça devienne un coin plein de vie et de rires. Pour que le bon l'emporte sur les
vieux chagrins."Page sur 5 6
Ginny, saisissant une coupe de cidre aux bulles pétillantes, tendit un verre à Sirius. "Pour
les nouveaux débuts," dit-elle en levant son verre.
"Et pour les amis retrouvés," ajouta Harry, le cœur léger pour la première fois depuis
longtemps.
Le tintement des verres se fondit dans le bruit doux de la musique qui commençait à
jouer, un phono magique ayant été installé dans le coin de la salle de séjour, tournant
sans aiguille ni électricité.
Le crépuscule teintait le jardin des Potter d'une douce lueur orangée, et un par un, les
invités apparaissaient, leurs contours flous se solidifiant soudainement dans l'atmosphère
du soir. Ils se manifestaient avec un petit "pop" distinct, un son devenu musique pour les
oreilles de Harry, chaque note un rappel des visages aimés et des liens qui les unissaient.
Luna Lovegood était la première à arriver, ses yeux argentés s'écarquillant avec la
curiosité habituelle des explorateurs face à l'inattendu. "Sirius!" s'écria-t-elle, un sourire
éclatant illuminant son visage. "Je savais bien que les voiles entre les mondes étaient
plus fins qu'on ne le pense!"
Remus Lupin suivit peu après, accompagné par Nymphadora Tonks, dont les cheveux
prirent immédiatement une teinte éclatante de rose surprise. "Sirius, vieux frère," dit
Remus, sa voix emplie de chaleur, tandis que Tonks ajoutait en riant, "On n'arrête jamais
de te ressusciter, hein?"
Kingsley Shacklebolt transplana avec la dignité qui lui était propre, et même sa stature
imposante fut secouée par un frisson d'étonnement. "C'est vraiment une soirée de
miracles," observa-t-il, sa basse profonde ajoutant une solennité joyeuse à l'accueil.
Arthur et Molly Weasley apparurent ensemble, mains jointes. Molly poussa un petit cri
étouffé, portant une main à sa bouche. "Oh, Sirius! Mon cher garçon, c'est donc vrai..."
murmura-t-elle, tandis qu'Arthur, les larmes aux yeux mais le sourire aux lèvres, venait
serrer son vieil ami dans ses bras.
Chaque retrouvaille était un fil d'or tissé dans le tapis de la soirée, créant une tapestrerie
d'émotions et de souvenirs partagés. Le jardin des Potter résonnait des échos du passé,
mais ces échos étaient joyeux, remplis d'une vitalité qui affirmait que la vie, malgré tout,
continuait de triompher avec une tendresse inépuisable.
Alors que le ciel devenait d'encre et que les étoiles commençaient à scintiller, une tension
douce, celle de l'anticipation, flottait dans l'air. Ginny échangea un regard complice avec
Harry, un sourire énigmatique sur les lèvres.
"Je crois que nous attendons encore quelques surprises ce soir," dit-elle, mystérieuse.
"Des surprises?" Sirius arqua un sourcil, un écho de son ancienne malice brillant dans
ses yeux.
Harry hocha la tête, un frisson d'excitation lui traversant l'échine. "Des surprises."Page sur 6 6
Et alors qu'ils s'installaient, les rires et les conversations fusionnant dans une mélodie
familière, un craquement soudain annonça l'arrivée de nouveaux venus. Les têtes se
tournèrent, les yeux brillants d'anticipation, et le sentiment que cette nuit serait
mémorable s'ancra dans tous les esprits.
Ron apparut le premier, suivi de près par Hermione, leur fils Hugo serré entre eux. Ils
étaient les porteurs d'une caisse que Ron tenait avec une précaution comique,
trébuchant sur le seuil en prononçant des excuses bafouillées.
"Qu'avez-vous donc là, Ronald?" demanda Hermione d'un ton qui se voulait sévère, mais
qui était trahi par le pétillant dans ses yeux.
"C'est la... euh... surprise!" proclama Ron, le visage empourpré, mais rayonnant de fierté.
Le couvercle de la caisse
s'ouvrit avec un pop sonore, et
de l'intérieur, une volée de
papillons lumineux s'envola,
chacun portant un petit
message de paix et d'espoir,
écrits par des enfants de
sorciers et de quelques Moldus
à travers le monde, un projet de
Hermione pour célébrer l'unité et
le courage.
La pièce fut remplie
d'exclamations enchantées alors
que les papillons virevoltaient
autour des invités, chacun
s'empressant de saisir un
message.
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