Alfred De Nédar
"Et ma louve à moi était plutôt chienne,
Bâtarde boiteuse à gueule cramée.
Et de l'abysse et du colosse est né,
L'impie hybride même pas un indigène!
Je suis ni d'ici, ni de là bas.
Je suis le sans-patrie donc l'hors-la-loi"
Bâtarde boiteuse à gueule cramée.
Et de l'abysse et du colosse est né,
L'impie hybride même pas un indigène!
Je suis ni d'ici, ni de là bas.
Je suis le sans-patrie donc l'hors-la-loi"
43
œuvres
1
défis réussis
63
"J'aime" reçus
Œuvres
J’arrivais à vingt ans au pied de millénaires,
Abordant solitaire le vaste inconnu.
Dans mes maigres paquets des années de galère
Et au fond de ma poche quelque idée perdue
J’arrivais à vingt ans, je dis c’était hier
Jeudi noir, jeudi gris, dans une ville rose.
En marchant je me voyais repeindre la pierre
Et les esprits petits des habitants moroses.
Je disais bien des « si », biens des « il faut changer ! »
« Si l’on changeait le monde il tournerait bien mieux »
Je me voyais déjà l’érudit du quartier
Et peut-être demain un bien savant monsieur.
Mais écumant toujours les rues de ma cité,
J’arrivais un matin dans un bar, ingénu.
J’ai commandé un verre et de verre en année
J’ai laissé dans l’ivresse quelque idée perdue.
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Les faubourgs encrottés des déchets noctambules,
Les passy faisandés, les Cliclis rabougris,
Ce schéma archaïque où les tacots circulent.
Ah! Paris! Tu es blette et pourtant si jolie.
Ton haleine est fétide d'alcool et de cons,
Ton ciel est mansardé, de bonne il est chambré,
Les putains devêtues sucent ton mamelon.
Ah! Paris! Tu es vieille et pourtant inchangée.
Sur ton front grisonnant j'irai poser ma voix,
Y graver de mes mots le nom de mes aïeux
Et comme un vieux pigeon je crèverai sur toi.
Ah! Paris! Je te hais et pourtant je te veux!
Les passy faisandés, les Cliclis rabougris,
Ce schéma archaïque où les tacots circulent.
Ah! Paris! Tu es blette et pourtant si jolie.
Ton haleine est fétide d'alcool et de cons,
Ton ciel est mansardé, de bonne il est chambré,
Les putains devêtues sucent ton mamelon.
Ah! Paris! Tu es vieille et pourtant inchangée.
Sur ton front grisonnant j'irai poser ma voix,
Y graver de mes mots le nom de mes aïeux
Et comme un vieux pigeon je crèverai sur toi.
Ah! Paris! Je te hais et pourtant je te veux!
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Je vieillis,
Le chemin qu'emprunte le métro ne ressemble pas à celui que nous empruntions,
Et les visages des femmes,
Et les visages des hommes
Me sont étrangers.
L'odeur de l'appartement que j'habite ne ressemble pas à celle de chez moi,
Et ce que montre la fenêtre,
Et le vent qu'elle envoie
Me sont étrangers.
Le bleu du ciel qui nous couvre ne ressemble pas au bleu du ciel que nous aimions,
Et la forme des nuages
Et le scintillement des oiseaux
Me sont étrangers.
J'ai grandi ici, mais rien ne ressemble plus à rien.
Ni les souvenirs, ni les photos, ne me rendrons ma jeunesse
- la vie est un curieux voyage -
Tout vieillit et tout disparaît
Les choses que j'ai aimées,
Mon père.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
Pour sceller dans l'immortel Les mots de mes maux