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Tous les défis littérairesPrologue

Mickaël Glenn  vous lance un défi !

Un bon roman d'aventure, historique, de SF, fantastique ou autre a très souvent un prologue.
Le prologue est un texte court, plus court qu'un chapitre qui annonce l'histoire en elle-même. Un bon prologue ne rentre pas dans les détails, n'essaye pas d'expliquer non plus, mais donne envie de lire le roman en immergeant le lecteur dans une scène énigmatique et forte en émotions.
Dans ce défi je vous propose donc d'écrire un bon prologue de roman. Si vous avez un projet de roman ce peut être l'occasion d'en écrire le prologue mais vous pouvez l'écrire sans avoir même d'idée de roman.
L'auteur du Défi a donné son interprétation du défi avec l'œuvre Prologue de Britannia
Ce défi est actuellement indisponible.

9 auteurs ont déjà relevé avec succès ce défi !

Défi
Emma B


« Je suis Llorgue Ribeiro connu sous le nom de Vince de Castillia, Premier Conseiller auprès de sa Majesté le roi Americk Ier de Witerheim. C’est en cette qualité que j’estime de mon devoir d’écrire mes mémoires afin de rendre hommage à l’une des personnes qui a le mieux servi la couronne pendant de nombreuses années.
A l’heure où j’écris ses dernières lignes, j’enrage à l’idée que personne ne puisse lire ce manuscrit par ma faute et que toute la vérité soit perdue à jamais. « Ne jamais remettre au lendemain ce qui peut être fait le jour même. » Mon vieux Maître me l’avait assez répété pourtant.
A ma décharge, tout en étant spectateur des bouleversements qui conduisaient le duché à sa perte, et plus tard le royaume, je n’étais pas vraiment au courant des tenants et des aboutissants avant qu’il ne soit bien trop tard pour pouvoir modifier le cours de l’histoire. Je ne voulais pas coucher sur le papier l’histoire de Witerheim tant que les cendres des bûchers étaient encore chaudes. Aujourd’hui, mes doigts gonflés m’empêchent de prendre ma plume avec assurance et mon écriture dont j’étais si fier autrefois ressemble plus à des déjections de mouches qu’à autre chose. Et si personne ne se donnait la peine de me lire ? Ah ! Quel fieffé imbécile je fais. J’aurais dû renoncer à ma tranquillité routinière et prendre un élève pendant qu’il en était encore temps. Je me revois alors, jeune apprenti faire les exercices imposés par mon Maître, et je souris. Que de sueurs froides avais-je pris alors pour des exercices plutôt anodins. C’était bien avant la mort de la duchesse Loria et de la chasse aux sorcières, bien avant que je ne devienne un simple scribe, bien avant que mon Ania ne me quitte à jamais.
Je m’étais promis de ne pas embrouiller toute l’histoire de ma vie et voilà que je commence déjà à errer. 
Pour être complètement honnête comme se doit de le faire un homme attache à la vérité, il n’est pas correct de dire que je n’aurais pas pu intervenir avant. Je perçus le premier signe de la tragédie qui allait accabler le duché quand le futur duc me déroba une missive. Jeune scribe attaché au Premier Conseiller Harland, la chose m’avait plutôt amusé, car je ne voyais dans ce geste irrespectueux que la curiosité d’un petit garçon délaissé. Je me le rappelle encore comme si c’était hier. C’était une de ces froides et humides soirées d’automne pendant lesquelles même une bonne flambée semble ne jamais réchauffer vraiment vos os.»

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Défi
Héloïse S. Mrchll

Les hommes tombèrent à genoux dans un claquement de fer, noyant leurs chausses dans la boue rougeâtre. Aucun d’eux n’osait lever la tête, tous gardaient les yeux baissés sur la terre humide dans laquelle ils avaient été jetés, leurs poings enchaînés dans des entraves de fer auquel nul n’avait su échapper. Autour d’eux, les hommes de la reine veillaient, une hampe épaisse surmontée d’une pointe en fer dans la main, une épée recourbée à la hanche, et une hache à double tranchant dans le dos. Sa Magnificence n’avait jamais su plaisanter sur ce genre de sujets. L’un des hommes s’avança vers les prisonniers, les toisa un instant de toute sa hauteur, et se tourna vers l’un de ses subordonnés.

