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Je voudrais plonger dans le sommeil
Comme on plonge dans un abîme
Alors, s'éteindra mon soleil
Et je déserterai mon rôle de mime.
Un sommeil dont l'on ne se réveille,
Jamais au votre pareil.
Un sommeil si noir, si profond,
Dont jamais personne n'en a vu le fond.
On l'appelle communément la mort
Mais pour moi, signifie bien plus encore.
A la dérive, flottant honteusement vers quelque bord,
Ce morceau de tissus humain,
C'est mon corps.
Il a fait une chute monumentale
Et s'en est décroché mon mental.
Plus rien n'est en mesure de l'habiter
Car il ne fait pas bon s'y réfugier.
Tout y est pourri, fleuri de champignons et de vers.
Et c'est ainsi que s'achève mon calvaire
Dans les eaux de mon Styx bien aimé
Que je n'ai eu peine à retrouver.
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Ce qui me rassure c’est que si c’était à refaire, je n’hésiterais pas cette fois.
Je le referai,
et je cognerai plus fort.
Le plus difficile jusqu’à présent, ça n’a étrangement pas été les critiques négatives sur mon physique ou ma personnalité.
Je ne les entendais pas. Ça restait d’insignifiants murmures.
Ils provenaient de l’extérieur, et j’étais trop assourdi par Mon vacarme.
Celui dans ma tête.
Plaire aux autres physiquement ?
… En avais-je vraiment le droit ?
Ils me toléraient déjà … Pourquoi en demandais-je davantage ?
Et de quel droit j’ouvrais ma gueule, avec mes préoccupations à 2 balles qui cassent les couilles de tout le monde ?
« Mais t’as tout pour être heureuse ! »
« Tu veux me faire culpabiliser, c’est ça ?! »
« J’en ai assez fait pour toi. »
Peut-être voulaient ils m’aider ?
Peut-être me donnait il l’occasion de d’éclater de mes propres mains le reflet d’un visage qu’ils avaient TOUS fantasmé.
Et que je ne reconnaissais même plus.
Que je pouvais plus être.
Je me rappelle être restée silencieuse quand j’aurais voulu crier.
Si longtemps que mes émotions se sont faite la malle. Il ne faisait, apparemment, pas bon vivre dans mon intérieur.
J’ai tant voulu apprendre quoi faire pour être aimé … Alors que me détester prenait chaque jour une énergie folle.
Et puis … J’ai fini par vraiment le devenir. A ce qu’on raconte. Mais ça, c’est une autre histoire. Elle n’appartient pas à mes souvenirs.
Tu te rappelle d’une anesthésie, toi ?
Moi non plus. Surtout quand tu es maintenu dedans. Ça à même un nom :
Coma artificiel.
Je n’aurais jamais pu imaginer qu’il pu en être autrement. J’aimais espérer que me cacher me coûterais moins d’effort avec le temps. J’aurais fini par apprendre à me survivre.
Je suis même aller jusqu’à les convaincre que j’avais changé. Comme ça. Comme par magie.
C’était juste qu’à trop me taire, j’avais appris à me fondre en eux pour les écouter.
Je pensais à ce qu’ils désiraient avant même qu’ils aient ouvert la bouche.
Suis je déjà été un seul jour moi ?
Suis je déjà été seule un jour ?
Les mots d’ordre et l’ordre des maux.
Qu’est ce que j’aurais pu dire … Et qu’est ce que je voulais vraiment dire …
« -Hey coucou connard-asse.
C’est moi qui te parle maintenant, et tu vas fermer ta grande gueule pour m’écouter attentivement. Tu vas m’écouter, comme t’as encore jamais écouté personne, à part peut être toi.
Je sais que tu vas mal. Et que tu m’en veux pour ça.
Sache que je veux plus en avoir rien à foutre.
Tu sais que je culpabilise tellement de pas en faire assez pour mériter une goutte de ton affection, que j’arrive même plus à respirer ?
C’est pour cela que t’arrive toujours à me balancer des trucs de ouf que j’arriverai pas à te rétorquer :
j’ai plus d’air !
Chui asphyxiée par ton ego purulent.
A tellement m’être écrasée devant toi, je me suis soustraite une fonction vitale.
Et toi t’es tout content-e comme tu peux l’être enculé-e. T’es bien là, t’es soulagé-e. T’es sur d’avoir bien vidé ton colon avant de partir ?
T’en peux plus de moi ? T’en as assez vu ?
