Comment rédiger le résumé de votre roman

Le résumé est le critère décisif dans le choix d’un livre par un lecteur. À l’écrit comme à l’oral, un auteur doit apprendre à parler de son œuvre avec concision afin de susciter l’intérêt. C’est l’un des exercices les plus difficiles auxquels un auteur doit faire face.

À travers votre résumé, vous devez vous adresser à un public qui doit réaliser un choix parmi des milliers d’œuvres. Pour cette raison, il se doit d’être concis, clair et honnête.

Nous vous conseillons d’y passer le temps qu’il faut ! Votre lecteur potentiel a toutes les chances de juger l’intérêt de votre œuvre sur son résumé… que cela soit sur Scribay ou en quatrième de couverture. Un résumé bien préparé peut également vous être très utile si vous avez à présenter oralement votre roman.

L’exercice est difficile puisqu’il doit répondre à des impératifs a priori contradictoires :

  • Vous devez renseigner le lecteur sur ce qu’il va lire… mais sans lui gâcher la fin ou vous perdre dans des détails superflus.
  • Vous devez donner envie au lecteur… mais sans transformer votre résumé en caricature de publicité pour une marque de lessive.

Il n’existe pas de formule magique pour rédiger un résumé parfait. Cependant, vous pouvez vous appuyer sur des pratiques et des schémas répandus et reconnus pour leur efficacité !

Résumez votre histoire en trois étapes

Le résumé de votre roman peut reprendre les éléments-clefs qui informeront votre public sur la situation initiale, l’élément perturbateur et les péripéties de votre récit.

Premier élément : la situation initiale

Vous pouvez exposer en quelques lignes maximum ce qui est l’univers originel de votre histoire, quel est le personnage principal et ce qu’est la situation de départ. Qui mettez-vous en scène ? À quelle époque ? Dans quel univers ?

Exemple

Ancien sous-officier d’un régiment de hussards, Georges Duroy travaille désormais dans un bureau des chemins de fer. La vie est chère à Paris au XIXe siècle et le petit employé peine à joindre les deux bouts.

Cet exemple présente quel est le personnage principal et quelles sont ses difficultés au quotidien. Nous pouvons également situer l’époque, l’univers et le lieu encadrant le récit.

Second élément : l’élément perturbateur

Un élément perturbateur peut prendre de nombreuses formes. Un personnage principal peut chercher à réaliser l’un de ses désirs, par exemple. Ou un antagoniste peut changer la vie du héros par un acte malfaisant. L’élément perturbateur peut aussi être un événement positif !

Dans tous les cas, vous devez exposer de quelle façon la situation initiale sera bouleversée.

Exemple

C’est par hasard qu’il retrouve un ancien camarade de régiment : Charles Forestier, devenu rédacteur au journal La Vie Française. Par amitié, Forestier engage Duroy comme journaliste et l’invite à rencontrer du beau monde lors d’une soirée. George Duroy y séduit sa première alliée : Madame de Marelle, une femme qui le soutiendra en l’aidant à écrire ses articles.

La perturbation n’est pas négative, dans notre exemple : George Duroy retrouve un vieil ami qui lui offre l’opportunité de s’élever socialement. Par la suite, le personnage principal rencontre lors d’une fête sa première alliée.

Troisième élément : les péripéties ! Ouvrez l’appétit du lecteur…

Cet élément est le plus difficile à rédiger : vous devez en dire suffisamment pour attiser l’intérêt du lecteur, sans pour autant tout dévoiler. Pour cela, vous pouvez présenter les grandes lignes des péripéties ou exposer sur quoi elles reposeront.

Exemple

Par la suite, George Duroy révélera son vrai visage au fil des pages : celui d’un personnage ambitieux et manipulateur. Séducteur, cruel et menteur, il cherchera à s’élever socialement grâce à son absence de morale.

Il est inutile d’expliquer en détail comment George Duroy arrivera à ses fins… ou même s’il va y arriver !

Ajoutez (éventuellement) des éléments de contexte

Au-delà du strict résumé de l’histoire, vous pouvez donner des éléments explicatifs sur votre œuvre en elle-même. Ces ajouts ne sont pas obligatoires, mais ils peuvent être utiles pour enrichir le résumé voire raconter une « histoire de votre histoire ».

Quel est le genre, le format et le public de votre œuvre ?

Certains éléments ne peuvent transparaître du résumé de votre histoire. Vous trouverez peut-être utile d’ajouter des informations le complétant.

Exemple

« Bel-Ami » est un roman réaliste que je souhaite publier sous forme de feuilleton composé de courts épisodes.

Quel est l’état d’avancement de votre œuvre ?

Si vous souhaitez une relecture ou stimuler vos premiers bêta-lecteurs, n’oubliez pas que vous êtes en recherche d’une aide extérieure. Il peut être utile de parler explicitement de vos attentes.

