Chapitre 10:

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«-Tu penses qu'ils nous ont cru? Demanda Maéve à la femme chat.

-Qu'ils nous croivent ou non, ça ne change rien. Le plan d'infiltration restera le même.

-Donc à quoi ça à servi qu'on aillent les voir à part passer pour des nouveaux récalcitrants à aller en mission suicide? S'énerva Snake.

-Leurs faire réaliser que leur système d'espionnage est nul et nous permettre une promotion si c'est bien une bombe qu'on aura à désactivé.

-Ah… donc c'est kit ou double. Soupira le serpent.

-Oui. Bon j'ai faim moi, je vais manger ! Dit joyeusement Méfistiris en entrant dans le réfectoire.»

Au menu du tabalin, une sorte de couscous aux cotos, des carottes bleus, et aux sapics, un petit rongeur orange complètement aveugle se dirigeant comme les chauves-souris avec de très grandes oreilles sur la tête très présent dans les cultures de cotos. Ce n'était pas fameux mais c'était mieux que les fonds de poubelles dont Snake avait l'habitude. La journée reprit son cours dans le calme enfin… autant qu'un bâtiment contenant presque cent-cinquante soldats pouvait être calme.

La suivante se déroula de la même manière et les entraînements reprirent le troisième jour. Grémor et Shagura étaient revenus, heureux d'avoir pu saluer leur familles. Aucun soldat autre que les cinq amis ne se doutait de la menace qui planait. Et seuls les dieux savaient leur chance.

Les cinq concernés étaient de plus en plus tendus. Ils avaient à peine une semaine avant d'être envoyés en infiltration.

«-Dix heures… dans dix heures… on va tous mourir…

-Arrête de stresser Maéve. Après c'est moi qui panique ! La coupa Snake en faisant les cents pas dans la chambre des trois filles. Grémor ,qui jusque là était assis par terre adossé au pied de lit de Maéve, tendit sa jambe et fit tomber Snake sur le plancher.

-Te voir stresser me stresse, arrête de faire les cents pas, tu veux.

-Taisez vous un peu! Siffla Shagura qui malgré son calme apparent avec l'estomac retourné par le stress.

Au matin ils prendraient leurs armes et partiraient avec Shëivi sur le dos d'un dragon vers une forteresse bien gardée par des gardes armés jusqu'au dents pour détruire une bombe qui pourrait tous les tuer. Et malgré la tension dans la pièce Méfistiris dormait sur le plancher,au milieu de la pièce, à moitié transformée. On aurait dit un très gros chat munis de mains et d'une crinière de cheveux digne d'un lion. C'était bien la seule à ne pas stresser.

D'un commun accord les quatres autres essayèrent de dormir aussi.

Quand le matin arriva ils se préparèrent dans un silence lourd comme du plomb. Le voyage se passa sans encombre et toujours dans le silence. Ils arrivèrent aux alentours de midi. Au centre d'une vallée de hautes herbes se tenait une forteresse. Caché derrière une colline, à l'abri des regards, ils se remémorérent leur plan une dernière fois.

«-Les troupes sont là. Commença Shëivi. Ce sont des robots contrôlés à distance. Quand je lancerai le signal ils partiront à l'assaut. Assurez-vous qu'ils ne soient pas détruits en vain, ça coûte cher ces trucs là.

-Merci c'est gentil de nous mettre la pression. Siffla Snake. Bon quand faut y'aller faut y'aller… soupira-t-il avant de s'élancer dans les hautes herbes suivi de prendre par les quatre autres. »

Maéve ne perdit pas de temps et se transforma entièrement, un faucon prit sa place et s'envola vers le soleil. Méfistiris, à moitié transformé, courait au même rythme que Shagura qui, elle, avait entièrement laissé la place à son corps animal. Une grande louve au pelage noir comme la nuit. Comme Méfistiris, Snake et Grémor n'étaient que partiellement transformés. Ils n'avaient fait qu'augmenter la puissance des muscles de leurs jambes.

Les explosions et les cris de guerre leur annoncèrent le début des combats. Shëivi était déjà reparti et eux continuaient de courir encore et encore. Ils arrivèrent au fleuve qui alimentait le château en eau. Seul endroit possible pour passer incognito.

«-Tout le monde est là ? Demanda Grémor.

-Non, il manque Maéve.

-Détends-toi Shagura je suis là. Là rassura Maéve en atterrissant à leurs côtés. Elle avait repris sa forme humaine et ses traits laissaient percevoir son stress. Compatissante, Méfistiris posa sa main sur l'épaule de la blonde.

