Chapitre 17 : Un footing tendancieux.

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Pour ce chapitre, nous vous proposons : Infinity de Sefa et D-Block & S-te-Fan. Un morceau hybride entre hardstyle et frenchcore, énergique et euphorique, produit par trois beaux jeunes DJ :)

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=====Point de vue Léo=====

Comme à l’accoutumée, je suis rejoint ce lundi matin par Alan en arrivant dans l’amphithéâtre, où s’installe également notre prof de macro. Alors que les gradins se remplissent graduellement pendant le premier quart d’heure du cours, je constate qu’une étudiante située quelques rangées plus loin me lance un clin d'œil. Quelques minutes plus tard, c’est un hochement de tête d’un autre jeune homme qui m’intrigue.

— Alan, il me semble que certains nous ont reconnus.

— Eh oui, j’ai aussi vu, c’est le début du succès, que veux-tu !

Pour ma part, je suis plutôt gêné par ces regards somme toute bienveillants. Au contraire, Alan semble se gonfler de vanité telle une baudruche infiniment extensible depuis le début du cours. Pour être franc, j’hésite à lui demander ce qu’il a fait de son week-end, redoutant de devoir écouter dans les détails ses nouveaux exploits sexuels. Il a dû fêter notre qualification dans son plus pur style… Ce faisant, il a le don de me rappeler trop régulièrement que je suis encore trop timide pour franchir cette étape avec Louane, même si nous nous connaissons maintenant depuis longtemps. Elle non plus ne semble pas particulièrement pressée de passer à l’action, ce qui me rassure souvent ! Le décalage avec Alan, pour qui les relations sexuelles sont partie intégrante de son programme quotidien, est vraiment flagrant.

— Donc Léo, t’es bien dispo mercredi soir pour notre répétition ? Normalement, notre nouvelle chanteuse Chloé devrait être présente.

— Oui, pas de souci.

— Ah aussi, comme on termine tôt le mercredi, t’aurais envie d’aller courir quelques kilomètres ensemble juste avant ?

— Euh…

— Quoi ? Il me semble que tu en fais de temps en temps, non ?

— Oui, bien sûr, j’adore rester en forme ! Mais… Bon, soyons très clairs, annoncé-je avec courage, tu ne me mates pas pendant que je me change !

— Je le jure ! Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Tu pourras même te doucher en toute tranquillité, je te le promets !

— D’accord… Mais prépare-toi à être dans le dur ! Même si je ne cours qu’une fois par semaine, j’ai tout de même un petit niveau.

— Dans le dur ? Dans quel sens ? sous-entend-t-il avec un sourire plein de malice.

— Euh...pas dans ce sens là… réponds-je en rougissant.

***

Avec toutes ces répétitions et ces passages chez Alan, je constate douloureusement que j’ai pris bien trop de retard dans mes révisions. Alors d’accord, Alan, lui, compte seulement relire ses quelques papyrus de hiéroglyphes fragmentaires deux jours avant les partiels… mais ce n’est pas très sérieux. Et puis… pourquoi est-ce que je me compare sans cesse à lui ? Il est gay, absolument pas sentimental, déjanté ; il n’y a que notre passion pour la musique qui nous réunit. Il ne faudrait pas que je me laisse trop influencer. Ce n’est pas lui qui me forcera à passer trop tôt à la vitesse supérieure dans ma relation avec Louane.

Sur ces bonnes pensées, je me plonge dans les chapitres que j’ai délaissés ces dernier temps, après m’être préparé une théière complète de tisane à l’hibiscus. Je pense qu’en m’y mettant sérieusement jusqu’à minuit, je devrais rattraper une bonne partie de mon retard, même si je n’aurai pas le temps de faire autant d’exercices que d’habitude.

Je décide de m’arrêter au bout de trois matières différentes, avant que tout ne devienne confus dans ma tête. En plus, il est bientôt minuit, et je dois me lever pour le cours magistral de huit heures trente demain matin.

***

Le mercredi après-midi, comme convenu, je prends la direction de l’appartement d’Alan juste après la fin des cours. Malgré ses promesses, j’ai préféré me changer dans une cabine de WC de la fac et venir directement en tenue de sport. Pour la douche de tout à l’heure, je pourrai bien fermer à clef la salle de bain ; ainsi, à moins qu’il n’ait installé des caméras au plafond de la douche, je serai normalement en sécurité.

Lui ne s’est pas encore mis en tenue ; on dirait qu’il a spécialement attendu que j’arrive pour enlever ses vêtements et m’exposer son corps en plein milieu de son salon. Je préfère alors me planter devant la fenêtre et attendre patiemment qu’il ait fini. Je ne peux malgré tout pas m'empêcher de lancer un regard aussi furtif que discret vers mon ami torse nu, avant de replonger dans ma contemplation extérieure. Il a de la chance d’avoir une belle vue sur cette cour parsemée de végétation, avec toutes ces jolies fleurs et ces arbres fruitiers traversés par un joli chemin pavé. C’est bien différent de mon studio, qui lui donne sur une rue passante.

