
LucLESIEUX
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Je me souviens parfaitement à quel point j'eus ressenti de la frayeur quand I. vint m'annoncer que c'était "l'heure" pour tous de se faire couper les cheveux.
Les seuls choses que je possédais à l'époque étaient mes vieux bouquins, mes clopes ; mon esprit, mon corps et mon coeur. De plus mes cheveux étaient longs, bouclés, beaux et blonds...
Les premiers jours si je me souviens bien, je n'avais qu'un seul vêtement. Il était sale et ce fut uniquement quelques jours après que je reçus de nouveaux vêtements.
Le simple fait de pouvoir porter un pantalon propre, un caleçon propre, une chemise et un pull propre, était comme un véritable don du ciel. Je devinais dans le ciel Dieu qui daignait me regarder de nouveau, et me tendre la main.
Dans la chambre, je tentais de trouver refuge dans quelques bouquins compliqués ; sur des thématiques qui semblaient n'exister qu'au sein d'eux-mêmes, dans un univers totalement opposé à la réalité pure, réelle et brute de ce monde.
Beaucoup plus tard après cet incident, un viel ami me demanda de lui écrire une sorte de prose, qui résumerait de manière très brève toute cette douloureuse expérience. Dans un excès de rage et de panique, je lui écrivis ceci :
" Je vais écrire pour ceux et celles qui n'ont pas la possibilité de le faire. Je vais écrire pour ceux et celles qui ne savent exprimer leurs sentiments à travers l'usage des mots. Je ne vais pas écrire pour satisfaire mon égo ; bien que j'en possède un comme tous les hommes en possèdent.
Je vais écrire pour dénoncer les atrocités de ce monde que j'ai vues.
Je vais crier s'il le faut. Je vais hurler s'il en devient nécessaire. Je ne suis d'aucun parti politique mais je respecte les points de vue de chacun ; il semblerait que je sois quelqu'un de tolérant va-t-on dire. C'est pour cela que je n'oserais pas faire part de mes idées politiques.
Je n'ai point de formation littéraire ; si par méprise je réalise quelques fautes odieuses ; ô chers intellectuels et chers penseurs : veuillez s'il vous plaît m'en excuser. Vous savez, il y a des gens qui savent penser sans pour autant avoir étudié durant des années et des années... Mais vous le savez bien, je le sais au fond de mon cœur.
J'en ai vu un qui a trimé toute sa vie dans une usine pour finir au fond du trou
J'en ai vu une qui pleurait parce qu'elle ne pouvait plus voir son chien
J'en ai entendu un crier dans la camisole chimique
J'en ai entendu une se briser le nez parce qu'elle était en crise
J'en ai vu un qui parlait tout seul dans sa chambre
J'en ai vu un piquer les cigarettes des autres quand ceux-là dormaient
J'en ai vu plusieurs se battre pour une tasse de café supplémentaire ou bien pour une cigarette industrielle
J'en ai vu une cogner contre la porte
J'en ai vu un pleurer dans sa chambre en se disant : « Mais qu'ai-je fait pour finir ici ? »
J'en ai vu un critiquer la nourriture alors que chaque repas offert est précieux, selon mon avis
J'en ai vu une qui savait qu'à sa sortie elle finirait à la rue
J'en ai vu une qui baisait pour obtenir sa drogue
J'en ai vu un manipuler les autres alors qu'il était lui-même manipulé par son idiotie et sa malveillance
J'en ai vu un qui harcelait une femme : alors que cela se voyait dans son regard qu'elle n'était point intéressée
J'en ai vu une qui ne savait lire mais qui adorait les poèmes que je lui lisais
J'en ai vu une qui ne voulait pas manger car elle voulait maigrir
J'en ai vu qui était mon plus grand ami devenir un monstre terrifiant
J'en ai vue une à l'hôpital qui était devenue toute maigre à cause d'un homme qui l'a brisée en mille morceaux
J'en ai vu un s'enfuir! J'en ai vu un pleurer! J'en ai vu un crier!