-Je passe en premier. Dit l'homme serpent avant d'entrer dans l'eau et de s'avancer vers la grille qui les séparait de l'intérieur du bâtiment. Il approcha ses mains des barreaux et produisit un puissant acide qui fit rapidement fondre les barres de métal. Allez venez, et surtout restez bien les uns derrière les autres. Les prévint-il en s'enfonçant encore plus dans les égouts de la forteresse. »

L'eau sombre leur montait jusqu'au genoux et imbibait leur vêtements, rendant leur avancée d'autant plus compliquée. Plus ils avançaient, plus le bruit des machines qui pompaient et traitaient l'eau était fort. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant trois immenses pompes qui produisaient un vacarme infernal. La salle où ils étaient n'était éclairée que par une seule ampoule de la taille d'une tête humaine fixée au plafond. Les murs couverts de mousse renvoyaient des reflets verts et donnait au lieu une atmosphère à glacer le sang.

«-Maintenant faut trouver la porte. Évitez de toucher à quoi que ce soit, surtout aux pompes. Avertit Snake.

-Oui mon capitaine ! Plaisanta Méfistiris en faisant le salut militaire.

-J'te comprendrai jamais Méf', comment tu fais pour être aussi détendue?

-J'me dis qu-

-Pas maintenant les deux idiots! Les coupa Shagura.

-D'accord, d'accord détends toi. soupira la femme chat.

-Venez voir! Les appella Maéve de côté de l'autre côté de la salle. J'ai trouvé la porte!

-Enfin quelque chose d'utile! S'exclama la louve. »

Ils se dirigèrent vers la femme faucon, leurs pas claquants dans quelques centimètres d'eau . La porte en question était tout ce qui avait de plus basique, en aluminium avec une poignée. C'était d'ailleurs le plus étrange, on aurait plus dit la porte d'une maison que la porte d'un caniveau. Elle s'ouvrit sans bruit.

Les cinq soldats entrèrent dans une toute petite salle. Une simple échelle en fer accrochée au mur surplombée d'une trappe.

D'un accord tacite ils commencèrent à escalader. Arriver en haut Grémor leur dit signe de se taire. Il ouvrit légèrement la trappe et jeta un coup d'œil pour s'assurer qu'ils étaient seuls avant de s'aventurer à la surface. Rapidement, ils sortirent tous des canalisations.

«-Elle est vachement grande leur cave! S'exclama Snake en jetant un regard aux immenses étagères où étaient posés de nombreux alcools. Ils avancèrent entre les meubles cherchant un passage pour les mener vers le cœur du bâtiment. Quand les cinq compagnons arrivèrent au bout de la pièce, ils trouvèrent un vieil escalier en bois.

«-À partir de maintenant il faut être encore plus discret. Au moindre danger n'hésitez pas à tuer. Leur indiqua l'assassin.

-Je ne veux pas d'excuses. Vous êtes des soldats et même si nos supérieurs ont décidé de nous tuer en nous envoyant ici, c'est pas une raison pour baisser les bras. Enchaîna le voleur. Moi j'vais vivre même si ça veut dire qu'il faut que je tue.

-Si vous traînez trop, on vous laisse là. Clair? Demanda Méfistiris.

Seul Shagura hocha la tête sans hésitation.

-Je suis pas pour le meurtre donc je ne peut rien promettre mais… je tiens pas à mourir non plus. Je ferai ce que je peux. soupira Grémor.

-Moi de même… acquiesça Maéve en se tordant les mains. Des cinq c'était elle la plus nerveuse.

-Bien, allons-y. Conclut la femme chat en montant l'escalier.

Le bois craquait à chaque pas. Ils commençaient à entendre du chahut à l'étage. De nombreux bruits de pas pressés au-dessus de leurs têtes ne faisaient que les stresser, n'arrangeant pas la situation. En haut de l'escalier il y avait une simple porte en bois.

Méfistiris, qui était toujours la première de la file, fit signe aux autres de s'arrêter. Elle se pencha au niveau de la serrure et regarda au travers.

-L'escalier débouche sur la cuisine. Je ne vois personne. Murmura la brune. Reculez un peu, je vais ouvrir la porte. Et surtout restez bien derrière moi sans me toucher si vous voulez pas vous prendre un éclair en pleine tête.Continua-elle en laissant sa magie augmenter au point que cela se ressente dans l'air. Ses mains se posèrent sur les poignées. Elle souffla un bon coup et ouvrit rapidement.

