Chapitre 23

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Victor finissait de boutonner sa chemise, mais son regard était attiré irrémédiablement vers Louise. Elle finissait elle aussi de se préparer en coiffant ses cheveux bruns en cette matinée ensoleillée. Il ne pouvait détacher ses yeux d’elle. Il l’avait vraiment dans la peau maintenant. Louise avait remarqué son regard dans le miroir. Elle afficha un sourire amusé :

« Tu boutonnes les mauvais boutons Victor. »

Il baissa les yeux pour regarder ce que ses mains avaient fait. En effet, sans s’en rendre compte, il n’avait boutonné aucun de ses boutons avec le bon trou. Il s’appliqua alors à rectifier cette erreur en prenant bien soin de ne pas se faire déconcentrer par Louise. Une fois qu’il avait fini, il passa ses mains sur sa chemise pour retirer les quelques plis qu’il avait sur elle. Louise s’approcha doucement de lui, et passa ses mains autour de son cou. Elle posa son regard doux sur Victor :

« Alors, on reste encore un peu ici avant de repartir à Neokorr ?

— On n’a pas de combat avant un moment. On a le temps.

— Pour une fois que j’ai pas à courir partout. »

Elle déposa un baiser sur les lèvres de Victor. Un baiser aussi doux que sa voix. Puis elle se détacha de lui pour finir de ranger ses affaires. Mais alors qu’elle rangeait son sac, son regard fut attiré par le revolver que Victor avait laissé sur sa table de nuit.

« Pourquoi tu laisses ce truc ici ?

— On est jamais trop prudent, répondit Victor. On ne sait jamais.

— ça me met mal à l’aise d’avoir une arme juste ici. »

Victor comprenait totalement le malaise de Louise. Elle n’était pas habituée aux armes à feu contrairement à lui. Mais Victor voulait le garder près de lui, juste au cas où. Il ne savait pas quand Chamberlain arriverait. Il devait se parer à toute éventualité.

Quelqu’un frappa à la porte de la chambre de Victor. Il se déplaça machinalement vers la porte encore dans ses pensées, puis il l’ouvrit. Un homme en costume se tenait devant lui. Victor prit un instant pour le regarder de haut en bas et l’analyser.

Il vit l’homme mettre sa main dans la veste de son costume. À cet instant, Victor comprit un peu tard ce qu’il se passait.

Il ferma violemment la porte et se jeta en arrière pour esquiver le coup de feu. Une violente détonation retentit et la balle traversa la porte en bois, projetant des éclats dans toutes les directions. Victor lâcha un cri de douleur. La balle s’était logée dans son bras gauche et avait déchiré sa chair et ses muscles. La porte s’ouvrit de nouveau avec fracas, et il vit devant lui l’homme qui le tenait de nouveau en joue. Il n’avait aucun moyen de se défendre, son revolver était toujours sur la table de chevet. Il ne pouvait qu’attendre sa fin. Il ferma les yeux en attendant son heure. Une autre détonation retentit, mais il ne sentit rien. Aucune autre douleur hormis celle présente dans son bras. Il ouvrit avec précaution les yeux. L’homme était étendu par terre, gémissant de douleur alors que son sang se répandait autour de lui.

Victor entendit un bruit derrière lui, quelque chose venait de tomber sur le parquet. Il se retourna et vit son revolver dont le canon était encore fumant, au pied de Louise. Elle avait les mains qui tremblaient sans discontinuer, et son regard horrifié était fixé sur l’homme gisant au sol.

« Je l’ai… balbutia Louise. Je l’ai tué ! »

Elle avait tiré. Victor ignorait comment elle avait trouvé le courage de le faire, mais elle venait de lui sauver la vie. Mais il voyait bien que tout ça l’avait profondément choqué. Elle tremblait de tous ses membres, son regard ne pouvait se défaire de l’horreur qu’elle avait commise. Victor se releva difficilement. Sa chemise commençait à devenir rouge à cause de son propre sang. Cela lui importait peu pour le moment. Il faisait fi de la douleur, il voulait juste calmer Louise. Il la prit dans ses bras. Elle tremblait toujours et ne répondait pas à son étreinte, elle ne parvenait pas à se défaire de l’horreur qu’elle avait commise :

« Je l’ai tué, répéta en boucle Louise.

