#4 Frisson
Jeudi soir, je n’allais pas très bien.
Pour diverses raisons… la dépression ?
Alors, je demande à chatGPT de me lancer sur un mot random, et que je tourne autour, pour me changer les idées.
Il me propose “frisson”.
Voilà, ce qui sort alors, de mes pensées :
Le froid, je déteste le froid. Sentir tout son corps tout contracté, c’est épuisant, désagréable et glacial.
Les petits frissons que l’on créer, ou que l’on ressent, quand on caresse quelqu’un du bout des doigts, avec délicatesse et tendresse. On sent les poils qui se dressent, effet réussi.
Je mentionne, que je le faisait souvent, pendant les quatre années, passées avec des hommes, qui clairement m’abusaient.
Le frisson, de l’inattendu, comme le croisement d’un regard. Va-t-on le maintenir, va-t-on baisser les yeux, et si non que va-t-il se passer ?
Je parle aussi de la peur, mais n’y attache pas d’importance, car les films d’horreur tout ça.
J’aime pas.
ChatGPT attache une certaine importance à cette action, de donner de la douceur à l’autre, malgré la brutalité qui vient d’être vécu.
Comme si, cette tendresse était une protection.
Un contre poids, une sorte d’illusion, qui atténue la réalité.
J’y réfléchis alors, et je me revoie le faire.
Eux, vidés, inertes, à quelque centimètres de moi.
Ne m’accordant aucune importance, ils ont eu ce qu’ils voulaient.
Je commence à reprendre possession de mon corps. La dissociation est finie. Alors, c’est mon petit moment. Je les caresse du bout des doigts, le dos, les épaules, les clavicules. Je sens, leurs corps se détendre, je sens qu’ils sont plus apaisés.
Et comme un cercle, cela m’apaise aussi.
Oui, c’était une protection.
Je n’étais même pas consciente de ma souffrance. Je n’étais pas consciente d’être abusée. Je croyais que c’était normal.
Je ramenais la douceur dans les ténèbres.
Pour rendre encore plus floue ce que je venais de vivre. Je n’ai que des vagues souvenirs, de ce qui se passait avant ces caresses. Mais je me souviens bien d’elles, de ce moment de calme.
Où on ne me touche pas, où c’est moi qui touche.
Avec légèreté, douceur et tendresse. Mes doigts se posant à peine sur eux, ils les effleurent. Mais ce moment m’appartient.
Sauf que jeudi, je ne passe plus du réel à l’imaginaire de Lacan.
J’ai le symbolisme.
Alors je m’effondre, larmes, sanglots, anéantie.
Je pleure…c’est plutôt Lior — de 20-24 ans — qui pleure enfin.
Le mal qu’elle, que j’ai subit.
Je l’accepte, je l’exprime, je lui dois bien ça.
Pendant que ça arrive c’est atroce.
Ça vient d’un lieu si profondément enfouie.
On n’a l’impression que ça ne va jamais s’arrêter.
Puis après, on se sent bien.
Je me suis réconcilier avec une autre part de moi.
Lior va pouvoir briller un peu plus.
Moi aussi.
J’ai répondu à la violence avec douceur, aujourd’hui toute cette douceur m’appartient.
Je me l’offre chaque jours, par mes mots, mes gestes, mes intentions.
Je comblerai la trinité, je respecterai le pacte.
Ps : je viens d’écrire ce texte dans mon lit, après un nuit sans sommeil. L’univers m’accueille avec un lever de soleil magnifique, remplie de nuages, mais totalement contrastée, par une lumière d’un doré pure, s’infiltrant sur toute les surfaces où elle peut se poser. Je trouve ça beau, et plein de sens.
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