chapitre 16 :

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Vingt heures venait de sonner, j’étais en pyjama et ma mère ne me laisserait jamais sortir. Pourtant, quelque chose me poussa à accepter. En cliquant sur le bouton « envoyer », j’eus l’étrange impression de signer mon arrêt de mort.

Je feins un mal de ventre, expliquant à ma famille que je ne voulais pas dîner. La porte de ma chambre fermée à clef, personne ne pourrait deviner la supercherie. J’enfilai un jean et un pull en laine blanc, puis attrapai le manteau qui traînait sur ma chaise. Une fois dehors, au bout de ma rue, Charles m’attendait.

- Tes parents t’ont autorisée à t’absenter ? me demanda-t-il.

- Absolument pas.

- Alors comment tu es sortie ?

- Par la fenêtre.

Il ne faudrait pas non plus que cela devienne une habitude.

Charles esquissa un rire étouffé. Il se moquait de moi, littéralement.

- Tu es une fille spéciale, Eléonore Maurisson.

- Je crois que je vais prendre cela pour un compliment, si tu tiens à ce que la soirée se passe bien. Au fait, pourquoi tu voulais me voir ?

- Il y avait quelque chose qu’il fallait que je te montre.

Pas de roses ou de ciel étoilé, l’idée avait déjà été prise.

Il me proposa de monter dans sa voiture, où il mit le chauffage à fond pour que je puisse me réchauffer. Délicate attention, même si j’aurais préféré qu’il me propose sa veste. Nous roulâmes pendant une heure environ, assez longtemps pour que je sente mes yeux se fermer. S’il ne s’arrêtait pas dans les cinq prochaines minutes, je réfléchirais sérieusement à appeler la police.

- C’est bon, lâcha-t-il enfin, on est arrivé.

J’ouvris la portière, et découvris devant moi la rive d’un lac où tremblait le reflet cristallin de la lune. Romantique, mais pas déjà fait. Il marquait un point, égalité.

- Tu n’espères quand même pas que je me baigne ?

- Je ne pensais déjà pas que tu accepterais de venir, je ne vais peut-être pas te réclamer le ciel !

Très bonne initiative.

- Comment tu as découvert cet endroit, dis-je en m’asseyant au bord de l’eau.

- Je crois que je l’ai toujours connu, ma grand-mère adorait m’y emmener.

- Et combien de filles sont déjà venues ici ?

- Des centaines je suppose.

Mon visage se décomposa.

- Mais tu es la seule à être venue avec moi.

Je sentis mon cœur se desserrer, mais le soulagement ne suffisait pas à me faire boire ses belles paroles.

- Tu mens.

- Je t’assure que non.

- Si, il y avait aussi ta grand-mère.

Après une courte réflexion, il éclata de rire.

- C’est vrai, avoue-t-il, vous êtes deux.

- Et pourquoi avoir tenu à m’emmener ici, demandais-je ensuite.

L’idée du tueur en série ne quittait pas mon esprit.

- Pour que tu me connaisses un peu mieux. Tu disais qu’un jeu ne pouvait pas suffire à découvrir quelqu’un, j’espèrais que ce lac aiderait. Maintenant, tu sais de moi que je suis un garçon impulsif, qui aime faire des choses sur un coup de tête, les sortis nocturnes et les lieux apaisants.

La description parfaite d’un début de film d’horreur.

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