#2 Exister
Depuis que j’ai pris conscience que j’existais — pour moi — et pas pour les autres.
J’ai accueilli mon petit moi, Lior - ma lumière - qui me rappelle ma force, ma valeur, le respect, l’amour et la douceur, que je dois me porter à moi même.
J’ai aussi accueilli Oscar, celui qui m’a aidé, à faire sortir Lior des ténèbres. Lui, est plus cool, il me dit que tout ira bien, chaque chose en son temps, l’univers est avec moi. Il est là, en moi pour me réconforter, quand mes pensées déraillent.
Et puis il y a moi, le personnage principal de ma vie, que je viens de me réapproprié. Cette vie qui m’a si longtemps était volée, à présent m’appartient.
Nous sommes ma trinité.
J’ai appris grâce à mon psy, que le mécanisme de défense — ou plutôt , de survie — que j’avais mis en place, c’était de passer du réel à l’imaginaire, selon le noeud borroméen de Lacan.
Etant négligée, depuis la naissance, je n’avais pas accès au symbolisme.
Ce qui me laissait, soit, dans un état constant de « réel », à savoir incompréhension totale de certain évènements, parfois durant plusieurs années.
Ou passage à l’imaginaire, mais sans symbolisme, donc explications semi rationnelles, crée par ma logique ou mon imaginaire, qui donc m’évitait de passer par la case « souffrance ».
Tout était normal, tout n’était que des faits.
Rien, ne m’arrivait vraiment, il se passait juste des choses, et j’en faisais partie.
Je n’étais rien, je n’avais pas de voix, je n’avais pas d’émotion, je dissociais beaucoup.
J’étais dans l’incapacité, de comprendre que ma vie, n’était pas un conte de fées, mais plutôt, un cauchemar floue, pas assez brutal — ou trop — pour me réveiller.
Bref, première révélation : j’existes.
Deuxième révélation : je n’ai pas appris, à nommer, et vivre ma souffrance.
Sauf que tout ça, m’a suivie jusqu’aujourd’hui.
Maintenant Lior est là, et j’ai fais un pacte envers moi même : « plus jamais je ne te lâcherai ».
Samedi, j’ai passé une journée génial avec Solea.
Nous avons parlé de Myr, plusieurs fois, mais sans les yeux de l’amour, plus ouverte sur ce qui n’allait pas.
Ah, d’ailleurs, cela fait deux semaines maintenant, que je n’ai reçu aucune nouvelle de lui.
Malgré cette superbe journée, le soir, je suis triste, je pleure, je m’énerve, je veux quitter cet état alors : clope, musique, et l’invention d’un mec imaginaire.
Hier, en faisant la vaisselle, un moment que j’adore, l’eau chaude, la mousse, rendre quelque de sale, propre et brillant. C’est tout de même fantastique, aussi simplement que ça.
C’est donc aussi, un moment de petite méditation consciente.
L’eau c’est l’intuition.
Alors, je réalise, tout ces jours qui passent sans nouvelles, je n’y prêtais pas attention. J’étais dans l’imaginaire de « c’est comme ça, nous ne sommes juste plus alignés »
« Mais non ! » me dis Lior, « Tu as souffert de cette relation, il t’a fait du mal, malgré toutes les adaptations, que tu as mis en place pour lui, et pour que — tout ce passe bien — tu n’as jamais pris le temps de t’écouter, toi, de symboliser, ses actes, ses paroles, de prendre conscience, que tu t’éteignais peu à peu, dans le silence, dans la solitude à deux »
Alors j’écoutais, et je me mis à pleurer, en comprenant, pourquoi je pleurais.
Je pleurais, tout le mal qu’il m’a fait ressentir.
J’acceptais, que le bien et le mal coexiste.
Que le mal, n’annule pas le bien, mais qu’il doit être pris en compte.
Alors Lior et moi nous primes une décision :
Myr c’est fini. Plus jamais.
Malgré tout le bien, dont je lui serai éternellement reconnaissante. Je suis maintenant apte, à voir aussi, tout le mal.
Je suis libre de lui, enfin.
L’évocation de Myr, de manière plus factuelle et réelle avec Solea, puis cette élan inconscient d’imaginer un mec parfait, qui lui, même sans exister, était plus réconfortant, qu’un homme existant qui dis m’aimait.
Oh! Je crois qu’il ne faut pas oublier le sourire du coureur non plus, qui lui est réel. Et m’as bien illuminé.
Tout ces petits morceaux, toute cette évolution, m’ont ouvert les yeux sur une réalité que je ne voulais m’avouer.
Mais maintenant, je vois claire.
Je dois respecter le pacte, laissant Lior et moi intacte.
Bientôt, je me réouvrirai au monde et je ne serai visible, que par ceux qui respecteront la trinité.
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