Liberté qui emprisonne
Écrire c'est s'inventer une autre vie. C'est pouvoir partir où l'on veut et quand on veut. Mais l'écriture n'est pas la Liberté car elle nous tient sous son joug. L'encre qui coule devient mon sang, les pages qui noircissent, mes veines. Je suis trop dépendante pour être libre, je ne peux pas me passer d'elle. Si la vie est une prison sombre, écrire en est une tout en or, elle est plus grande, plus belle, plus accueillante, mais nous fait tout aussi captif.
Pourtant l'écriture donne des ailes, elle nous permet de nous évader. Mais elle est là, toujours présente, dans nos cœurs et dans nos pensées, impossible à oublier. Une fois qu'elle nous a adopté il est impossible de s'en séparer. Écrire devient un besoin profond, un souffle d'air dans nos poumons. Elle nous soulage, nous ôte un poids, nous emmène là où tout est possible. Elle nous rend libre d'inventer, de créer, libre de faire rire ou pleurer, libre de nous exprimer, mais nous tient prisonnière du besoin d'écrire.
J'ai besoin de respirer pour vivre, je dois écrire pour me sentir bien. Alors si l'écriture n'est pas la Liberté, elle est une liberté et une nécessité.
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