« Allez chercher une corde, solide, ainsi que le cheval de bât. Libérez-le de ses charges et installez-le sous un arbre, dont la branche la plus basse est assez haute pour pendre ceux-là.

— Ne voulez-vous pas plutôt les exécuter, capitaine ?

— Ce sont des contrebandiers, on les pend. »

Le sergent ne chercha pas à discuter plus sur le sujet, il s’éloigna vivement des prisonniers et alla vaquer à ses tâches. Le capitaine, jugeant que les captifs ne fileraient pas en douce, envoya ses autres hommes rassembler les marchandises des contrebandiers. Après un dernier regard pour les prisonniers, il s’éloigna également et supervisa l’installation du noeud coulant à une branche de saule. Gendric Sanfort baissa un peu plus les yeux, les épaules affaissées par le poids de la sentence qui le condamnait. À ses côtés, ses camarades n’avaient guère meilleure mine. Certains, parmi les plus dévots, priaient pour le salut de leur âme tandis que d’autres se lamentaient du sort qui les attendait. Quelque part à sa gauche, l’un des hommes pleurait, geignait dans sa barbe qu’il ne méritait pas ça. Aucun d’eux ne le méritait. Pas pour quelques sacs de blé.

« Il est bien triste de vous voir ainsi. »

Gendric releva la tête et chercha des yeux l’origine de cette voix. Elle n’appartenait à aucun des hommes de la reine, il en était certain. Celle-ci était plus douce, plus suave, plus mielleuse, telle une pomme enrobée de caramel. Un ténor doux, tranquille, guère perturbé par les événements récents, comme si tout le sang versé et qui embourbait la terre n’était qu’une délicieuse mascarade. N’osant élever la voix de peur d’attirer les soldats, Gendric se contenta de survoler du regard chaque endroit à sa portée, à la recherche de celui à qui appartenait cette voix semblant venir d’ailleurs.

« Je suis ici. »

Gendric tourna vivement la tête. À sa droite, un homme s’appuyait nonchalamment contre la cargaison que les soldats avaient confisquée aux contrebandiers, les bras croisés sur la poitrine. Il était plutôt grand, et svelte, et sa posture relativement redressée laissait à supposer qu’il s’agissait d’un homme au statut important. Malgré la fraîcheur de la nuit, il ne portait qu’une chemise de lin fin, aussi grise qu’un nuage plein d’orage, avec comme par-dessus un surcot de cuir noir doublé de gris. Ses chausses, noires, semblaient légères, soutenues aux hanches par une ceinture de cuir argenté. Enfin portait-il une paire d’heusses noires aux pieds, toute une tenue qui lui donnait une allure à la fois étrange et majestueuse.

L’homme se redressa souplement et approcha des prisonniers d’un pas léger, si aérien que Gendric crut l’espace d’un instant que ses pieds ne touchaient guère le sol. L’homme avança dans le plus grand silence, sans la moindre succion de botte dans la terre bourbeuse, et s’arrêta devant le maître contrebandier. Celui-ci leva le nez et planta les yeux dans ceux, gris, de l’étrange inconnu.

« Il est dommage, reprit ce dernier, de finir ainsi malgré vos talents. Remarquables, soit dit en passant. Je connais votre réputation mieux, je crois, que la plupart des gens n’oserait s’en vanter.

— S’il plaisait à m’sire de nous libérer, répliqua le contrebandier, on pourrait encore user d’nos talents.

— Vous libérer… je le peux, certes. Mais que me vaudrait cela ? Qu’est-ce que des hommes tels que vous auraient à m’offrir ?

— Tout, s’empressa de répondre Gendric. Tout m’sire. On s’mettrait au service de m’sire, si ça lui plaisait.

