#10 Myr,
Myr,
Il est probable, que ce soit la dernière fois, que je t’écrive.
Enfin par le biais de ce carnet.
Un souvenir oublié, un sentiment oublié, une peur abandonnée.
Bien avant de te connaître, je craignais les gens qui m’aimaient. Parce que tous ceux qui le disaient m’ont : négligé , ignoré, culpabilisé, dénigré, harcelé, trompé, trahi, violé, menacé…
J’ai passé, environ sept années sans personnes, avant d’arriver ici. Hormis un seul ami, qui lui ne disait pas m’aimer, disait que j’étais sa meilleure amie, pourtant me traitait parfois (souvent) comme eux. Et comme à mon habitude, je m’adaptait.
Je me suis rappelée de ce souvenir, plutôt de cette sensation, cette crainte, il y a quelques jours. Je l’avais complètement oublié.
Soirée, drogue, mec, amis…
Tout respirait « l’amour » autour de moi. Certains moments furent même réciproques dans leur authenticités. Moi, je l’ai toujours été, je ne sais pas mentir, je sais juste me taire.
Souvent, il n’était pas question d’amour, c’était la drogue et le corps. Parfois satisfaisant, parfois ennuyant, parfois, génial, parfois regrettable.
Mais, malgré tout, j’ai avancé, j’apprenais, je m’adaptais, oui, mais pas à eux, à moi. J’ai bien profité (ou pas).
En tout cas ce fut une expérience enrichissante. Je découvrit ce « moi », le vrai, pas celui conditionné, non, le « moi », libre, le « moi » qui ne répond qu’à elle-même. « Le monde m’appartient ». Voilà ce que je me disais, je faisais ce que je voulais.
Puis j’ai rencontré quelqu’un, ça n’a pas duré longtemps, et là avec lui j’ai pensé : « ah, mais c’est ça, d’être bien avec un mec ? »
Après, plus de retour en arrière possible, il fallait au moins ce niveau. J’en ai rencontré deux autres en un an. Il ne s’agissait toujours pas d’amour, mais il y avait un quelque chose, une intensité, même sobre. Cela ne dura pas longtemps non plus.
Et puis il y a eu toi. Toi…
Tu étais différent, tu étais extrêmement doux, affectueux, sécurisant.
Je me rappelle la première nuit où nous sommes rentrés ensemble, j’ai pleuré un instant, je souffrais du ghosting du dernier. Je ne sais pas si tu as vu, ce n’était que quelques larmes, tu étais tourné vers moi, tu m’as souri, tu as passé ta main sur ma joue, pour la tirer doucement et me faire sourire. Je disparaissais alors dans tes bras, et tu m’accueillais, vraiment.
Après ça on s’est revus tous les week-ends. On s’est aimés. Je suis certaine que tu m’as aimé, je l’ai ressenti au plus profond de moi, dans tes yeux dans tes gestes, dans tes mots, dans mon être. C’était vrai.
Puis les choses ont changé. T’es « Je t’aime » étaient toujours aussi sincère. Mais j’étais secondaire, tu m’oubliais, tu me laissais. J’étais seule avec toi.
L’amour ne suffit pas…
Si je mets mon esprit en mode sombre. Je peux trouver une quantité infinie, pour toi, d’avoir été avec moi, pour des raisons obscures. Mon imaginaire est très puissant, j’en souffre beaucoup parfois, alors n’y allons pas.
Sans passer par là, je peux dire que tu m’aimais, pour ce que je t’apportais.
Je n’ai pas envie de te ranger dans la case des gens qui « m’aiment ».
Je ne pense pas que tu en fasses partie, je pense que tu ne voyais pas le mal, que ce n’était pas ton intention. Et de part ma nature, tu devais aussi penser que c’était OK.
Tu m’as offert des moments merveilleux. Mais aussi des souffrances (toi plus mon imaginaire).
Mais, si j’ai pleuré autant en parlant de toi, et des gens qui « m’aiment » c’est qu’il y a une part de vrai, non ?
Alors oui, tu m’as aimé, comme tu le pouvais, c’était sincère, même si parfois, puis souvent, c’était plus pour toi, que pour moi.
Par exemple : tu parlais de moi à tes potes (qui m’apprécient pour la plupart) comme un trésor, mais m’as-tu vraiment traité comme tel ? Est-ce que m’aimer, être mon mec, flatter ton image, t’apporter du réconfort, de la paix?
Oui, tu m’aimais, mais comme un atout.
J’ai failli t’écrire ce week-end. « m’as-tu vraiment aimé ? ».
Mais quel intérêt ?
Je pense à présent, être assez détaché de toi, j’ai même rêvé que tu avais une meuf, et ça ne m’a rien fait, juste surprise.
Alors, c’est moi qui crée ma réalité, non ? Je penses que tu m’as aimé mais pas comme je le mérite, mais tu m’as aimé, et contrairement aux gens qui « m’aiment », la différence finalement est indéniable.
Toi, Myr, tu m’as fait du bien, tu as été là dans la mesure de ce que tu pouvais. Tu m’as couvert d’amour, de tendresse, de douceur. Malgré tout ce qui n’allait pas, tu m’as tout de même offert la liberté de quitter le mode survie.
Le doute a disparu.
Tu n’as rien à voir avec eux
Quoi qu’il en soit, moi, je t’ai aimé, je t’aime encore, beaucoup… mais différemment.
J’ai aimé tous nos bons moments, les simples comme les grandiose.
Et tu sais ce que j’ai réalisé récemment, je ne pense plus à toi quand je regarde le ciel. Je l’admire simplement. J’en fais de même pour nos beaux souvenirs, ils sont précieux, ils font que tu m’as aimé. Que l’on s’est aimé.
En revanche, je ne tolérerai plus de me réduire par amour pour quelqu’un.
La Trinité me protégera de cela.
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