chapitre 12 :

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En moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire, je traversais le cadre d’une fenêtre pour accéder au jardin. En robe de bal, je paraissais encore plus ridicule que cette situation ne l’imposait.

- Rappelle-moi pourquoi je fais ça ? demandais-je à Alex, désespérée.

- Parce que l’alcool fait faire des choses stupides.

- Je ne bois pas.

- Ah.

En effet, il n’y avait rien à ajouter.

Au bout d’au moins une demi-heure de galère, et je n’exagère pas, mon deuxième pied atterrit enfin sur le sol. Je me redressai, et j’entendis le battant de la fenêtre se refermer brutalement. Alex venait littéralement de m’abandonner et, en me retournant, je découvris pourquoi. Charles se tenait là, debout devant moi, à me contempler les yeux emplis de jugement.

- Tu sais qu’il y avait une porte juste à côté ? me dit-il d’un ton sarcastique.

- Je sais.

- Mais les fenêtres sont tellement plus amusantes, c’est ça ?

- Exactement.

Eléonore, dix-sept ans, passionné par la défenestration.

- Sinon qu’est-ce que tu fais-là ? demandais-je dans l’espoir de faire tourner le sujet.

- C’est plutôt moi qui devrais te poser cette question, railla-t-il. J’essaye d’éviter les dizaines de slow que Nathan et Octavia ont décidé de faire passer.

- Dans ce cas, bienvenue dans l’équipe.

- Mais moi, je passe par la porte.

- Et moi, je suis originale.

Cette fois-ci, le point était pour moi. Peut-être devrais-je commencer à tenir les scores.

- Puisque nous fuyons tous les deux la même chose, peut-être pourrions-nous fuir ensemble ?

- Charles je…

- En tout bien tout honneur, bien entendu.

Je n’étais pas stupide au point de le croire, mais cette chose si particulière qui émanait de lui me poussait à vouloir demeurer à ses côtés. Il m’attirait, physiquement, attractivement, et je ne parvenais pas à le contrôler. Alors il me prit la main, et m'entraîna sur la balancelle qui dansait au fond du jardin. Ses va-et-vient réguliers soufflaient une brise qui me glaça les os.

- Tu as froid ?

- Tu poses vraiment la question ?

La perspicacité n’était définitivement pas son fort.

- Attends.

Il retira sa veste d’un geste lent, et la transparence de sa chemise laissa apparaitre le contour de ses abdos.

- C’est gentil mais garde-la, tu vas attraper la mort.

Il se mit à sourire.

- Tu parles comme ma grand-mère. T’inquiète pas pour moi, j’ai un métabolisme du tonnerre.

Une fois de plus, je ne le croyais pas, mais je tremblais trop pour m’octroyer le luxe de refuser. Au contact de ma peau, le tissu noir diffusa dans mon être cette odeur sucrée qui n’appartenait qu’à Charles. Je m’allongeai, la tête posée sur ses genoux, et il commença à me caresser les cheveux.

Le parfait se personnifiait dans les traits de cet instant. Jamais je ne m’étais sentie aussi bien et, doucement, je m’endormis.

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