Comment faire face aux critiques ?

Vous venez de publier votre première nouvelle, une poésie qui vous tient à cœur ou même le roman sur lequel vous travaillez depuis des années. Vous l’attendiez depuis longtemps, mais n’imaginiez pas à quel point il serait douloureux : votre premier commentaire négatif !

C’est l’un des passages obligés pour tous les créateurs et toutes les créatrices. Plus votre lectorat s’étendra et plus vous devrez apprendre à faire face aux critiques ! Dans cet article, nous vous proposons quelques attitudes à adopter dans cette situation.

Détachez votre égo de vos créations

Tout est question d’égo, lorsque vous prenez mal une critique. Un lecteur peut détester votre œuvre, cela ne signifie rien à votre sujet. C’est un exercice parfois complexe mais il est nécessaire de différencier qui vous êtes et ce que vous produisez.

À vous de voir si vous souhaitez ou non écouter les critiques par la suite. Mais gardez à l’esprit une chose : ils commentent votre travail, pas votre personne.

Acceptez l’existence des critiques

Vous connaissiez les risques : en diffusant votre texte, vous permettez à chacun de donner son avis à son sujet. Cette dure réalité, vous la ressentirez à chaque fois que l’une de vos créations sera soumise au jugement d’un public.

Rappelez-vous pourquoi votre texte est critiqué aujourd’hui : vous avez rendu votre œuvre publique. Vous avez fait preuve de courage et vous exposez votre production à des inconnus. Vous attendiez-vous à un déluge de compliments, sans aucune réaction négative, sans remarque sur un point à améliorer ? C’est peut-être ce qui serait le plus inquiétant !

Tirez parti des critiques constructives…

L’une des premières question à se poser face à une critique est : est-elle constructive ou non ? Certains auteurs se sentent offensés dès qu’un commentaire n’est pas positif. Pourtant, une critique peut être très utile si elle est accompagnée d’explications voire de suggestions !

Vous pouvez très bien ignorer ces commentateurs. Ou vous pouvez vous dire qu’ils cherchent à vous aider, et en tirer parti. Ils prennent du temps pour exposer comment vous pourriez améliorer votre texte à leurs yeux. Par la suite, c’est à vous d’estimer la pertinence de leurs remarques. Mais il est inutile de les rejeter sur le simple prétexte qu’elles sont négatives.

…et des autres !

Pourquoi écarter toutes les critiques non-constructives ? Parfois, des lecteurs prennent le temps d’exprimer leur simple ressenti. C’est à vous de l’analyser afin de savoir ce qui a pu le provoquer.

Un commentaire « trop de fautes, c’est illisible » n’est pas très constructif… et pourtant, il est à prendre au sérieux ! Une remarque « c’était ennuyeux et incompréhensible » peut faire mal. Mais ce commentaire peut vous renseigner sur un passage à retravailler.

Seule une minorité de lecteurs cherche à comprendre l’intention de l’auteur, à le conseiller, à formuler une opinion constructive. Tandis qu’une immense majorité de votre lectorat est là pour se faire plaisir, pour découvrir grâce à vous une histoire, des personnages et un univers. Leur simple ressenti est aussi important qu’une remarque élaborée.

Échangez avec vos critiques

Si vous souhaitez progresser, pourquoi ne pas vous faire aider de ceux qui s’intéressent de près à votre travail ? Échanger avec vos commentateurs et critiques peut vous apporter bien plus que ce que vous pouvez imaginer. Et s’ils expriment leur simple ressenti, n’hésitez pas à leur demander de le détailler !

Contrairement à vos proches, ils n’auront pas peur de vous blesser. Ils ne prendront pas de gants pour exprimer ce qui leur semble bon ou non dans votre texte. N’oubliez pas que vous n’êtes pas obligé de suivre leurs conseils. Vous n’avez donc rien à perdre à les écouter, à part du temps.

Ignorez les méchancetés et les trolls

Des individus souhaitent uniquement blesser ou créer des polémiques. Cela ne signifie pas qu’il faut leur répondre ou réagir à leurs vaines gesticulations. Dans cette situation, vous pouvez vous rappeler ce que Marc-Aurèle consignait dans ses Pensées pour moi-même :

Le matin, dès qu’on s’éveille, il faut se prémunir pour la journée en se disant : « Je pourrai bien rencontrer aujourd’hui un fâcheux, un ingrat, un insolent, un fripon, un traître, qui nuit à l’intérêt commun […] ».

Parfois, la seule réponse efficace est de ne pas réagir à ces commentateurs. En « trollant » ou en publiant des commentaires blessants, outranciers ou ridicules, ils cherchent juste à se nourrir d’attention. Il est donc inutile de les encourager en réagissant.


