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Tous les défis littérairesEcrire une lettre a une personne disparu

Chouchoute14   vous lance un défi !

Bonjour à tous,

En regardant sur mon ordinateur, j'ai retrouvé une lettre écrite pour mon défunt père. Je vous propose de le faire à votre tour. Ecrire une lettre a quelqu'un de disparu (famille, ami, ou personne célèbre).

Je vous publie cette fameuse lettre que j'ai retrouvé.

Rien d'imposé, je laisse faire votre plume :)

L'auteur du Défi a donné son interprétation du défi avec l'œuvre Réponse à "Ecrire une lettre a une personne disparu"
Ce défi est actuellement indisponible.

12 auteurs ont déjà relevé avec succès ce défi !

Défi
Milya
À toi, mon père, parti rejoindre ceux qui ne sont plus.
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Défi
Ingrid Romane
Ode à cet homme, qui m'a bercé.

Quelques mots sur un clavier,
Pour immortaliser,
Quelques vérités posées,
Pour réaliser.

Ode à cet homme, qui m'a élevé.
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Défi
Pollen Willow


Ce soir, la même chanson repasse en boucle dans mon casque. J'en connais chaque parole sans même avoir eu à les apprendre.
Ce n'est peut-être pas la chanson la plus adaptée à la circonstance, mais c'est celle qui me fait le plus penser à toi.
On en a bouffé du Johnny avec toi. Je te revois encore la chanter dans la cuisine, debout dans la cuisine, observant la rue en fumant ta clope.Au fond, je sais que tu ne la chantais pas pour moi. Peu importe, aujourd'hui je l'écoute pour toi.
Tu n'as jamais vraiment été un père mais je me dis que tu as fais de ton mieux. Je n'ai pas vraiment été une fille non plus alors on va dire que ça rééquilibre les choses. Je n'ai pas ton ADN mais c'est à tes côtés que j'ai grandie. Ca aurait pu être différent, on aurait pu être plus heureux, plus proches. Mais j'ai été idiote et je t'en ai voulu d'avoir pris la place de mon "père", sans savoir à l'époque que la famille ne se résumait pas uniquement aux liens du sang.
Comme disait Johnny:
"au-delà de nos différences, des coups de gueules, des coups de sang, à force d'échanger nos silences, maintenant qu'on est face à face, on se ressemble sang pour sang."
Avec les années, j'ai compris que tu n'étais pas si mauvais que je le pensais. Tu étais juste perdu et dans un sens, détruit. Tu as fais le choix de l'amour et c'est ce même amour qui t'a emmené vers le fond. Tu as essayé de t'en sortir mais je crois que ton coeur et ton âme étaient bien trop abimés pour y parvenir.

Tu es parti seul mais dans la dignité. Tu t'es battu en silence pour vivre et tu as fais taire les mauvaises langues qui t'imaginait une autre fin.
J'espère que de là où tu es, tu peux voir à quel point je suis fière de toi. Et à quel point je suis désolée de ne pas avoir été là et de t'avoir laissé tomber quand tu en avais le plus besoin.
Je n'ai jamais eu assez de courage pour te le dire et je n'en aurais plus jamais l'occasion désormais, mais sache que je t'aime, papa.
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Défi
Keylih