— Léoo, c’est bon, on peut y aller !

Alors que je me retourne, mon regard s’arrête brusquement sur l’apparence de mon ami. Il a enfilé un short blanc échancré particulièrement court avec des bordures rose fuschia, ainsi qu’un crop top qui laisse apparaître une partie de ses abdos.

— Euh Alan ! On va courir là, ce n’est pas encore la gay pride !

— Mon pauvre Léo, c’est ce qu’il y a de plus confortable et sexy pour courir. Tu feras gaffe aux meufs, et aux mecs, j’espère, qui se retourneront à notre passage !

— Mais ce n’est pas le but ! dis-je encore à moitié gêné.

— Si bien sûr, toutes les occasions sont bonnes pour montrer ce corps harmonieux. Je suis sûr que tu aurais aussi du succès, Léo.

— Pff n’importe quoi ! Je pense que tu te pavaneras moins quand tu seras à la traîne.

Nous partons en petites foulées sur des chemins bordés d’arbustes qui serpentent à travers la zone résidentielle. Je propose finalement plutôt à Alan de donner le rythme, car il aurait fâcheusement tendance à rester dans mon dos pour des raisons que je connais parfaitement. Sur le chemin du retour, j’ai quand même envie de voir ce dont il est capable. Étant donné que nous sommes partis lentement, je dispose d’une bonne marge, et conformément à ce que j’attendais, Alan commence rapidement à battre de l’aile. Comme je reste gentil, je le laisse tranquillement revenir, en ayant le plaisir de le voir suer à grosses gouttes, incapable de prononcer une phrase entière sans reprendre son souffle.

Rentrés chez lui, il s’écrie :

— Honneur aux invités, je te laisse aller à la douche en premier ! Mais ne traîne pas trop, Roger doit arriver d’ici une demi-heure, et je sens déjà toute la sueur collante se cristalliser sur moi. Tu trouveras des serviettes dans le placard à côté de la douche.

— D’accord, merci.

Je pénètre dans sa vaste salle de bain, et dois reconnaître que l’endroit est franchement agréable. Alan dispose d’un large miroir qui permet de s’observer en entier, et d’un autre plus petit qui doit lui permettre d’appliquer l’impressionnant nombre de cosmétiques saturant les étagères. La vaste cabine de douche, qui semble faite pour accueillir deux personnes à la fois, possède deux faces en carrelage foncé lui conférant une certaine intimité. Enfin déshabillé, j’y pénètre et ajuste la température de l’eau à mon goût, puis m’amuse comme un gosse à tester les différents jets du pommeau de douche.

Alan a suggéré tout à l’heure que j’ai un corps “harmonieux” ; c’est vrai que je n’ai pas de gras, et que par conséquent, mes muscles ressortent légèrement, mais j’ai toujours du mal à cerner ce qui semble l’intéresser chez moi. Est-ce qu’il pourrait réellement m'aimer ou veut-il faire de moi un de ses trophées à ajouter à son incroyable tableau de chasse? Je commence vraiment à beaucoup penser à lui mine de rien. Cependant, en scrutant un peu plus l’endroit dans lequel je me trouve, j'éprouve une sensation étrange en devinant toutes les scènes peu catholiques qui s’y sont déjà déroulées. Si ça se trouve, Alan était appuyé contre le carrelage, avec un de ses mecs à genoux… Un frisson me parcourt, et je décide de me rincer complètement le plus rapidement possible avant de sortir de la douche.

Je remarque à ce moment que j’ai oublié de sortir une serviette… Pour ne pas mettre de l’eau partout sur le sol, je me penche avec difficulté depuis le tapis de bain jusqu’au placard mentionné par Alan. Alors que j’en attrape enfin une, ma main passe sur un objet à la texture particulière. Intrigué, je le saisis en même temps, avant de me rendre compte que je n’aurais pas dû. Dans un mouvement de dégoût, je lâche le phallus aux dimensions très avantageuses, qui rebondit mollement sur le sol. Je passe outre les visions d’Alan s’amusant avec ce “jouet”’, et pendant que je me sèche énergiquement, je peste à voix basse : Mais évidemment qu’il a fait exprès de le laisser traîner là ! J’en suis sûr ! Agacé, j’empoigne vigoureusement le sexe factice et vais le coller contre le carrelage de la douche. Puis, satisfait, je me rhabille, et annonce à Alan que c’est son tour.

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