La proposition

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La rage et l’inquiétude avaient donné à Naryl la force d’apparaitre sous cette forme ailée qui impressionnait tant les gens du clan du tuyal. Le but, au départ, n’était pas de leur faire peur, mais de parcourir rapidement la distance qui le séparait de Yuja. Cependant, la réaction des guerriers qui gardaient le clan avait incité Naryl à la conserver. Les stryges, le clan des Hurleurs Noirs... le clan d’origine d’Asvgal. Ici, on les connaissait. Et visiblement, on les craignait. Mais Naryl décida de se pencher sur ce problème plus tard. Pour l’instant, il fallait sauver Yuja des griffes de l’ard-ael qui se l’était appropriée. Et pour cela... Naryl était prêt à se battre.

— Il est là, lui indiqua son jeune guide en pointant un imposant khangg suspendu à la branche la plus épaisse du tuyal.

L’arbre était immense, et le khangg quasiment hors de portée. Toute une armada de femelles attendait sur les branches plus basses, dont une elleth à la chevelure blanche et au port vénérable que Naryl identifia comme la matriarche.

Naryl déploya ses grandes ailes et, en deux battements, arriva à leur hauteur. Les femelles se dispersèrent en hurlant, à l’exception de la matriarche, qui resta paralysée de stupeur.

— Je ne te veux pas de mal, lui assura Naryl en se posant. Est-ce que c’est ton khangg, là-haut ?

— C’est celui de... la femelle de mon fils, réussit-elle à articuler.

— Est-ce que Yuja est dedans ? La jeune elleth à la crinière blanche.

— Oui.

— Et ton fils ?

La femelle fit un lent geste de la tête.

Naryl lui jeta un regard coupant puis, d’un bond souple, les ailes à demi-ouvertes, il gagna la plus haute branche.

Le khangg était fermé et silencieux. Pas de cris, de bruits de lutte. Elle devait être prostrée, terrifiée... Mais depuis ce qui s’était passé dans la grotte de Rhan, où Yuja avait lutté de toutes ses forces, Naryl n’était plus trop sûr des réactions de sa jeune compagne. Elle s’était révélée fort différente de ce qu’elle lui avait montré, cette nuit-là.

C’est alors qu’il entendit le grand rire inquiétant de l’ard-ael. Aussitôt suivi de la voix de Yuja, claire comme de l’eau de roche :

Oui, je cherchais un mâle. Mais ce n’était pas vous.

Un instant, Naryl douta. Et si Nanal se trompait ? Et si Yuja était bien partie pour se trouver un autre mâle ? Un autre que lui ?

Mais, derrière, l’une des femelles qui s’étaient enfuies tout à l’heure l’avait rejoint.

— C’est de toi qu’elle parle, lui apprit-elle avec une drôle d’expression sur le visage. Elle ne fait que répéter ton nom depuis que Navikhi l’a amenée ici. Elle disait qu’elle savait que tu viendrais la chercher. On ne le croyait pas... Mais elle racontait bien la vérité.

Alors, Naryl n’hésita plus. Il poussa la trappe en bois tressé du khangg, réclamant ce qui lui revenait de droit.

La première chose qu’il vit fut l’énorme mâle, au fond. Puis Yuja, qu’il venait de saisir par la crinière.

— Naryl ! cria Yuja, la voix brisée par le soulagement.

Naryl voulait se précipiter vers elle, mais il sut se maitriser. Ce n’était pas le moment. Pas encore.

— Lâche la, ordonna-t-il à Endhuu, le panache hérissé.

Endhuu vissa sur lui son regard de feu. Jamais Naryl n’avait vu de mâle aussi imposant. Le combat allait être rude... si combat il y avait. Il ne dépendait que de lui d’éviter l’affrontement : il y avait bien réussi, tout à l’heure. Parfois, la force brute n’était pas la seule et unique solution.

Alors qu’il détaillait son rival, un lent sourire se dessina sur les lèvres pleines du dominant.