— C’est fini, dit calmement Victor, tout est fini. Tu m’as sauvé.

— Mais j’ai tué un homme !

— Il m’aurait tué si tu ne l’avais pas fait. »

Il stoppa son étreinte et posa sa main encore valide sur l’épaule de Louise et plongea son regard dans le sien. Elle le regardait enfin.

« Il faut qu’on parte, reprit doucement Victor, maintenant. »

Elle baissa son regard sur le bras blessé du jeune homme, elle semblait se reconnecter à la réalité :

« Tu es blessé ! Il faut qu’on te soigne !

— Plus tard. On part ».

Il ramassa son revolver avec sa main droite. Heureusement pour lui, il pouvait toujours le tenir avec une de ces mains. Il savait qu’il pouvait être dangereux avec sa main droite. Bien plus qu’avec sa main gauche.

Louise ramassa en vitesse quelques affaires, mais son regard s’attarda de nouveau sur le cadavre de l’intrus.

« Louise ! »

Elle sursauta lorsqu’il l’appela et le suivit dans le couloir de l’hôtel. Victor longeait le mur du couloir qui était étrangement calme. L’homme ne pouvait pas être seul, c’était impossible. Il y avait forcément d’autres personnes qui attendaient qu’il sorte pour l’abattre. Il força Louise à adopter le même comportement que lui. Elle longeait le mur du couloir d’un pas fébrile. Elle devait être morte de peur à cause de la situation. Il arriva au bout de son couloir qui tournait à gauche. Prudemment, Victor jeta un coup d’œil pour voir si la voie était libre. Il vit au loin, près des escaliers en bois qui menaient vers la réception, deux hommes en noirs. C’était d’autres hommes de Chamberlain. Ils avaient leurs armes pointées en direction de Victor. Ils avaient dû entendre les coups de feu et attendaient patiemment que leur cible arrive. Lorsqu’ils virent le visage de Victor qui dépassait de quelques centimètres, au coin du couloir, ils ouvrirent le feu sans sommations.

Victor se plaqua aussitôt contre son mur, et s’éloigna du coin alors que les coups de feu fusèrent à côtés de lui pour finir dans le mur. Il attendit un instant guettant l’opportunité de répliquer. Les coups de feu s’arrêtèrent. Ses opposants étaient en train de recharger. Victor en profita pour répliquer aussitôt. Il se décolla de son mur et fit quelques pas latéraux pour se déplacer dans le couloir où se trouvaient ses ennemis. Il tendit son bras droit et tira. Quatre coups au final. Si deux balles finirent dans le décor, deux d’entre elles touchèrent les opposants respectivement au torse et à la jambe. Des cris de douleur s’élevèrent dans l’hôtel. C’était le moment d’avancer. Ses ennemis avaient lâché leurs armes au sol. La voie était libre. Victor n’avait pas le temps de s’occuper de leur état, il devait avancer. Avec un peu de chance, ils se videraient de leur sang sur la moquette de l’hôtel. Il fit signe à Louise de venir. Elle baissa ses mains qui recouvraient ses oreilles et suivit Victor. Elle marqua un arrêt près des opposants qui gisaient au sol :

« Louise, on n’a pas le temps !

— Attends. »

Elle baissa et ramassa un revolver qui se trouvait par terre, sous le regard surpris de Victor. Elle haussa doucement les épaules :

« On en aura besoin. »

Victor était surpris du comportement de Louise, mais c’est vrai que la situation exigeait qu’elle soit armée. Il ne chercha pas à l’en dissuader, puis il commença à descendre les escaliers. À son grand soulagement, la réception était vide, les personnes de l’hôtel avaient dû fuir en entendant les coups de feu. Victor pressa le pas et sortit en courant dans la rue. Il balaya les alentours du regard. Il pouvait entendre au loin des explosions et des cris qui s’élevaient dans les rues adjacentes. Chamberlain avait lancé son attaque, et il avait voulu se débarrasser de Victor en même temps. Lui et Louise devaient maintenant partir, même s’il n’avait aucune idée de leur point de chute. Il aviserait. Il serra les dents pour essayer de contenir la douleur qu’il avait dans le bras, et arriva finalement à son méchanicus. Heureusement, il n’était pas garé loin de l’hôtel. Il jeta un coup d’œil à son bras, le sang commençait à se répandre et il ne pouvait plus le bouger, ni même serrer son poing tant la douleur était présente et forte. Il essaya de ne pas prêter attention et commença à monter dans le méchanicus. La main de Louise s’agrippa à son bras valide et l’empêcha de se mettre à la place du conducteur. Il lui lança un regard d’incompréhension :

