Partance
Moins d'une minute de lecture
Ses rubans se sont envolés,
Au gré du temps, des alizés,
Camaïeu de bleu et de blanc,
Qui s'égare ; antique printemps.
Voilà que ses cheveux s'écoulent,
Fins entrelacs d'or et d'argent,
Sur ses épaules dénudées ;
Chair opaline, marbrée, rosée.
Son regard sombre s'élargit,
Se perd sur l'écume-poussière,
De l'ancien océan asséché,
Où ses mystères sont négligés.
Elle lâche l'étoffe qui la vêt,
Louvoyer silhouette aérienne,
Rejoindre les vagues d'antan,
Mémoire antédiluvienne.
Ses chevilles vacillent sous elle,
Aussi l'esprit oscille-t-il ?
Mince sourire sur ses lèvres,
Léger cramoisi s'estompant.
Le soir descend, la lune l'habille,
Las, elle ne brille qu'un instant,
Puis s'échappe en évanescence,
Ainsi défaite, devient Néant.
Annotations