6 commentaires

  1. Ping : Interrogations d’une petite blogueuse sur la « critique  littéraire – Le retour des chroniqueurs | «Lectures familiales

  2. A. Timonier Répondre

    Merci beaucoup pour cet article qui fait écho…
    Un très bon point d’appui pour dédramatiser une situation qui touche effectivement l’égo en son point le plus faible : c’est-à-dire moi, mon petit univers, etc.
    Le compositeur, Thomas Enhco explique que la difficulté des artistes vient qu’ils sont obligés à une certaine impudeur pour s’exprimer, et que les réactions face à cela peuvent devenir difficiles à gérer (il l’exprime mieux).

  3. Jean-Christophe Heckers Répondre

    En écho, un excellent billet lui aussi tout frais: « La critique et moi (et moi et moi) » de Nila Kazar (http://bazarkazar.com/2016/10/13/la-critique-et-moi/).

    Je me souviens d’avoir eu affaire à un commentaire pseudo-constructif: reproche d’utilisation d’expressions banales absentes du livre, reproche de ne pas respecter « les règles élémentaires de la structure du roman », et pour terminer un définitif « Ce roman n’est ni un polar, ni de la fantasy, ni de la SF ». J’avais, en vain, tenté de discuter avec l’auteure de ces lignes, pour avoir des éclaircissements capables de m’orienter vers une réécriture pertinente : l’objectif était seulement de me couler (en tant que concurrent à abattre), elle ne prit jamais la peine de développer. Il faut donc rester vigilant, même lorsque l’avis se présente bien emballé.

  4. art-chez-soi Répondre

    Pour garder la face vis à vis des commentaires de ceux (celles) qui viennent s’y défouler, on peut néanmoins réagir courtoisement, mais en soulignant les éventuelles fautes relevées et/ou se féliciter d’avoir provoqué cette réaction (ce qui peut être intentionnel, comme pour les titres provocateurs « La Grosse Merde », « Nouvelle de : mes fesses ! »)…

  5. Sylvie Wolfs Répondre

    Personnellement, il y a quelques années encore, j’étais très sensible aux bonnes ou mauvaises critiques. Maintenant, et je m’en félicite même si cela peut sembler présomptueux, cela n’a plus de prise sur moi. Je fais les choses à ma manière, j’essaie de développer librement un « style » sans prise de tête, et sans me donner de limites (sinon celles qui sont les miennes, et que j’essaie d’abolir). Et que ça plaise ou pas, cela ne m’appartient pas. Je ne m’occupe plus des choses sur lesquelles je n’ai pas de prise, et la critique en fait partie. C’est pour ça également que j’ai beaucoup de mal à porter un jugement sur le travail d’autrui (même s’il me le demande), car qui suis-je pour « critiquer » une oeuvre ? Je vois les choses d’une façon, mais ce ne sera pas forcément la façon de celui qui a œuvré. Une fois le roman terminé, il ne m’appartient plus. Il est ce qu’il est, point barre. Il plaira, il ne plaira pas… Et alors ? Il fait sa vie. Mais j’ai mis du temps pour arriver à cela, et je crois que seule la maturité le permet. C’est un travail sur soi : avoir confiance… et ne pas se laisser perturber.

  6. Vanilumi Répondre

    Des conseils que tout auteur (jeune ou vieux) devraient garder à l’esprit. Malheureusement… ils sont peu appliqués, j’ai pu en faire les frais lors d’une relecture… Certes, mes critiques étaient négatives (beaucoup de travail à fournir sur un texte donné) mais, je l’espère en tout cas, constructives. Aucune de mes remarques n’a été prise en compte (alors que l’auteur souhaitait une « relecture » ! Le comble !), l’auteur(e) m’a même bloquée. J’ai perdu du temps (énormément de temps) pour rien… C’est dommage… Moi qui croyais les commentaires constructifs (positifs ou non) bienvenus, m’en voilà quitte. Le souci que ça pose, c’est que ça pousse les relecteurs investis (et forts dans la langue française) à ne plus vouloir s’investir, par peur des retours agressifs des auteurs relus.

    Chers auteurs, gardez bien à l’esprit que lorsqu’il y a critique, c’est une critique de l’oeuvre qui est faite, pas de l’auteur en lui-même, et que toute critique ne vise qu’à l’amélioration. Prenez donc du recul s’il le faut, prenez le temps de revenir au calme si une critique vous a contrarié, et entamez le dialogue avec la critique. Il ne peut qu’y avoir du positif dans l’échange !

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