Énigme Nocturne

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 David, seul dans la solitude oppressante de sa chambre, luttait contre un ouragan de pensées anxieuses. En proie à un tourbillon de questions, il marmonnait dans la pénombre de sa chambre.

 — Pourquoi ce soir, bon sang ? Qu’est-ce qui se trame maintenant ?

 Ses mots se perdaient dans l’étreinte suffocante du silence, un invité non désiré dans l’isolement de cette nuit interminable. Soudain, une lumière insidieuse et surréelle se fraya un chemin à travers les volets, tranchant l’obscurité avec la précision d’un scalpel. 2 h 7 — l’horloge numérique lui renvoyait cette heure, comme un verdict inéluctable. Cette lumière mystérieuse n’émanait pas de sa demeure, mais de celle de Madame Lebrun, désormais un tombeau silencieux depuis son décès énigmatique deux mois auparavant. Un frisson, où se mêlaient une crainte et une curiosité morbide, lui parcourut l’échine.

 — Non, c’est dingue, ça…, murmura David, sa voix s’évanouissant dans l’étroitesse étouffante de sa chambre.

 Il sentait en lui monter une force irrésistible, l’exhortant à se lever, à s’habiller rapidement, son esprit emmêlé dans un labyrinthe de questions sans réponses. Qui serait assez fou pour s’incruster dans cette baraque en pleine nuit ? pensa David, une pointe d’incrédulité teintant dans son esprit.

 Les souvenirs de Madame Lebrun, un kaléidoscope de récits passés et de légendes locales empreintes de mystère, revenaient hanter sa mémoire. David, poussé par une curiosité teintée d’appréhension, se résolut à enquêter.

 En franchissant le seuil de sa porte, l’air nocturne, tranchant et revigorant, mordit sa peau. La maison de Madame Lebrun, baignée dans les ténèbres et le silence, se dressait comme une sentinelle spectrale, un vestige intimidant dans le calme de la nuit. La porte entrebâillée, gémissant sous la caresse de la brise nocturne, semblait l’inviter à entrer.

 — Hé, Madame Lebrun, vous m’entendez ? lança David, sa voix un peu tremblante résonnant étrangement dans l’immensité silencieuse de la maison.

 Pénétrant avec prudence, il fut immédiatement enveloppé par une obscurité dense et suffocante. Ses yeux, lentement, s’adaptèrent à la noirceur, et bientôt, un objet attira son attention — une lampe à huile ancienne sur la cheminée qui s’alluma d’un coup, sans aucune intervention humaine. Les ombres se mirent à danser sur les murs, formant une chorégraphie macabre et sinistre.

 Un frisson d’effroi parcourut l’échine de David.

 — Mais qui diable a fichu cette lampe en marche ? marmonna David, intrigué.

 Ses yeux étaient irrésistiblement attirés par une photo de Madame Lebrun sur la table, comme si elle détenait les réponses à ses questions.

 Son sourire énigmatique semblait lui parler, lui transmettre un message d’outre-tombe.

 Alors qu’il envisageait de quitter cette atmosphère oppressante, un bruit lourd et sourd résonna depuis l’étage, tels les pas mal assurés de quelqu’un, ou de quelque chose, se déplaçant avec difficulté. Son cœur, battant à tout rompre, paraissait vouloir s’échapper de sa poitrine. Malgré la terreur qui l’envahissait, David savait qu’il devait découvrir l’origine de ce bruit.

Bon sang, y’a un truc pas net ici… Ça flotte dans l’air, songea David, tandis qu’il montait prudemment les marches craquantes sous son poids. Chaque pas l’entraînait plus profondément dans le mystère qui hantait la demeure de Madame Lebrun, chaque craquement sous ses pieds amplifiant l’atmosphère chargée de suspense et d’anticipation.

*

 David, avec l’âme agitée par l’incident inexplicable de la lampe à huile, montait prudemment l’escalier de la maison de Madame Lebrun. Chaque grincement des marches résonnait comme un avertissement ou peut-être une invitation. La lune, filtrant à travers les vitres sales, jouait avec les ombres, donnant vie à chaque coin de cette demeure. Il avait l’impression de franchir le seuil d’un autre monde, un lieu suspendu hors du temps, oscillant entre réalité et fiction.

 En haut, il trouva une chambre empreinte d’un autre âge. Au centre trônait un bureau en bois massif, surmonté d’une machine à écrire ancienne. Ce truc est comme un gardien muet, un détenteur des secrets de cette baraque, songea-t-il, complètement absorbé.

 Alors qu’il s’approchait, il remarqua des traces de doigts à peine visibles sur la couche de poussière.

