Chapitre 65 :

9 minutes de lecture

À l'une de mes meilleures amies qui, aujourd'hui souffle une bougie de plus. Parce que tu voulais la suite des amours de Kasper et Silas, j'ai trouvé le temps de relire ce chapitre, dans le chaos de mes journées. ;)

Je sais que tu passeras par ici alors, merci d'être toi, de toujours rire, (et surtout) pleurer avec moi.

Encore joyeux anniversaire, j'espère que ce chapitre te plaira, ainsi qu'à vous tous qui prenez le temps de me lire. Merci à vous également,

Krann. :)



28 août 2021.

Kasper :

Un long soupir s'élève d'entre mes lèvres alors que les doigts de Silas effleurent mon poignet, mon bracelet où repose mon croissant de lune. Les yeux toujours clos, j'inspire profondément et souris quand sa bouche se pose sur ma joue.

— Debout, ma jolie marmotte, le petit-déjeuner est prêt, susurre-t-il en m'enlaçant.

Je me laisse aller dans ses bras, profitant de son étreinte, de son corps chaud et humide. Il a pris une douche, sa peau sent le savon et ses mèches encore imbibées d'eau laissent des traînées mouillées sur mon visage. Je relève doucement la tête, réclame un baiser alors que mes paupières ne sont pas décidées à s'ouvrir. Son rire rauque me fait frissonner, ses lèvres m'offrent ce que j'ai silencieusement demandé. Elles se posent délicatement contre les miennes, butinent ma bouche et me font sourire.

— Tu as changé de gel douche ? Tu sens le caramel.

Il frotte son nez contre le mien, dérive vers ma joue et finit le visage enfoui dans mon cou. Il embrasse ma gorge, la parsème de légers baisers.

— Non, s'amuse-t-il en aspirant ma peau entre ses lèvres, j'ai juste préparé le repas. Tu l'as déjà oublié ?

Mes yeux s'ouvrent enfin alors que Silas se laisse tomber contre le matelas. Je redécouvre sa beauté, son visage illuminé par les rayons du soleil qui s'infiltrent dans la chambre, ses cheveux bruns et légèrement ondulés qui tombent sur son front et ses iris d'un vert qui fait battre mon cœur.

— À quel point es-tu parfait, Silas Miller ? demandé-je en posant mon menton sur sa poitrine.

Ses doigts glissent entre mes mèches alors qu'un sourire ourle ses lèvres rosées.

— J'aime vraiment quand tu n'as plus aucun filtre pour communiquer avec moi.

Mes joues s'embrasent, je me sens bête face à son regard soudainement malicieux. Ces derniers temps, j'ai tendance à parler avant de réfléchir, ce qui visiblement le ravi, mais qui me met mal à l'aise lorsque je réalise les bêtises que je débite. La peau brûlante, je cache mon visage contre son torse nu pour camoufler mes rougeurs.

— Tu es atrocement désirable quand tu t'enflammes, Honey.

— Silas, grogné-je, arrête.

Son éclat de rire fait vibrer sa poitrine, et mon cœur par la même occasion. J'aime ces moments de douceur qui n'appartiennent qu'à nous. J'aime être le centre de son attention, celui qu'il admire avec tendresse et amour. J'apprécie cette bulle de chaleur qui nous enveloppe, ce sentiment de sécurité lorsque je me perds dans ses étreintes.

— Allez ! s'exclame-t-il en m'emportant avec lui. On va manger, j'ai faim !

Mes cuisses se referment autour de ses hanches alors que mes bras s'enroulent à sa nuque. Il me serre fort contre lui tout en traversant la chambre.

— Je peux marcher, me plains-je mollement.

— Tu mettais trop de temps, et j'aime te sentir si proche de moi.

Je marmonne des propos incompréhensibles contre son cou, ce qui l'amuse et fait tressaillir mon corps.
Il s'immobilise dans le salon, me dépose doucement sur le canapé et tente de se redresser, pourtant, je ne lui laisse pas le choix que de rester près de moi. Mes membres se resserrent autour de son corps, le font basculer sur moi. Il m'écrase de tout son poids à tel point que mon souffle se coupe durant un instant. Il est trop lourd, trop imposant pour moi mais cela ne me dérange pas. Un grognement de surprise lui échappe, puis ses yeux rencontrent les miens et nous éclatons de rire au même moment.
Silas essaie de se lever en s'appuyant sur les coudes pour me surplomber mais je refuse une fois de plus qu'il bouge. Sa tête bascule vers l'avant, son front s'échoue contre mes lèvres alors qu'il rit encore.