— Il existe donc, le fameux Naryl. Un hurleur noir qui parle, et qui demande leur avis aux femelles ! C’est vrai que tu es un joli mâle. Pour un stryge, s’entend. Je n’ai jamais trouvé votre crinière couleur charbon si belle que ça.

Le susnommé ignora la provocation.

— Yuja est ma compagne, ard-ael. Je te prie de la laisser partir.

— Pourquoi ne l’as-tu pas saillie ? Cette petite n’attend que ça. Sa fente est si gonflée que c’est à peine si elle arrive à marcher. Tout à l’heure, il n’a fallu qu’un seul doigt pour qu’elle s’ouvre complètement. Elle est mûre à point !

Naryl se mordit l’intérieur de la joue. L’envie d’attaquer ce mâle ennemi était de plus en plus forte. Résiste, se morigéna-t-il, luttant contre son impulsion première.

— J’attendais qu’elle soit prête, répondit-il. Ce sont ses premières chaleurs. Lorsque je suis parti, c’était encore une hënnelleth.

Yuja attendait, la tête basse, que les deux mâles aient fini de débattre sur son cycle reproductif. Naryl s’en voulait de lui faire subir ça, mais il n’avait pas d’autre choix.

— Un ard-ael digne de ce nom ne laisse pas une hënnelleth proche de la puberté sans surveillance, le tança sévèrement Endhuu. Cette femelle a besoin d’un mâle. Elle errait dans la sylve, sans protection, lorsque mon chasseur l’a trouvée. Son odeur aurait attiré à elle tous les prédateurs.

L’ard-ael parlait de Yuja comme d’une chose sans libre-arbitre, qui devait passer d’un maître à un autre. Naryl trouvait l’idée odieuse, mais il devait faire siennes ces valeurs arriérées s’il voulait conserver une chance de convaincre Endhuu.

— Je l’avais laissée sous la surveillance de ses ainées. Je ne pensais pas qu’elle aurait l’idée de quitter le clan.

— Sous la surveillance d’autres femelles ? Quelle idée ! Ce sont tes chasseurs — si tu en as ! — qui auraient dû la surveiller. Tu m’as l’air bien jeune...

— La matriarche vient tout juste de m’appointer ard-ael, , s’expliqua Naryl, qui commençait à avoir du mal à garder sa patience.

Comme prévu, Endhuu aboya un rire féroce et moqueur.

— Appointer ? Tu n’as pas gagné ce titre par un combat légitime, en tuant leur ancien maître ? Tu n’es donc pas un véritable ard-ael, et j’ai le droit de m’approprier cette jeune vierge. Tu n’es pas digne de faire son initiation. As-tu déjà couvert une femelle, au moins ? On dirait bien que non !

Naryl serra les dents. C’était vrai : il n’avait que peu d’expérience. Nanal, et une ou deux « brûlantes » dans les bois, épisode dont il avait tout oublié... Eshm, bien sûr, ne comptait pas. Ce n’était pas une femelle.

— J’ai tué mon compte de mâles agressifs, grinça-t-il, fais-moi confiance là-dessus ! Et si tu persistes à garder Yuja sous ta poigne, je devrais te tuer, toi aussi.

Endhuu leva un sourcil.

— Est-ce un défi ?

— Non. Une simple remarque. Je ne cherche pas à m’approprier ton clan. Juste à ramener Yuja chez nous.

Derrière, dans le dos de Naryl, les ellith s’étaient rassemblées. Depuis le début, elles suivaient les échanges entre leur maître et ce jeune mâle si différent des autres.

Endhuu, alors, sembla hésiter. De son œil affuté, il considéra Naryl : sa grande taille, ses serres, ses crocs. Ses ailes noires dont il savait les bords si coupants. Et la lueur franche et déterminée dans son regard, surtout.

— Qui me dit que tu vas en rester là ? finit-il par lâcher. Tu me prends une femelle, tu pourrais ensuite m’en réclamer une autre...

— Je ne te prends aucune femelle, contesta Naryl. Yuja est...

— Je ne veux pas rester ici, avec toi ou Navikhi, coupa Yuja d’une voix sifflante en s’adressant à Endhuu. Je veux rentrer chez moi.

