La geste de Moltpattes

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J'avais écrit ce texte dans le cadre d'un défi sur Wattpad. Le thème était : "Rédigez un texte adoptant le point de vue d'un animal"

Venez oir mes amis, la chanson du courage

Et de molt prouesses, de combats et de rage

D'une noble guerrière qui vit dans le garage

J'ai pourfendu dangers, menaces et ennemis

Venez, rassemblez-vous, et écoutez ainsi

Comme j'ai triomphé, dans mon recoin moisi

C'était un bel été, d'une chaleur assassine

L'humain était rentré, caché dans la cuisine

Quand du plafond surgit, sortie de la glycine

Une guêpe gargantuesque, aux lignes féminines

Mais non moins meurtrière, fatale mélusine

Qui fait dans les demeures sa sinistre officine

Plut à Dieu que je fus armée de mes huit pattes

De mon immense bravoure, mon talent d'acrobate

Et mon filin de soie, ficelle délicate

Toute à sa sombre intrigue, elle ne me vit point,

J'apparus sur son dos, son abdomen disjoint

Craqua sous la mesure de mon grand embonpoint

Elle retomba au sol, occise de mon poing

Nouveau banquet exquis à manger dans mon coin

Vint un jour funeste, une nuée de moustiques

Armada vrombissante, cauchemar domestique

Qui irritent la peau, rendent les nuits merdiques

Rassemblées, camarades, prêtes à mener bataille

Nous tissâmes la toile, arrêtèrent la canaille

Ou du moins nous le crurent, mais ils purent passer outre

Affolées mes amies, veillant depuis les poutres,

Se dispersèrent folles, et coururent au trépas

Car l'ennemi nombreux tous nos efforts sapa

Le carnage fut atroce et j'en réchappai seule

Et seule dus-je tisser des guerrières les linceuls

La multitude sombre toute gonflée d'orgueil

Ne vit cependant pas les mille pièges qui cueillent

Qui embourbent et engluent les plus hardis soldats

Ils tombèrent tous ainsi, et moi, brave Hilda

J'achevai les blessés, les malades, les mourants

Et occis sans vergogne les bougres encore vaillants

Ainsi elle s'acheva, un jour avant l'orage

Cette charge barbare, menée par des sauvages

Qui de sang se nourrissent, et viennent le soir tombé

Changer le doux repos en veilles énervées

Ne croyez cependant, ô vous qui m'écoutez

Que l'homme rend justice à mon office dévoué

Je chasse pour lui les bêtes, écarte les nuisibles

Lui garantit toujours des nuits les plus paisibles

Et veille à ses journées, par pure bonté d'âme

On attend gratitude, ou du moins pas le blâme

Que nenni, grand malheur, je vous dois détromper

Car l'homme à ma vue a bien vite décampé

Ou pis encore tenté en traître de m'éventrer

Faites donc attention, petites gens à huit pattes

Les grands exploits guerriers, les triomphes qui épatent

N'impressionnent pas l'homme, il faut rester cachée

De crainte qu'un beau jour, à ses yeux dévoilée

Vous ne soyez frappée par l'arme la plus fatale

Dans sa main enroulé, le funeste journal

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