Frappe moi

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Mon père est décédé. On dit de lui que c’était un grand chevalier aux provocations les plus déroutantes sur-le-champ de bataille.

La tradition veut que j’hérite de tous son équipement. Il est là, dans l’armoire attendant que je le prenne. J’ouvre et voilà ; la brillance de la robustesse et de la qualité, on peut faire difficilement mieux comme armure. Je referme pour l’instant, nul envie de l’utiliser, je préfère d’abord me familiariser avec l’épée et le bouclier ranger dans le coffre juste a cotée.

J’ouvre, quelle splendeur, l’épée et…

- Salutation, fils de catin !

Qu’est-ce que…

- L’épée parle ?!

- Ma parole tu es sourd en plus d’être moche ?

Je m’en saisis et la secoue.

- Comment ?! C’est possible ça ?!

- Arrêter de secouer ce bout de métal comme ton chibre et regarde-moi quand je te parle, trou à rat !

Minute, c’est…

- Le bouclier !

- Enfin, tête de paille sait utiliser son ouïe. Bravo .

- j’hallucine ; mon père aurait dû me dire que son bouclier était enchanté !

- Et sinon un bonjour, ça t’arracherait la gueule ? Hey ! T’as dit que c’était qui ton père ?!

- C’est Mathieu Dumont .

- whaouhouhou ; tu es son fils unique?! J’ai cru que tu étais une épingle à cheveux tellement que tu es mince !

- Tu exagères, je suis bien bâti…

- Tu n’as même pas de barbe ! Tu es presque imberbe ! Es-tu sûr d’être un homme ?

Il a le don de m’irriter, c’est incroyable.

- Tu sais quoi , je vais te faire fondre dans une forge.

- Ne fait pas ça abruti ! C’est un crime ! Je suis conscient !

- Alors là, si tu penses que quelqu'un va porter plainte pour ta disparition, tu rêves.

J’attrape cette chose grossière, le monde s’en portera mieux.

- Non, attends ! Sans moi tu mourras sur-le-champ de bataille !

- J’ai appris toutes les techniques de père ; tu ne me sauras d’aucune utilité.

- Bien sûr que si, imbécile ! Quoi de mieux qu’un bouclier qui incite les autres à le frapper ?!

- Ça n’a aucun sens ce que tu dis.

- Je sais que tu es blond, mais fais un effort ! Furieux, un ennemi ne peut que perdre ses moyens !

- Où bien te massacrer en étant justement furieux.

- C’est grâce à moi que ton père a eu le surnom de « Le chevalier provocant » ; c’est de moi dont il tient les meilleurs pics et c’est encore de moi qu’il a tout appris sur l’art et la manière de retourner les insultes contre son adversaire !

- C’est à mon père que tout revient le mérite !

- Je te jure que c’est moi ! Il n’en avait pas la capacité, lui et sa soi-disante vertu. C’est pour ça qu’il a commandé à un sorcier un bouclier enchanté ; moi le provocateur, le bouclier qui offense pour défendre son porteur.

- Bien sûr, tu peux toujours dire les pires injures, moi en tous cas je n’ai absolument pas envie de te frapper. Tu parles d’un provocateur, tes offenses sont d’un classique.

- Lopette, tu n’as pas de couille, ça s’entend à ta voix ; le castrer.

- Pardon ? Qu’est-ce que tu viens de dire ?!

- ouais, tu m’as très bien entendu, tu n’es pas cape de me frapper, mauviette. Fils de chevalier dit tu ? Je te le redis, tu es un fils de catin.

Je le frappe avec force et rage… aie !

- Bordel ma main !

- Si tu le dis, je ne veux pas savoir où elle a trainé ta main, le castrer.

Il va regretter ces paroles ; je m’en saisis et commence à le secouer dans tous les sens ! Qu’il crève !

- Je vais te faire fondre pour de vraie cette fois, enfoiré !

- Aaaaah… tu vois que j’ai réussi à te mettre en colère. Finalement, ne vaudrait-il pas mieux que je reste avec toi pour des batailles épiques et glorieuses pleines d’injures de toute sorte ?

Ça mérite réflexion ; peut-être que…

- Blondinet, arrête de penser, tu n’es pas habitué ; accepte-moi. J’ai plein d’histoire de ton défunt père à te raconter et même quelque confidence.

- Tu n’es pas sérieux ? Mon père s'est confié à un bouclier ?

- En plus d’avoir une âme bien à moi, j’avais aussi son amitié. Crois-le ou non, apprendre sa mort me chagrine grandement.

- Je ne t’ai jamais dit qu’il était mort. Comment le sais-tu ?

- Le jour où mon fils ouvre le coffre, c’est que je suis mort ; voilà ce qu’il m’a dit. Il espérait que toi et moi formions un duo du tonnerre des dieux.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- Tu ne seras pas en train de me mentir par hasard ?

- Oh… pour qui me prends-tu ? Mentir a mon nouveau propriétaire ? Jamais, je t’en fais le serment...

Alors peut-être que…

- Tête de paille.

- Non, mais tu vas arrêter !

- Susceptible comme son père. Tu dois savoir prendre sur toi pour chaque insulte. Je suis ton bouclier certes, mais je ne peux pas encaisser les attaques sur ton cœur et ton esprit. Comprends-tu ma démarche ?

- Dit plutôt que tu adores m’insulter.

- Ça, c’est un bonus. Bon… tu me veux ou pas ?

- Puisque mon père le souhaite, alors oui.

- Géniale ! On va fracasser des têtes de con ensemble ! On commence par quoi ? Entrainement ? Tournois ? Duel ? Bataille ? Ou bien…. Oui ! Taper gratuitement autrui parce qu’il a une sale gueule ! À non ; ça, c’est tout ce que je viens de citer précédemment. De toute façon, ont peut pas faire plus moche que ta sœur !

- Mais… je suis fils unique.

- Justement, vu ta tronche elle aurait surement préféré mourir dans le ventre de ta catin de mère ! Elle s’est surement dite ; non de non, je vais être laide avec un pif pareil ! On dirait qu’il s’est pris un chariot en pleine face !

Dans quoi je me suis embarqué ?

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