chapitre 21 :

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Les autres partirent danser. Jaya resta avec moi quelques secondes puis fut appelée sur la piste par sa musique préférée. Je demeurai donc assise sur ma chaise, seule, une situation que je vivais et revivais à chacune des fêtes où je pointais mon nez mais qui, pour la première fois, me dérangeait.

A chaque battement de porte, je tournais la tête dans l’espoir d’apercevoir Charles, mais ce n’était pas lui. Ce n’était jamais lui.

- Tu ne danses pas ? La voix suraiguë d’Ivan m’arracha un sursaut. Cette soirée ne pouvait décidément pas être pire.

- Non, répondis-je sèchement.

- T’es sûre. Même avec moi ?

Il parlait trop. Il parlait toujours trop.

- Oui, même avec toi.

- Bon, on peut aussi discuter si tu veux.

Ou tu pourrais aussi partir.

- J’ai pas trop envie de discuter.

- Alors on peut…

S’il prononçait un mot de plus, j’allais littéralement lui coller mon poing dans la figure.

- Excuse mec, l’interrompit une voix dans le lointain, je t’emprunte ta pote une seconde, j’ai une chose hyper importante à lui dire.

Charles m’attrapa par le bras et me tira de ce calvaire. Il était là, enfin.

- Alors, qu’est-ce que tu dois me dire ?

- Que je suis désolé. Votre gardienne n’a pas voulu me laisser entrer, et j’ai dû me perdre une bonne dizaine de fois avant de trouver cette putain de cantine. Votre lycée est vraiment trop grand.

Là-dessus, il n’avait pas tort.

- Je ne t’en veux pas, t’inquiète. Mais tu arrives trop tard, Mathéo a déjà trouvé sa nouvelle conquête.

Il ne lui avait fallu que dix minutes pour trouver quelle terminale il inviterait à danser.

- Ce n’est pas grave, je n’étais pas vraiment venu pour lui, de toute façon.

Cette remarque me fit rougir, et me fit également découvrir que j’étais le genre de fille qui rougissait. Hypersensibilité, un vrai côté poisson dont je me serais bien passé.

Charles fit semblant de ne pas remarquer la couleur embarrassante de mes joues et me tendit sa main.

- Trouvons donc deux chaises et un mur à fixer, déclara-t-il, un sourire coquin au coin des lèvres.

- J’ai déjà fait du repérage avant que tu n’arrives et crois-moi, les murs de cette cantine ne valent vraiment pas le coup d’œil.

- Alors qu’est-ce que tu proposes ?

- On a qu’à aller faire un tour dehors, je commence à mourir de chaud.

Il se dirigea donc vers la porte quand je le retins. Chez moi, on passait par les fenêtres.

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