Prise de conscience (sexe sans protection)
Avec mon ex-femme, nous nous étions offert un voyage en Thaïlande pour nos dix ans de mariage. C'était une grosse dépense pour laquelle nous avions économisé pendant prés de deux ans. Elle avait toujours rêvé de se rendre dans un pays tropical et la Thaïlande s'avéra être le moins onéreux.
Dans l'avion, nous nous sommes fait aborder par un charmant couple qui s'y rendait pour la cinquième fois, "le voyage préféré de mon mari" disait la femme. J'étais loin de m'imaginer pourquoi. C'était des gens ordinaires, la quarantaine bien entamée, un peu bedonnants, banals en somme.
Il s'est avéré que nous logions au même hôtel et un soir après le dîner, nous sommes tombés sur eux au bar de l'établissement. Pendant que les femmes discutaient chiffons, Gilles et moi nous sommes éloignés pour fumer un cigare dans le salon prévu à cet effet. C'était un mec très tactile, toujours à me taper sur l'épaule en me disant que j'étais musclé et que je devais emballer toutes les "nanas". Je n'avais aucun mérite, juste un métier physique.
En y repensant, je me rends compte de la nature de toutes ses allusions et de ses petits gestes qui auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Mais le all inclusive et ses boissons à volonté avaient eu raison de mes sens. C'est pour ça que lorsqu'il me proposa de le suivre le lendemain dans un petit salon de massage où il avait ses habitudes, j'ai accepté sans réflechir. Même sa femme fut ravie à cette idée.
"Vous allez adorer ! Quand il revient de là-bas, Gilles n'est plus le même homme." avait-elle dit avant de proposer à ma femme de profiter de la plage toutes les deux.
Je ne me suis pas méfié et au final, je ne le regrette pas le moins du monde.
Une fois sur place, je fus subjugué par les jeunes femmes qui nous accueillirent, de véritables beautés asiatiques, divines. Petites, élancées, de longs cheveux noirs, des visages aux lignes fines et surtout, des poitrines qui défiaient la gravité. Car au travers du peu de vêtements qu'elles portaient, il était aisé de voir qu'elles n'avaient pas de soutien-gorge.
Comme tout était écrit en thaï, j'ai fait confiance à Gilles et l'ai suivi jusqu'à une petite pièce sans fenêtre où un enivrant parfum d'encens flottait. La lumière était tamisée et deux tables de massages étaient installées à quelques centimètres l'une de l'autre dans une atmosphère humide et lourde, à un point tel que je suais à grosses gouttes en quelques minutes.
Les deux charmantes demoiselles de l'entrée nous invitèrent à prendre place et alors que je voulus retirer mes vêtements, Gilles me fit signe d'attendre.
— C'est elles qui s'en occupent, murmura-t-il avec un haussement de sourcil évocateur.
Sans prévenir l'une d'elle se planta devant moi avec un large sourire enjôleur avant de me déshabiller délicatement. Mais lorsqu'elle baissa mon slip, agenouillée devant moi, je ne pus retenir un hoquet de surprise en piquant un fard. C'est alors que je remarquai que mon comparse était déjà en érection et que sa masseuse semblait apprécier la situation. Même si je ne voulais pas l'admettre, c'est à cet instant que j'ai compris que les choses allaient dégénérer, mais j'étais bien trop gêné d'être excité pour émettre une objection. L'odeur, la chaleur, les délicieuses jeunes femmes, le dépaysement, je ne saurais dire ce qui était le plus aphrodisiaque.
Ma masseuse m'aida à m'allonger sur le ventre avant de m'enduire d'une huile chaude et parfumée. La seule sensation du liquide m'apaisa, tandis que ses mains fermes et baladeuses faisaient encore enfler mon sexe. Elle explora chaque recoin de mon corps avec sensualité, allant de mon cou à mes orteils qu'elle malaxa sans ménagement, pour mon plus grand plaisir. J'eus un mouvement de recul lorsque ses doigts passèrent un peu trop près de mon anus et elle s'excusa dans un anglais incertain que je compris tout de même.
Mais alors que je pensais avoir atteint le comble de la détente, la jeune femme se mit à califourchon sur moi. La tête dans l'ouverture prévue à cet effet, il m'était impossible de savoir si elle était nue, mais la sensation de ses seins fermes dans mon dos répondit à cette question. J'ai tout de suite senti sa différence, mais j'étais tellement absorbé à vivre la plus incroyable expérience de ma vie que je n'y prêtais pas attention. Jusqu’à ce que sa protubérance vienne me chatouiller à un endroit qui n'avait jamais été exploré. Je me relevai brusquement pour prendre enfin conscience qu'elle n'était pas, biologiquement parlant, une jeune femme.