J'en ai connu un qui avait fini à l'hôpital car il s'était donné des coups de marteaux parce qu'il avait cru avoir violenté une femme. Son plus grand malheur était de l'avoir trop aimée.
[ ... ]
Le soir constituait le monde le plus propice à la réflexion, à la mélancolie ; et à la contemplation du ciel, des quelques fleurs et petits arbres qu'il y avait. À l'image de l'aube. Je n'étais réellement heureux qu'à ces deux instants du jour. Mais le matin il semblait que j'étais davantage un homme heureux. Je ne saurais pas dire exactement pour quelle raison. La nuit me fait pleurer, sangloter ; et me fait peur car au fond, si l'on y réfléchit bien, on ne peut pas prétendre avec exactitude que l'on va se réveiller le lendemain. Tout cela teinté de l'idée de la mort.
[ ... ]
Souvent, afin de passer le temps et pour ne pas perdre la tête j'essayais de me souvenir de tout et de rien. Des fragments de pensée me venaient et des bribes de mon passé m'envahissaient. Comme on ne pouvait pas sortir, je n'avais pas beaucoup de papiers et je tremblais trop des mains pour dessiner. Ainsi, j'écrivais des poèmes sur les personnes que j'avais connues, sur les personnes que j'avais aimées mais aussi sur les personnes qui m'ont fait mal :
I
Je me rappelle d'une jolie blonde aux lèvres rouges qui s'appelait Mélodie
Je devenais sous ses pulls fins de petits seins roses
Le soir Elle s'épilait les jambes de manière minutieuse
Parfois Elle portait de petits shorts et l'on pouvait alors apercevoir ses belles jambes
Sexuelles et merveilleuses
II
Elle portait des lunettes et ses cheveux blonds rayonnaient à travers la nature et le monde
Dès qu'on discutait un peu En parlant des tâches ménagères à faire
J'entrais dans un moment de plaisir et de volupté
Elle était très intellectuelle Elle lisait d'immenses bouquins de psychologie
Et s'intéressait fortement à la lange anglaise
Elle ne fumait pas Elle ne buvait pas
III
J'étais intimidé par elle et tentais toujours de paraître brave
J'étais jeune Enfin plus jeune qu'elle
C'était la seule qui me respectait et m'encourageait dans l'travail
Je m'arrangeais toujours pour être avec elle dans les balades qu'on organisait
Elle conduisait et je me taisais
Je regardais les paysages et J'écoutais la radio
Je n'osais pas trop parler Ce devait être gênant pour elle
Elle était très « arts plastiques » avec les vacanciers
Moi je discutais avec les vacanciers dehors
En fumant mes cigarettes
[ ... ] Mais également des souvenirs de certaines femmes que j'avais rencontées à l'université:
Elle portait un simple pull orange
Sa coiffe était simple et ses cheveux étaient noirs
Pas de maquillage Nuls artifices Pas de frange
On m'a dit qu'elle conduisait Qu'elle tenait le mors
D'une Citroën jaune pâle Petite et simple
Sa peau était d'un velours rose et blanc
Elle est calme et silencieuse
Elle est très belle et très ambitieuse
Elle se baladait en rollers à l'université
J'ai essayé d'entamer un dialogue vite écourté
Son ami n'aime pas le parfum du tabac et il a horreur des cendres
J'ai pas trop communiqué avec le groupe social établi et je ne faisais que descendre
J'allais souvent cloper Deux trois cigarettes Devant l'entrée
Dans une conversation pleine de banalités
J'ai deviné qu'elle avait un copain à Rouen
Pas de sanglots Pas de regrets
La suite Je ne l'ai pas écouté attentivement
C'est une jeune femme studieuse
Son visage aux traits simples disait d'elle
Qu'elle était de nature anxieuse
Je ne toque pas à une porte quand elle est fermée
Je n'essaye même pas d'y entrer
Je rebrousse chemin et je rentre avant la fin de la journée
[ ... ]
Ainsi je tentais de m'évader à travers la poésie. Mais c'est aussi à l'hôpital, que je découvris de nouveau le goût à la musique. En effet, lors des premiers jours, je dus faire une multitude de prise de sang et un jour je remarquai qu'il y avait une guitare dans le bureau des infirmiers. Timide, fatigué et barré, je discutais avec les infirmiers, lorsque je leur dis: " Ah, je n'avais pas vu, mais il y a une guitare ici, vous en jouez? ". Ils me regardèrent, étonnés, et me dirent : " Oui il y a deux trois infirmiers qui en jouent, pourquoi? Vous vous en jouez? ". Je leur dis que oui et leur demandai si je pouvais en jouer un peu ; que cela me détendrait... Au tout début, ils étaient très méfiants mais dès que je pris la guitare et l'accordai ; ils me regardèrent avec étonnement et me laissèrent en jouer dès que je le souhaitais...