— Kas..., souffle-t-il, un sourire dans la voix. Je vais te faire mal, et notre petit-déjeuner va refroidir.

— Reste, quémandé-je en farfouillant dans sa chevelure désormais sèche. S'il te plaît.

— Tu es bien autoritaire ce matin, mon Cœur. Que se passe-t-il dans ta jolie tête ?

Le vert de ses iris se confronte au bleu des miens alors qu'il effleure ma joue de son index. Son regard parcourt chaque recoin de mon visage avec une telle intensité que mon rythme cardiaque s'accélère. Un léger sourire étire la commissure de ses lèvres tandis que ses mèches balaient lentement son front à chacun de ses mouvements.

— Tu es beau, Silas, soufflé-je, hypnotisé par ses yeux verdoyants.

Une mine attendrie me fait face, un silence s'installe, durant lequel nos regards se murmurent des mots d'amour. J'aimerais être capable de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur, à quel point je l'aime, comme il me rend heureux et passionné, mais mes lèvres restent scellées. J'ai beau tout essayer, je ne parviens pas à être aussi ouvert que lui. Même si je dis des choses insensées et impulsives parfois, je n'arrive toujours pas à être parfaitement à l'aise avec les paroles comme lui l'est souvent, alors je me réconforte en pensant à ce qu'il répète sans cesse. « Les yeux ne peuvent pas mentir, ils disent les choses que l'on ne sait prononcer. »

— Toi aussi tu es beau, murmure-t-il enfin. Tu es magnifique, ma Douceur. Tes yeux sont à couper le souffle et tes lèvres sont parfaites.

Je ferme un instant les paupières, tentant vainement de cacher les rougeurs qui me brûlent la peau, comme si j'étais miraculeusement invisible parce que je ne le vois plus. Un baiser atterrit sur ma bouche, aussi léger qu'un soupir, puis Silas se lève quand mes membres se relâchent contre le canapé.
Ses doigts s'enroulent à mon poignet pour m'inciter à me redresser, ce que je fais sans résister.

— Ne bouge pas, m'intime-t-il en s'éloignant.

Je le regarde se diriger vers la cuisine, puis revenir avec une assiette qui déborde de pancakes. Il la dépose sur la table basse, part chercher un verre contenant le caramel qui sent divinement bon et s'installe enfin à mes côtés.

— C'est toi qui l'a fait ? demandé-je en pointant le récipient.

— Évidemment, c'est mieux que d'acheter des bouteilles en magasin.

Il sourit, se penche pour plonger son doigt dans le verre et l'approche de ma bouche.

— Ouvre, souffle-t-il.

Je secoue la tête avec malice, refusant de faire ce qu'il me demande. Ses yeux semblent s'illuminer alors qu'il étale le sucre fondu sur mes lèvres. Ma langue se fraie un chemin, s'enroule sur le bout de son index alors que le goût du caramel tapisse mes papilles.

— Tu as raison... il est bon, plus que celui du... commerce.

Je baisse la tête, gêné d'avoir fait une telle chose. Mon cœur s'enrage, le sang crépite dans mes veines. J'ai probablement l'air d'un idiot, je le suis sans aucun doute mais Silas souffle doucement sur mon visage pour attirer mon attention. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes dans la seconde. Il me dévore presque, glisse sa langue dans ma bouche pour venir enlacer la mienne.
C'est en me laissant haletant qu'il s'éloigne. Son regard brûlant effleure ma peau.

— Je voulais m'assurer de l'avoir réussi.

— Alors... tu, tu le trouves comment ?

— Bien meilleur sur tes lèvres, souffle-t-il en souriant.

Je m'apprête à répondre, ou me cacher dans ses bras afin qu'il ne voie plus mes rougeurs mais la sonnerie de mon téléphone me coupe dans mon élan. Je profite de cette occasion pour fuir, ce qui provoque son amusement.
Je fixe l'écran jusqu'à ce que l'appelle de Vincent finisse par être redirigé sur la messagerie. Je suis réveillé depuis trop peu de temps pour réussir à les suivre, lui et son excitation.

— Tu ne réponds pas ?

— C'est Vinny, je vais lui envoyer un...

Mes mots se meurent dans ma gorge quand des coups résonnent contre la porte du bungalow.

— Kassoulet, on sait que t'es là ! On a entendu ton téléphone sonner de l'extérieur.