 — Qui a bien pu débarquer ici, et pour quoi faire ? marmonna David, son esprit tourmenté par la curiosité.

 Poussé par une avidité irrépressible, David effleura les touches froides. La machine s’éveilla, cliquetant dans un rythme effréné. Sur le papier, les mots se formaient comme un message d’outre-tombe : « Le secret est dans le jardin, sous le citronnier. »

 Le mot « citronnier » réveilla un torrent de souvenirs.

Ah, Madame Lebrun et son fameux jardin… Elle n’arrêtait pas de parler de ce sacré citronnier, se remémora David, un sourire teinté de nostalgie se dessinant sur ses lèvres. Elle chérissait cet arbre, le dorlotant avec un amour presque maternel.

 Perdu dans ses pensées, il tentait de percer le mystère du message. Pourquoi tout ça ressort-il maintenant ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu planquer sous ce citronnier, la vieille Lebrun ? se demanda David, l’esprit en ébullition entre l’inquiétude et un étrange engouement.

 Déterminé à suivre cette piste inattendue, il descendit l’escalier. La maison paraissait vibrer autour de lui, comme si elle partageait son émoi. Chaque craquement, chaque murmure du vent portait un sens caché, comme si les murs eux-mêmes cherchaient à communiquer.

 Arrivé à la porte-fenêtre, il observa le citronnier baigné dans la lumière lunaire. Majestueux et énigmatique, l’arbre semblait l’appeler, détenteur de secrets longtemps enfouis.

Cet arbre, il en a vu des vertes et des pas mûres, c’est sûr, songea David, captivé par le charme presque ensorcelant du vieux citronnier. Bon... Si je rangeais un peu ce foutoir, je pourrais trouver un truc, une sorte d'indice.

*

 David, tel un spectre errant dans la demeure silencieuse de Madame Lebrun, guidait l’aspirateur dont les grognements et sifflements semblaient se rebeller contre la perturbation de secrets anciens. Il déplaçait les meubles avec méthode, révélant les toiles d’araignée qui voilaient des souvenirs depuis longtemps oubliés.

Cette baraque, c’est une vraie malle aux trésors de vieux secrets, pensa David en observant la poussière danser autour de lui, comme si elle essayait de raconter ses propres histoires.

 Naviguant dans le salon, l’aspirateur heurta soudainement quelque chose de caché sous le tapis usé. Intrigué, David se pencha, découvrant sous le tissu un plan esquissé à la hâte. Le dessin détaillait le jardin, son regard s’attardant sur la croix indiquant une dalle de ciment près du citronnier.

 — Qu’est-ce que la vieille Lebrun planquait sous cette dalle, hein ? marmonna David, son cœur tambourinant à la pensée des mystères terrés juste sous ses pieds.

 Tenant le plan entre ses mains, David ressentait un mélange troublant d’excitation et d’inquiétude. Avec chaque indice, je m’enfonce encore plus dans ce foutu labyrinthe de secrets, songea David, l’esprit embrouillé par toutes les révélations potentielles qui l’attendaient. Poursuivant ses recherches, il tomba sur des coupures de journaux jaunies, éparpillées dans un tiroir. Les articles relataient la mort énigmatique de Madame Lebrun, entrecoupée de références à d’anciens conflits familiaux et à des querelles pour un héritage dissimulé. Une photographie, en particulier, captiva son attention : Madame Lebrun posant devant le citronnier, un sourire indéchiffrable et mélancolique aux lèvres.

 — Elle était pleine de zones d’ombre et de secrets impénétrables, murmura David, profondément marqué par cette découverte.

 Il se sentait étrangement lié à sa défunte voisine, comme si, à travers ces trouvailles, il commençait à percer le voile sur la complexité de son existence. Debout dans le jardin nocturne, il contemplait la dalle de ciment indiquée sur le plan. La nuit, calme, mais oppressante, était perturbée seulement par le frémissement des feuilles du citronnier.

 La lune, masquée par les nuages éphémères, projetait sur son visage une lumière spectrale, révélant son mélange de détermination et d’appréhension.

Ce que je risque de déterrer sous ce tas de ciment, ça va sûrement tout chambouler dans ma tête, réfléchit David, une ténacité farouche brillant dans son regard, fixé intensément sur la croix marquée sur le sol.

*

 La lune, telle une gardienne silencieuse dans le ciel nocturne, drapait de son voile spectral le jardin de Madame Lebrun. Chaque ombre se muait en un mystère sous son éclat blafard. David, le souffle haletant et les yeux emplis de détermination, poursuivait son assaut contre la dalle de ciment.

