L'Atelier des hauteurs
de
Baptiste Jacquemort
Baptiste J. : Bonsoir Charline Vanhoenacker et bienvenue dans l’émission « L’atelier des hauteurs » pour une petite heure d’entretien entre quatre oreilles au cours de laquelle nous aurons la joie de faire plus ample connaissance et ce pour le plus grand plaisir de nos lecteurs…
Charline V. : Bonsoir Baptiste. Cela me fait très plaisir de vous rencontrer. C’est drôle mais je vous imaginais… différent !
Baptiste J. : Juste une petite précision chère Charline. Nous sommes ici les hôtes d’un cénacle de la plus haute volée – le titre même de l’émission le prouve – où les lecteurs sont particulièrement exigeants en matière de respect de l’orthographe mais aussi de la syntaxe, de la grammaire, du style et du choix de pseudonymes particulièrement ectoplasmiques. En reprenant après moi le terme « plaisir » dans le second paragraphe de notre entretien, vous produisez une répétition qui ne manquera pas de crisser dans les oreilles de nos lecteurs et laissez-moi vous prévenir que certains d’entre eux ont la dent dure !
Charline V. : Ouh là ! Je vais donc essayer de ne pas employer les termes « entretien » et « lecteur » dans les dix prochaines réponses que je vais vous accorder maintenant…
Baptiste J. : Hum, hum… Bien sûr… Vous avez raison… Entretien… Lecteur… Bien sûr, bien sûr… J’aurais dû employer « interview »… Et pour « lecteur », j’aurais dû adopter une périphrase… « Anagnoste » n’eût pas été approprié…
Charline V. : C’est le moins qu’on puisse dire !
Baptiste J. : Où en étions-nous ?
Charline V. : Au plaisir !
Baptiste J. : Le plaisir, tout à fait ! Celui que nous prenons à vous recevoir, celui qui vous est procuré à l’occasion de notre rencontre, celui qui fait chavirer le monde à chaque fois que le soleil se lève quelque part…
Charline V. : Vous êtes poète, Baptiste ?
Baptiste J. : Très modestement. A mes heures perdues…
Charline V. : J’espère que vous n’allez pas prendre cette question en mauvaise part mais est-ce qu’il ne devrait pas y avoir un accent aigu sur le A majuscule de votre dernière sentence ?
Baptiste J. : Si fait ! Et je salue la vigilance dont vous faites preuve (tout en mettant la réponse dans la question que vous me posez)…
Charline V. : (en aparté) C’est pas mon genre !
Baptiste J. : mais il se trouve que je n’ai jamais réussi à trouver le moyen de taper simplement une majuscule accentuée sur le clavier de mon ordinateur ! Si bien que lors d’un entretien, enfin je veux dire d’une conversation qui suit son cours sans qu’on puisse y rien faire, je n’ai pas matériellement le temps de corriger cette faute typographique, comprenez-vous ?
Charline V. : Je comprends mon cher Baptiste !
Baptiste J. : Chère Charline, vous parlerez-nous un peu de vous ?
Charline V. : En cette matière, cher Baptiste, j’ai bien peur qu’il vous faille repasser. Je peux vous parler de l’alcool et du vin chaud, de Bolloré ou de Manuel Vals, de septante et de nonante mais de moi ni peu ni prou !
Baptiste J. : Cette pudeur vous honore chère Charline. Notre époque produit à foison de ces thuriféraires de soi, de ces Narcisse de la post-modernité, de ces égotistes décomplexés qui encombrent les pages et les ondes de leurs jérémiades dégoulinantes d’autocomplaisance. Moi, en revanche, je ne mange pas de ce pain-là ! Je suis la discrétion même. L’incarnation probante du génie, certes, mais du génie qui ne cherche pas à se montrer, tapi dans l’ombre en quelque sorte. Je pourrais vous citer cent œuvres nées de ma plume que l’Académie tout entière ne manquerait pas de m’envier si mon talent était reconnu à sa juste valeur…
Charline V. : Peut-être devrions-nous alors inverser les rôles ?
Baptiste J. : Inverser les rôles ?
