Chapitre 10 : Tribulations nocturnes 

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En lisant ce chapitre vous décourvrirez, la raison de notre choix musical qui est pour aujourd'hui : The Nights d'Avicii

Bonne lecture et bonne écoute, des bises ! Les deux auteurs fêles !
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Il me faut quelques minutes pour comprendre que cette fois-ci, j’ai échoué. Dans un réflexe, je sors à nouveau mon smartphone pour essayer de trouver un plan B sur lequel me rabattre. J’ai beau faire défiler les profils, rien ne me correspond, personne ne m’attire. Je ne suis pourtant pas si difficile d’habitude ! Désormais, la meilleure chose que je puisse faire est de rentrer chez moi, me détendre avec mes guitares, au moins elles ne me laisseront jamais seul au milieu d’un trottoir. Je me surprends avec une pensée étrange : vouloir être avec Léo. Pourtant nous nous sommes quittés seulement il y a quelques heures, il y a quelque chose d’anormal là-dedans.

Rentré chez moi, après les trente minutes de marche qui me séparaient de ce bar pourtant bien sympathique, je me retrouve seul dans ma salle de musique. Je tente de jouer quelques morceaux de mon répertoire, essaie même quelques petites improvisations, mais rien n’y fait… Ce soir, tout sonne extrêmement faux, je me sens incapable de profiter pleinement de la musique. Je finis allongé sur mon lit, regardant pour une raison inconnue les photos présentes dans ma galerie. Après plusieurs images de guitares qui me font de l'œil, mais que je n’ai pas encore pu m'acheter, quelques autres de Roger et moi faisant les cons par ci par là, je retombe sur une photo que j’avais presque oublié. Elle me fait revenir 2 ans en arrière… J’étais à ses côtés, je pensais l’aimer de tout mon cœur, mon premier véritable amour, la première fois que j’ai aimé un mec… la seule fois d’ailleurs. J’hésite à la supprimer, faisant vaciller mon doigt au-dessus de la corbeille, mais finis par me raviser et jette mon téléphone sur mon lit, laissant quelques larmes s’échapper… Je fais certainement peine à voir comme ça. Mine de rien, Léo lui ressemble.

Après quelques minutes à broyer du noir, je me résous à sortir, et me retrouve dans la rue avec une idée étrange en tête, aller chez Léo. Je marche sur plusieurs mètres avant de réaliser une chose pourtant évidente : en fait, où habite-t-il ? Parti pour parti, je continue tout en sortant mon smartphone afin d’appeler le susnommé. Allez réponds, merde ! J’ai besoin de te voir là ! Réponds, Léo ! Réponds, ce n’est pas compliqué de faire bouger ton doigt sur un écran ! Je finis enfin par entendre un petit :

— Allô ?

— Ah, Léo ! Dis, c’est où chez toi ?

— Hein ? Mais euh… pourquoi tu veux venir chez moi ?

— Je ne sais pas, j’ai envie ! T’as des choses à cacher, t’es un petit cachotier ? ajouté-je avec un grognement suggestif.

— Hein ? Mais non, pas du tout, qu’est-ce que tu vas chercher toi !

— Bah alors, je peux venir ?

— Euh oui…

— Donne l’adresse et j’arrive !

— Mais pourquoi ?

— Ne cherche pas, j’ai besoin de te voir, c’est tout !

— Mais on s’est vus cet après-midi, et d’ailleurs il est presque 2 heures ! Tu te rends compte, j’ai besoin de dormir pour être en forme. Tu devrais en faire de même.

— T’occupe ! Tu me la donnes cette adresse, c’est qu’il commence à faire un peu froid…

— Euh, le 20 rue Tim Bergling, et j’ai la flemme de descendre, donc le digicode c’est 2018 appartement 4.

— Cool, j’arrive !

