Prologue

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Ploc, ploc, ploc.

 Des gouttes tombent sur le sol de ma prison. C’est incessant, et cela depuis trois cents ans.

 Un silence funeste emplit l’espace, aussi macabre que le destin que je réserve aux personnes qui m’ont condamné. Ils m’ont jugé pour des crimes que je n’ai pas proférés, punis pour des faits que je n’ai pas commis.

 Milles souffrances qui ont fait naitre en moi une haine si féroce, des ombres envahissantes que je ne peux plus maitriser. Je vire à la folie, une douce alégresse dont personnes ne sortira indemne.

Je patiente.

 J’attends ce jour funeste ou l’on rompra mon isolement, où je me déferais de mes chaines. Ce jour-là, les souffrances que j’ai pu ressentir ne seront rien face à la noirceur de ma vengeance.

 Le sang coulera et je le savourerais avec délectation. Son gout éveille cette faim que je ne ressens plus depuis si longtemps. Les cris résonneront, des hurlements de peur et de douleurs qui seront si salvateur que je ne peux que vibrer en les imaginants.

 Ils m’ont tout pris, alors, je ne leurs laisserais rien. Leurs larmes ruissèleront sur le corps de leurs proches, comme moi j’ai pleuré ce destin que l’on m’a imposé.

 Les ombres tremblent autour de moi, dans cette obscurité qui m’entoure, me noie et m’asphyxie. Je les aime, les hais. Elles sont devenues si proche de moi, si fusionnelles. Je me nourris d’elles, et elles se nourrissent de mon être.

 J’ai aimée, désiré, offert ce cœur fait de sang auparavant. Mais il fut brisé, réduit à néant.

 On dit que l’amour et la haine sont jumelles, qu’un simple élément peut nous faire passer de l’un à l’autre. Je pense que cela dépend de la force de notre amour.

 J’entretient désormais une communion si malsaine, mais si puissante. Mon cœur est devenu aussi noir que l’encre, battant grâce aux ombres. Les ténèbres coulent dans mes veines, pulsant sous le joug de ce pouvoir que j’ai supplié, imploré.

 Je ne bouge plus, immobile dans cette cage de ténèbres. Mes fers aux poignets sont incrustés dans ma chair, tant de fois j’ai tenté de m’en défaire.

 Trois cents années, je crois bien que c’est cela.

 J’ai tenté de compter, d’évaluer, mais j’ai surement perdu le fil à un moment, probablement au même instant que ma raison. Elle n’est plus désormais, qu’un mince filet désuet maintenant l’explosion de mon âme.

 Un rire sort de mes lèvres, le son résonne dans la noirceur, dans cette geôle qui est devenue mon antre. Plus personne n’ose en franchir l’entrer de peur de me réveiller.

 Mais je n’ai jamais sommeillé, mon esprit est resté sans cesse éveillé. J’attend.

Des corbeaux croissent dans ma tête, n’attendant que leurs délivrances. Bientôt, mes enfants, bientôt.

 Bientôt, la Reine des Damnées sera libérée.

 Je peux vous l’assuré.

Ploc, ploc, ploc.

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