Ok. Bin maintenant tu sais ce qu’il te reste à faire. Non ? : Tu dégages. Ramasse tes tripes, elles souillent mon sol de ta merde, et part.
Le seul truc que j’ai compté à tes côté, c’est les heures où t’était absent-e.
Parce que toi t’étais accro à ma générosité aveugle/mon oreilles attentives à tes problèmes/mes gestes affectueux/ma chatte/ma protection … C’est interactif, faut choisir et compléter avec ce qui t'as bien arrangé.
Et moi j’étais accro au fait de me dire que je serais enfin plus jamais seule.
Que t’oserais jamais me faire de mal. Espèce de pompe à merde.
Mais me balancer, comme t’aurais fait avec un putain de froc troué … Tu n’es peut être qu’une victime de ton époque. Mais tu préféreras dire que tu « vis avec ton temps ». C’est plus « optimiste », et du coup c’est socialement accepté.
Ça montre à quelle point TU es faible. A quel point TU es seul-e.
Parce que tu viens de perdre quelqu’un qui se serait inscrite en médecine pour soigner ton futur cancer du cœur. »
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"Briser sa coquille"
Quoi détruire, pour voir la vie jaillir?
Se taire pour ne pas accuser.
Quitter sans prévenir, pour ne jamais vraiment partir.
L'amnésie, pour enterrer ce passé maudit.
Se dresser contre l'adversité, et oublier de se détester.
Aller si mal sans pourtant en crever
C'est la maladie qui a parlé.
En s'immisçant à travers mes plus subtils soupirs
C'est elle qui tente de me nuire.
De me faire chuter
Dans un doux feutré.
Elle qui efface le moindre soupçon d'espoir
Quand pointe la nuit noire.
Elle qui me lance des lames dans les lombaires
Jusqu'à ce qu'en nage, je me trouve à terre
Sans plus savoir quoi faire
Pour me libèrer de son étreinte démoniaque
Aux relents d'ammoniaque.
Je tente l'autosabotage
Ultime, et désespéré sauvetage
Histoire, une bonne fois pour toute, de prendre le large.
Ne plus se laisser crever à petit feu
Mais être acteur et maître, de ce coup de feu.
La danse est ma transe.
Elle est mon exutoire, une solution pour fuir
Ce qui, en mon corps, cherche à me nuir.
Les mots m'emmurent
Dans leurs murmurent
Jamais expulsés
De ma bouche, révulsée.
Je m'exile dans le silence que m'offre l'écriture,
Cette étrange mixture
Qui bouillonne dans ma cervelle trop étroite
Pour contenir tous ces rêves encore tièdes d'avoir étaient fraichement songés.
Ils volètent autour de moi.
Mon essaim de lettres griffant l'air
De leurs pleins et leurs déliés.
Je pensais les chasser
En les couchant sur le papier
Mais c'est pour mieux me traverser
Comme un tatouage sur ma peaux consciemment gravé.
Scarification intelectuelle
Qui ne rend pas plus savant que rebelle.
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Il était une fois,
Un petit pois.
Tout le monde lui répétait : "Tu es si petit,
Plus fragile qu'une aiguille.
Rappelle-toi donc quand tu étais encore dans ta cosse avec tes frères. Tu ne nous eusses causé, à l'époque, tant de soucis."
Et le petit pois s'énervait, maigrissait, maigrissait,
De ne comprendre pourquoi
N'était-il donc pas
A l'image que de lui,
On avait rêvé.
Le petit pois, qui avait été écossé depuis un certain temps,
Ne voulait plus revenir dans sa cosse familiale, avec ses frères.
Il se sentait d'humeur guerrière.
Mais on lui répétait qu'il n'était pas prêt, n'avait pas l'âme aventurière.
Alors de rage, le petit pois voulu prendre de l'assurance,
Pour qu'on puisse enfin lui faire confiance.
Et puisqu'il devait grossir pour celà,
Le petit pois absorba tout ce qui se trouvait sur son passage. NA !
Quitte à ne plus être l'enfant sage qu'il était.
Il engloutit tant de nutriments
Que ses frères en furent démunis, dénutris.
Alors,
Pris par la honte, le remord,
De n'avoir su contenir son appétit
Dans un trou au fond de la Terre,
Il fit son lit.
Il souhaitait qu'on le laisse vivre sa vie de petit pois en paix,
Qu'on ne le remarque plus pour ce que d'être, il avait espéré.
Ainsi,
Malgré le vent qui soufflait,
La pluie qui battait,
Il s'endormit.