  31 Août 2018.

Papy,

 Aujourd’hui est un jour sombre, ce que je redoutais le plus est arrivé. Je m’étais réveillé de bonne humeur, je devais aller acheter des pâtisseries à la boulangerie, les apporter au travail pour mon anniversaire. Mais c’était sans compter sur l’appel de maman, qui m’a annoncé que tu es décédé dans la nuit. C’est impossible pour moi d’y aller, à la place je suis dans mon canapé, sous un plaid et je ne fais que pleurer. Je sais que ce n’est pas ce que tu voudrais, mais c’est tellement difficile.
 Si tu savais à quel point tu vas me manquer, à quel point ça sera dur pour moi de vivre sans ta présence. Si tu savais la douleur que je ressens à cet instant. Je n’arrive pas à me dire que je ne te verrais plus jamais, qu’on ne rira plus ensemble, que tu ne m’embêteras plus comme tu aimais si bien le faire. Je ne vais plus t’entendre râler pour un oui ou pour un non, je ne vais plus te voir taquiner mamie. D’ailleurs j’aimerais que mon couple soit comme le votre plus tard.
 Tu es l’homme le plus courageux et le plus fort que je connaisse et tu as le droit de trouver la paix. Tu t’es tellement battu toute ta vie. Je sais que ces derniers temps c’était très difficile pour toi, mais parfois le corps n’arrive plus à suivre le mental. Certains disent que tu as attendu exprès mon anniversaire pour partir. Ils essaient de me remonter le moral comme ils peuvent.
 J’espère que tu as été heureux d’avoir eu une petite fille comme moi, malgré mon caractère pas toujours facile à supporter je le sais. Mais tu m’aimais comme j’étais. J’espère que tu es fier de moi, de la jeune femme que je suis en train de devenir. J’aurai tellement souhaité que tu puisses voir mes enfants dans quelques années. Ils n’auront malheureusement pas la chance de rencontrer la merveilleuse personne que tu étais. Il reste néanmoins les souvenirs, les photos, les vidéos. Je leur conterai et montrerai tout ça. Merci pour tout ce que tu m’as apporté durant toutes ces années.
Mon anniversaire aura désormais un goût amer, il me rappellera à chaque fois le nombre d’années sans toi à nos côtés
Je t’aime tellement..
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Défi
Milya
Lettre à mon grand-père, à qui je n'ai pas pu dire au-revoir.
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Défi
Milisia

Papa,

Je t'avais dit que j'aimais écrire,mais tu n'as pu lire ce que j'écrivais. Je me disais que j'avais le temps, que j'attendais d'avoir assez de courage pour te montrer mes "oeuvres" mais le temps passe...un peu trop vite d'ailleurs. Même sans lire ce que j'écrivais,tu me disais d'envoyer mes manuscrits à des maisons d'éditions,mais je ne l'ai pas encore fait.
Du coup,aujourd'hui,je t'adresse ces mots. Bien-sûr,j'aurai préféré faire une lettre par exemple pour ta retraite,mais ce ne fut le cas. Toi aussi,tu disais que tu avais le temps de profiter de ta vie.Tu voulais encore travailler,tu nous disais sans cesse: "Encore une année,je prends les primes et après je pars en retraite" mais le temps défile papa...

Je suis en colère papa. Tu pars,tu me laisses,tu m'abandonnes au moment où on commençait à se comprendre. Depuis longtemps,la communication n'était pas notre point fort. A l'époque,quand on me disait que que je te ressemblais,je le prenais en insulte.Maintenant,je suis fière qu'on me dit que je te ressemble.Je suis fière de tenir mon caractère de toi. Tu étais un homme fort qui ne voulait montrer ses faiblesses, aujourd'hui je te comprends. Tu voulais être un model pour nous.Papa, montrer ses émotions, n'est pas une faiblesse. Tu n'es pas un robot,tu étais un Homme.
Tu es partis si soudainement. Il y a eu ton anniversaire,malheuresement je n'ai pu être présente, et deux après tu as rejoins les cieux. Je n'ai pu te dire au revoir, je n'ai pu te voir...La dernière fois que je t'ai vu c'était pour le nouvel an...2 mois après tu as disparu. Je m'occupais de ma vie, je travaillais, et je ne venais pas te rendre visite. Papa,je pensais avoir le temps.

Papa c'est dur.
J'ai du m'occuper de ton enterrement.Choisir les musiques, le cerceuil,la cérémonie. Ne t'en fais pas, il n'y a pas eu de cérémonie religieuse. Tu ne croyais pas en Dieu. Tu n'aimais pas les églises. Tu t'es marié à l'église pour le bonheur de maman.Alors,je voulais faire une cérémonie qui te ressemble. J'ai écrit un beau discours. Je n'étais pas aussi doué que toi pour manier les mots mais j'espère que mon hommage t'a rendu fier.
C'était un bel enterrement,je t'assure.
Je n'ai pas pleuré.
Je devais être forte comme toi.

Je dois m'occuper de maman. J'ai du prendre ton role papa, faire la paperasse, assurer que maman a de l'argent pour vivre. Mais papa, qui s'occupe de moi ?

Cela fait six mois que tu es parti, et je n'ai pu encore faire mon deuil. Pas le temps de pleurer malheuresement.
J'ai peur...
Car si je pleure,je ne m'arrêterai jamais.


Ta fille Anne.
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Défi
CallxMexEmy


Ca fait quelques mois que je ne pourrais plus jamais avoir de tes nouvelles.
Quelques mois, que tu es devenue une âme vagabonde.
Quelques mois, qui me paraissent être déjà une éternité.