— À mon service ? C’est une proposition intéressante… »

Dans le lointain, l’écho des soldats au retour se fit entendre. Les muscles du contrebandier se crispèrent, et du coin de l’oeil put-il voir ses pairs en roidir de même. L’homme en revanche ne sourcilla guère, aucun tressaillement quelconque ne vint perturber sa posture. Gendric jeta un rapide coup d’oeil par-delà l’homme, à la recherche de ceux de la reine, qui approchaient. Puis il releva la tête.

« Nous ferons tout ce que vous demand’rez, m’sire ! »

Ses pairs hochèrent vigoureusement la tête en signe d’approbation. Une minute durant, l’homme ne bougea toujours pas, scruta de ses prunelles grises celles, plus sombres, du vieux contrebandier. Enfin, un sourire fourbe, presque crochu, étira ses lèvres blanches. Gendric eut à peine le temps de battre des cils que l’homme avait disparu. Désorienté, il regarda tout autour de lui sans trouver trace de l’étrange personnage. Lorsque les soldats revinrent près des prisonniers, ceux-ci baissèrent à nouveau les yeux, cachant leur visage dans l’ombre, comme si cela pouvait faire la moindre différence.

Soudain, un cri déchira la nuit. Tous se figèrent dans le camp. Un deuxième cri retentit. Les hommes de la reine se saisirent de leur lance et bandèrent leurs muscles dans l’attente du combat. Le capitaine s’époumona à la ronde, demanda qui allait là. Nulle réponse ne lui vint, aussi invectiva-t-il ses hommes de se tenir prêts. Alors, sans un bruit, des mains géantes sortirent des ombres et se dressèrent au-dessus du campement. Non pas, pensa Gendric. Les mains étaient d’ombres, à la fois noires et transparentes, s’étirant dans la nuit jusqu’à couvrir la lueur de la lune. Les soldats écarquillèrent les yeux, la peur s’empara peu à peu de leur coeur. Et avant même que l’un d’eux n’eût l’idée de faire preuve de courage, les mains s’abattirent sur la garnison, entraînèrent avec elles les soldats qui s’enfoncèrent dans la terre. Certains tentèrent de s’enfuir, vainement. D’autres mains apparurent, les attrapèrent et les tirèrent avec elles dans les ombres, où ils disparurent à leur tour, corps et cris.

En quelques minutes à peine, tout était redevenu calme, et les seules traces qui subsistaient encore des hommes de la reine étaient leurs chevaux et la corde de potence, qui se balançait doucement au bout de sa branche. Dans un « clic » métallique, les fers qui jusqu’alors entravaient les contrebandiers tombèrent avec un bruit mat dans la boue, laissant leurs poignets aussi libres qu’ils l’étaient avant l’arrivée des soldats. Gendric se releva, immédiatement imité par ses comparses, et se massa les poignets, quelque peu endoloris par les fers. Il regarda tout autour de lui à la recherche des soldats, sans en trouver aucun. Et alors qu’il s’extasiait de ce fait, l’homme qui s’était présenté tantôt réapparut, aussi soudainement que la première fois.

« Satisfait de ma prestation ? » demanda-t-il d’une voix suave.

Gendric tomba à genoux, aussitôt suivi par ses comparses. Il ramassa une dague, à demi dissimulée dans la boue, et la tendit à l’homme en courbant la tête.

« Maître des ombres, nous sommes pour toujours vos obligés. »

Un sourire étira les lèvres fines de l’homme, qui se saisit de la dague avec délicatesse.

« Apprêtez les chevaux, ordonna-t-il, et équipez ceux que vous ne pourrez monter de tout ce qui reste. Nous pourrions en avoir l’utilité. »

Gendric se releva prestement, et d’une voix de tonnerre ordonna à ses hommes de rassembler les chevaux, les vivres et le matériel. Puis il s’inclina devant l’homme, et partit s’occuper des préparatifs du départ. L’homme le regarda partir, puis leva la dague devant lui, et son sourire s’agrandit.