Et lorsque qu'il se réveilla ...
Son enveloppe de petit pois n'était plus là.
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Vraiment les gars ? Vous êtes sérieux ?!
Honnêtement : « Pirates de l’internet ? »
Euh …
On se croirait pas dans une pub cliché du début 2000 ?
Bien sûr qu’Ils existent.
Ces explorateurs venus d’ailleurs.
Allez, arrête tes bêtises, et retourne bouffer du boulgour chez Mamie.
La même vieille qui ne semble jamais avoir rencontré l’opportunité de décoller de son trou.
Ledit trou qu’elle croit être le centre du Monde.
Donc on est sensé gober tout ce qu’elle dit Mamie ? Comme ci c’était de l’eau bénite ?
- « Méfie toi … J’aime pas les gens trop curieux moi ... » qu’on me sortait tout en épiant les voisins.
Ça … C’est pire que du boulgour à avaler !
J’aime TOUS les explorateurs.
En particulier : ceux qui partent à la découverte de nouveaux Mondes. Qui nous créent de nouvelles planètes.
Y ferait-il meilleur vivre ? L’herbe y serait-elle plus verte, l’eau plus pure, le Soleil plus brillant et les oiseaux plus gais ?
Non. Parce que l’herbe pourrait laisser place au désert, l’eau serait des cailloux, le Soleil une Lune et les oiseaux seraient aphones.
Ça laisse beaucoup de place aux suppositions. A la créativité. Au courage aussi.
Pour aller voir, en taisant ses craintes. Pour s’ouvrir à une beauté jusqu’alors inconnue.
Et je l’appelle beauté, parce que sinon elle risque de casser la gueule des explorateurs.
Tu sais, les « pirates » de Mamie.
Moi ça me plaît l’idée de m’envoyer en l’air avec un pirate.
J’imagine la phrase d’approche, pleine d’émotion :
- « Coucou Monsieur Le Pirate … J’ai cru voir une nouvelle zone habitable au fond de notre système solaire … Ça te dis qu’on aille l’explorer ensemble ? »
(Pis c’est cool, maintenant il y a des capotes contre les MST – les Mamies Sinistres Terriennes)
Et la beauté … Est-elle vraiment agréable à vivre ?
Encore une fois, il va falloir m’éclairer :
- « Allez, faut souffrir pour être belle ! »
Merci papa. Tu oubliais juste parfois -souvent- de me mettre du démêlant.
Mais je crois qu’à mes quinze piges je vais me couper ces putains de cheveux. Et que contre toute attente … (et contre la boulangère qui ne pouvait plus constater ma féminité depuis leurs réduction)
Et bien, ça, se sera ma première expérience de la beauté.
La mienne.
Ma planète intérieure.
Un peu souillée, mais si douillette.
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Sous ma douche, j’ai cette sensation de bien être imminent. L’eau chaude ruisselle le long de mes épaules, s’immisce à travers les plis de ma peau, en des lieux de mon corps oubliés au long de la journée …
Il me semble en renaître à chaque fois lavée de quelques pêchés que je semblais abriter, et dont je n’ai pourtant que faire.
Un jour advint. Je m’essuyais le corps humide d’une serviette, si blanche, à la différence de ma conscience. Quelque chose de visqueux semblait s’échapper de moi. En y regardant de plus près, je constatais une tache.
Si rouge.
Non. Ce ne pouvait pas être cela. Je n’en voulais pas. C’était bien trop tôt.
Je n’avais même pas onze ans.
Je n’étais même pas encore au collège.
Étais-ce possible ?
J’ai eu peur.
J’ai pleurée. Pas de tristesse. Mais de rage. Contre moi. Contre ce corps qui me propulsait bien trop tôt dans un Monde auquel je ne voulais jamais appartenir.
Ce corps qui ne semblait m’appartenir. Ce corps honteux, acnéique, vergeturé, courbaturé, asséché, déformé, … Oublié.
Le temps, lui, ne le pouvait.
Il ne faisait décidément cadeau de rien. Enfoiré.
A ce moment là, on frappa à la porte.
Je criais :
- « NON ! N’OUVRE PAS ... APPELLE M ! »
A ce stade là, ce n’était plus de la honte. Plutôt la sensation de mes yeux s’enfonçant à l’intérieur de mes orbites pour ne pas voir ce qui était en train de se passer.
M arrive. Les félicitations avec. J’en avais vraiment rien à foutre.