Parfois, je regarde les photos et les vidéos que j'ai de toi.
Je fixe ton sourire, indissociable de ta personne.
J'écoute ta voix et ton rire, signe de ta joie incommensurable et si emblématique.
Je regarde tes dessins, preuve de ton talent.
Même si je ne le montre pas aux autres, c'est difficile de me dire que tu as disparu.
Tu es évidemment, toujours dans nos pensées, dans notre tête, et dans nos cœurs.
Mais tu ne serais plus jamais avec nous, présente et bien vivante.
À qui est ce que je suis censée faire des papouilles maintenant moi ?

Personne ne t'en veut.
On t'aime énormément.
Je t'aime énormément.
Je sais pertinemment que tu me regardes, et que tu te moques.
Tu te moques de mes yeux larmoyants, de mes joues mouillées et de mon nez humide.
Tu t'es d'ailleurs esclaffée à coup sûr lors des cérémonies, quand on était en pleurs.
Mais je suis sûre que tu as souri avec nous quand on s'est rappelé nos beaux moments en ta compagnie.

Tu es parmi les nuages et les étoiles.
Parce que c'est ce que tu étais.
Un nuage tout doux.
Une étoile brillante.
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Défi
Chouchoute14


le 1er décembre 2017,

Il y a 2 ans jour pour jour, tu écoutais Johnny car tu devais aller le voir au zenith mais vu ta santé tu n'as pas pu y aller même si tu avais ta place. Tu as du donc la revendre. Je ne comprenais pas à ce moment-là pourquoi tu étais si mal le jour où il est passé au zenith, que tu devais le voir et que finalement tu n'y a pas été, je ne comprenais pas pourquoi tu étais si mal. Pourquoi tu ne faisais qu'écouter sa musique toute la journée. Aujourd'hui c'est moi qui ne suis pas bien et devine quoi ? J'écoute du Johnny. Peut-être pour essayer de me rapprocher de toi de cette manière.
Tu me disais sans arrêt que tu n'allais pas voir tes 60 ans. Je n'y croyais pas, je ne voulais pas le croire car j'ai déjà perdu maman, elle avait 54 ans et moi seulement 21. Le jour ou l'hôpital m'a appelé pour me dire que tu avais fini par la rejoindre, je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas croire qu'à seulement 28 ans je n'avais plus de parents. Je n'avais plus aucun repère sur cette terre. Par moment, quand je vais mal, j'écris à maman, pour ne pas venir vous rejoindre même si j'en ai très envie car à quoi bon me sert ma vie ?
J'essaye de survivre loin de vous. Quand tu étais encore près de moi, tu m'engueulais, peu importe pourquoi. A ce moment-là j'en avais marre. Marre de devoir me lever en pleine nuit, essayer de remettre ton oxygène en route en t'entendant m'engueuler car ton appareil déconnait. Marre de devoir nettoyer les toilettes derrière toi. Marre que tu m'appelles sans arrêt, même quand j'étais à table. Mais aujourd'hui, je veux revivre tout ça, je veux t'entendre, te parler, regarder la télé près de toi, me réveiller en pleine nuit car tu fais une crise de panique de peur de mourir... Mon cadeau de noël de cette année, ce serait de pouvoir revivre ça, de pouvoir remonter le temps et être auprès de vous de nouveau.<
Je t'ai menacé plusieurs fois de partir de chez toi, tu m’as menacée plusieurs fois de me foutre dehors. Je voulais enfin vivre ma vie, loin de tout ça. Eviter de revivre comme avec maman. Mais je n'ai jamais réussi à partir. Je ne voulais pas te laisser tout seul depuis le décès de maman. Je ne voulais pas que tu restes seul à devoir tout gérer.
Alors j'ai préféré mettre ma vie de côté pour m'occuper de la tienne. J'ai préféré ne plus vivre la mienne pour que la tienne soit meilleure. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour que tu ne sois pas dans la merde. Tout ce que j'ai pu quand tu étais malade pour pas que tu finisses dans un hôpital ou un foyer. Préférant mettre ma vie, ma santé de côté.
J'ai fait tout mon possible, même si on me critiquait dans mon dos, j'essayais de rester forte pour pouvoir être là pour toi. J'ai fait tout mon possible pour m'occuper de toi. Maintenant je regrette tout ce que je t'ai dit quand je te disais que tu faisais du cinéma, quand je te disais que j'en avais marre d'être là pour toi, quand je te disais que j'avais envie de vivre, de faire ma vie. Je regrette toutes nos engueulades pour rien. Je regrette ne pas t'avoir répondu à ton appel ton dernier jour parmi nous. Je regrette ne pas être venue te voir plus tôt. Je regrette de ne pas avoir été aussi présente avec toi.
Pourquoi j'ai été si conne, pourquoi j'ai cru que tu faisais du cinéma alors que je te voyais mal devant moi.
Je voulais juste pouvoir vivre ma vie, être chez moi, sortir comme j'avais envie. Ne plus avoir quelqu'un de qui m'occuper, de qui me tracasser jour et nuit.
Aujourd'hui je vis ma vie comme je le voulais, mais j'ai envie de remonter le temps, de recommencer, d'être auprès de toi, de pas gueuler pour n'importe quoi. Mais maintenant c'est trop tard. Pourquoi on se rend compte de tout ça quand vous êtes plus là ? Pourquoi j'ai été aussi distante avec toi quand tu étais là ?