— Et être remplie par ce mâle ailé ? Les hurleurs noirs s’accouplent en plein vol. Je doute que tu apprécies l’expérience...

Mais Yuja ne se laissa pas impressionner.

— Peut-être, on verra. Je suis libre. Si j’ai envie d’un mâle, peut-être prendrais-je Naryl, plus tard. Mais surtout, je veux retrouver mes amies, mon territoire.

Naryl jeta un regard en biais à Yuja. Enfin, il la retrouvait !

— Très bien, approuva-t-il. Ceci étant dit, permets-nous de nous retirer...

Et, prenant Yuja par la main, Naryl la tira doucement hors du khangg. Endhuu ne bougea pas, sous le regard stupéfait des ellith et des guerriers non loin, qui avaient assisté à toute la scène. Naryl songea fugitivement que son règne touchait à sa fin. Il se sentit vaguement coupable, puis chassa cette pensée de son esprit. L’essentiel, c’était d’avoir retrouvé Yuja. Pour le reste, tant pis pour lui !

Un cercle silencieux s’était formé autour d’eux. Naryl, lentement, prit Yuja entre ses bras.

— Je vais m’envoler, murmura-t-il de façon à n’être entendu que d’elle. Serre-moi fort. Tu n’as pas peur ? Je te promets que tu ne crains rien.

Yuja vissa son regard opale dans celui de Naryl, en ignorant l’attention pesante et silencieuse que le clan faisait peser sur eux.

— Non. Je me fiche de ce que raconte ce Endhuu. Je te fais confiance, Naryl.

Les petits bras de Yuja vinrent l’entourer. C’est vrai qu’elle sentait bon ! Son parfum sucré montait dans la nuit comme une vapeur scintillante. Naryl sentit une bouffée de désir obscurcir ses sens, mais il se reprit bien vite. Ce n’était pas le moment.

— Attends ! cria un jeune ellon en voyant Naryl déplier ses ailes. Comment trouverai-je ton clan ?

— Et moi ? hurla une autre elleth. Je veux partir avec toi !

Ils étaient beaucoup trop près. Naryl leur jeta un regard rapide.

— Allez au Sud, et vous le trouverez. Si le conseil des ellith vous accepte.

Ses ailes noires, immenses, se déployèrent. Ce faisant, elles touchèrent quelques ædhil, qui étaient trop près. Sur un visage, un bras, une estafilade se dessina, et quelques gouttes écarlates allèrent nourrir le bois du tuyal.

— Il nous attaque ! siffla un jeune chasseur, les griffes à demi-sorties.

Un bruissement s’éleva du groupe. Un éclat de canine brilla sous la lune.

— Ne les laissez pas partir ! hurla soudain quelqu’un.

Cette fois, Naryl s’envola. Il monta vers la lune à grands battements, le plus vite possible. Mais une flèche siffla dans son oreille, suivie d’une autre.

Finalement, le clan avait réagi.

— On nous tire dessus, fit Naryl à Yuja. Accroche-toi !

La jeune femelle, effrayée par ce premier vol dans les bras d’un stryge, se cramponnait à lui. C’était plus effrayant encore qu’à dos de wyrm.

— Ils nous poursuivent, gémit Yuja. Deux chasseurs avec leurs montures !

— Je vais essayer de les semer dans les montagnes. Ils n’oseront pas nous suivre là-bas. Tiens-toi bien.

Naryl grogna en sentant la pointe d’une flèche lui mordre l’aile gauche. Il replia son panache sur Yuja pour la protéger, puis s’éloigna vers les Marches Blanches au loin.

Plus il s’approchait des vertigineux sommets, plus le froid se faisait mordant. Sous sa forme de stryge, une bonne partie de son torse, à l’exception de son torse, de son ventre et de son visage, était recouverte d’une épaisse couche de fourrure noire et duveteuse. Mais ce n’était pas le cas de Yuja, accoutumée à un climat plus tropical. Elle frissonnait entre ses bras, malgré la protection de l’épais panache.