Je voulais qu’on me rende ce que j’allais commencer à perdre régulièrement.
C’était insensé.
Cependant, une chose me rassurait à peu près :
D’après le livre, je n’étais pas enceinte.
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Il était revenu me voir au cour d’une période creuse dans sa journée. Il s’ennuyait « A MOURIR » d’après ces propres termes.
Je lui ai dit :
- « Débrouille toi toi même J ! Je suis trop occupée avec mes problèmes d’adultes ! »
A cet instant, j’ai mesurée dans ces petits yeux a quelle vitesse mon dédain remplissait son cœur d’oiseau fragile.
Je l’ai vu s’éloigner la tête basse, et, à mon tour, j’ai senti mon cœur se briser. Ce n’était pas l’enfant que je connaissais.
Sans me lever de mon assise, je l’ai appelée, le regard toujours plongé dans ma paperasse :
- « J ! … Je te demande pardon … Mes pensées ne sont pas les tiennes, tout comme ce qui m’ennuie.»
Je l’ai vu me regarder par dessus sa frêle épaule qui n’était pas prête à porter mes craintes d’adulte.
Et j’ai su que c’était un enfant à sa manière de me pardonner :
- « On joue à quoiiiiiiiiiiiiii ? »
Sa douceur à brisée ma fichue carapace d’épines.
Je n’ai pas pris le temps de savoir en quoi j’allais pouvoir la recycler.
Des carapaces, personnes n’en veut, mais tout le monde en produit et en porte.
Ça aurait pu me faire penser a mon manque de motivation crucial à vider ma poubelle d’appartement, qui déborde sans cesse. Ça aurait pu. Si seulement j’avais eu le temps pour ça !
Parce que vous auriez du voir J, quand je lui ai dit :
- « Viens on va sortir tes jouets dans le jardin. »
On est allé chercher ses jouets.
- « Je choisi lesquels ? »
- « Prends les tous. »
On a joué au déménageur. Puis on a lancé les jouets hyper loin en criant (parce que ça nous faisait du bien). Puis on a essayé de viser pour lancer les jouets dans leur coffre (on a essayé …). Puis on s’est roulé dans l’herbes pour faire comme le chat. Puis a fait la course.
- « Vas-yyyyyyyyy !! Donne tout ce que t’aaaaaaaaaaas !! »
Je sens une grande responsabilité m’envahir. Je conditionne l’enfant dont je m’occupe.
Puis on s’est encore roulé.
On était allongé dans l’herbe. On riait d’un rien.
Et puis on a beugué devant le ballet des nuages anthropomorphisés, qui se laissaient emporter par le vent. Les chants des chauves souris ont remplacé ceux des hirondelles.
- « J ! T’as vu l’étoile filante ? »
Ce fut l’enfant qui me désigna de son doigt boudiné les cinq suivantes.
Ce même propriétaire de petits doigts boudinés qui me racontait a quel point il était fier de savoir écrire son prénom. Qu’il avait hâte de savoir lire et compter. Comme une grande personne.
Je ne veux plus te sous estimer, J.
Je veux continuer à te chérir jusqu’à notre mort.
Toi qui sais si bien lire à travers les gens, et qui compte sur moi.
Toi l’enfant que j’ai été.
Toi, gardien de mes rêves oubliés.
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C’est en se penchant par dessus la balustrade rouge du pont japonais, qu’on entrait dans « le Monde ».
J’y suis allée, et je vais vous raconter ce que l’on y voit. Et peut-être que vous aussi, vous souhaiterez y séjourner.
C’est un lieu composé de lumières et de couleurs. Elles dansent ensemble sensuellement un tango suffocant ; tandis que les autres meurt, seuls, de froid sur Terre. Ce monde de reflets et de velours, c’est tous les plis de la robe d’une danseuse : des creux, des bosses, des ondulations à n’en plus finir. L’œil s’y perd avec un réconfort gourmand. Il n’y a de place que pour les tourbillons de folies qui éclatent, ça et là. Et pour les couleurs, elles s’y sont bien installées : on croiraient (et certains disent que c’est bel et bien vrai), qu’elles sont les habitantes de ce « Monde », tant elles y siègent avec harmonie. Je n’avais pas compris cet équilibre précaire, la toute première fois que je m’y étais rendue : habituée aux ténèbres et à la pénombre, j’avais été éblouie et effrayé par cette effusion de vie qui m’avait jailli au visage, un peu à la manière des flammes qui nous surprennent lorsque l’on attise un feu. Je ne savais plus ou j’étais. Et lorsque mes sens m’étaient revenus, quel spectacle s’offrait à moi ! Un volcan bouillonnait à l’extrémité, telle une fontaine de jouvence dangereuse, qui rejetait sans cesse des pluies d’éclairs. Je cru qu’on tirait depuis son centre un feu d’artifice. Mais en pressant mes côtes de plus belles contre la balustrade, j’appris de mes yeux plissés par la concentration que me demandait l’effort - tant le point de vue était éloigné de ma position-, j’appris que ce phénomène était pourtant banale. Il se produisait en moyenne toute les deux minutes trente sept secondes pour être exacte.