(Lettre écrite en 2017, même pas un an après son décès. Profitez de vos proches pendant qu'ils sont encore là)
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Défi
Pollen Willow

11 Juin 2016.
On est samedi, il est 7h05 et je dois aller travailler.
Je ne suis pas motivée, ça fait quinze jours que j’ai commencé ce travail et ça ne se passe pas très bien. Mais je ne t’en ai pas parlé parce que je veux que tu sois fière de moi. Et puis de quoi je pourrais me plaindre après tout, je suis tout juste diplômée et on m’offre déjà un CDI.
Tu me l’a dit, avec ton sourire étincelant et tes incisives trop grandes débordant au dessus de ta lèvre inférieure, j’ai la chance de m’en sortir. On s’est battue pour ça, pour sortir de cette misère dans laquelle on a grandie toutes les deux, et on a réussi.
On est samedi, il est 7h30t je suis dans le bus. J’ai une heure de trajet avant d’arriver sur mon lieu de travail. Je pose mon casque sur mes oreilles et je lance la musique.
Plongée dans mes pensées, je n’entends pas l’appel radio de la centrale à la conductrice du bus. Je sors de ma léthargie seulement quand je vois le passager sur ma droite tendre l’oreille vers l’avant du véhicule.
Je coupe le son et j’écoute à mon tour. Il est question d’un accident de la route, une voiture plantée dans un arbre, des pompiers, des policiers, et d’une déviation. Je panique intérieurement, en me disant que je vais être en retard et que ce n’est surtout pas le moment, vu l’ambiance avec mes nouveaux employeurs. Puis je finis par maudire cet abruti qui a encore trop bu et qui s’est encastré je ne sais où ! J’envoie un message à notre sœur pour lui dire que je suis énervée et que je vais me faire réprimander à cause de cet idiot.
On est samedi, il est 8h57 et je viens d’arriver à mon arrêt, seulement quelques minutes avant ma prise de poste. Je descend du bus,je sens mon téléphone qui vibre dans ma main et je décroche. C’est notre sœur, je luis dis que je suis arrivée juste à temps. Au bout du fil, un silence. Sans même savoir pourquoi, je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine. Puis la sentence tombe. Cet abruti que j’ai maudis, que j’ai blâmé pour avoir été aussi bête pour prendre la route alcoolisé, c’était toi. Je raccroche mais je ne réalise pas encore tout à fait.
Ma patronne ouvre le magasin, je me prépare tandis que mon cœur s’emballe dans ma cage thoracique. Je suis dans l’ignorance, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, où tu es, ni même si tu es blessée.
On est samedi, il est 12h00, je m’angoisse à ton sujet mais j’essaie de rester concentrée sur mon travail. Ma patronne m’a autorisée à garder mon téléphone sur moi, notre sœur m’envoie des informations au fur et à mesure de la matinée. Tu es allée à un concert hier soir, et tu as finis la nuit en boite de nuit avec ta meilleure amie. A 7h ce matin, tu as envoyé un message à ton mari pour lui dire que tu prenais la route pour rentrer chez toi. A 7h30, mon bus était dévié. Alors, qu’est-ce qui s’est passé frangine ? Et surtout, comment tu va? Car si une de mes questions reste sans réponse jusque là, c’est celle-ci.
Notre sœur refuse de me dire quoi que ce soit au téléphone, elle doit venir me voir pendant ma pause déjeuner. En attendant, je m’attends au pire. Je me dis que si elle refuse de me dire si tout va bien, c’est que tu es forcément gravement blessée. Je m’imagine un avenir avec toi, je viendrais te rendre visite et tu m’ouvrirais ta porte en fauteuil, toujours élégante et coquette malgré tout.
