Réveillée par du bacon fumé
Phrase prise dans le roman The hate u give – la haine qu'on donne d'Angie Thomas, que je lis en ce moment.
«Je suis réveillée par l'odeur du bacon fumé et des voix bien trop nombreuses. »
Je suis réveillée par l'odeur du bacon fumé et des voix bien trop nombreuses.
J'aurais préféré être réveillé par les arômes d'un chocolat chaud à la cannelle. Clarisse, la conformiste, ne me contredit pas. Roger, l'oppositionnel, me fait comprendre qu'il préfère le café noir, bien corsé. Ben, l'adolescent qui découvre la vie, est enthousiasmé par cette émanation de salé. Mes pieds touchent le carrelage glacé, un léger frisson me parcourt. Je me lève et vais tirer les rideaux. De doux rayons lumineux caressent mon visage. Je ferme les yeux un instant pour profiter de ce moment de plénitude.
– Petite, il va falloir te dépêcher râle Roger.
Je souffle de lassitude et me dirige vers la salle de bain en traînant des pieds.
– Laisse-là donc ce réveiller, réagit Clarisse de sa voix mélodieuse.
Je fais face à mon miroir, mon reflet n'est pas très glorieux. Mes cheveux attachés en une natte sur le côté sont en bataille. Des cernes violets creusent mes yeux couleur amande. Un bouton de fièvre est apparu sur ma lèvre supérieure. La fatigue va bientôt se présenter à ma porte. Roger veut intervenir, mais la voix de Ben résonne comme un cri de détresse dans ma tête.
– Mais bordel, c'est quoi tous ces boutons rouges sur ton visage. Je suis en PLS.
– Tu abuses, lance Clarisse. Il n'y en a seulement deux. Et puis, tu sais que c'est un des effets indésirables de la pilule qu'on lui a prescrite pour arrêter les saignements.
– Rien à foutre des effets indésirables...
– Jeune homme ton langage, crache Roger.
J'appuie mes mains sur le lavabo et baisse la tête. Une migraine pointe déjà le bout de son nez. J'essaie de me concentrer sur ma respiration, mais le piaillement de mes voyageurs indélicats m'en empêche. Mon cœur s'accélère, les jointures de mes mains blanchissent, je lâche prise.
– Taisez-vous, taisez-vous, taisez-vous, hurlè-je. Je ne veux plus vous entendre.
Des bruits de pas précipités atteignent la porte de la pièce. Ils sont accompagnés d'une respiration essoufflée. Je me retourne et me jette dans les bras de Sam. Il m'entoure de ses bras robustes. Ma tête placée sur son torse, je perçois les battements de son cœur, qui reprend petit à petit un rythme normal. Ce tempo régulier m'apaise immédiatement. Au bout de quelques minutes, je me retire et plonge mon regard dans le bleu océan de mon fiancé. Je passe ma main dans ses cheveux de feu, puis elle redescend lentement sur son front, l'arête de son nez et enfin sa bouche irrésistible. Avant même que j'approche la mienne, il m'embrasse d'un baiser à la fois doux et passionné.
– Tu es bien partie ma poulette, lance alors Lola toute émoustillée.
– Lola, soufflé-je malgré moi.
– J'aimerais bien la rencontrer cette Lola. Elle a l'air très... comment dire... hot.
– Oh oui, acquiescent en cœur Clarisse, Roger et Ben.
– Sam, m'exclamè-je.
– Avoue que depuis qu'elle est là, elle met du piment dans notre vie, ajoute-t-il avec un sourire.
– C'est vrai... Je... Au début je voulais remettre en cause ce foutu tirage au sort...
– Mais ?
– Mais, Lola est une bénédiction pour nous. Voilà, tu es contente, je l'ai dit.
– Je pense aussi. Je te rappelle que je suis tombé sur le dépressif du vaisseau, la madame je sais tout et la petite pleureuse.
– Et moi le rabat-joie, l'adolescent aux hormones en folie et la nymphomane : on est quitte.
Pour clore la discussion, j'enlève le t-shirt de Sam et en le poussant vers le lit, je lui donne mille et un baisers.

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