« Tu ne peux pas conduire dans cet état, intervint la jeune femme. »

Elle n’avait pas tort. Il ne pouvait pas actionner les manettes avec seulement une main valide.

« Tu vas prendre ma place ?

— On n’a pas le choix. Mets-toi côté passager. »

Victor ne protesta pas, et se hissa sur la place passagère. Il poussa un soupir de soulagement une fois installé. Il commençait à être à bout de force. Louise mit un temps avant de prendre les commandes en mains. Victor pouvait voir à travers son regard qu’elle angoissait à l’idée de prendre les commandes. Mais elle ne dit rien et attacha ses longs cheveux pour ne pas être gênée puis elle inspira un grand coup. Elle mit enfin le méchanicus en marche, et commença à avancer :

« Où est-ce qu’on va ? demanda-t-elle.

— Il faut quitter la ville, ensuite… je ne sais pas. »

Victor lâcha un juron étouffé. Maintenant qu’il était assis et que l’adrénaline retombait, il sentait la douleur gagnée en intensité. Toute la manche de sa chemise commençait à se tacher de son propre sang. Il leva les yeux au ciel, il commençait à avoir sa vision qui devenait trouble. Louise l’avait remarqué. Elle stoppa le méchanicus.

« On n’a pas le temps de s’arrêter Louise.

— Tais-toi, tu te vides de ton sang là ! »

Louise arracha, non sans difficulté, la manche gauche de la chemise de Victor. Désormais, il pouvait vraiment voir sa blessure. Un trou dont s’échappait son sang était présent dans son biceps. Il lui était impossible de voir la balle qui demeurait logée profondément dans son muscle, le sang était trop présent pour voir sa chair. Louise attacha un bout du tissu qu’elle avait arraché au-dessus de la blessure, puis elle serra de toutes ses forces son garrot improvisé. Victor grimaça de douleur, mais il savait qu’au moins il ne se viderait pas si vite de son sang. Louise ne perdit pas un seul instant et poussa les commandes du méchanicus pour le remettre en marche alors que le sang présent sur ses mains tachait les commandes du méchanicus :

« Merci, souffla Victor.

— Garde tes forces. »

Victor hocha difficilement de la tête et regarda la route qui défilait devant eux. Il posa sa tête contre la vitre latérale. Elle devenait trop lourde pour lui, il avait besoin de prendre appui pour la maintenir un peu droite. Sa vue était toujours trouble. Les panaches de fumée ; les explosions dans les rues ; les corps qui tombaient ; tous n’étaient qu’à ses yeux que des vagues taches de couleurs qu’il ne parvenait pas à voir. Mais ces scènes et ces bruits lui rappelèrent les horreurs qu’il avait déjà connues avec l’armée. Il serra son bras meurtri dans un grognement de douleur et de détresse. L’annexion avait finalement commencé. Il regarda du coin de l’œil Louise. Elle ne tressaillait pas malgré l’horreur qui se produisait autour d’eux. Elle était calme. Son souffle était calme et ses mains tenaient fermement les commandes. Elle faisait preuve d’un aplomb qu’admirait Victor. Il ignorait d’où elle trouvait la force de tenir dans une telle situation.