On est samedi, il est 12h25, je suis en train de m’occuper d’un client et je vois notre sœur entrer dans le magasin. Je vois son expression et à cet instant, je comprends. Non, tu ne va pas bien frangine. Tu n’iras plus jamais bien.
Je me fige, une feuille dans mes mains tremblantes. Ma patronne, à côté de moi, me demande si c’est notre sœur. Sans même la quitter des yeux, je tente d’ouvrir la bouche mais cette dernière refuse obstinément de coopérer. Je sens ma patronne me retirer la feuille des mains, m’écarter de la caisse et je l’entends me dire d’aller me mettre à l’écart. Mais je ne peux pas bouger.
On est le samedi 11 juin 2016, il est 12h27 et je viens d’apprendre que tu es décédée dans cet accident de voiture. Il est 12h28 et il y a un peu plus de quatre heures, je te maudissais d’avoir eu ce putain d’accident parce que j’allais être en retard alors que tu étais en train de rendre ton dernier souffle.
Tu sais ce qui est le plus fou dans toute cette histoire ? C’est que maintenant, quatre ans après,je sais que la vie peut être une putain de chienne !
On a connu la misère, la pauvreté, on a vécu la faim et la précarité, on a subi la violence et les abus, et on a survécues. Toutes les deux, on s’en étaient sorties. Non sans séquelles, mais on avait réussies à dépasser tout ça et à tourner la page. On avait fait de notre passé notre force et on s’était promis de ne jamais reproduire les mêmes erreurs que ceux qui nous avaient détruites.
On y était arrivées, frangine. Tu avais tout ce dont on pouvait rêver. Un mari qui t’aimait plus que tout, trois enfants magnifiques, une maison, un avenir fait d’amour et de promesses.
Aujourd’hui, tout ce qu’il reste, c’est la trace de la voiture sur cet arbre. Chaque fois que je passe devant, je pense à toi. Est-ce donc que cela la seule trace de ton passage que tu as laissé ? En tout cas, c’est la seule que retiendrons ceux qui ne t’ont pas connus. Pour ma part, tu resteras cette femme magnifique qui a tout fait pour s’en sortir, n’hésitant pas à se salir les mains quand il le fallait. Cette femme qui a vaincu ses peurs et est allée au-delà des préjugés en aimant ses enfants plus que tout au monde et en faisant d’eux les merveilleuses personnes qu’ils sont aujourd’hui.
Tu as mordue la vie à pleine dents et c’est cette image de toi que je garde encore aujourd’hui.
De là où tu es, je sais que tu veilles encore sur nous et que tu es fière. On a fait ce que tu voulais, frangine, on a continué. La route est encore longue, sinueuse et difficile mais on s’accroche.
Je sais qu’un jour on se retrouvera, et on boira à la santé de cet arbre dans lequel la voiture s’est plantée. Cet arbre qui a tant créé de polémiques mais qui est toujours debout. Ce putain d’arbre que j’ai envie de raser tout les jours.
Je sais qu’on se reverra, frangine. Mais pas tout de suite. Je dois encore continuer à me battre, pour toi.
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Défi
Fred Larsen
Voilà ma contribution

C'est un hommage et une dédicace à tous ces enfants victimes de pédophiles.

Désolé si c'est pas très rigolo...
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Défi
Ludovic Kerzic
Pour répondre à un défi, j'ai décidé d'écrire une lettre à une personne disparue, importante à mes yeux. C'est tout simplement ma maman de cœur. Cette lettre n'est pas une fiction. Dans celle-ci, je me dévoile. Je m'exprime très rarement sur ce que je suis ou ce que je vis. C'est l'occasion pour vous d'en savoir un peu plus sur moi, si votre curiosité vous emporte.
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Défi
Artiscript

Lettre à une personne disparue qui a marqué ma vie.