Charline V. : Ben oui. Moi je ne tiens pas plus que cela à parler de moi mais il me semble que le monde gagnerait à vous connaître davantage. Laissez-moi vous interviewer. J’ai une petite expérience en la matière…
Baptiste J. : Vous croyez ?
Charline V. : J’en suis persuadée !
Baptiste J. : Pourquoi pas ! Vous l’avouerais-je ? J’ai toujours rêvé d’être l’invité de votre émission sur France Inter…
Charline V. : On y va ?
Baptiste J. : Allons-y !
Charline V. : Pourquoi écrivez-vous, Baptiste ?
Baptiste J. : Pourquoi écris-je ? Je ne sais pas. Pourquoi me faites-vous rire vous ? Le savez-vous ?
Charline V. : Je vous rappelle que nous avons inversé les rôles, Baptiste. Les questions, c’est moi qui les pose désormais.
Baptiste J. : Ben oui, mais d’habitude vous mettez la réponse dans la question !
Charline V. : Il faut savoir s’adapter mon cher Baptiste. Sans adaptation, on est foutus… À quel âge avez-vous commencé à écrire ?
Baptiste J. : Je ne m’en souviens plus, en vérité. J’écris… depuis la nuit des temps !
Charline V. : Quel est votre mot préféré ?
Baptiste J. : Vous ne seriez pas en train de me refourguer le questionnaire de l’Atelier des Auteurs par hasard ?
Charline V. : Les réponses dans les questions c’est ma spécialité à moi, Baptiste. N’essayez pas de faire ça chez vous sans un minimum d’entraînement. Alors ? Votre mot préféré ?
Baptiste J. : Celui dont j’écris le nom sur mes cahiers d’écolier, sur mon pupitre et les arbres, sur le sable, sur la neige…
Charline V. : Moi pareil !
Baptiste J. : Je n’en attendais pas moins de vous !
Charline V. : Votre auteur culte ?
Baptiste J. : Stémilephan Zolaweig !
Charline V. : Le livre qui vous a le plus marqué ?
Baptiste J. : Difficile de choisir ! Peut-être Martin Eden de Jack London.
Charline V. : Quel est l’animal dont vous vous sentez le plus proche ?
Baptiste J. : Le plus proche, je ne sais pas. Mais l’animal dont je me sens le plus éloigné, ça je sais…
Charline V. : Et c’est ?
Baptiste J. : Elon Musk.
Charline V. : Qu’aimez-vous manger ou boire…
Baptiste J. : (l’interrompant avant qu'elle ne finisse sa phrase) Charline ?
Charline V. : Oui ?
Baptiste J. : Je vous aime.
Charline V. : Vous voulez rire ?
Baptiste J. : Non. Je veux juste aimer…
Charline V. : Je ne sais pas quoi vous dire…
Baptiste J. : Alors ne dites rien…
L’orchestre se met à jouer une musique avec plein de sucre dedans et Baptiste, non sans avoir au préalable recueilli son consentement en bonne et due forme, prend Charline dans ses bras. Charline dépose alors un baiser sur les lèvres de Baptiste. Elle n’a pas vraiment recueilli son consentement mais Baptiste s’en fiche bien. Il est aux anges… Entre alors une petite fille de dix ans avec un kaléidoscope à la main.
Gisèle : Un bisou sur la bouche ? Beurk !
Charline V. : C’est qui cette jolie petite fille ?
Baptiste J. : C’est Gisèle, une amie…
Table des matières
En réponse au défi
Une interview pour le moins étrange
Bonjour ! J'espère que vous allez bien.
Aujourd'hui, je voulais vous proposer un défi assez simple, quoique cocasse. En gros, écrivez une histoire dans laquelle votre protagoniste se fera interviewer, mais par des questions farfelues, étranges et aucunement professionnelles. Ce défi est purement de l'humour et le but est de s'amuser ;)
Exemples de questions :
- Volez-vous les échantillons de shampooing ou de savon lors de vos séjours dans des hôtels pour les garder chez vous?
- Dormez-vous la porte ouverte ou fermée?
- etc.
Bonne chance!
Commentaires & Discussions
C'est encore eux ? | Chapitre | 5 messages | 2 ans |
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