Saut d'un pont

Image de couverture de Saut d'un pont

LA CHUTE


J'en avais marre de cette vie sans saveur

Et de sucer la bite du curateur

Tous ces parasites m’ont brisé le coeur

La police a la cible sur ma demeure

L'euphorie se limite aux visiteurs,

La folie paralyse tous les squatteurs,

J'ai perdu le fil, la came des malheurs,

Le repris d' justice, réclame une faveur,

Le trafiquant d'arme marche sur mes réserves,

Il m'embobine, sa lame pointe sur ma Leffe,

L'adrénaline parade jusqu’au QG des keufs,

Cocaïne à quatre pattes, c’est la fin de la teuf.

 

Expulsé du studio, le Serbe défonce la porte,

Six policiers au réveil, serrent forts les menottes,

L'O.P.J, agacée avale mon jet de pleurs

Mon dossier atypique, d'un blanc rusé en sueurs,

Je mets en garde la flic : j’suis en manque d’éthanol,

La crise d’épilepsie est possible sans valium,

Je passe ma garde à vue, au chaud à l’hôtel Dieu,

Un pied de vrai addict, j’collectionne les humeurs,

Libéré sans caution, j'récupère ma pudeur,

SDF sans lithium, un piéton dangereux.

 

J’regarde le pont, défoncé avant l'heure.

Mélange alcool, cocaïne et valium,

La puissance amnésique fait oublier la peur,

C’est la chasse aux saumons, je sauterais sans douleur.

 

 

Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’envie plus les mecs de la lâche sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes paires. Mon père est le seul Monsieur de ma chair perle.

 

LE BLOC


J’avais quinze ans, on m’retirai mes dents d’sagesse,

Mon père me disait il faut souffrir pour être beau,

Trente ans, je n’veux pas mourir au Kremlin Bicêtre,

J’me réveille du trou noir au bloc opératoire,

Kétamine, cadeau qui soulage après l’coma,

L’anesthésiste me perfore, l’œil sur les dégâts.

 

J’découvre ma jambe gauche et mes deux bras emplâtrés,

Mon dos saturé, on me déclare alité,

J’mise au poker en ligne, une remontée d’espoir,

J’appuie sur la sonnette, j’ai très mal toute la nuit,

Je saigne la pompe à morphine, à côté de mon lit,

Une infirmière géniale, une autre sans empathie,

C’est un peu bizarre, mais j’me sens au paradis,

Pas d’connards sur mon territoire, enfin je respire,

Le chirurgien me remet sur terre, je panique,

Vos os sont un bordel, on sauvera cette cheville,

L’arthrose va faire de ses siennes, c’est le prix du risque,

Un début d’hiver où j’décortique mes souvenirs,

Pas d’repère de l’accident, ni de la police,

On m’assigne une T.S., j’débarque en psychiatre,

Fauteuil roulant devant mes confrères, je m’explique :

Saut, glissade, poussette, surconsommer est suicidaire,

J’ai pas besoin de finir mort sur un brancard,

Pour prouver aux bâtards, que ma tête tourne sec.



Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’envie plus les mecs de la lâche sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes paires. Mon père est le seul Monsieur de ma chair perle.

 

LE S.T.


Ah Bouffémont, t’es un bijou d’humanité,

Libération, j’découvre l’ancre flexible du STT.

Les infirmières chatouillent mes os écrabouillés,

Patients dorés : vos voix douces m’ont illuminé,

Je suis comme vous, j’voulais enterrer le chapitre,

J’suis pas debout, mais comprenez : j’aime trop la vie,

Kiné au max, je me surprend, j’explose la presse,

Fauteuil, béquilles, docteur, retirez-moi les vis.

 

J’domine mon corps, j’me fais dominer par une p’tite,

Elle m’taxes des clopes, dans la chambre seule, elle veut qu’on baise,

Menace du psy : si on l’apprend, c’est la police,

Elle me parle mal, même pas 18 ans, j’suis son soumis,

Oh belle chaïma, tu m’fais bander, j’ai mes limites,

T’aimes ta cité : ta terre promise, ton oasis,

J’ignorais que la position assise m’excite vite,

J’aurais niqué : sans être puceau, sans la panique,

Mais c’était trop, j’ai pris une perm pour m’évader,

Confiance du psy : j’reviens ivre en descente de D

C’est que d’ma faute, on s’moque de mes explications,

Stress d’oppression : non Stan, c’est juste tes tentations.

 

Chaima, déçu : elle ne caresse plus mes cheveux,

Chaïma rêvait d'un stéréotype : renoi bien taillé chargé en vices.

Un peu jaloux, jdenonce les dires de la clinique.

J’tombe amoureux : le pire scénario dans le jeu,

Son odeur mystique : je me masturbe fort sur mon lit.