À chaque coup de ce foutu marteau-piqueur, on dirait que je réveille les fantômes de cette baraque, songeait David, alors que les résonances des impacts se propageaient dans l’obscurité, libérant des souvenirs endormis depuis des lustres. Tandis que le ciment cédait, laissant apparaître son trésor dissimulé, un flot d’appréhension envahissait David. Qu’est-ce qui est planqué ici, à attendre patiemment d’être découvert ? se demandait-il, son esprit galopant devant le foisonnement de mystères cachés. Lorsque ses yeux se posèrent sur le coffre ancien, son cœur rata un battement.

 — Madame Lebrun, quels secrets t’as donc enfermés là-dedans ? chuchota David, effleurant la surface rouillée du coffre avec un respect quasi religieux.

 Le couvercle s’ouvrit avec un grincement, tel un portail sur un monde figé dans le temps. Des lettres jaunies, des photographies décolorées, et un objet mystérieusement emballé attendaient David, chacun porteur d’une parcelle de l’histoire de Madame Lebrun. Ces lettres, ces photos… elles montrent le côté caché de la vie de la vieille Lebrun, un côté que jamais personne n’a pu imaginer, réfléchissait David, captivé par ces histoires de scandales, de cœurs déchirés et de trahisons. Une photographie attira particulièrement son attention. Madame Lebrun, d’une jeunesse surprenante, berçait un nourrisson. Au dos, l’inscription « Le poids de notre secret » offrait une perspective nouvelle sur le mystère.

Qui t’es, p’tit bonhomme ? Tu joues quel rôle dans ce foutu puzzle ? se questionnait David, observant la photo avec une curiosité perçante. Le dernier objet, un médaillon contenant une mèche de cheveux et marqué d’une date significative, semblait compléter le puzzle. Cette date correspondait à la naissance de l’enfant de la photo.

Ce médaillon, c’est pas juste un vieux truc ; c’est une clé qui ouvre la porte de la vérité, comprit David, le tenant fermement comme s’il s’agissait d’un précieux morceau d’histoire. Assis près du coffre ouvert, sous le ciel étoilé, David était submergé par les révélations. Madame Lebrun, ta vie était un vrai labyrinthe d’ombres, hein ? Mais en quoi mon propre chemin se croise avec le tien ? s’interrogea David, plongé dans ses pensées. Il se sentait à la fois enquêteur et protagoniste d’une histoire qui transcendait les murs de cette maison, une histoire tissée de secrets et de silences.

*

 Dans le silence enveloppant de la maison de Madame Lebrun, où le temps paraissait suspendu, David naviguait dans un océan de pensées. Il s’efforçait de rassembler les pièces d’un passé cryptique, entouré de lettres jaunies et de photographies sépia imprégnées de souvenirs. Un médaillon mystérieux reposait là, semblant détenir les clés de récits inédits.

 — Qu’est-ce qu’elle a bien pu emmener six pieds sous terre ? Et moi là-dedans, je joue quel rôle dans ce foutu casse-tête ? marmonnait David, plongé dans les méandres des mémoires de la défunte.

 Tandis qu’il tentait de démêler l’écheveau des découvertes devant lui, la faible lumière de la lampe à huile vacillait, créant des ombres menaçantes sur les murs.

 — C’est pas possible, c’est du délire, ça, grommelait-il sous son souffle, tandis que les ténèbres se refermaient lentement sur la pièce, l’envahissant d’une sensation d’oppression de plus en plus étouffante.

 Dans cette obscurité totale, une silhouette lumineuse et flottante se matérialisa, défiant toute logique. Paralysé, David observait cette apparition surnaturelle. « Madame Lebrun, est-ce votre façon de me révéler vos secrets cachés ? » interrogea-t-il, sa voix trahissant un mélange de peur et de curiosité.

 La forme lui répondit d’une voix qui semblait venir d’ailleurs, d’un passé lointain : « La vérité… est tout près, David. »

 Ces mots, portés par un souffle spectral, semaient en lui une terreur mêlée d’émerveillement.

 Prisonnier de l’obscurité suffocante, David, le cœur battant avec fureur, faisait face à cette apparition et aux énigmatiques paroles. Il était plongé dans un abîme de confusion et de questionnements.

Qu’est-ce qui va encore sortir du chapeau ? Et moi dans tout ça, quel est mon lien avec les secrets de la vieille Lebrun ? se demandait David, perdu dans ses pensées, alors que la noirceur s’épaississait autour de lui, l’entraînant vers des profondeurs de mystères encore inexplorés.

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