— Bouge ton cul, mon pote, mais habillez-vous avant d'ouvrir. On ne sait jamais, on veut pas voir d'horreurs !

Silas pouffe de rire en entendant les stupidités de Jonathan, quant à moi, je me ratatine contre la banquette.

— Désolé, soupiré-je alors qu'il se dirige vers l'entrée.

— On a beaucoup trop à manger de toute façon.

Son sourire fait naître le mien, puis une tornade humaine envahie l'espace. Les cheveux verts de Vinny se secouent sous mon nez alors que Jonathan s'extasie devant l'assiette de pancakes.

— Tu as ignoré mon appel, tu es un con, Kastor.

Je hausse les épaules en souriant pour m'excuser.

— J'allais t'écrire.

— Pas le temps pour les messages, Marco te cherche partout depuis plus d'une heure.

— Oh..., soufflé-je en jetant un regard vers Silas.

— Tu devais le voir ? m'interroge ce dernier.

— Oui, j'avais oublié... On devait se retrouver à neuf heures pour les derniers préparatifs du feu de camp.

— On était certain de te trouver ici, lance Jonathan en avalant le dernier bout d'une pâtisserie.

Silas s'approche de moi, repousse doucement Vinny qui râle en se laissant tomber sur le canapé, puis s'accroupit devant moi.

— Ouvre la bouche.

— Quoi ?

— Allez, fais ce que je te dis, me sourit-il.

J'obtempère en évitant de me focaliser sur les railleries de mes amis, concentrer sur le regard émeraude de mon Croissant de Lune. À peine mes lèvres entrouvertes, Silas amène un pancake vers ma bouche.

— Mange et file voir Marco, on se retrouvera tout à l'heure.

Si j'ai mis un temps fou pour commencer mon petit-déjeuner, je le termine en quelques bouchées. Les pancakes associés au caramel qu'il a préparé sont incroyables. Il est doué dans tous les domaines, cela me fascine.

Après un baiser sur ses lèvres, un sur la joue de Jonathan et Vincent, je rejoins le bureau de Marco d'un pas traînant.

— C'est seulement maintenant que tu arrives ? me réprimande-t-il, debout devant une énorme pile de cartons.

— Pardon, tonton, ça m'était complètement sorti de la tête...

— Tu es en pyjama ? Laisse-moi deviner, tu as passé la nuit au bungalow de Silas ?

— Euh... oui, murmuré-je tête baissée.

— Très bien, on va changer de plan dans ce cas. Rentre et va prendre une douche, je t'attends ici pour treize heures.

— Ok... merci.

Je pivote vers la sortie, avant de me retourner brusquement vers mon oncle en pensant aux cartons qui encombrent son bureau.

— Au fait, c'est quoi tout ça ?

— La tonne de Chamallows que tu voulais, marmonne-t-il en relevant ses lunettes pour se frotter les yeux.

— Quoi ? Mais ce n'est pas possible. Je n'ai commandé que trois paquets.

— Oui, mais trois paquets d'un kilo, soupire-t-il. Tu crois que vous allez manger tout ça ? C'est beaucoup trop.

— Tu donneras le reste aux vacanciers, proposé-je en souriant.

— On fera ça, et les autres boites là bas, ce sont les décorations et les coussins.

J'acquiesce alors qu'il se gratte le menton en comptant je ne sais quoi. Je profite du fait qu'il ne me regarde pas pour m'approcher de lui et l'enlacer. Il me rend mon étreinte en me tapotant le dos.

— Merci pour ça, tonton. C'est un sacré budget quand même, tu n'étais pas obligé.

— C'est ton cadeau d'anniversaire, tu te souviens ? Et les dépenses ne comptent pas, c'est moi qui gère, toi tu n'as pas à y penser. C'est la première fois que mon neveu porte un minimum d'intérêt à mon camping, ricane-t-il en reculant de deux pas. Maintenant fais ce que je t'ai demandé.

— J'y cours !

— Eh, Kasper ? m'interpelle-t-il alors que je pose la main sur la poignée de porte.

— J'avais raison, il ne pleut plus !

J'opine en souriant, ravi que la météo soit de mon côté, enfin pour le moment.

— Tout sera parfait demain soir, n'est-ce pas ? demandé-je pour me rassurer.

— Et comment ! Rien ne viendra gâcher ta dernière soirée, crois-moi.

Apaisé, je hoche vivement la tête avant de quitter son bureau.

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