Maître d’Ombre. Cela lui plaisait énormément. Et bien qu’il ne demeurât pour l’instant qu’un joueur, il était certain d’obtenir ce qu’il désirait. Tout ce qu’il devait faire, c’était se montrer patient. Ainsi, les pièces viendraient d’elles-mêmes à lui. N’était-il pas, d’ailleurs, en train d’en contempler une ?

Eh bien, Votre Grâce, pensa-t-il avec grande satisfaction. Êtes-vous prête à jouer avec moi ?

Comme en réponse à sa pique, la dague luisit d’un éclat bleu. Un nouveau sourire s’étira sur ses lèvres.

Et d’une. N’en manque plus que neuf.

D’un mouvement du poignet, l’homme attira les ombres, qui s’enroulèrent autour de la dague. Et lorsqu’elles s’en furent, elles l’emportèrent avec elles.
Que le jeu commence.
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Défi
Samilex
C'est le prologue de mon roman "cette nuit-là" qui va donc changer de titre et devenir L'instant de trop.
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Défi
Kaori

    Ce jour-là, le même manteau la protégeait des assauts du vent glacial. Les mêmes chaussures usées la guidaient à travers les mêmes rues. Son regard vide était posé sur le sol par habitude. Quelles pensées agitaient son esprit ? Pensait-elle seulement ?
    Elle parvenait à l'extrémité du pont quand elle releva la tête d'un mouvement brusque. Tout aussi brusquement, elle rejeta son sac et se mit à courir. Parvenue au milieu du pont, elle enjamba la rambarde et sauta dans le fleuve. Plusieurs passants s'arrêtèrent, certains se penchèrent pour mieux voir.
    Une minute passa, deux minutes et la voilà qui refit surface. Elle rejoignit la berge non sans difficultés et alors qu'elle se hissait hors de l'eau des cris stridents se firent entendre. Son bras gauche enlaçait ce qui semblait être le corps d'un homme décapité tandis que dans sa main droite trônait la pièce manquante. Elle allongea le corps sur le sol et d'un geste lent et solennel, elle replaça la tête à sa place avant d'ôter son manteau et de le placer tel un linceul sur la dépouille. Elle se releva et demeura immobile quelques instants indifférente à ceux qui, à quelques mètres, se chargeaient d'immortaliser cet instant. Ses cheveux noirs de jais qui, agités par le vent, venaient recouvrir son visage, le liquide écarlate qui tâchait sa peau d'une blancheur immaculée, sa silhouette squelettique que laissaient deviner ses vêtements trempés...
    Soudain lasse, elle soupira, s'allongea à côté du cadavre et fixa le ciel grisâtre de ses yeux sombres.
    Les pompiers puis la police arrivèrent quelques minutes plus tard. Après avoir assuré aux premiers qu'elle n'avait rien, elle suivit les seconds. Ils avaient beaucoup de questions et elle n'avait qu'une réponse :
_ C'est moi qui ai fait ça.
Les agents présents dans la pièce écarquillèrent les yeux.
_ Comment ça ? Demanda l'un d'entre eux.
Elle soupira avant de dire :
_ J'espère que vous avez du temps devant vous parce que je m'apprête à vous raconter une très longue histoire …

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Défi
Mickaël Glenn
J'avoue avoir proposé ce défi parce que je devais écrire le prologue de mon roman Britannia.
Il s'agit d'un roman d'aventures sur fond historique. Le premier tome se passe en 367 en Bretagne romaine, le titre de cette partie est "Conspiration barbare" en référence à la conspiratio barbarica, événement historique qui est le fond de cette histoire.
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Défi
vanesse31