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Défi
Je crois, au fond de mon être, que le bonheur n'existe pas. Pourtant, je puis vous l'assurer : je n'ai cessé de le chercher. J'ai tenté, de par toutes les manières, de le trouver. Lors de mes promenades nocturnes, j'ai essayé de le sentir, de le flairer et de le toucher. Je ne fais que cela! Et j'en meurs, j'en souffre, j'en délire! Qu'il n'ait daigné me rencontrer!
De plus, je pense que le bonheur doit être un état de plaisir permanent, de façon constante et de manière éternelle. Or, il y a tant... Mais tant d'évènements désagréables, douloureux et imprévisibles qui viennent perturber cet état, parfois inatteignable...
Et je pense que notre conception du bonheur ne cesse de varier tout au long de notre piteuse existence! Il varie d'années en années, de mois en mois, de semaines en semaines, de jours en jours, d'heures en heures... Oh, je ne fais que de me perdre dans ma pensée! Je vous en supplie de bien vouloir, en bon lecteurs que vous êtres, de me pardonner!
L'élan lyrique m'a pris et je vais tenter de me raisonner et de résonner davantage.
[ ... ]
Faut-il être riche afin d'être heureux? Faudrait-il avoir un bon travail pour être heureux et faut-il être heureux en amours afin d'être heureux? Il serait nécessaire avant tout de définir ce que constituerait le bonheur!
Je n'ai jamais réussi à définir pour ma part ce qu'est le bonheur pour moi. Cela s'avère déjà un obstacle fort repoussant.
Ma pensée volant dans les "ciels", je pense que l'idée d'accéder au bonheur nous est insdipensable du fait que le bonheur nous permettrait d'oublier le passé et d'oublier le présent. Mais du coup! Nous ne profitons jamais réellement de l'instant T, non? Ce concept est à la fois un poison et un venin mais aussi un espoir des plus purs.
Le bonheur ressemble d'une certaine manière à une forme d'anticipation nous aidant à oublier notre quotidien des plus sinistres et des plus "chiants"!
Enfin, je pense mais de nombreux phisolophes beaucoup plus aptes à la pensée et à la réflexion, que le bonheur est inexistant et qu'il n'y a uniquement que de petites joies...
Lucas LESIEUX 09/05/2022
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Défi
Vincent n'était jamais allé très souvent à la plage.
Pour la simple raison qu'il n'aimait pas son corps. Il le trouvait disgracieux, difforme ; et en aucun cas athlétique. De plus, la mer lui rappelait son enfance durant laquelle on l'avait obligé à apprendre de nager de façon dure, cruelle et brutale ; avec un maître nageur des plus sadiques.
Il se souvenait de la peur profonde de se noyer, de ne plus parvenir à sortir de l'eau et de ne plus réussir à respirer. Il entend encore les brimades de ses camarades et les paroles culpabilisantes de son grand-père, du fait qu'il n'arrivait pas à nager. Par ailleurs, il trouvait sa vengeance dans l'athlétisme.
Son seul souvenir heureux de la mer, était l'après-midi qu'il avait passé avec son amour de l'époque, Emma. C 'était la première fois qu'il montrait son corps devant une femme. Il se souviendra toujours des instants où ils plongeaient tous les deux dans l'eau, se battaient dans l'eau et se lançaient des jets d'eau pour éclabousser l'autre et "l'éblouir".