« Enfin. »

Louise poussa un soupir de soulagement, et la tension dans ses muscles se relâcha un peu. Ils atteignaient enfin la sortie de la ville. Ils allaient au moins quitter cet enfer, Louise accéléra le pas de la machine pour leur permettre de fuir. Mais alors qu’ils se dirigeaient là-bas, Victor vit quelque chose attirer son attention dans sa vision périphérique :

« Louise, attention ! »

Victor usa de sa main valide pour forcer Louise à tirer sur les commandes. Le méchanicus se stoppa violemment secouant ses passagers. Devant eux, à quelques mètres un projectile explosa libérant un liquide vert. Louise fit reculer de quelques pas le méchanicus pour éviter les projections qui auraient pu endommager le coffrage de la machine :

« De l’éther ? demanda surprise Louise. »

Elle tourna le méchanicus pour voir qui avait lancé ce fameux projectile. Victor ne fut pas surpris de voir le méchanicus de Phantom qui se tenait à quelques mètres. Le bras qui avait permis de lancer le projectile était toujours tendu vers eux, encore fumant. Il se baissa doucement :

« Tu avais raison, Louise. Il utilise de l’éther. »

La jeune femme fronça les sourcils. Visiblement, elle n’était pas heureuse d’avoir raison. Ils entendirent un grésillement, puis une voix leur parvint. Malgré le grésillement, Victor comprit qu’il avait affaire à une femme :

« Rends-toi Victor. Et ton amie pourra partir.

— Compte là-dessus, pouffiasse, siffla Louise entre ses dents. Phantom est censé être un homme… »

Louise avait raison. La dernière fois qu’ils avaient vu Phantom, Victor se souvenait avoir entendu un homme. Ils étaient donc plusieurs à se partager cette identité, comme il l’avait supposé avec Guillaume. Mais ça ne rendait pas Phantom moins dangereux. D’autant plus que c’était Louise qui était aux commandes du méchanicus, elle n’avait pas l’habitude de se battre.

« Louise, tu ne peux pas te combattre contre elle.

— Si elle se met en travers de ma route, je ne lui ferais pas de cadeaux. »

Elle était totalement sérieuse. Victor le voyait dans ses yeux.

« Ça reste Phantom, répondit Victor, elle ne fera qu’une bouchée de toi.

— Alors quoi ? Je te laisse te faire du mal sans rien faire ? Non. Je ne veux pas la battre, je veux juste forcer le passage.

— Elle utilise de l’éther !

— Elle utilise un méchanicus que j’ai créé, rectifia Louise. Je ne suis peut-être pas une combattante, mais je suis loin d’être idiote. »

Louise resserra sa poigne sur les commandes et dégaina l’épée du méchanicus. Victor n’avait encore jamais vu une telle expression sur son visage. Elle était totalement sérieuse et prête à se battre :

« Pauvre idiote, lâcha Phantom. »

Le méchanicus de Phantom se prépara à attaquer, mais au moins où il allait foncer sur Louise, une roquette s’écrasa contre son coffrage. Un peu plus loin, Victor vit un méchanicus bleu qu’il avait déjà vu auparavant :

« Florian. »

La roquette avait simplement égratigné les protections du méchanicus, mais il demeurait opérationnel. Cependant, l’épaisse fumée résultant de l’explosion cachait Phantom. Cela permit au méchanicus de Florian d’approcher à grandes enjambées de celui de Victor et de Louise :

« Louise ! Mais, tu combats ?

— Incroyable sens de l’observation, siffla Louise, on essaye de fuir. »

Victor fronça les sourcils, il voulait économiser ses forces et ne pas parler, mais la présence de Florian était troublante. Tout ce temps, il avait pensé qu’il était derrière tout ça et pourtant, il venait de les sauver. La douleur n’aidait pas Victor à comprendre la situation. Pour le moment, il était juste content que quelqu’un puisse se battre avec Louise :

« On ne peut pas battre Phantom, lâcha d’une voix défaitiste Florian. Il est trop fort.

— Je sais son point faible, répondit Louise.

— Où ?