Caché derrière ce buisson, il pouvait observer ses proies, si appétissantes. Il ne put s’empêcher d’émettre un petit grognement de plaisir en pensant au festin qu’il se préparait.
- Hé ! Les gars, vous avez entendu ça ? dit l’une de ses futures proies.
- Non, c’était sûrement un sanglier, dit la deuxième.
- T’es vraiment une poule mouillée Kévin. La prochaine fois t’as qu’à rester au chaud sous ta couette, dit la troisième qui semblait n’avoir peur de rien.
Tapi dans l’ombre, il attendait encore un peu – même s’il aurait pu ne faire qu’une bouchée de ces trois-là. Des adolescents, son met préféré. Sentir leurs angoisses et voir la peur dans leurs yeux le faisaient saliver encore plus. Il lâcha un deuxième grognement. Il était temps de passer à l’attaque.
- Et là, tu l’as entendu ? demanda Kévin.
- C’est peut-être un sanglier, proposa encore une fois Frédéric, plus pour se persuader lui-même.
- Non, il nous aurait déjà foncé dessus, dit Lucas.
L’adolescent s’approcha doucement des buissons et les éclaira avec sa lampe torche. C’est alors que le monstre sortit de sa cachette en poussant un hurlement à glacer le sang. Surpris, le garçon laissa tomba sa lampe.
- Courez ! hurla Lucas à l’attention de ses compagnons restés derrière lui.
Mais ils avaient déjà pris la fuite, l’abandonnant derrière eux. L’effroyable animal ne lui laissa pas le temps de s’enfuir. Bondissant sur lui, il le poussa violemment avec ses pattes avant. Le garçon tomba à terre sur le dos et fut sonné quelques secondes. La bête hideuse vint se positionner au dessus de lui en grognant. C’est alors que Lucas put voir sa gueule dégoulinante de bave, laissant apparaître ses crocs tranchants.
« Je vais y passer » pensa l’adolescent qui se mit à prier pour que ses amis trouillards soient partis chercher de l’aide.
Lucas sortit discrètement son petit canif, qu’il avait mis dans la poche de son pantalon avant de sortir de chez lui. Au moment où le monstre se décida à enfoncer ses crocs dans la poitrine de Lucas, ce dernier le poignarda sur le flanc. La monstrueuse bête fut surprise et desserra son emprise. La douleur que Lucas ressentit fut si intense qu’elle lui arracha une larme, mais une poussée d’adrénaline lui fit réussir à planter la lame une deuxième fois dans le ventre de cette chose qu’il était incapable de définir. Celle-ci finit par hurler de douleur. L’instinct de survie donna le courage à Lucas de planter son couteau une dernière fois dans la cuisse du monstre.
Celui-ci poussa un hurlement de rage. Comment ce sale gamin avait-il pu le surprendre de cette façon ? Il devait fuir. Les deux autres adolescents avaient peut-être prévenu leurs parents. Mais ce n’était que partie remise, se jura-t-il. Pour cette nuit, il allait devoir se contenter d’un pauvre petit lapin apeuré.
Lucas entendit le monstre s’enfuir en poussant de petits gémissements. Il se releva tant bien que mal mais ses jambes étaient flageolantes Il porta la main à sa blessure qui saignait abondamment. Lucas regarda le sang sur la paume de sa main. Il eut envie de vomir. Se retenant contre un arbre, il attendit. Sa nausée passée, il réussit péniblement à se remettre en marche. Il était difficile de retrouver son chemin la nuit dans cette forêt, avec pour seule lumière la pleine lune. Il titubait mais il continuait d’avancer. Depuis combien de temps marchait-il comme cela ? Des minutes, des heures - il l’ignorait. Enfin, il s’approcha de la route goudronnée. Là, il vit le ballet de lampes torches qui semblait crier son nom.
- Lucas ! Lucas !
- Je suis là, souffla-t-il.
Il était à bout de force, il trébucha et s’écroula sur l’herbe humide du bord de la route. Mais les personnes qui étaient à sa recherche l’aperçurent à temps.
- Il est là ! Appelez l’ambulance ! cria le vieil homme qui lui portait secours.
 