Exemple

Il s’agit de mon second roman ! Je suis preneur de conseils sur la forme et le rythme de mon récit.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Que souhaitez-vous transmettre ?

Vous pouvez exposer les « intentions de l’auteur ». Souhaitez-vous écrire une satire sociale ? Prenez-vous comme point de départ l’Odyssée d’Homère mais en la transposant au monde moderne ? Votre récit est-il inspiré d’événements personnels ?

Vous pouvez parler de votre projet si vous pensez que cela peut être intéressant !

Exemple

Avec cette histoire, je souhaite tourner en dérision les mœurs parisiennes ainsi que les relations entre la presse, la politique et l’argent. J’ai mis beaucoup de moi-même dans le personnage principal… que je vois comme mon exact opposé !


À vous de jouer !

Il n’existe pas qu’une façon de présenter ou de résumer une œuvre. L’approche détaillée dans cet article est un canevas que vous pouvez approfondir ou modifier selon vos envies !

Vous avez une autre méthode ? N’hésitez pas à la partager avec nous en la publiant dans les commentaires de l’article !


7 commentaires

  1. L-N Répondre

    Je me demande si ce qui s’appelle ici un « résumé » est la même chose qu’un « synopsis », terme souvent employé dans les appels à textes des éditeurs. J’ai lu aussi qu’il fallait renseigner sur la fin du roman, même si c’est une chute ou le nom du coupable, dans un policier, par exemple.
    S’agit-il de deux exercices différents : résumé=partiel, synopsis=complet ?

    • scribay Auteur de l’articleRépondre

      Il y a une différence : il s’agit bien de deux exercices différents.

      Le « synopsis » que vous devez envoyer à un éditeur est une vue d’ensemble de l’intégralité de votre œuvre.

      Le terme « résumé » en lui-même peut signifier différentes choses selon le contexte.
      Dans cet article, nous décrivons la présentation partielle d’une œuvre destinée à attirer l’attention d’un lecteur, afin de l’inviter à poursuivre sa lecture. Le résumé ne couvre donc pas l’ensemble de l’œuvre, puisqu’il doit intriguer.
      Vous trouverez une présentation de ce type en quatrième de couverture d’un livre, par exemple. Mais aussi sur Scribay, où chaque auteur peut rédiger la présentation de son œuvre.

      Nous espérons avoir bien répondu à votre question !

  2. Magali Répondre

    Je n’ai jamais été doué pour les résumés, c’était déjà la croix et la bannière au collège, mais lorsque l’on doit résumé un recueil de nouvelles, (c’est le cas de mon second ouvrage) aie, aie, aie ! Mais vos conseils restent toutefois fort précieux pour un prochain ouvrage ! Merci !

  3. art-chez-soi Répondre

    Le synopsis est donc pour l’éditeur, ce que le résumé se veut être pour le lecteur !

    • Phil Répondre

      Non, ce sont deux synonymes qu’il faut replacer dans leur contexte. Aujourd’hui, on dirait plus facilement « pitch » pour parler du résumé dont il est question.

      Un résumé, c’est… un résumé. Donc un raccourci de l’histoire, une vue à une échelle plus petite. Un synopsis est un résumé, un pitch est un résumé. Un traitement, souvent est un résumé, un chemin de fer est un résumé.

      On trouve des résumés incomplets (type télé 7 jours ou 4e de couv.) et des résumés complets (type synopsis envoyé à un éditeur — lorsqu’il le demande avant commande, par exemple — ou envoyé à un producteur dans l’audiovisuel).

      Ce qu’il faut comprendre, c’est que « résumé » ne signifie rien, en terme de détail ou de longueur. C’est un terme à placer et comprendre dans son contexte.

      Il en va de même du terme « synopsis » dans le langage parlé. Lorsqu’il est employé de façon plus officielle, c’est un document de 3 à 5 pages (mais qui peut faire beaucoup plus ou moins parfois).

      Et puis dernière chose : c’est à l’auteur lui-même que ces documents devraient servir en tout premier lieu. Pour mieux comprendre son histoire et mieux la renforcer.

  4. Répondre

    Je crois qu’on peut utiliser une citation du roman qu’on veut résumer, non ?

    • scribay Auteur de l’articleRépondre

      Oui, vous le pouvez !
      Cependant, un tel procédé peut rejoindre très facilement les erreurs exposées dans notre article suivant :
      /blog/2016/10/30/7-erreurs-a-eviter-presentation-resume-roman/

      Mais une citation peut intriguer en elle-même. Elle peut aussi renseigner sur le style de l’auteur, l’univers de l’ouvrage ou apporter un appui à un résumé déjà bien structuré.

      Chacun est libre d’écrire son résumé comme il le souhaite ! Il existe aussi de méthodes que d’auteurs.

      D’ailleurs, sur Scribay, lorsqu’un auteur ne met pas en ligne de présentation, ce sont les premières lignes d’un texte qui sont mises en avant sur la page de présentation d’une œuvre.

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