Cinq paires d'yeux la fixaient avec étonnement. Il ne fallut que ça pour qu'une puissante vague d'électricité déferle dans la pièce. Cinq corps s'écroulèrent lourdement, leurs cœurs de pierre explosés par la surcharge d'énergie. Ils n'avaient pas pu crier qu'ils étaient déjà morts. Une mort rapide et silencieuse.

Méfistiris se retourna pour s'assurer que ses amis n'avaient rien. Heureusement pour elle, ils n'avaient rien, mais ils la regardaient tous. Maéve et Grémor avec horreur et Snake avec admiration. Shagura avait quant à elle le même regard placide qu'a l'accoutumée.

«-Tout le monde va bien? Demanda la femme aux éclairs.

-Oui je crois. T'as de sacrés réflexes dit donc! S'exclama Snake. J'ai jamais vu quelqu'un réagir avec sa magie aussi rapidement !

-Avancez. On n'a pas le temps de parler. Leur murmura Shagura alors qu'elle passait à côté d'eux. On se dirige vers le cœur du bâtiment et on trouve les labos.

-On te suit. Marmonna Maéve, les yeux fixés sur le sol. »

Ils sortirent de la cuisine et s'enfoncèrent dans les couloirs de la forteresse. Des tapisseries colorées fixées au murs et un tapis sur le sol donnaient un air chaleureux au bâtiment. Ils passèrent devant les fenêtres et Grémor jeta un coup d'œil au combat à l'extérieur.

«-On n'a plus beaucoup de temps. Les robots sont en train de perdre. Dit l'homme ours.

-On tourne à droite dès que possible. Ça nous amènera jusqu'à un escalier vers le sous-sol et donc vers les labos et les zones de tests. Bougez vous l'culs. Indiqua la louve en regardant la carte du bâtiment affiché holographiquement devant ses yeux par son OCMU. Elle se mit à courir suivi des autres.

Le couloir se trouvait une dizaine de mètres plus loin. Les tapisseries accrochées aux murs étaient bleues et grises avec quelques touches d'argenté. Elles représentaient des ouvriers. Charpentiers, inventeurs, métallurgistes, maçons, couturiers et autres se trouvaient brodés là. Sur le tapis, dans les mêmes tons, était brodée une main tenant trois fioles. La plus à gauche contenant du sang, celle du milieu de l'eau et celle de droite du pétrole.

Le tapis s'arrêtait devant un escalier en colimaçon d'où provenait un courant d'air chaud.

«-Terminus, tout le monde descend… soupira Snake en passant une main dans ses cheveux.

-On y est… qui fait bouclier vivant pour parrer à toute éventualité ? J'propose que ce soit Grémor. C'est le plus grand, il nous protégera tous plus facilement. Dit Méfistiris en pointant l'homme ours du doigt.

-Eeeh! J'ai rien demandé moi! Merci la solidarité hein… soupira le concerné.

-Dit pas n'importe quoi Méf'. J'vais y aller. Les coupa la femme loup en commençant à descendre. Touchez à rien surtout !

-Oui maman! Ironisa Snake en la suivant. »

Les autres suivirent rapidement, d'abord Méfistiris puis Maéve et enfin Grémor. Plus ils descendaient, plus l'air était chaud. On entendait comme un bruit de tambour ou bien était-ce un marteau géant? Le labo était en fait une immense salle souterraine divisée en plusieurs carrés par des panneaux en aluminium. Éclairée par d'innombrables ampoules projetant une lumière jaune, orangé. De nombreux escaliers en fer descendaient des passerelles suspendues au plafond vers les différents bureaux. Sur les murs et le plafond étaient accrochés de grands engrenages qui actionnaient différentes machines. Ils provoquaient un vacarme assourdissant. D'énormes tuyaux couraient le long des murs, ils montaient et descendaient sans fin. La pièce semblait tourner dans tous les sens. Une immense forge se tenait sous les pieds des cinq animus et à côté d'énormes cuves contenant différentes matières. En face des dizaines de machines à tisser étaient alignées et à côté de celles-ci des troncs d'arbres près à être taillées attendaient sagement. Tout le reste de la salle était dédié à la recherche.

Il n'y avait plus personnes dans le labo, enfin à première vue mais les cinq soldats savaient que s'ils s'y aventuraient, ils croiseraient sûrement quelqu'un.