En chemin, je me demande à quoi peut bien ressembler l’appartement de ce petit batteur prometteur. De ce que j’ai cru comprendre, il ne roule pas sur l’or, il doit donc avoir un appartement plus petit que le mien. Je dirais entre 25 et 35m², c’est raisonnable pour un appartement de petite taille, le mien en fait 40 et il semblait être surpris de sa taille. Il n’a pas de salle de musique, donc il doit posséder le strict minimum: une chambre, une salle de bain, un salon et une cuisine ouverte ou non. Arrivant enfin à l’adresse indiquée, je m'empresse de taper le code, réalisant à ce moment précis l’étrange coïncidence derrière le numéro de rue, son nom, le code, et le numéro d’appartement. Enfin bref, en parlant d’appartement, je me retrouve devant celui de Léo, ne sachant toujours pas vraiment pour quelle raison. Je sonne ; quelques minutes suffisent pour qu’une petite tête toute blonde apparaisse devant mes yeux ébahis :

— Re Léo, tu vas bien ?

— Oui, oui et toi ?

— Mmh, on va dire que oui ?

— Dis ? Tes yeux, il t’est arrivé quelque chose ou bien…

Mes yeux ? Qu’est-ce qu’ils ont mes yeux ? Ne me dis pas que… ? J’aurais oublié mes lentilles, oh putain…

— Ils ont quoi mes yeux ? dis-je, piqué au vif.

— Ils ne sont pas de la même couleur, ou c’est moi ?

Je viens à peine de le rencontrer et je perds déjà toute mon assurance, il va se moquer de moi, me trouvais moche, horrible… juste parce que j’ai oublié de mettre ces foutues lentilles qui me rendent mystérieux, avec des yeux violets, jaunes, verts, bleus, comme bon me semble, mais pas vairons ! J’ai lu un article qui n’arrivait même pas à définir un pourcentage de population possédant ce trait tellement le phénomène est rare : une hétérochromie complète avec un œil bleu et un œil marron, on croirait que je suis borgne. Merde !

— Je les trouve beaux, tes yeux vairons, si c’est le cas.

— Hein ? Euh… tu ne trouves pas ça bizarre, étrange ?

— Non vraiment, je trouve ça stylé et original, un peu comme toi ? Tu m’as l’air assez original comme individu.

— Merci. T’es bien le premier qui trouve pas ça hideux. Bon euh, t’as une salle de bain dans ton appartement, d’ailleurs il ressemble à quoi ! dis-je en le poussant pour rentrer. Ouah il est petit !

— Euh 15 m², ce n’est pas si mal ! Enfin c’est sûr qu’à côté du tiens… Et sinon la salle de bain c’est la seule porte que tu vois. Haha!

— Ah bah ouais logique !

Je me rue vers la salle de bain et fouille dans mes poches à la recherche d’une boîte de lentilles que je garde toujours sur moi aux cas où. Je mets enfin la main dessus dans la poche intérieure de mon blouson : des bleues feront l’affaire. Après avoir remis les choses en ordre, je ressors et commence un tour du propriétaire, qui se résume finalement à un tour sur moi-même. Je me jette sur son lit, ou canapé - je ne sais pas trop bien - c'est ma foi plutôt confortable ce truc ! Léo s’installe sur ce qui ressemble à un bureau, ou bien une table à manger, puis m’interroge une nouvelle fois :

— Si je peux te poser une question, pourquoi est-ce que tu viens chez moi aussi tard, à l’improviste ?

— Mmh, pas envie de dire !

— Je t'accueille chez moi, alors que je ne te connais que depuis deux jours, j’ai quand même le droit à quelques explications, non ?

— Je me suis fait larguer ! Ça te va comme réponse ! Un pauvre con qui m’a chauffé et m’a laissé sur le trottoir comme un vulgaire clébard… tssssss.

— Rassure-moi seulement de quelque chose Alan : tu n’as quand même pas l'intention de te rabattre sur moi, par frustration de ne pas avoir tiré ton coup ?

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