Partie III: chapitre 24

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ATTENTION: pour toute la partie 3, nous avons le point de vue de Eros. Autrement dit, c'est lui qui raconte l'histoire.

Bonne lecture ! <3

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Ça commence à faire longtemps que Sienna est partie aux toilettes. Je m’inquiète un peu. Je décide de lui envoyer un message.

« Tu vas bien ? »

Après m’avoir laissé un remis de 10mn, je m’excuse auprès de mon interlocuteur et m’éclipse. Elle n’est pas aux toilettes. Je devais m’y attendre. Mais où est-ce qu’elle peut bien être ? Je l’appelle sur son portable mais je tombe directement sur sa messagerie.

« Salut, c’est Sienna. Laissez-moi un message ! »

Je raccroche. Je sers ma main autour de ma veste. Est-ce qu’elle a croisé la mauvaise personne ? J’aurais dû me souvenir qu’elle ne connait pas assez ce milieu pour se protéger comme il faut de tous les vautours ici. Je l’appelle encore une fois.

« Salut, c’est Sienna. Laissez-moi un message ! »

Cette femme va me rendre fou. Il commence à se faire tard et les invités s’en vont un par un. Je ne peux pas partir sans elle.

- Eros ?

Je me retourne. Elisabeth Biance. L’opposition à mon procès. Celle qui a inventé le gène MAOA potentiellement présent dans mon corps. Mais surtout celle avec qui j’ai passé beaucoup de temps adolescent. Celle qui me fournissait de l’ecstasy, de l’héroïne, et toutes les autres merdes auxquelles j’ai pu toucher. Peut-être celle qui sait le plus de choses sur moi. Celle aussi qui a été chargée de me surveiller lorsque j’étais en prison. Celle qui m’a pris tout ce que j’avais. Je n’oublierai jamais ce jour je crois. Il n’y avait que nous dans la prison. Elle a abordé le sujet de ma vie amoureuse et ça a dérapé. Enfin, elle a dérapé. Je n’ai jamais rien demandé. Mais tout est allé trop vite. Alors la voir aujourd’hui, en face de moi, sans policier pour m’arrêter, ça me fait perdre tout mon sang froid.

- Qu’est-ce que tu veux ?

- Tu as l’air d’avoir perdu quelque chose, je peux t’aider ?

- T’as déjà oublié ? C’est toi qui me l’as volé.

- Tu es encore sur cette histoire ?

- Tu croyais quoi ?

- Eh bien…

- Ce n’était pas une invitation à répondre. Je n’ai pas besoin de toi.

Je fais volteface et m’en vais sans me retourner. Je ne veux pas la voir.

- J’ai vu ta femme partir avec un homme plutôt beau.

Je me retourne encore une fois, mais cette fois, pour lui faire face.

- Qu’est-ce que tu viens de dire ?

- Elle est sortie, tout simplement. Je n’ai rien d’autre à te dire.

- Avec qui ?

- Aucune idée.

Et c’est elle qui s’en va. Je vais vraiment devenir fou. Je crois qu’il ne me reste qu’à rentrer et prier pour qu’elle m’envoie un message. Je vais l’appeler une dernière fois.

« Salut, c’est Sienna. Laissez-moi un message ! »

Je sors de la maison en trombe. Je suis sur les nerfs. Je démarre ma voiture. Mais où est-elle passée ? Je ne peux même pas appeler la police. C’est ça le problème de ne pas donner dans la légalité.

***

Arrivé chez moi, je fonce dans notre chambre et ouvre tous les tiroirs. Où est-elle ? Est-ce qu’elle a laissé quelque chose ? Je ne trouve rien. Voilà ce qu’il reste. Rien. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Et c’est justement avec cette question que je comprends. Elle sait. Et elle a peur. Mais elle devrait savoir que je ne lui ferais jamais de mal. Cette fois, ce n’est pas elle que j’appelle, c’est mon frère.

