Chapitre 12 : Potage musical et roulement de tambour

5 minutes de lecture

Pour ce nouveau chapitre, qui sort en pleine période de fêtes nous vous proposons non pas une, ni deux , mais bien trois "musiques" qui accompagneront votre lecture et votre découverte de l'extravagance que peut apporter la musique.

Les liens sont à découvrir dans les commentaires ! Joyeux Noël avec un peu de retard et Bonne année avec un peu d'avance ! Plein de bisous signé Xenos et Lampertcity Cosmopoules.

==============================================================================

Je me retrouve encore chez Alan, un peu malgré moi, après notre journée de cours, qui a été bien plus courte pour lui étant donné qu’il a préféré faire une grasse matinée. Il faut bien admettre que notre nuit fut assez courte bien qu’agréable : cela faisait longtemps que je n’avais pas autant discuté avec quelqu’un.

Bien évidemment, nous sommes désormais tous les deux installés dans sa salle de musique, moi à la batterie, lui à la guitare. Nous nous amusons comme des fous en improvisant plus ou moins n’importe quoi, lorsque Roger finit par nous rejoindre, muni d’un sachet de course rempli de légumes et d’un second énorme sac. C’est alors qu’il déclare avec entrain :

— Les gars, vous saviez qu’on pouvait faire de la zik avec des légumes ?

— Euh… j’aurais préféré ne pas le savoir, ironise Alan avec un sourire.

— Tu vas voir mec, ça vaut le détour.

Nous observons donc ce drôle d’énergumène sortir de son sac une perceuse… Pauvre de moi ! Dans quel bourbier suis-je encore tombé ? Moi qui pensais Alan extravagant, je me rends compte que son ami le dépasse probablement dans ce domaine. Pour une fois, Alan semble tout autant déconcerté que moi en voyant Roger occupé à malmener une pauvre courgette, pour tenter d’en faire une flûte, semble-t-il. Alors qu’il s’attaque ensuite à une carotte, Alan ne manque pas de taquiner son meilleur ami :

— Eh bien Roger ! Tu n’as pas honte de faire souffrir une de tes sœurs de la sorte ?

— Qu’est ce que tu racontes encore, toi ? s’exclame le susnommé.

— Poil de carotte en train de nous fabriquer une flûte de carotte ! répond Alan, plié en quatre.

Roger et moi le suivons rapidement dans son fou rire, même si je me sens un peu gêné de rire de la différence physique de quelqu’un. Pourtant, Roger ne semble pas le prendre mal, et poursuit son travail de luthier sur un potimarron et plusieurs autres légumes qui devraient normalement se trouver dans un potage et non une salle de musique. Son affaire terminée, il nous montre le résultat, lequel produirait presque un mélange s’approchant du concept de mélodie, je dis bien presque… Cela ressemble plus à une succession de bruits étranges plutôt qu'à de la musique, mais au moins ça à le mérite de nous déclencher à nouveau un fou rire. Alan tente de couvrir ce chaos sonore par un air plus mélodieux avec sa guitare et je m’empresse de le suivre avec un petit rythme que j’ai en tête depuis ce matin ; nous parvenons finalement à produire un semblant de musique.

Après plusieurs heures de rigolade, nous nous rendons compte qu’il est déjà 19h30. Alan propose alors de faire d’une pierre deux coups, en mettant à leur véritable place ces instruments légumineux, à savoir dans un potage, sous le regard attristé de Roger voyant ses nouveaux jouets mijoter dans un bouillon. Le potage instrumental se révèle vraiment délicieux ; je ne pensais pas Alan doué en cuisine, comme quoi avec lui les apparences sont vraiment trompeuses !

Pendant la semaine suivante, je reste régulièrement avec Alan durant les journées de cours - celles où il a décidé de se lever bien sûr - et nous nous retrouvons presque tous les soirs dans son appartement avec Roger, afin de nous éclater musicalement parlant. J’essaie de faire en sorte que mes révisions n’en pâtissent pas trop, mais mine de rien, je crois que je commence vraiment à apprécier la compagnie de ces deux énergumènes. Le lundi suivant , nous sommes tous les trois posés sur le canapé d’Alan, après une session musicale des plus satisfaisante, une bonne bière à la main - je dois admettre que le goût de ce breuvage qui me rebutait fortement commence à devenir appréciable avec ces deux zythologues -. Le propriétaire des lieux s’éclipse un instant en disant qu’il doit nous montrer quelque chose de spécial. Commençant à connaître le phénomène, j’ai un peu peur de le voir revenir nu ou vêtu de manière provocante… , y penser me fait instantanément rougir de honte, ce que ne manque pas de remarquer Roger…

Finalement, il revient avec la même tenue, cachant néanmoins quelque chose derrière son dos : “ça y'est il va nous montrer son nouveau gode !” pensé-je intérieurement. Le guitariste fou sort en réalité une affiche sur laquelle est écrit en grosses lettres : McCartney Got Talents ! Tout sourire, il nous demande de le suivre dans la salle de musique, s’installe sur la batterie et annonce après un roulement de tambour :

— Je vous présente le Mc Cartney Got Talents, un festival organisé par différentes assos du campus, et qui a pour but de faire connaître des jeunes talents. Devinez quoi ? Je nous y ai inscrits !

— Euh… mais on n’est pas officiellement un groupe si ? questionné-je.

— Bah on est trois, donc si. Roger à la basse, toi à la batterie et moi à la guitare ! Et d’ailleurs on s'appelle… les Walkers !

— Ça va l’égo ? reprend Roger. T’as une idée saugrenue et tu ne te sens plus pisser toi, c’est dingue ! On aurait pu se concerter pour le nom quand même, et pas reprendre le tien !

— Bah quoi, c’est stylé “les Walkers” ?

— Je ne dis pas le contraire… Bon sinon, est-ce que le génie est au courant qu'on n’a encore aucun morceau de préparé et que son festoche est dans une semaine ?

— Mais ouais ! Ça passe crème, on a seulement à improviser !

— Toi t’en es capable, mais ce n’est pas forcément le cas du petit Léo ! Et une impro devant des centaines de personnes pour qu’on ait l’air con… Non merci !

Alan semble réfléchir un instant en tapotant sur la batterie, pendant que moi, je commence à sérieusement paniquer à l’idée de me retrouver devant des centaines de personnes… Dans quoi me suis-je encore embarqué, en restant avec ces deux foldingues ? Alan relève la tête avec un éclair de génie dans les yeux et lance comme si c’était une évidence :

— On n’a qu’à créer un ou deux morceaux durant la semaine et après on jouera des trucs connus !

— Mouais, avec ton oreille absolue il y a moyen qu’on fasse ça rapidement. Mais tu vas devoir nous guider pour les accords et la rythmique mec !

— T’as l’oreille absolue, Alan ? m’étonné-je.

— Bah ouais, tu n’avais pas remarqué ? Vas-y montre moi un morceau que je ne connais pas. Tu vas voir, je te le refais en deux deux !

Je cherche alors un morceau sur mon téléphone et opte pour Bay of pigs de Civil War, un groupe de rock que j’ai découvert récemment. Alan écoute attentivement la musique, puis me dit de stopper la lecture. Je le vois tâtonner un peu sur sa guitare, puis en quelques secondes, il nous reproduit exactement le morceau. Je suis abasourdi ! Nous continuons ainsi pendant deux bonnes heures, Alan étant fier comme un paon de montrer l’étendue de son talent ; moi m’étonnant encore plus de son génie.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Xenos Walker/ lampertcity ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0