— Ne t’inquiète pas, lui souffla Naryl. Ils sont loin derrière. Je vais m’engager dans ce couloir, là-bas. Puis nous trouverons une cachette où attendre leur départ.

Naryl plongea vers une plaine immaculée, coupée en son milieu par la fine ligne d’une gorge. En dessous, très loin, le fil argenté d’une rivière descendait des hauteurs. Naryl se dirigea vers la gorge et s’y engagea.

Loin de la lumière des étoiles, le lieu était lugubre. Mais il constituait un abri, une sécurité. Et il avait de plus en plus de mal à voler. Il déposa Yuja sur un amas pierreux et atterri quelques pas plus loin, plutôt brutalement.

— Tu es touché, observa Yuja lorsqu’il replia ses ailes.

— Ce n’est rien. Ici, au moins, ils ne nous trouveront pas.

Il y avait une ligne de fracture dans la roche. Naryl s’y dirigea.

— On va pouvoir se cacher là, fit-il en désignant l’anfractuosité. En ne nous trouvant pas, ils finiront pas rentrer chez eux.

— Et s’ils nous y acculent ?

— Ils ne sont que deux. Je peux les prendre au corps à corps.

Yuja garda le silence. Elle releva un regard timide vers Naryl, et ce dernier sentit un effluve chaud et suave monter de son entrejambe.

— Pardon, fit-elle doucement, les oreilles écarlates. Endhuu a raison, tu sais : je suis en chaleur. C’est pour ça que j’ai laissé ce Navikhi me capturer... et j’aurais sans doute laissé ce mâle me saillir, si tu n’étais pas revenu à temps.

Naryl sentit son cœur se gonfler de tendresse.

— Ce n’est pas de ta faute, Yuja. Je sais ce que c’est, crois-moi. Je suis passé par là. Tu n’as pas à avoir honte. Viens.

Il lui ouvrit les bras, et Yuja s’y glissa timidement. En l’entendant ronronner contre lui, Naryl crut qu’il allait défaillir de bonheur.

— Tu m’as manqué, souffla-t-il douloureusement en frottant sa joue sur sa douce chevelure blanche. Je me suis tellement inquiété...

— Toi aussi, gémit Yuja. Je ne voulais pas te perdre, tu sais... Je voulais seulement...

— Chut, je sais. C’est moi qui ai été bête : je n’aurais pas dû te laisser. Sur ce point, au moins, cet Endhuu avait raison. Il ne t’a pas fait mal ?

Naryl sentit Yuja frissonner dans ses bras.

— Il n’a pas eu le temps. Mais je ne l’aurais pas laissé faire. Les ellith de ce clan voulaient que je me montre soumise... Navikhi disait qu’il allait me « dresser », m’apprendre le métier de femelle. Cela m’a mis tellement en colère !

— C’est fini, maintenant. Tu as été très courageuse.

Naryl se voulait rassurant, mais au fond de lui, il était enragé. Endhuu ne faisait que tenir son rôle d’ard-ael. De manière archaïque, certes. Mais il n’avait pas d’autre choix s’il voulait tenir son clan. Quant à ce Navikhi... c’était une tout autre histoire. S’il l’avait eu devant lui, Naryl savait qu’il n’aurait pu se retenir de l’attaquer.

— Allons-nous reposer, finit-il par dire. J’ai amené des provisions. Tu dois avoir faim.

Yuja releva son beau visage vers lui.

— Ces femelles m’ont nourri. Mais toi Naryl, tu as besoin de repos. Tu es blessé !

— Je t’assure que je ne sens rien du tout, mentit Naryl en s’engageant dans la grotte. Attends. Je dois vérifier qu’elle est bien vide.

Alors que Yuja attendait dehors, Naryl fit le tour de la caverne. C’était un simple trou, quasi invisible de l’extérieur, et vide de tout habitant. Rassuré, il appela sa compagne.

— Tu peux venir !