Il se souvient quand ils s'embrassaient dans la mer. C 'était la première fois qu'il comprit ce qu'était l'amour et tous ses maux. Elle avait les cheveux noirs corbeau, des grains de beauté et des lèvres ô combien délicieuses !
Malheureusement tout comme la mer, l'eau ne reste jamais tout comme l'amour ne survit jamais...
Lucas LESIEUX
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Défi
L'homme contemple la neige. La neige contemple l'homme.
L'homme se demande si la cigarette qu'il a allumée contemple également la neige.
La cigarette se demande par ailleurs si l'homme la contemple et si la neige aussi la contemple.
Que faire ? Nous sommes dans un dialogue de sourds.
L. LESIEUX
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Défi
Il cherchait depuis une éternité à trouver la vérité absolue et le pardon.
Il n'espérait que cela. Cet homme était perdu. Il tournait en rond dans son triste appartement.
Il attendait quelque chose : une parole, un signe, des explications, un câlin... Voire un dernier baiser.
Ainsi il tournait en rond. Il posait sa tête à la cordée de sa fenêtre ; et regardait les oiseaux voler et les nuages flâner. Tous les jours, il ne faisait qu'attendre. Mille et une questions ne cessaient d'envahir son esprit. Son âme et son coeur, en délires, étaient dans une lutte perpétuelle.
Cet homme revivait tout le temps les souvenirs passés avec elle et cela devenait insupportable.
Pourtant, il se faisait du café, tentait de lire et tentait de danser comme aux temps anciens.
Un jour, il osa sortir de son appartement, et tomba sur une petite boîte en bois, et magnifiquement bâtie. Il l'ouvrit et de là sortirent toutes les vérités par le biais d'une multitude de voix.
Et c'est ainsi qu'il s'autorisa une esquisse du pardon.
LESIEUX
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Défi
Au coeur de la nuit
Malgré les plaintes des êtres, les lueurs sourdes et la furie des bêtes
Je prends mes lunettes et t'observe
Ô nuit Ô mon bel amour!
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Défi
Une vieille sacoche en cuir... Me remémorant mes anciennes années de grande lucidité et fertilité intellectuelle.
Puis la déchirure, la peine et la mélancolie qui les ont enterrées afin de les tranformer en éternelle ébriété...
Lucas LESIEUX
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Défi
Nue
La pression monte et ne cesse de croître
Ma peine s'oubliera en posant ma tête contre tes seins
Nous nous battrons, Oui!
Nous ménerons une bataille des plus bestiales et des plus érotiques
Nue
Je te prends pleinement
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Tout n'est qu'une question d'instant...
Et le temps d'un instant
Nous étions dans la même pièce
Nous étions en train de discuter
Nos regards étaient croisés...
Et tu as tenu ma main
Et alors j'ai cru!
Le temps d'un instant
Que j'avais gagné ton cœur
Mais en fait... ce n'était que du mauvais théâtre!
Et de la fausse compassion!
Et bien peu d'amour
Et bien peu de considération
Et le temps d'un instant...
En quelques secondes ou en quelques minutes
Tu n'étais plus là...
Et le silence s'installa Et l'absence aussi
Et tout le reste bien évidemment...
II
Hé !Vous, là-bas !
Regardez donc moi ces deux amoureux
S'embrasser et se bécoter : comme c'est écœurant !
Serait-ce de la folie ou bien de l'ignorance ?
Ne savent-ils pas
Que l'amour n'est qu'une promesse vite oubliée
Que l'amour n'est qu'un prétexte au laisser-aller
Que bien souvent lorsque nous nous écorchons, Aie !
Avec le temps qui s'en va, nous nous délaissons
Qu'au moment où je suis devenu laid
Ton amour n'a aucunement chercher
À rester, oh !
