Chapitre 5
Audric s’est soudain arrêté de hurler.
—Tu crois qu’on va arriver quelque part ? me demanda-t-il perplexe.
—Alors ça, j’en sais rien... ! On dirait qu’on est dans un... abîme... On a continué de tomber sans se parler. Audric me serrait la main. Je me disais qu’on ne verrait peut-être plus papa et maman. Mon cœur se serrait. Et qu’on se retrouve dans cette situation... Je m’en voulais tellement…
—Comment j’ai pu croire que c’était un lac ! dis-je en m’énervant.
—Ben, sur la carte, y avait des vagues... Moi aussi, j’y ai cru.
Les mots d’Audric me firent du bien.
—En tous cas, tu avais raison.
—Raison pourquoi ?
—Il vaut mieux voir le bon côté des choses. On a semé les lucioles-piranhas et ça c’est top, non ?
—Tu souris, là ? répondit Audric surpris.
—Hé hé ! Oui mon p’tit nigaud !
—Qu’est-ce qu’on va faire mainten...
D’un coup, nous avons été happés par un courant d’air qui nous a propulsé à toute vitesse vers le haut.
Audric s’est serré fort contre moi.
—Qu’est-ce qui se passe ?!
J’étais terrifiée, je n’arrivais même pas à lui répondre.
On commençait à voir de la lumière au-dessus de nos têtes. C’était l’aube.
Le courant nous a amenés à la surface. Et même bien au-delà de la Canopée. Et là nous avons assisté à un spectacle surprenant.
Par-delà les arbres, il n’y avait qu’une seule couleur. De l’écru.
—C’est drôle, c’est la même couleur que ton parchemin, dit Audric.
L’information monta à mon cerveau qui fit tout le travail à ma place. Mais oui, c’est ça ! En fait, nous étions DANS le parchemin ! C’est là que j’ai remarqué une légende sur la carte. Je n’ai pas eu le temps de la lire, nous avons commencé à redescendre.
—On tombe ! s’écria Audric inquiet.
Je croyais que c’était un grand coup de vent qui nous avait soulevé dans les airs, mais en réalité, quand j’ai regardé mes pieds, j’ai vu qu’il s’agissait d’un magnifique ruban bleu. Large comme une autoroute.
Et il y en avait plein d’autres à côté de nous ! Certains sortaient de l’abîme pour s’envoler gracieusement avant d’y retomber. Vu de haut, tous ces mouvements de rubans... Ça ressemblait à... la mer !
—Non, on flotte, je répondis à Audric.
Soudain, ma noisette-collier, toujours marron et verte, se mit à briller et commença à léviter en direction du milieu de l’abîme. C’est alors que je remarquais quelque chose.
—Tiens... C’est quoi ça ?
Audric plissa les yeux. Puis, il se tourna vers moi.
—On dirait une île avec un gros nuage...
—Oui, et il y a quelque chose au milieu du nuage. Ça brille comme ma noisette.
Je me levais d’un bond, faisant sursauter Audric.
—Allez, viens !
—Euh... T’es sûre ? me répondit-il, peu rassuré.
Il prit la main que je lui tendais. Je me suis mise à courir le plus vite possible. Puis, j’ai sauté en entraînant Audric derrière moi.
—AAAAAAH !!!! le pauvre hurlait, les yeux écarquillés.
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