 

Les camarades m’avaient averti dès l’début

Elle vole, elle manipule et elle ne pense qu’au cul

Tu es son pigeon, enrage une Kabyle de luxe

Le duel Maroc / Algérie s’affronte, on les suce

 

J’constate que les défenestrés ont un égo géant,

J’compatis Chaïma, tu as trempé dans l’sang,

Deux nouvelles permissions : deux nouvelles perfusions,

Je remarche, j’écris enfin sur mes longs silences,

J’ai bonne mine papa, j’ai souffert, maint’nant je danse,

Mes mots d’adieux au ST : un échec d’illusions. 


LE DÉCLIC


Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’envie plus les mecs de la lâche sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes paires. Mon père est le seul Monsieur de ma chair perle.


Quinze ans qu’on me pose la question : pourquoi tu bois ?

Stress, traumatisme, idées noires, envie d’évasion ?

Mon secret d’enfant n’est pas si choquant mon gars,

Je suis puceau et je l’assume à 32 ans,

Certains en font une compèt, moi une fraîce bataille,

J’ai décidé de botter mon problème en touche,

Agacé, je veux pulvériser mon blocage,

Je souhaite enfin tremper ma ptite bite dans une chatte,

Un acte qui m’effraie alors que j’ai soif de toi,

Dans ma cure neuve, des idées d’bombes claquent dans ma soute,

A l’écart, jfais des pompes et je replaque sur moi,

J’ai stocké des billets, j’veux jouir sur une escorte,

J’ai idéalisé la femme comme un rat mort,

J’ai rendez vous à midi je panique mais sobre,

J’veux une double victoire pour un orgasme de force,

Eveiller le baptême sexuel sans une goutte d’alcool,

Je veux m’épanouir et devnir enfin un homme.

 

J’descends à Gare de Lyon, j’texto Veronica,

OK bébé, j’tattends, me réponds Bogota,

Devant la porte j’patiente, des proxénètes me matte,

Que faire me tête balance, j’me fous une carapace,

Le stress d’un ignorant, une femme m’accueille en noir,

Une minute décomptée du temps, je me déshabille sans me voir,

Sur le lit, mes jambes tremblent, elle me dévore avec foi.

J’ai des troubles d’érection, une sacrée première fois,

Ses grosses fesses sur mes dents, ça résonne dans l’couloir,

J’veux une domination, elle m’assène des p’tites claques,

Elle travaille dur mon fion, qui n’a plus aucun gaz,

Elle trouve la solution, une levrette pour l’extase,

Je pousse dur comme un lion, je la pénètre avec rage.

Pas d’éjaculation, pas d’regret j’ai fait l’taf,

Ma confiance prend dl’élan, mon égo danse la valse,

Je vois enfin clairement, une femme est un animal,

 

Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’eenvie plus les mecs de la lâche. Sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes paires. Mon père est le Monsieur de ma chair erle.


 
Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’eenvie plus les mecs de la lâche. Sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes pères. Mon père est le Monsieur de ma chair perle.


OPTIMISTE 

Epuisé mentalement, pas dmeug dans la nouvelle clique,

Une phobie sociale monte, meuf jte vois et je flippe,

Je regrette l'accident, mais pas l'heure du déclic,

Je pénètre l’Imovane, pour forcer mon sourire.

J'ai l'excuse d'un patient, enfermé trop longtemps.

Une sobriété nette, éphémère avec cachetons,

J'ai gagné d'la confiance, sans vraiment m’en rendre compte,

Vision paradoxale, d’une clarté d'émotions,

J’reste humble dans ma bulle, ils sont pas si méchants,

Une conversation crue, et ils plongent dans l’néant

On a tous nos problèmes, j’dois rester naturel,

Puis au fond, on juge tous, c’est humain, c’est l’rituel.
 

Je remarque que quand j’leur parle enfin avec aisance,

Ce fils de pute d’anxiété dégage de mon sang,

Je suis un vrai grégaire, les gens sont importants,

Et je socialise sobre, sans ta vieille merde de blanche.

Un chang'ment qui les glacent, ils se posent des questions,
Je crains juste d'être jugés, parano sans raison,
Je n’dois rien à cette classe, qui s'masturbe en fumant,
J'attends juste ce moment où la grille se fracture.

23 novembre 2023, le jour du pont,
Plus jamais je sauterais, crois-moi Dr S.
Motivé, je suis fort, j’prends les bonnes décisions.
La street des tentations, je pisse sur son passage.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Je ne suis pas suicidaire mais je ne supporte plus l’air de la zipette. Je n’eenvie plus les mecs de la lâche. Sphère. Ma mère est là seule qui me sauvera de mes pères. Mon père est le Monsieur de ma perle.

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