« Allô ? »

« Qu’est-ce que tu lui as dit ? »

« Eh oh fratello calme-toi. Qu’est-ce qu’il se passe ? »

« Arrête de faire l’innocent, tu voix très bien de quoi je veux parler. Où est-elle ? »

« Elle est partie. »

« Mais où ? »

« A toi de réfléchir. C’est ta femme, pas la mienne. »

« C’est justement pour ça que j’aurais aimé lui raconter ma vie moi-même. »

« Tu ne l’aurais pas fait. »

« Et alors, qu’est-ce que ça change ? »

« Ça change que maintenant elle n’a plus confiance en toi. »

« Tu… »

Je n’ai pas pu finir ma phrase qu’il m’avait raccroché au nez. Elle est avec lui. J’en suis persuadé. Putain Sienna, je t’avais dit de ne pas l’écouter. De ne même pas t’approcher de lui.

J’enfile une veste rapidement et part chez Lorenzo. J’arrive chez lui. Il pleut des cordes. Je sonne. Rien. Il ne se passe rien. Dans les films, c’est le moment où Sienna débarque de nulle part et me demande pardon, non ? Pourquoi il ne se passe rien alors ? Je m’apprête à partir quand je reçois un appel.

« Tu pensais vraiment qu’on allait aller chez moi ? »

« Qu’est-ce que tu veux ? »

« Le pouvoir. C’est ce qu’on veut tous. »

« Tu as tort. Je n’ai jamais voulu ça. »

« Et tu l’as quand même eu. »

« Je n’ai pas eu le choix. Et si je dois te le rappeler, c’est toi qui m’as menacé pour que je prenne la tête de la famille. Je ne sais pas quelle idée tu avais derrière la tête mais elle est ratée. »

« Dis le gars qui ne sait même pas où se trouve sa femme. »

« Ok, tu sais quoi ? On arrête de jouer. Laisse-la partir. »

« Je ne pense pas qu’elle ait envie de partir. »

« Bien sûr que si. Elle ne le sait peut-être pas encore, mais elle le veut. »

« Et pourquoi ça ? »

« Parce que tu sors avec une putain de violeuse et que t’es toi-même un putain de violeur. »

« On reparle de ça, hein ? »

« Oui, on en reparle. Darcy, tu l’as déjà oublié ? Et envoyer ta copine voler l’identité de quelqu’un pour me surveiller en prison et me prendre ce que j’essayais de garder ? Et après payer je sais pas trop qui pour qu’elle soit avocate contre moi de manière à ce que je reste en prison. »

« Avoue, c’était intelligent quand même. »

« Non, c’était méchant. »

« Tu veux que je te dise, j’ai toujours cru que c’était toi le méchant de l’histoire. Surtout après que t’ai tué quelqu’un. Mais en fait, je crois que ce rôle me revient. »

« Et c’est justement ça qui me dérange. Laisse Sienna en dehors de ça. »

« Oh non, elle est tellement belle. »

« Ne pense même pas à la toucher. »

« Trop tard. Je crois qu’elle a apprécié d’ailleurs. »

« Arrête de dire n’importe quoi. Qu’est-ce que je dois faire pour la récupérer ? »

« Oh, un bouquet de roses et un diner aux chandelles devraient suffire. »

« Tu m’as très bien compris. Qu’est-ce que tu veux ? »

« Encore et toujours, le pouvoir. Présente-moi comme le nouveau père de famille et je la laisserai. Peut-être même que je ne la toucherai pas. Ça dépendra de mon humeur. »

« Promets de ne pas la toucher et je ferais ce que tu demandes. »

« Eh bien, c’était plus facile que ce que je pensais. Tu es vraiment le gentil de cette histoire. »

« Ferme là. »

« Demain, 13 heures, place de l’Eglise. »

« Non, pas demain, tout de suite. »

« Ne précipitons pas les choses. Je dois te laisser le temps de prévenir tout le monde de notre changement de statut. »

« Je te déteste. »

J’ai raccroché. Je n’arrive pas à croire qu’il soit avec Sienna et qu’il puisse tout foutre en l’air aussi rapidement.

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