Les animus commencèrent à avancer sur les passerelles suspendues, cherchant du regard ce qu'il leur avait été décrit par les espions. Une grande sphère rose posée sur un piédestal doré .

Malgré tous leurs efforts, ils n'arrivaient pas à se faire discret. Leurs pas résonnaient sur les grilles de métal.

«-Là-bas! s'exclama Maéve en pointant le fond de la salle. Je vois la sphère!

-Moins fort! La réprimanda Snake en murmurant. Le jeune homme allait continuer sa réprimande quand un tremblement parcourut la passerelle.

-Qu'elle ait parlé fort ou non vous étiez déjà repérés. Dit une forme sombre en se hissant sur la passerelle.

Deux autres silhouettes se dressèrent un peu plus loin, bloquant le passage au cinq compagnons.

-Eh merde! Murmura Méfistiris alors que les cinq animus formait un cercle de défense.

-On fait quoi? Demanda Maéve, terrifié.

-Il y en à trois devant et deux derrière. Les informa l'homme serpent avant d'être coupé par un cri de douleur. À ce moment là, là femme oiseau s'effondra. Un tourbillon noir entourait sa jambe droite. Quelques secondes après il s'effaça, ne laissant qu'un moignon déchiqueté et sanguinolent à Maéve qui hurlait de douleur. Grémor, qui était à la gauche de la blesser, la redressa en passant un bras sous ses épaules. Le sang coulait toujours et, alors que le corps de Maéve commençait tout juste à se régénérer, un tourbillon apparut sur le bras de Snake. Celui-ci tenta de retirer son bras droit en vain. Il hurlait lui aussi. Avant que la prochaine attaque n'arrache un membre à l'un d'entre eux, Shagura usa de son pouvoir. Les ombres qui s'étendaient sous eux se dressèrent et s'enroulèrent autour des cinq amis. Ils se sentirent tomber et atterrirent dans un autre monde. Un monde en gris et noir, le monde des ombres.

Quand ils levaient la tête, ils voyaient les silhouettes de leurs attaquants qui les cherchaient et se criaient dessus. Snake s'assit sur le sol en tenant ce qui restait de son bras et demanda difficilement :«-On fait comment ? On est en infériorité numérique… il y en av…il y en avait un autre. Je sais pas où mais… il y en avait un sixième!

-On n'doit pas les combattre, on risquerait trop gros. Siffla la femme chat en jetant un coup d'oeil au dessus d'eux. Tu peux nous maintenir combien de temps comme ça Shagura?

-Temps qu'on est à l'ombre et que j'ai de la magie on peut rester ici. Seul quelqu'un qui manipule l'ombre peut nous trouver. lui répondit l'intéressé alors qu'elle observait l'état de la jambe de leur ami. Cette dernière avait à nouveau une cuisse et un genoux.

-On ne pourra pas aller jusqu'à la sphère comme ça Shagura. Grinça Maéve. L'espace de recherche est séparé du reste par un couloir sans ombre.

-Il va falloir courir. Souffla Méfistiris. Dans combien de temps vous serez guéris ?

-Moins de deux minutes pour moi mais pour Snake, il…

-J'ai pas besoin de mon bras pour courir. Asséna l'homme serpent alors qu'il se redressait. On court, on se cache et on détruit cette merde, c'est tout.

-Je reste là. Lança Grémor. J'vais les retarder.

-Moi et Maéve on reste aussi. Vous aurez assez de deux cerveaux pour détruire ce truc. Annonça la femme aux éclairs en aidant Maéve à se lever.

-Bonne chance… soupira la louve. Vous retournerez dans l'autre monde quand nous aurons atteint le couloir. Tâchez de ne pas vous faire tuer. Continua-t-elle en s'éloignant suivi de Snake. »

Les trois autres se disséminèrent sous les passerelles. Les hommes au-dessus de leur têtes se déplaçaient. Ils les cherchaient.

La boule au ventre, les trois soldats attendaient que le sort de la femme loup n'est plus d'effet pour attaquer.

D'un coup, ils se sentirent tiré vers le haut avant de réapparaître sous les passerelles. Dès que la sensation de nausée qui envahissait leurs sens disparu, les démons se lancèrent à l'assaut.

Le sol trembla et se déforma, des piques de terre s'élevèrent vers le plafond empallant deux hommes en noir au passage. Le vent et la foudre se répandirent dans la salle comme une véritable tempête. Pendant un instant la moral et les principes n'eurent plus de place dans le monde, écrasé par l'envie de vivre.

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