Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de null

Loup

6
œuvres
0
défis réussis
10
"J'aime" reçus

Œuvres

Loup
Cette nouvelle érotique qui est aussi une nouvelle noire se veut l'expression d'un fantasme. Celui de l'auteur, et aussi, peut-être, celui de quelques lecteurs/ lectrices...
5
9
4
9
Défi
Loup
Nous sommes tous des moutons cassés. Et moi en particulier depuis que Nafissatou m'a quitté.
6
11
13
5
Loup

― C’est pas un crime d’être homo, hein ? Si tu passes pas à l’acte, c’est pas un crime.
Je crois lire dans ses yeux une lueur de tendresse, un élan sentimental, comme une complicité qu’il aurait voulu que nous partagions mais ses derniers mots me glacent d’épouvante à me demander combien, parmi nous, il condamne et à quoi au juste. Je ne m’attarde pas, je pense que c’est lui qui a un petit problème et non moi. Pour autant, je le laisse m’expliquer le grec à la bibliothèque, bien décidé à ne pas évoquer avec lui mes mœurs.
Mais quelles mœurs ? Paola m’invite de nouveau à sortir en boîte et, cette fois-ci, nous ne sommes qu’elle et moi. Seulement, je n’ai aucun souvenir du début de la soirée. Ce n’est qu'au matin qu'elle me raconte que j’ai vraiment beaucoup bu, que je les ai tous plus ou moins bousculés, alors qu’ils étaient quelques-uns à m’aguicher, à bourdonner à mes oreilles sans que je n’aie besoin de faire quoique ce soit. Elle me dit que je me suis enfui de la discothèque, qu’elle m’a couru après et qu’elle m’a vu aborder un Beur à quelques pâtés de maisons de la résidence universitaire. J’ai dû échanger avec lui des mots brefs mais directs, car elle précise qu’au milieu de la place j’ai embrassé ce type qui s’est laissé faire. Elle nous a juste regardés partir bras-dessus, bras-dessous, en me maudissant de l’abandonner seule dans la nuit. Ce dont je me souviens c’est de mon état d’esprit. Certes, l’alcool m’avait tourné la tête, mais j’étais résolu à perdre ma virginité avec qui je voulais, afin de devenir un homme, ne pas mourir idiot, exorciser mon fantasme, ne plus jamais penser à lui, qui hante encore mes nuits. Je n’ai pas aimé cette première fois, je n’ai pas aimé cette union sans sentiment, cette absence d’égard, l'enculade douloureuse, son air contrarié et gêné, lorsqu’il a deviné :
— Mais tu es vierge ?
« Maintenant c’est fini ! » : J’aurais dû le lui dire, répondre à cet homme dont j’ignore le prénom que l’essentiel consistait à passer à l’acte mais l’aspect sordide de la chambre d’hôtel achetée pour la nuit m’a dessoûlé. J’ai regardé les rideaux de velours assortis aux lais rouge criard du papier peint, les vêtements de cet inconnu qui reposaient sur le dossier de la chaise en plastique avec dégoût et j’ai aperçu son slip abandonné au sol. Je me suis habillé dans l’idée de fuir à jamais cette chambre sans âme, quand ce corps tanné s’est approché de moi, alliant aux précautions tardives les paroles d’un soir :
— Je ne savais pas… Si tu veux, je peux te ramener chez toi…
Je n’ai eu aucune envie qu’il me suive, j’ai dévalé les escaliers, couru, jusqu’au dernier tramway, de l’autre côté de la place. À bord, quelques têtes se sont levées furtivement vers moi et je me suis retenu d’exulter : « je suis comme vous ! Comme vous ! Je suis un homme ! » Lorsque le tramway s’est arrêté devant la résidence universitaire, j’ai réalisé que j’avais oublié Paola. Le lendemain, pris de court par ses questions pressantes, sa curiosité assoiffée qui veut savoir ce qu’est l’amour entre deux hommes, comment se répartissent les rôles dans cet assaut des corps, qui a joué la femme, comme elle dit, je la repousse. Je m’enferme dans ma chambre sous prétexte de travailler, parce que j’ai ma pudeur, parce que l’acte, que je vivais hier encore, dans le tram, comme un exploit, n’a plus rien à mes yeux de glorieux : comme elle est laide, quand j’y repense, cette première fois sans joie, rustre et brute ! La sodomie n’a occasionné chez moi qu’une désagréable surprise : pourquoi parlent-ils tous leur jouissance à faire l’amour ? Les films, les livres mentent. Suis-je le seul à ne pas avoir aimé ça ?
3
0
0
3

Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

J'écris parce que je ne sais pas parler. J'écris parce que j'en rêve depuis l'adolescence, j'écris parce que je redoute d'être comme Bartleby. J'écris pour mettre de l'ordre dans mon bordel. Mais je n'écris pas tant que ça. Je ne veux pas être une pondeuse. J'écris pour même en mots la leçon de la vie. J'écris pour exorciser mes frayeurs. J'écris pour ressentir la satisfaction après l'effort d'écrire, comme certains courent après l'adrénaline, les endorphines et la dopamine.

Listes

Avec Comme une soeur...
0