Et que l'amour autrefois semblable à un pont doré
Ne résiste pas à la tombée des premières pluies
Ne résiste pas à la tombée des premières larmes
III
Au loin résonne la prière de l'imam
Le ciel triste laisse tomber ses larmes
Et en mon cœur s'est éteinte la flamme
Sceau de l'amour que je portais à une femme
Les fenêtres grises laissent transparaître
De somptueux visages
L'obscurité envahit les arbres et les hêtres
Ainsi que ton image
Ô nuages ! Que je vous aime
Quand vous dansez à ma fenêtre
Au gai rythme de mon poème
Quelle tristesse de ne pas être deux
Lorsque le crépuscule en bon poète
Nous invite à être amoureux
[ Poèmes écrits par Lucas Régis LESIEUX ]
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Défi
Je suis un être faible. Faible tel un petit éclat de neige contre les pavés d'une rue affaiblie.
Je suis un peureux blafard mais courageux ... ? Oui, je suis tout le temps dans la contradiction.
Au fond je suis un paradoxe total. Un paradoxe sans queue ni tête.
Je sais écrire de belles choses quand l'inspiration divine et astrale me vient ; mais je ne sais pas dire aux personnes qui m'entourent comment je perçois la vie, comment je les perçois, eux-aussi! Et ce que je ressens pour ceux-là.
Oui je suis un paradoxe délabré. Je peux aimer une personne éperdument puis l'oublier pour une autre le lendemain même. J'aime bien dire que je tombe amoureux comme je change de chemise. Sais-je vraiment aimer et ce qu'est l'amour véritable ? Je crains que non.
Je suis fort quand d'autres ne le sont habituellement pas et je suis craintif quand ceux-là ne le sont pas.
Je n'aime pas la pluie mais j'apprécie son chant. Je n'aime pas le soleil mais j'apprécie son rayonnement. Je fuis les femmes mais ne puis m'empêcher de les regarder...
Je cherche le bonheur mais je n'y crois en aucun cas.
Oui, je suis un homme jeune et perdu.
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Défi
Face à la la séparation de l'être que l'on a tant aimé, chéri et adoré
Face à l'incompréhension, la peur et la désillusion
Face au besoin de pardonner, de comprendre et de se faire excuser
Face à la peur de se retrouver seule pour l'éternité
Face à la peur de l'abandon, des jours futurs et de l'auto-destruction
Tu décidas, triste, vide et sans vie, de te foutre en l'air
De te métamorphoser en poussières
LESIEUX
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Défi
Tout semblait parfait ce jour-là. Il faisait beau temps... Oui, c'était une après-midi de grand clair beau temps. L'air était doux telle la bise d'une personne que l'on affectionne et que l'on a pas vu depuis si longtemps. Oui, tout semblait parfait ce jour-là...
Emmanuel allait rejoindre sa conjointe, avec laquelle il espérait pouvoir entamer une réelle et longue relation de confiance.
Ils se retrouvèrent au coin d'une rue, face à la façace d'un ancien bar, fermé depuis quelques temps. Il lui sourit et celle-ci fait de même. Mais il sentit qu'il y avait dans son regard, faussement joyeux, quelque chose qui "clochait". Mais quoi? Emmanuel avait déjà une douloureuse intuition.
Elle fuyait son regard, son visage, ses yeux et son coeur. Le silence l'emportait sur la parole autrefois si présente. Pourtant il faisait si beau, l'air était pur et on pouvait entendre les oiseaux chanter les amours mortes et leurs espoirs déchus. Emmanuel décida de briser le silence : Que se passe-t-il ? Lança t-il avec sa belle voix suave. Une voix qu'on eût dit être celle d'un ange.
Puis elle lui avoua le pire, l'impardonnable et l'inconcevable. Elle avait commis un acte qui contrairement à la situation suivante, n'apportait aucun mal au monde et rassemblait les deux coeurs des êtres qui s'aimaient. Emmanuel comprit qu'il était victime d'une tromperie de plusieurs semaines.
La colère l'envahit. Une colère calme, silencieuse mais une colère immense. Emmanuel pensa au pire. Il essaya de comprendre. Mais il se retrouvait comme en face d'un mur rongé par les orties et le soleil. Comprenant qu'il n'arriverait à rien. Il lui cria pour la première fois. Il déversa des larmes, sa voix était devenue rauque et affaiblie, et lui cria toute son incompréhension et son désespoir total.
Emmanuel cria, cria, cria encore encore et encore
LESIEUX
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