— T'inquiète pas, je lui ai dit que t'étais hétéro, lança Gilles comme si c’était une évidence.
— Ouais, mais… on est pas en train de tromper nos femmes ? répondis-je avec incertitude.
— Tout ce qui se passera dans ce salon restera dans ce salon, tu peux me faire confiance, je viens là depuis des années, lança Gilles sur un ton détendu et d'une désinvolture presque obscène.
Partagé entre indignation et excitation, je restai interdit plusieurs secondes. Ce n'est que lorsque ma masseuse posa ses mains douces et chaudes dans mon dos que je compris à quel point j'en avais envie. D'une certaine manière, je trompais ma femme, mais c'était une expérience que je ne pourrais vivre qu'une fois dans toute mon existence. J'ai alors cédé à mes pulsions.
Je m'allongeai sans broncher et laisser mon hôtesse reprendre où nous nous étions arrêtés. Au bout de quelques minutes, elle se repositionna sur mon dos, s'allongeant de tout son long en glissant contre mon corps oint. Sa petite verge très dur frottait mes fesses en s'y glissant par intermittence, ce qui s'avéra terriblement excitant. Elle se retourna pour me masser les jambes et je sentis son sexe dans mon dos. J'en salivai. Ses mains allaient et venaient sur mes cuisses en remontant allégrement pour me caresser les testicules et la verge.
Dans un élan de confiance, je la repoussai vers le bas. La jeune femme émit un petit râle de plaisir en l'apercevant, avant d'y faire couler un filet d'huile tiéde qui m'échauffa un peu plus les sens. Ses doigts experts me chatouillèrent le gland, remontant jusqu'à mon anus. J'avais terriblement envie qu'elle y insère un doigt, je n'avais jamais connu ce genre de sensation, j'étais en transe.
C'est alors qu'elle me demanda de me mettre sur le dos, au bord de l'explosion, ma verge prête à éclater au moindre contact. Elle le remarqua et plutôt que se jeter dessus, elle glissa ses mains sur mon torse, son sexe à proximité de ma tête. Tandis que ses doigts passaient dans mon cou, elle m'incita à pencher la tête sur le côté et guida délicatement sa petite verge dans ma bouche. Le goût salé de sa mouille mêlée à sa sueur firent monter mon excitation encore d'un cran et tandis qu'elle posait sa main sur ma nuque pour s'insinuer plus profond, j'éjaculai sans me toucher et en gémissant grassement.
Elle se retira pour me nettoyer délicatement avec une serviette, tandis que je restais allongé, le souffle court. Puis, à mesure que je reprenais mes esprits, je remarquai Gilles sur le dos en train de se faire pénétrer vigoureusement par sa masseuse dont le sexe était bien plus massif que celui de la mienne. Il gémissait, les mains fermement agrippées aux seins siliconés de la jeune femme qui le martelait avec vigueur et de le voir ainsi m'empêcha de perdre mon érection. Puis, ma masseuse enroula ses lèvres autour de ma verge, m'arrachant un nouveau râle de plaisir. Je posai instinctivement ma main sur sa tête et tout en caressant ses longs cheveux noires et lisses, je l'ai forcée à l'avaler toute entière.
Mes sens partaient en vrille, je n'étais plus moi-même. Sans me soucier de son consentement, je me suis relevé et l'ai littéralement violé. Avec son pauvre mètre cinquante et ses quarante-cinq kilos, elle ne faisait pas le poids face à mon mètre quatre-vingt et mes quatre-vingt-dix kilos. Je l'ai allongée sur le dos en tenant fermement ses jambes et me suis inséré en elle sans ménagement. La sensation de son anus très serré me poussa dans mes derniers retranchements et contre toute attente, elle me sembla apprécier ma fougue brutale. Elle m'attira sur elle en posant une main sur ma nuque et l'autre sur mes fesses pour que j’accentue mon battage, mon torse au plus près de sa généreuse poitrine tandis qu’elle soufflait dans mon oreille à mesure qu’elle gémissait.
Je sentis soudain un liquide chaud se répandre sur mon bas ventre, elle venait de jouir. Je me relevai pour observer son petit sexe maculé, il était beau, elle était belle. D’une main, j'ai empoigné l’un de ses seins pour titiller son téton pendant que je la masturbais de l’autre en redoublant d’effort pour la faire jouir une seconde fois. Et alors que je m'apprêtai à me délivrer en elle, elle pointa son sexe dans ma direction, juste à temps pour que son sperme gicle jusque dans ma figure au moment même où je me vidai au fond de son intimité.