Dans notre Monde, il est certain que si ce genre de phénomène se produisait, on crierait à la fin de notre ère. On s’affolerait, on courrait partout, en tout sens et sans but. Ici, la folie n’existe, car elle est chose courante. Je me demande même si ce mot aurait un sens dans cette dimension. La folie y est permanente, immanente à ce qui se dégage de ce paysage, avant tout sensoriel. Car peut-être ne vous l’ais-je pas précisé, mais on embrasse ce paysage lors de la toute première contemplation les yeux clos, tant la multitude d’émotions qui s’en dégage est déroutante. Épileptiquement parlant, ça vous remue un Homme.
Cependant, folie n’est pas synonyme ici de toute puissance destructrice, mais plutôt de fragilité, d’une délicatesse peux évidente à vivre et à sonder. Car comme une robe de soirée, son étendue plissée est sensible aux accros, changeant d’aspect sans cesse, à la manière des reflets de lumière sur le velours. Depuis la balustrade, on croirait survoler une immense nappe de papier que l’on aurait froissé suite à une fête (peut-être un mariage, toujours dans cet idée de folie ultime, comme si c’était la dernière fois qu’on voyait une bande d’amis, et que l’on souhaiter se souvenir à jamais de ce moment) ; les plis oniriques du papier créant collines et vallées. Dans ces dernières, des amas de paillettes jetés par des invités en délire témoignent d'une célébration menée à tambour battant, sous un torrent de musique et de rire qui s’échappent des gorgent déployées haut vers le ciel étoilé de dix-sept astres aveuglants. Se forme, en contre bas, des lacs miroitant dans les cavités formées. Ces lacs, éclatants de rires électriques, sont ici comme un symbole du retour au calme provisoire après la fête. Car une autre bat déjà sont plein, par delà le volcan en éruption de feux d’artifices.
La fragilité de l’écorce terrestre du " Monde" est, parait-il, du à l’activité qui s’y déroule en dessous : des escaliers gravés dans la pierre y conduisent. Mais ici, personne n’est intéressé par l’idée d’aller de l’ "Autre côté " voir ce qu’il se passe : on a déjà assez à faire en haut pour s’y intéresser. C’est fort dommage me diriez vous. Pourquoi avoir construit de tels escaliers, si ce n’est finalement pas pour s’en servir ? De la, vous venez de mettre le doigt sur l'énigme de ce continent habité par la folie : ce qui ne sert à rien sert, puisqu’il à l’inutilité d’exister, et quand bien même ce n’est pour avoir aucune fonction. Car dans le " Monde ", être là, exister, est déjà un miracle. Et quoi de plus fou qu’un miracle ?
A ce rythme, les yeux s’habituent aux éclats de lumières, les oreilles à la musique tonitruantes des volcans qui crachent leur jets de couleurs, la peau aux vagues de chaleur qui viennent la mordiller et le nez et la bouche à cette odeur de souffre qui devient presque agréable. A ce stade, on se doute que l’on est entré dans une autre pièce de la conscience, puisque ce qui nous semblait désagréable tout à l’heure devient maintenant banal. Tout semble s’inverser. Ce " Monde " est en réalité un anti lieu. Un " Mi-lieu " à mi-chemin entre l’Enfer et le Paradis.
Mais, ce lieu n’est-il pas habité par de quelconque créatures ? Et contre toute attente, je vous répondrez que non. On ne sait comment sont apparu les escaliers qui mènent en son centre, mais il est sure que le Monde est aussi désert qu’une île. Mais je ne conçoit pas le " Monde " comme un lieu désert : en effet, désert rime pour moi avec vide mortel, et non avec inhabité. Car à l’instant même où l’on en foule le sol meuble et confortable, nous sommes immédiatement happé par un sentiment de bien être, confirmé par les éclats des volcans au loin, comme une symphonie pour cuivre qui se trouverait éloignée de l’endroit où l’on se situe, et par la chaleur rayonnante de l’étrange végétation qui se propage en son plancher.