Lucas entendit un cliquetis qui fut d’abord lointain puis devint de plus en plus clair. Il ouvrit les yeux, le brouillard se dissipa peu à peu. Ce bruit venait d’un moniteur qui indiquait les battements de son cœur. Il se trouvait à l’hôpital. Ses parents étaient assis de chaque côté du lit. Voyant que son fils ouvrait les yeux, madame Martin lui caressa la joue.
- Lucas, tu m’entends ?
Il ne souffla mot mais acquiesça de la tête. Il n’osait pas bouger de peur d’intensifier la douleur qui provenait de sa poitrine.
- Tu es à l’hôpital. Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ? lui demanda sa mère.
- Oui, je crois. Je peux avoir de l’eau s’il te plait ?
- Je vais t’en chercher, lui dit son père en se levant.
- Raconte-nous ce qu’il s’est passé dans la forêt ? insista sa mère. Qui t’a fait ça ?
- Je sais pas. Je sais pas ce que c’était, lui répondit Lucas.
Le regard qu’échangèrent ses parents était rempli d’inquiétude mais ils ne lui posèrent pas d’autres questions.
 
Quelques semaines plus tard,
 
Toute la journée Lucas avait été de mauvaise humeur. Il n’avait pas réussi à satisfaire son étrange envie de viande bien saignante et n’avait pu s’empêcher d’avoir envie de frapper ses camarades - sans que ces derniers ne le cherchent vraiment. Depuis deux heures qu’il tournait en rond dans son lit, il ne trouvait pas le sommeil et la lumière que procurait cette pleine lune l’énervait encore plus. Malgré la fraicheur de ce mois d’avril, il transpirait à grosses gouttes. Pourtant il avait éteint le radiateur de sa chambre et avait ouvert la fenêtre. Une douleur atroce l’empêchait de dormir. C’était comme si quelque chose à l’intérieur de lui voulait sortir. Lucas chercha à se lever pour aller trouver de l’aide auprès de ses parents mais la douleur le tenaillait. Il se tortillait dans son lit, incapable de se lever. Le jeune homme crut que son cœur allait éclater, sa respiration était saccadée et tout son corps tremblait. Dans un dernier effort, il réussit à glisser hors de son lit mais il tomba à côté de celui-ci. Lorsqu’il réussit à se mettre à quatre pattes, c’est alors que la transformation eut lieu. Chaque partie de son corps était extrêmement douloureuse. Ses mains se rétrécirent et au bout de ses doigts poussèrent des griffes. Sa peau le démangeait et des poils se mirent à pousser. Une douleur atroce résonnait dans son crâne et ses os se mirent à craquer. Malgré la douleur, il n’avait pas la force de crier. À bout de souffle, il finit par s’évanouir.

Après quelques minutes il revint à lui, il essaya alors de s’asseoir sur le bord de son lit. Mais très vite il comprit que quelque chose n’allait pas. Enfermé dans ce corps qui n’était pas le sien, il se mit à courir dans tous les sens faisant tomber au passage des objets avec sa queue. Le bruit alerta les autres occupants de la maison. Lucas vit la lumière sous la porte de sa chambre et reconnut immédiatement l’odeur de son père. Il prit conscience qu’à présent - c’était lui le monstre. Paniqué, il s’enfuit par la fenêtre de sa chambre. Il courut vers la forêt en poussant des hurlements. 
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Défi
Jo March
Ce prologue est celui de l'histoire Un nouveau Job, qui répond à un autre défi. Comme je le trouvais sympa, j'ai décidé de le mettre en réponse à ce défi!

Daté du 21/02/16
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Défi
Dakota "Moriarty" Lestrange
J'étais tombée sur l'image choisie en illustration et je m'étais dit "un de ces quatre, je vais écrire un texte inspiré de cette image."... Et ce défi était l'occasion idéale pour introduire l'idée qui avait germé dans mon esprit.

En espérant que ce petit prologue vous plaise.
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Défi
Jonas
Prologue d'un roman terminé. Je serais très curieux de savoir ce que vous en pensez, ainsi que vos idées éventuelles d'amélioration.
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