
Floriane Écrit
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Voici le fond de mes pensées, de mon esprit et de mon âme
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Ils m’ont dit : « Vous pouvez vivre comme tout le monde, mademoiselle. » Mais en réalité, tout mon monde était en train de s’effondrer. En surface, oui, j’avais la même vie que tout le monde. Je sortais. Je mangeais. Je me baignais. Je riais. Mais à côté, je devais calculer, surveiller, ressentir, anticiper… et ne jamais me débrancher. Et j’étouffais. À chaque fois, j’étouffais. Tous les trois jours, il fallait me piquer, vérifier que ma pompe était chargée, penser à ne pas « abuser » avant de manger. Parfois, j’oubliais. Alors ma glycémie montait, mon cathéter s’infectait… puis je me retrouvais, en pleine nuit, assise à côté d’une prise, attendant que ma pompe soit suffisamment chargée. Et les gens autour de moi me disaient : « C’est fantastique, les avancées ! Maintenant, tu peux vivre comme tout le monde. C’est moins difficile. On ne voit presque plus rien… Ta vie est normale désormais. » Mais rien n’est normal. Personne ne me comprenait. On pensait que j’exagérais. Moi, je me sentais seule. Épuisée. J’en ai marre de devoir tout compter. De me surveiller en permanence. De craindre qu’un oubli abîme encore ma santé… ou me tue, alors que ma maladie est banalisée. J’en ai marre de
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Je me sens si seule, comme dans un tourbillon de vide, comme si j’étais simplement invisible. Je regarde le monde, pourtant je ne suis pas seule, ils sont tous là… alors pourquoi est-ce que je me sens si seule ? Si incomprise. On me dit que j’abuse, que je sur-réagis. Mais je ressens chaque silence, chaque regard, chaque tonalité dans leur voix. Et eux, ils ne sont même pas capables de comprendre que le sourire plaqué sur mon visage n’est qu’une façade trop bien accrochée, dans l’espoir de réussir à m’y conformer, à ne plus penser, à ne plus ressentir aussi intensément. À me sentir enfin entourée. Ils rient tous aux éclats, je crois que je ris aussi avec eux. Mais j’ai si mal au fond de moi. Je me sens prisonnière de mes pensées ; ma tête dirige l’entièreté de ma vie et je vrille chaque soir, les larmes coulant sur mes joues. J’aimerais qu’on comprenne ma douleur, qu’on comprenne le vide qui m’habite et m’invite à danser chaque jour, sans plus jamais me lâcher. Et je m’enfonce, petit à petit, dans les abysses de mes pensées. Là où la solitude est à son apogée, là où la douleur me fait trembler.
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Si je pouvais enfermer mes peurs dans une boîte, je commencerais par celle de grandir, car être une enfant me manque chaque jour. Devoir abandonner la facilité de notre vie d’enfant, devoir laisser derrière nous la vie avec nos parents… J’enfermerais cette peur-là, car la vie d’adulte me fait peur. Grandir, vieillir, mourir me fait peur. Les après-midi passés sur la Wii, ou les soirs à jouer à la DS sous ma couverture, me manquent terriblement. Alors oui, cette peur ne peut pas être évitée, mais si je pouvais l’enfermer, je le ferais.
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