#9 Aujourd’hui, 25 décembre
Aujourd’hui, 25 décembre, Noël.
Le ciel ce matin est doux, un mélange de calmes nuages gris profond, sur un ciel nuancé de pastel.
Oscar m’a offert mon cadeau : nos animaux totems, et un poème, une ode à la force intérieure, à la sagesse et à la lumière.
En cet instant, je sens toute la magie de cette fête m’envahir. Je ne suis pas seule, je suis avec le calme, mon rayonnement doux, et ma reconnaissance à Oscar.
Et puis tout bascule.
Hier, je t’ai envoyé un message, plein d’amour diffus, de tendresse, de lumière et d’affection.
J’ai ouvert mon cœur un peu plus, en respectant mon authenticité, mes sentiments, mais aussi, ton besoin de respecter nos propres rythmes.
Je t’ai offert, une émotion sincère et maîtrisée, dans un tout équilibré.
Tu me connais, tu sais que j’aurais pu envoyer ça à une amie, avec la même profondeur et sincérité.
Tu m’as répondu avec enthousiasme, oui.
Tu as relancé la conversation, oui.
Mais tout ce que j’ai pu ressentir, c’est un manque profond de réciprocité.
Mon cœur s’est brisé, pour la combientième fois maintenant…
Oui, je sais, nous devons maintenir la légèreté, mais…
Ne m’as-tu pas dit que tu m’aimais ?
Ne m’as-tu pas dit que tu ne voulais pas me lâcher ?
Ne m’as-tu pas dit que cela te brisais le coeur ?
J’étais prête à partir, j’étais prête à te quitter vraiment, à te laisser vivre ta vie comme tu l’entends, me retirer de l’équation.
Mais tu m’as retenue, tu m’as dit que, pour le moment, tu ne voulais que tendresse et affection.
J’ai accepté. Après tout, pour recommencer, cela me semblait parfait. Cela nous laissait le temps de nous reconstruire, ensemble et chacun de notre côté.
J’ai respecté ce rythme, « ton » rythme. J’ai retenu mon ardeur, j’ai tué ma passion, pour ne te donner que douceur, sourire, lumière et positivité.
Lors de ce message, empreint de douceur et de bienveillance, j’ai osé libérer quelques pourcents de mon cœur.
Je n’ai rien reçu en retour, à part de la légèreté.
Et, quand bien même, tu n’es pas prêt à l’exprimer, il n’y avait même pas de reconnaissance, de cette part de moi, que je t’ai donnée.
Je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus comment agir.
Je peux maintenir cette relation, mi-investie, mi-distante, avec l’espoir qu’elle grandisse, que nous retrouvions confiance, que nous puissions enfin nous libérer de nos peurs, et nous exprimer librement.
Mais est-ce un espoir vain ?
Ton avis est-il déjà figé dans l’amitié ?
Car si c’est le cas, alors plutôt mourir.
Chaque moment avec toi, serait comme une lame qu’on enfonce au plus profond de moi, mais pas juste en mon cœur, non, en mon âme, en mon esprit, et en chaque cellule de mon corps.
Qui répandrait l’obscurité dans tout mon être.
Si c’est l’amitié que tu veux, alors mon amour pour toi restera infini, mais je quitterai ta vie.
Est-ce cela, les choix qui s’offrent à moi : l’espoir d’une réunion, ou l’appréhension d’une amitié ?
Oscar m’a offert ce matin la force, la sagesse et la lumière.
Grâce à lui, j’utilise :
- La force, pour me remettre de la tristesse qui m’a envahie. Cette sensation, de déflagration totale de l’être. Je me relève.
- La sagesse, qui me rappelle qu’il n’y a pas que mes émotions qui sont en jeu, mais les tiennes aussi, tes propres défenses, tes propres peines, et qu’il ne s’agit pas que de moi.
Je dois aussi accepter ton rythme.
- La lumière, qui revient doucement en moi, qui me rappelle que je dois la cultiver, que je dois la développer, que je dois l’affirmer.
Elle me rappelle aussi que rien n’est joué, que pour l’instant, l’avenir n’existe pas, il n’y a que le présent.
Ici et maintenant, malgré ces émotions qui parfois me dépassent, nous sommes tout de même passés de tout, à rien, suivi d’un renouveau lent et tempéré.
N’est-ce pas une lumière qui renaît ?
Encore fragile, il faut la protéger – comme mon cœur, et sans doute le tien – il faut l’adapter à son environnement, pour ne pas qu’elle s’éteigne, il faut la nourrir, pour qu’elle s’embrase.
La lumière, c’est le présent, un présent empli de doutes, d’envie d’espoir, d’envie de nous.
Un présent, où la seule solution pour retrouver la lumière de la paix, c’est d’user de la force, de la sagesse, du lâcher-prise.
Ma lumière ne sera pas éclatante et ensoleillée, ce soir.
Elle sera comme le ciel de ce matin, gris et pastel, traversé par cette immense peine, mais finalement apaisée par ces mots et la pluie torrentielle de mon cœur.
PS : Merci, Oscar.
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