Frère,
Les années ont passé.
Voilà déjà longtemps que vous nous avez quittés pour rejoindre Saint Pierre et vous asseoir à sa Droite. De cela, je n’ai jamais douté. Cette place est la vôtre.
Nous nous sommes rencontrés un dimanche soir vers 18h dans les derniers jours d’août.
Cette année-là, Paris venait de se soulever et de découvrir « Sous les pavés, la plage ».
Moi, j’étais là pour autre chose que des vacances…
Je venais d’intégrer l’internat du Collège et l’on m’avait mené à votre bureau. Mes parents étaient déjà repartis me laissant seul devant cette porte où je pouvais lire « Bureau du Préfet de Discipline ».
J’étais en nage, le cœur affolé. Une voix sèche me pria d’entrer ; cette voix qui m’accompagnera durant de si nombreuses années… Notre première rencontre.
L’atmosphère de votre bureau – qui ne changera jamais – était glaciale. Ma sudation se changea en suée froide et finit par me faire grelotter. Je m'en souviens.
Sur votre table de travail, une plaque de cuivre où je pouvais lire « Fr. MARTIAL » et dans un sens d’équilibre un livre que j’ai supposé être votre Bible puisqu'une croix y reposait dessus. Et enfin vos mains, parcheminées, aux longs doigts fins qui reposaient à plat. Une posture…
Votre regard m’a accroché, enveloppé, capturé. Je me suis senti évalué, mesuré, soupesé… Aucune parole n’a été échangée et jamais plus je ne ressentirai le poids d’un silence si dense.
Vous m’avez laissé trembler devant votre bureau… Et ce n’est qu’après un temps certain, que vous m’avez dit – comme à chaque fin de nos rencontres - « Va en paix ». Je ne pense pas vous avoir répondu, tellement pressé de sortir…
Je venais de croiser la Veuve Noire. C’était ainsi que le millier d’enfants que nous étions vous surnommaient en rappel de votre longue soutane noire et de votre rencontre si fatale. Et vous le saviez mais jamais vous n'avez abusé de votre pouvoir. Vos sanctions étaient redoutées, sévères mais pourtant toujours justes.
Cette première semaine fut horrible pour moi. Lever à 06h, la messe, les corvées (appelées tâches communautaires), les études et le coucher à 22h. Mais de cela vous vous en doutiez.
Il était interdit de se trouver dans les blocs dortoirs durant la journée. Vous m’y avez trouvé, les premiers jours, réfugié sur un radiateur dans la cage d’escalier. Je croyais ainsi pouvoir m’isoler, à l’affût du moindre bruit.
Vous m’y avez surpris. Comment avez-vous fait ? Votre regard m’a épinglé au mur et vos seules paroles résonnent encore en moi : « Ce n’est pas bien !». Je me suis senti envahi d’une telle honte d’avoir déçu… Indescriptible. Votre charisme était ainsi.
Encore une anecdote. La dernière nuit de l’année scolaire était "la nuit de tous les débordements". Vous la tolériez. Mais une année, ce fut trop. Literies, chaises et autres livres ont été jetés par les fenêtres des dortoirs pour se retrouver dans la cour de récréation ; un carnage de matériel.
L’année suivante, vous êtes resté debout dans la cour - devant le bloc ; toute la nuit. Et rien n’a été jeté alors que dans les couloirs le silence s’était installé, inquiet de nos réactions ou de nos non-réactions. Je – mais je n’étais pas le seul – me suis levé plusieurs fois pour vous observer. Vous n’avez pas bougé de toute la nuit et ce n’est qu’à l’appel de la cloche de la chapelle que vous nous avez rejoints. Impressionnant.
Bien des années plus tard, ayant quitté votre établissement pour continuer d’autres études, il m’a pris l’envie, le besoin, de reprendre contact avec vous. Vous aviez pris votre retraite et étiez rentré dans un couvent. Nous avons échangé un courrier où vous me citiez une autre anecdote de nos rencontres. Votre réponse, je l’ai toujours. Malgré les aléas et autres tourments de la Vie, je l’ai gardée ; un peu comme un ancrage.
À cette époque, se trouver à l’aube de l’adolescence dans ce type de pensionnat catholique n’était pas vraiment une partie de plaisir. Mes passages dans des écoles militaires, par après, m’ont presque parues comme des camps de vacances. Et pourtant, nos rencontres ont marqué mon chemin de vie.
Merci .
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