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Guillaume Lenar

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Œuvres

Guillaume Lenar

Les grands carrés, les marges, écrire son nom à droite, à gauche la date, à moins que ce ne soit l'inverse. Les souvenirs troublés, les lignes de lettres, les frises, les dessins et coloriages à l'école primaire. Les premiers émois, les premières bagarres. Les cartables jetés dans les coins du préau du collège. Le mercredi, comme une respiration, le temps d'un autre lieu, d'autres habitudes et puis à nouveau le jeudi. Les maths, devoir fait à moitié, puis cours d'anglais, de français, penser aux filles, aux soirées, toujours s'inventer des histoires, de la maternelle au Lycée. Sur ces carrés, l'histoire de moi, de ma scolarité à pied dans le village, à vélo, la première carte de retrait, les rendez-vous que j'espérais, les champs, les oublis, les cris, les crises. Les jeux, tout le temps en train de jouer, à la console, aux jeux de société, chez les voisins, au tennis, tellement, dans la cour, dans la rue, à se cacher, grimper, courir, à vélo, roller, skate, les chutes, les rêves, les chagrins. Les listes de course de rentrée, le gymnase, le basket, l'équitation bien avant, les listes de nous dans la classe. Les copains, les profs, lieux, sous une bonne étoile qui m'a évité les accidents trop graves, qui m'a laissé rester un enfant, malgré les disputes des parents, l'absence, la trop grande présence. Les dimanches, au match sinon un peu chiants, les repas chez les grand-parents, et toujours à finir les devoirs tard le soir. La chambre, mon univers parallèle, à imaginer, jongler, construire, réaménager, écrire, inventer, imaginer encore. À promener le chien, dehors, à pleurer, rire, à manger toute sorte de fruits dans une nature, qui se révèlera plus tard, glyphosatisée, pulvérisée, mais à l'horizon infini. Des fermes, la paille, le coup du lapin manqué de peu, les allers-retours chez mon père, plutôt chez ses femmes, la télé, les cartes, les livres, les jardins partout. Tout au long de cette vie, j'ai marché pied nue dans l'herbe rosée, sur le gravier, des dalles froides, de la terre sèche, chaude, boueuse, fraîche, rugueuse, molle. Combien de lignes j'ai rempli à bâcler des exercices, à surligner propement des leçons réecrites, à écrire des barres de formules, de poèmes, de grandes déclarations, des esquisses, des essais ? J'ai des cahiers dans chaque maison, des morceaux d'un puzzle dont on ne connaitra jamais le nombre exact de pièces.
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