En la voyant entrer, Naryl réalisa pour la première fois à quel point elle était belle. Ces femelles l’avaient apprêtée comme une chasseresse pour son initiation. Sauf qu’au lieu des terribles peintures représentant la Première, on l’avait préparée pour l’amour, de façon à ce qu’elle ravisse les sens d’un ard-ael habitué à avoir toutes les femelles qu’il souhaitait. Pour Naryl, ce fut comme un coup au cœur.

— Tu es magnifique, Yuja, ne put-il s’empêcher de dire.

— Toi aussi, reconnut Yuja en jeta un regard sur ses ailes aux reflets bleutés.

De nouveau, Naryl eut envie de serrer Yuja dans ses bras. Mais il ne le pouvait pas. Yuja ne lui avait pas demandé de l’initier. Du reste, saurait-il le faire ? Yuja n’était pas Nanal, ni les Brûlantes de la forêt. C’était une femelle vierge, sans aucune expérience. Il ne fallait pas la brusquer, ou gâcher sa première fois. Et encore moins abuser de la situation.

Je me proposerai lorsqu’elle ne sera plus en chaleur, décida Naryl en lui tournant le dos. Pour l’instant, avec ce qu’elle a vécu, mieux vaut la laisser tranquille.

Il déposa son sigil entre deux pierre, et la caverne fut soudain éclairée d’une lueur bleutée. Puis, poussant les pierres pour former un replat, il installa une couche de fortune.

— Voilà. Tu peux dormir là. Tu prendras mon shynawil.

— Et toi ?

— Sous cette forme, je ne crains pas le froid. Je peux m’en passer.

— Tu ne dors pas avec moi ?

— Mieux vaut que je monte la garde à la porte, répondit Naryl sans la regarder.

Yuja s’installa sur dans le petit trou que lui avait creusé Naryl, grignotant le morceau de viande séchée qu’il lui tendait. Pendant qu’elle mangeait, Naryl déposa doucement son shynawil sur les épaules nues de sa compagne.

— J’ai ramassé tes affaires sur le chemin, lui annonça-t-il. Je les ai laissées à la garde de Pecco, pas loin d’ici. On ira les récupérer demain soir.

— Tu es venu avec Pecco ?

— Oui, mais je ne pouvais pas lui faire courir le risque d’une confrontation directe avec ceux du grand tuyal. Je l’ai laissé à l’abri, avec l’ordre d’aller prévenir Eshm, Daehel et Ishnyr si je ne revenais pas.

— Ishnyr ?

— L’un des anciens chasseurs de Rhan. Il s’est rendu au jugement des ellith et a été admis au sein du clan.

La fine queue de Yuja tapota le sol d’un mouvement sec.

— Encore un nouveau mâle... et tu as dit aux autres où nous trouver.

— On a de quoi se défendre, crois-moi, répondit Naryl en s’asseyant en face d’elle. Ishnyr et Eshm sont de redoutables guerriers, beaucoup plus expérimentés que ces jeunots.

— Ça fait toujours beaucoup de mâles, grogna Yuja en plissant son petit nez.

Naryl plongea ses iris noirs dans les siennes. Et soudain, il sentit sa résolution fondre. Il fallait qu’il le lui dise.

— Tu sais pourquoi je fais tout ça ? demanda-t-il.

— Pour protéger le clan ?

— Non. Enfin, pas seulement.

— Pourquoi, alors ? Pour avoir des compagnons ?

— Non plus.

Et, comme Yuja gardait le silence, il ajouta :

— C’est pour ne pas te forcer à partager.

Yuja, perplexe, fronça les sourcils.

— Partager... Oh.

—Les ellith m’ont nommé ard-ael, confirma Naryl. Mais je ne veux me consacrer qu’à toi.

— Te consacrer... à moi ?

Les yeux miroitants de la jeune femelle brillaient. Naryl lui prit les mains.

— Je veux que tu sois mon as-ellyn, Yuja. La seule. Est-ce que tu veux bien ?

Yuja acquiesça en silence, lentement. Alors, Naryl se pencha vers elle et, doucement, posa ses lèvres sur les siennes.

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