— Sous les bras. Il manque une partie de son coffrage, car c’est là que se situent les réserves d’éther secondaire. Elles sont trop grosses. »

Évidemment, le méchanicus avait des réserves supplémentaires, en dehors de celles utilisées pour se mouvoir. Et comme le méchanicus était de bases pas prévues pour ça, l’installation de ces réserves s’était faite au détriment de sa protection. Mais, Louise et Florian n’avaient pas le temps de parler plus que Phantom surgissait déjà hors de la fumée, sa puissante lame en avant. Louise faisait preuve de réflexe étonnant pour quelqu’un qui n’avait jamais vraiment piloté lors d’un combat. Mais elle compensait ce manque d’expérience par ses connaissances sans limites des machines. Victor le savait. Là où lui faisait appel à son instinct pour savoir quoi faire, Louise calculait. Le temps qu’il faut à un méchanicus pour se retourner, le temps de réponse après avoir enclenché les commandes. Tout ça lui permettait d’échapper au courroux de Phantom, à défaut de prendre l’avantage. L’avantage allait venir de Florian, et de la supériorité numérique qu’il offrait.

Il enclencha sa mitraillette et un flot ininterrompu de balles se déversa sur la carlingue du méchanicus. C’était assez pour que Phatom en fasse sa prochaine cible. La machine avança sans se soucier des impacts vers le méchanicus bleu. Sa lame commença à produit une lumière verte. Elle était enduite d’éther, ce qui la rendait particulièrement dangereuse. Elle allait traverser le coffrage de Florian sans aucun souci. Conscient du danger, Florian tira une roquette qui s’écrasa de nouveau sur Phantom. Mais la machine avançait toujours, sans que rien ne l’arrête.

Mais l’erreur de Phantom fut de croire que le danger viendrait de Florian, plus expérimenté et plus dangereux que Louise. Il ne prêtait plus attention à la jeune femme et c’est ce qui allait causer sa perte. Louise aurait pu profiter de la diversion de Florian pour fuir, mais elle ne voulait visiblement pas laisser son ami seul. Elle profita de la fumée engendrée par l’explosion pour surgir derrière Phantom, utilisant les propulseurs à éther qu’avait sa machine. Phantom avait déjà armé son coup d’épée en levant bien haut le bras de sa machine. C’était suffisant pour Louise qui planta sa lame juste en dessous du bras, là où se trouvaient les réserves d’éthers secondaires. La lame se planta facilement dans cette partie non protégée et de l’éther se déversa en grande quantité, obligeant Louise à reculer sa propre machine.

Le méchanicus de Phantom essaya tant bien que mal de riposter, mais son bras commençait déjà à avoir des ratés à cause de sa blessure :

« On se tire ! hurla Florian à l’attention de Louise. »

Elle n’hésita pas une seconde, et dirigea son méchanicus vers la sortie de la ville. Pendant de très longues minutes, Louise poussa le méchanicus à son maximum pour mettre de la distance entre eux et Phantom. Au bout d’une demi-heure, ils étaient déjà loin de la ville, et Louise se permit de stopper la machine. Victor avait les paupières de plus en plus lourdes. Il serrait de plus en plus ses dents. Ses forces commençaient doucement à le quitter. Il sentit une main sur sa joue, celle de Louise :

« Reste avec moi, Victor. »

Il répondit avec un grognement. Il n’avait plus la force de parler. L’image de Louise commençait à devenir floue pour lui. C’était une lutte de tous les instants pour rester éveillé. Même les voix de Florian et de Louise commençaient à devenir difficiles à comprendre :

« Il faut l’emmener voir un médecin, commença Louise.

— À Neokorr ?

— Non, répondit en serrant les dents Victor. On ne peut pas.

— Victor, tu as besoin de soin ! On ne peut pas te laisser comme ça.

— Les hommes de Chamberlain sont partout. Y compris à Neokorr.

— Donc tu sais quelque chose sur l’attaque.

— C’est compliqué, intervint Louise. On t’expliquera plus tard Florian. Pour l’instant, on doit trouver un endroit où aller. Si Eos est présent dans les grandes villes, il ne nous reste que Val Éthéré. »

Victor hocha doucement la tête pour signifier qu’il était d’accord avec Louise. Cette ville était assez reculée, Chamberlain n’avait sans doute pas étendu son influence là-bas. C’était le meilleur plan. Florian était visiblement d’accord, et le trio se mit alors en marche vers Val Éthéré. Une longue traversée les attendait, et Victor n’arrivait plus à tenir. Il laissa ses paupières venir clore ses yeux et il sombra dans l’inconscience, n’étendant plus que des bribes de voix appartenant à Louise.

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