
Keyvan Sayar
Franco-iranien, Keyvan a grandi en banlieue parisienne puis fait ses valises pour vivre à Grenoble, Dublin, La Haye, Bruxelles, Santo Domingo et Brasilia. Cent vingt-trois, quatorze et nonanteneuf sont ses chiffres préférés. Il est timide avec tout le monde sauf avec toi. Ses points communs avec Victor Hugo sont d’aimer les gilets, les phrases un peu longues et les pains au lait.
Animé par l'envie de "faire entrer l'art dans la vie, pas pour en faire davantage de l'art, mais pour en faire davantage la vie", il est l'auteur d'un roman ("Le docteur Rippenblatt et ses charmantes conséquences"), d'un essai ("L'utopie n'est pas utopique, juste un peu compliquée"), de deux recueils de poèmes ("Keyvan Sayar ne correspond à rien", "La mort est une pose") et de nombreuses nouvelles. Co-fondateur du collectif LeS dOiGtS bLeUs (www.lesdoigtsbleus.com), il est co-rédacteur en chef de la revue psychédélittéraire "Sens".
Œuvres
Tout était fini, ou plutôt finish comme l'indiquait le message révisé par ton intransigeant correcteur automatique, hostile depuis toujours à l'idée que tu t'exprimes dans la langue de Molière ou que tu fricotes avec l'un de ses pratiquants. On ne se comprenait plus, ou alors peu, ou alors tard, en tout cas mal. Tu en avais jusque là, tous les efforts possibles et imaginables avaient été faits donc non, merci bien, mais ça suffirait comme ça.
Tu étais sortie de notre groupe de discussion "nous deux", et avais remplacé ta photo de profil où nous tricotions un pull pour notre chat angora par l'image d'un squelette rieur qui sniffait de la coke.
J'étais parti à ta poursuite, avec peu d'arguments en poche, prêt à te dire que j'allais (probablement) changer (en mieux), qu'il ne fallait pas laisser un arbre poisseux cacher une verdoyante forêt (d'amour), que si tu voulais faire un break (comme vous dites en anglais), tu pouvais, un petit peu, à la maison, histoire de reprendre tes esprits après plusieurs mois éprouvants… Tu m'as montré ton doigt intermédiaire et tu es montée dans un taxi.