À bout de force, je me suis étalé sur elle et je ne saurais dire combien de temps je suis resté ainsi. J'étais si bien dans ses bras, son petit corps frêle, sa peau douce et chaude, son sperme étalé sur moi.
Ce n'est que lorsque Gilles m'invita à le suivre vers les douches que je pris conscience de la violence avec laquelle j'avais réagi. Nos hôtesses nous lavèrent des pieds à la tête en prenant soin de passer dans chaque interstice, mais la gêne et la honte m'empêchèrent de bander à nouveau, ce qui ne fut pas le cas de Gilles qui eut droit à une dernière gâterie avant que nous quittions l'établissement.
Dans le tuk-tuk qui nous ramena à notre hôtel, nous sommes restés silencieux. Gilles arborait un sourire radieux pendant que je me torturais le cerveau. En arrivant sur place, je ne pus m'empêcher de le retenir pour l'interroger.
— Mais tu te rends compte qu'on a trompé nos femmes ?
— Et alors ? Ce qu'elles ne savent pas ne peut pas leur faire de mal !
— Mais… ce n'est pas correct…
— Tu sais ce qui n'est pas correct ? C'est d'aimer ma femme au point de lui avouer mes déviances et de vouloir l'impliquer, juste pour qu'elle les rejette comme si mes besoins n'avaient aucune importance !
— Tu veux dire qu'elle est au courant pour… ça ?
— Nous sommes mariés depuis plus de vingt ans, évidemment qu'elle le sait !
Son expression changea brutalement et ses yeux se remplirent de larmes.
— Je ne suis pas… homo. Je n'aime pas les hommes. Enfin, ils ne m'attirent ni physiquement ni mentalement. Mais le plaisir prostatique est au-delà de tout ce qu'un hétéro de base et son esprit étriqué pourraient expérimenter. Je n'ai jamais rien connu de plus excitant que de malaxer une belle poitrine en regardant une belle femme me défoncer.
— D’accord, mais je vois pas ce que ta femme a à faire là-dedans ?
— Je lui ai avoué mon… penchant. Et je lui ai proposé d'acheter des jouets pour qu'elle puisse me donner ce genre d'orgasmes, mais elle a refusé.
Gilles se dirigea vers un muret pour s'y asseoir avant de poser ses mains sur son visage.
— Elle a dit que j'étais fou, qu'il n'y avait que les homosexuels qui se faisaient prendre par-derrière. J'ai tout de suite senti qu'elle n'était pas du genre à comprendre et qu'elle ne le serait jamais. Mais je l'aime plus que tout au monde et je ne veux pas la faire souffrir.
Je comprenais parfaitement ce qu’il ressentait et pour une fois, j’eus le courage d’en parler.
— Je t’avoue que ma femme n'est pas non plus une grande amatrice de sexe. En quinze ans de vie commune, je n'ai jamais osé lui parler de mes fantasmes. Elle dit souvent que j'ai toujours faim, que je veux baiser en permanence, mais c'est faux. Ce n'est pas autant la fréquence que la qualité de nos rapports qui entrent en jeu. La plupart du temps, elle se contente de s'allonger sur le dos, les jambes écartées. Elle m'a même traité de tapette une fois, juste parce que j'ai voulu avoir une discussion sérieuse à ce sujet.
Gilles posa sa main sur ma cuisse et me regarda avec une expression compatissante avant de me prendre dans ses bras.
— Notre plaisir a autant d'importance que le leur.
Cette phrase résonne en moi encore aujourd'hui, cinq ans après notre rencontre et mon divorce. Nous sommes restés en contact avec Gilles et nous nous revoyons dès que l'occasion se présente. Il n'envisage pas de quitter sa femme, mais se permet quelques extras, dans son dos. Malgré le fait que je ne comprends pas son choix de vie, je suis heureux qu'il m'ait ouvert les yeux.
Grâce à lui, j'ai rencontré beaucoup de transsexuels et découvert des facettes de ma sexualité que je ne soupçonnais même pas. Elles ont tout ce qu’un homme peut rêver d’avoir : l'écoute, l'empathie, la compréhension, l'ouverture d'esprit, le souci d'équité, le tout dans un corps magnifique qui mêle le meilleur des deux sexes.
Il y a quelque temps, j'ai rencontré Candice, une femme incroyable. J'espère pouvoir faire un bout de chemin avec elle…
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