Car cette unique végétation qui le recouvre intégralement est une espèce endémique de mousse rose. Une mousse rose bien tendre et humide, où les orteils s’enfoncent avec délectation dès que l’on y pose le pied. Une mousse douce et dense, qui n’a rien de comparable avec la barbe à papa des fêtes foraines, écœurante, pleine de sucre et d’air. Une mousse d’un rose aussi éclatant que les vertes prairies d’Islande où s’égaillent les moutons, sous le vent marins et la pluie diluvienne. Ce rose qui fait tourner les têtes, est aussi la couleur la plus représentative de la folie ambiante qui règne sur ce " Monde ". Imaginez un peu : une mousse rose à perte de vue sur laquelle les pieds sont happés une fois posés dessus … Qu’elle bien étrange vue ! Sans compter l’agréable chaleur qui s’en émane. Il est sans conteste que cette pelouse irradie de bonheur ! Étonné par cette bien étrange propriété, je m’était renseigné auprès d’amis scientifiques, qui me conseillèrent de leur rapporter des échantillons afin de pouvoir au mieux l’analyser. Ce que je m’empressais d’exécuter dès mon retour au sein de mon si cher " Monde " : quel ne fut pas ma surprise de constater qu’il était impossible de saisir cette mousse ! En effet, dès que j’en approchait un outil métallique, la mousse se rétractait sur elle même, devenant subitement extrêmement compact, au point de lui faire prendre la même consistance que les outils de récolte eux même. J’eus beau essayer de toute les manières que me portèrent mon imagination, rien n’y fit : le pire fut de la caresser comme un animal, puis de tenter d’y planter un couteau prestement ; je ne réussit qu’à en briser la lame, et mon cœur par la même occasion. Ce fut comme trahir ce " Monde " au sein duquel je me sentais si bien, à l’abri de toute menace extérieur. Selon mes amis scientifiques, ce devait sûrement être une espèce de mousse qui ne supportait pas les métaux. Ensemble, nous la baptisèrent Metallumphobia rosaea, et en restèrent là en manière de torture végétal.
Quant à l’odeur qui flotte à travers le " Monde ", je la comparerai à un mélange de souffre et de musc : terriblement entêtante et agréablement enivrante à la fois. Elle est de ce genre de parfum que l’on hume avec écœurement à la première salve et qui fini par être rassurante au fur et à mesure que les sinus s’y habituent. A la manière d’un fond sonore, on finit par l’oublier, et c’est quand l’odeur cesse que l’on remarque qu’une soustraction olfactive c’est opérée. Suave et subtile.
J’ai plaisir à séjourner de temps à autre dans le " Monde " : c’est toujours une expérience à la fois divertissante et ressourçante. Allongée dans la mousse, entre deux collines de mousses rose, bercée par les odeurs soufrées et les bruits d’explosions des volcans, je mesure à qu’elle point je suis un être privilégié de connaître un tel lieu. Je hume l’air avec délectation, étourdie par les effluves enivrante qui se dégage des profondeur du " Monde ". J’en serais presque écœurée, tant j’inhale puissamment le souffre qui se dégage des volcans pétaradant. Je me laisse bercer par les messages que reçoivent mes sens et, comme à chaque fois que j’en ai achevée l’inspection, et que je m’y allonge, je ferme les yeux sur le " Monde ", lovée entre les collines. Le bruit s’estompe peut à peux, à l’instar des images de ce merveilleux endroit que je souhaiterai à jamais gravées sur ma rétine, pour y retourner à chaque moment douloureux que je vis sur Terre.
L’alarme de mon réveil me crispe. Il est déjà sept heure trente.
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Je vous présente ma nouvelle contribution.
Je souhaite la voir prendre vie d'une autre forme que part votre lecture bienveillante. Je lance donc ce nuage de fumée comme appel :
Si certain d'entre vous ont des compétences en
-montage vidéos
-photos
-dessins
-musique
-danse
Je serai ravie de vous accompagner par ce texte :)
Poésiement
Nouk
Je souhaite la voir prendre vie d'une autre forme que part votre lecture bienveillante. Je lance donc ce nuage de fumée comme appel :
Si certain d'entre vous ont des compétences en
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Je serai ravie de vous accompagner par ce texte :)
Poésiement
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